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L’aide aux capitalistes nous coûte un pognon de dingue !

jeudi 13 août 2020, par Karob, Robert Paris

On met un pognon de dingue pour sauver les capitalistes... Ces gens qui naissent riches restent riches... Il faut responsabiliser ces riches pour qu’ils sortent de la richesse et arrêtent d’exploiter le monde...

L’aide aux capitalistes nous coûte un pognon de dingue !

Les gouvernements comme celui de Castex-Macron font beaucoup de com en parlant de pandémie et de déconfinement, mais mettent peu de moyens financiers pour lutter contre Covid. Ces gouvernements font des discours menteurs se présentant comme des combattants anti-covid alors qu’ils ont laissé mourir (ou fait mourir par des mesures scandaleuses) des centaines de milliers de gens, soit en ne bougeant pas le petit doigt soit en favorisant carrément la propagation du virus sous prétexte de favoriser plus vite une immunité collective quitte à tuer du monde…

Depuis que covid a commencé, l’hôpital public n’est nullement inondé de moyens financiers nouveaux et ses personnels non plus. Ces derniers ont reçu plein de félicitations des autorités pour s’être sacrifiés (en fait, ils ont été sacrifiés !) dans la lutte contre covid, mais très peu d’argent et ce qui a été donné ne couvre même pas les années de blocage des salaires…

L’hôpital est toujours en pleine destruction libérale, toujours soumis aux règles du fric, de la rentabilité, de la voie vers la privatisation des services publics, vers la soumission des hôpitaux aux trusts du bâtiment auquel on fait appel pour les locaux, aux intérêts des trusts du médicament, ou encore à ceux des matériels médicaux. Pour des embauches massives en période de remontée de la pandémie déclarée par le gouvernement, vous repasserez : pas question, pas un sou pour créer les quantités d’emplois et de lits d’hôpitaux nécessités par la catastrophe sanitaire. Pas question non plus pour le gouvernement capitaliste de payer à la population tout ce qui est nécessaire à la santé publique, qu’il s’agisse de masques, de gants, de solutions hydroalcooliques, de tests ou de consultations, ou encore de matériels et de salles dédiées pour l’assistance respiratoire et on en passe.

Pas question non plus d’une aide aux familles frappées par covid ou par le confinement, qui ont perdu un proche, qui ont perdu un emploi, qui ont perdu une aide financière, qui se retrouvent bloqués chez eux par des consignes de confinement, qui ont une réduction de salaire, qui n’ont plus les moyens de se déplacer, qui sont au chômage, qui sont sans logement, etc. Le gouvernement ne parle que d’aider la population face à covid et il ne fait absolument rien à part des discours ! Il n’a même pas interdit les licenciements réalisés sous prétexte de covid et, dans la réalité, il les encourage au moins pour les trusts, les banques, les grandes entreprises.

Rien non plus pour les salariés contraints de travailler sous covid. Les précautions soi-disant imposées aux patrons sont de la comédie. Ainsi, il est prouvé que les surfaces matérielles propagent covid mais rien n’est fait pour en protéger les salariés. Il est également prouvé que covid se propage dans l’air, même si le gouvernement a joué les dubitatifs en la matière. Mais, en déclarant que l’on devait se garder d’utiliser des ventilations, il admet que l’air est porteur, ce dont les spécialistes sont certains et qu’ils attribuent aux microparticules, notamment celles des automobiles. Rien dans les mesures du gouvernement ne garantit réellement la santé des travailleurs et, en particulier, le fait que les patrons ne soient pas réellement responsables de cette santé, ne paient pas pour le covid attrapé en entreprise, que le covid ne soit pas déclaré maladie professionnel, ne soit pas remboursé et indemnisé, tout cela montre que la population n’est pas protégée, c’est les patrons qui le sont !

La première mesure menée soi-disant contre covid a consisté à se servir de la pandémie pour casser le code du travail et la deuxième a consisté à s’en servir pour justifier des plans massifs de licenciements, des diminutions de salaires, des augmentations de charges de travail et autre reculs sociaux !

