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Vive la giletjaunisation du monde

dimanche 24 novembre 2019, par Robert Paris, Tiekoura Levi Hamed

Vive la giletjaunisation du monde

Le nombre de pays concernés par le soulèvement mondial actuel grandit sans cesse…

Ce qu’il y a de totalement nouveau dans cette révolte mondiale, c’est qu’elle a décidé de donner la complète souveraineté au peuple et de nier la valeur du pouvoir d’Etat et de ses appareils ! Ce qu’il y a d’autre de nouveau, c’est qu’elle met directement en cause les classes dominantes et pas seulement les politiciens ! Ce qu’elle a enfin de nouveau, c’est le caractère clairement social et prolétarien du mouvement... Et la giletjaunisation de la lutte prolétarienne signifie que celle-ci a un caractère marqué de lutte de classes, d’action directe du prolétariat, de rejet du réformisme et des prétendus directions par des appareils liés à l’ancienne société.

Le monde n’a pas besoin de suivre les gilets jaunes de France : la planète connaît simplement le même mouvement social qui entraîne partout le peuple travailleur, les salariés, les petites professions misérables, les « indépendants » pauvres, les jeunes, les chômeurs, les femmes, tous ceux qui ne parviennent pas à joindre les deux bouts, tous ceux qui ne supportent plus la corruption des prétendues « élites », tous ceux qui n’ont pas droit à la parole et qui n’exploitent ni n’oppriment personne mais sont odieusement exploités et opprimés comme jamais.

Les bases de la vague révolutionnaire qui parcourt le monde sont effectivement internationales et dépassent les spécificités locales ou régionales, culturelles ou nationales :

1°) Le monde capitaliste, ayant atteint ses limites de capacités d’investissement productif, ne vivant plus que de spéculation et prévarication sur le dos des finances publiques et dévorant ses propres créations, détruisant ses propres entreprises et toute la vie sociale avec, n’a plus rien d’autre à nous offrir que plus de misère et plus d’oppression et de répression.

2°) Le peuple travailleur n’attend plus rien de bon des classes possédantes, qui sont plus riches que jamais mais n’œuvrent plus du tout pour un quelconque développement même inégalitaire. Il ne veut plus obéir aux gouvernants ouvertement vendus aux milliardaires. Il ne croit plus aux mensonges des hommes d’Etat, des partis politiques, des institutions officielles, des idéologues du pouvoir, des religieux qui ne défendent que l’oppression des femmes, des jeunes et de toute la population, des média du pouvoir, de tous les milieux qui profitent de la misère du peuple et qui entendent étouffer sa parole. Ils n’ont plus peur des forces de répression, plus sanglantes que jamais, préférant mourir en combattant qu’en subissant la misère et l’oppression.

3°) Le peuple travailleur ne veut pas se taire, courber l’échine, s’incliner devant les puissants, les riches, les militaires, les policiers, les classes dirigeantes, les grands bandits et menteurs professionnels, ne veut plus accepter, renoncer, être conciliants, être obéissants, être respectueux de l’ordre social, être craintifs, être pacifiques, être croyants, être fatalistes, être humbles, être soumis, être silencieux, être passifs, être à genoux devant les grands voleurs et bandits qui dominent le monde.

4°) Le peuple travailleur ne veut plus se laisser embobiner, par les négociations, les discussions, les palabres, les arrangements, les réformes, les « solutions », les conciliations, les palabres des ennemis et des faux amis, des spécialistes de