Alors que le gouvernement rogne sur tout, déclarant qu’il faut combattre le déficit des comptes de l’Etat, il est remarquable qu’il jette des milliards par les fenêtres pour aider le grand capital, des milliards pour Renault et le secteur automobile, des milliards pour Société Générale et le secteur bancaire, des milliards pour Sanofi et les trusts pharmaceutiques, des milliards pour Air France, Airbus, Areva, EDF, SNCF et tous les trusts à la limite de la faillite. On parvient ainsi à des sommes de centaines de milliards déboursés par un Etat qui n’en possède pas tant, donc d’argent filouté, volé sur l’avenir, sur les générations futures, des trous financiers dans l’argent public non pas pour sauver des emplois mais pour accompagner des licenciements, des fermetures, des casses sociales, pour aider les capitalistes à tout détruire… Aucun trust ne s’est vu interdire de licencier, aucun n’a eu un frein gouvernemental pour supprimer les emplois précaires ou non précaires. Rien n’est fait pour les salariés des sous-traitants des trusts aidés, rien pour les intérimaires dont les activités s’arrêtent, etc.

Chaque jour, le gouvernement joue avec les mots « confinement » et « déconfinement », comme si l’agitation verbale devait faire peur au virus ! Il compte là-dessus pour occuper l’opinion publique, pour la diviser entre pro et anti covid, mais il n’en fait pas autant pour les aides financières massives aux capitalistes. Il ne demande pas à l’opinion publique son avis sur ces aides. Personne ne les discute publiquement. On ne nous dit pas que la population serait divisée sur la justesse de ces largesses sans aucun rôle social face à une catastrophe générale. On n’organise pas de grand débat du type du Ségur de la Santé pour débattre de la pertinence du choix consistant à larguer de telles sommes colossales sur les marchés financiers !

On nous dit qu’il s’agit de défendre l’économie nationale alors que les trusts en question n’ont rien à voir avec aucun intérêt national. Renault, les banques, Sanofi, etc, sont des trusts mondiaux et se moquent depuis belle lurette d’un quelconque intérêt national ! Le grand capital depuis longtemps mondialisé est incapable d’en revenir à des économies nationales et il n’y a aucun intérêt… Le blabla nationaliste n’est nullement une réponse face à l’effondrement mondial du capitalisme. Le fait que le capital ne puisse plus trouver des investissements rentables suffisants dans la sphère mondiale par rapport à sa masse financière devenue phénoménale ne dit pas qu’il les trouvera dans la sphère nationale. L’accumulation du capital s’est heurtée a atteint des sommets historiques grâce à la mondialisation et la suppression de celle-ci, agitée démagogiquement par des politiciens, ne ferait que créer des murs encore plus infranchissable à l’augmentation des investissements.

On nous dit que nous avons tous intérêt à « sauver l’économie française », sous-entendant ainsi que cela sauvera nos emplois mais aucun des milliards donnés en cadeau aux trusts ou aux banques n’est conditionné par des interdictions de suppressions d’emplois. L’Etat lui-même, en se ruinant pour les capitalistes, se prépare inévitablement à des licenciements massifs dans les emplois publics !

Aucune des sommes colossales ainsi données sans contrepartie par l’Etat au grand capital ne garantit rien pour l’avenir, n’engage à rien les capitalistes, ni à ne pas licencier, ni à ne pas fermer des usines, ni à ne pas supprimer des emplois, ni à garantir en quoique ce soit le bien-être des salariés, leurs conditions de travail sous covid, leur santé, leur sécurité, leurs familles, rien… C’est de l’argent jeté par les fenêtres en pure perte, qui ne sert même pas à réellement répondre à une crise du capitalisme, à favoriser une quelconque reprise. L’essentiel des milliard atterrit dans des poches déjà pleines qui n’ont pas besoin de cette manne publique, qui ne s’en serviront pas à investir dans la production mais à spéculer, et en plus à spéculer sur l’effondrement général car c’est ce qui rapporte le plus de nos jours ! Eh oui, ce sont les capitalistes et pas les salariés qui misent sur la chute du capitalisme, étant donné qu’en termes de spéculation on peut aussi bien gagner de l’argent en misant à la baisse qu’à la hausse, il suffit de bien deviner le sens du mouvement qui vient et de l’anticiper en vendant ou en achetant au bon moment, en prêtant ou en retirant les sommes prêtées au bon moment !

Bien sûr, certains lecteurs sceptiques nous diront que les gouvernants n’ont pas fait que cela, qu’ils ont investi, y compris par avance dans des recherches médicales ou technico-sanitaires pour produire des tests et des vaccins par exemple, ou du matériel respiratoire. Mais, une fois encore, ils ont fait des cadeaux financiers invraisemblables aux trusts pharmaceutiques et aux producteurs de matériel médical, payant toutes ces recherches et ces production à prix fort, faisant cadeau de milliards à des trusts qui ne se sont même pas engagés à les rendre si leurs tests ou leurs vaccins ne fonctionnaient pas ou pas bien, ou même moins bien que la concurrence. Et, au lieu de permettre de lutter plus efficacement contre la pandémie, cela nous assure qu’on nous refusera le meilleur test ou le meilleur vaccin sous prétexte qu’on voudra aider l’entreprise capitaliste liée à l’Etat et financièrement aidée par lui. Du coup, on va sans doute nous imposer des tests ou des vaccins qui ne sont pas les meilleurs, quand ils ne sont pas carrément inefficaces pour mieux lutter contre la concurrence internationale et financer les trusts français. On nous dira alors que c’est l’intérêt national qui doit primer. Alors que l’intérêt de la population n’est pas d’avoir un test ou un vaccin « français » qui ne marche pas plutôt qu’un autre étranger et qui marche ! C’est la guerre qui est déclarée non à la pandémie mais aux trusts pharmaceutiques concurrents ! Favoriser le marché national plutôt que le marché mondial, ce n’est pas rompre avec le choix du profit plutôt que celui de la santé, bien au contraire ! Cela fera que des malades du covid ne seront pas soignés, ne pourront pas vaincre la maladie. Et cela ne soignera même pas l’économie dite nationale puisque ce qui rend malade le capitalisme n’a aucun rapport avec les frontières nationales, c’est une limite atteinte par le système capitaliste et qu’il n’est certainement pas plus capable de franchir si on met davantage de barrières aux échanges mondiaux !

On se souvient d’un président français qui affirmait que l’aide sociale « coûtait un pognon dingue ». Eh bien, il n’avait pas entièrement tort. Ce n’était pas l’aide aux plus démunis dont il aurait dû parler mais l’aide aux plus riches, au grand capital. Et cette aide coûte plus cher de jour en jour et chaque jour elle est moins efficace pour sauver les capitalistes et leur système historiquement dépassé.

Il faut remarquer que tous les réformistes, notamment les syndicats, sont favorables aux aides financières aux capitalistes, appelées par hypocrisie « aide aux entreprises » ou « aides à l’économie » ou encore « aide à la reprise »… Quand ont fait ainsi de l’hypocrisie sociale, c’est bien sûr que l’on a quelque chose à cacher. Qu’il s’agisse de syndicats propatronaux comme la CFDT ou d’autres qui se disent plus proches des salariés comme FO, la CGT et SUD, tous sont pour les aides financières publiques au grand capital et cela seul les juge face aux intérêts de la classe exploitée : ils ne sont pas de notre bord ! Les partis et associations de gauche, qui font le même choix, ne valent pas plus cher.

Nous, travailleurs, si nous nous organisons de manière indépendante comme l’ont fait les gilets jaunes dans cette nouvelle crise qui nous frappe, nous devront dire clairement : pas un centime de cadeau d’argent public au grand capital, quel qu’en soit le prétexte, quel que soient les mensonges politiciens dont on couvre ces cadeaux d’argent public !

Nous ne défendrons ni nos emplois ni notre santé sans nous organiser nous-mêmes. Et tant que nous ne le ferons pas, nous ne saurons même pas quelles sont les tromperies de nos gouvernants, qu’il s’agisse de politique sanitaire face à la pandémie ou de politique économique face à l’effondrement du système qui se poursuit par pans entiers malgré ces aides massives, y compris les centaines de milliards américains distribués au grand capital.

Nous en sommes au point qu’avait atteint l’Ancien Régime en 1789 quand la royauté française affirmait devoir aider financièrement les nobles et les prévaricateurs qui étranglaient le peuple et empêchaient ce dernier de recevoir même du pain !

On sait comment ces profiteurs ont fini et comment la révolution sociale a mis fin à leur domination, le peuple s’organisant lui-même partout en comités, en assemblées décisionnelles, en imposant sa loi. En rappelant ce fait à toute la population, les gilets jaunes n’ont fait que faire sonner le tocsin de la révolution sociale et il nous reste à prendre la suite de leur action. Ne comptons pas sur nos ennemis politiques et sociaux pour nos sauver ni de la misère ni du covid, ce n’est nullement leur préoccupation et ce n’est pas étonnant : ils n’ont jamais roulé que pour leurs profits privés d’infime minorité et pas pour l’intérêt public ! S’ils comptent aujourd’hui sur la peur du covid pour planquer leurs magouilles, ne soyons pas dupes !!!

Sur le thème : peut-on empêcher le capitalisme de faire faillite définitivement et totalement, lire aussi :

https://www.google.fr/search?hl=fr&q=chute+capitalisme+site%3Ahttp%3A%2F%2Fwww.matierevolution.fr+OR+site%3Ahttp%3A%2F%2Fwww.matierevolution.org&btnG=Recherche&meta=&gws_rd=ssl

https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/08/11/donald-trump-vole-au-secours-de-l-industrie-petroliere-americaine_6048665_3234.html

https://www.contrepoints.org/2020/08/08/377745-10-000-entreprises-artificiellement-empechees-de-faire-faillite

https://www.lecho.be/entreprises/general/jusqu-a-70-de-faillites-en-plus/10244612.html

https://www.capital.fr/entreprises-marches/les-faillites-de-grandes-entreprises-senvolent-gare-a-leffet-domino-1377011

https://www.maddyness.com/2020/08/03/bouclier-anti-faillite-difficulte/

https://fr.sputniknews.com/economie/202008111044237659-alerte-sur-leconomie-une-vague-de-faillites-en-france-prevue-des-la-fin-de-lete/

https://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/aux-etats-unis-les-faillites-se-multiplient-mais-les-bonus-demeurent-1226186

https://www.capital.fr/entreprises-marches/les-faillites-vont-senvoler-alerte-euler-hermes-1375796

https://www.capital.fr/entreprises-marches/les-faillites-vont-senvoler-alerte-euler-hermes-1375796

https://www.wsws.org/fr/articles/2020/06/16/macr-j15.html

https://www.wsws.org/fr/articles/2020/07/04/cast-j04.html

https://www.lemonde.fr/blog/finance/2009/10/23/trop-grande-pour-faire-faillite-%E2%80%A6-ou-trop-grande-faut-il-eclater-les-banques/

https://www.lemonde.fr/blog/finance/2009/10/23/trop-grande-pour-faire-faillite-%E2%80%A6-ou-trop-grande-faut-il-eclater-les-banques/

https://www.contrepoints.org/2020/07/13/375942-la-relance-keynesienne-nempechera-pas-faillites-et-plans-sociaux

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1724616/covid-19-loi-arrangements-faillites-entreprises

https://www.ouest-france.fr/economie/entreprises/crise-du-coronavirus/conforama-au-bord-de-la-faillite-les-syndicats-de-l-entreprise-demande-l-etat-d-intervenir-6839071

https://www.ouest-france.fr/economie/entreprises/crise-du-coronavirus/coronavirus-il-n-y-aura-pas-de-vague-de-faillites-dans-les-prochains-mois-6802529

https://www.ouest-france.fr/economie/sauvees-de-la-faillite-en-2008-les-banques-americaines-veulent-se-rattraper-6782368

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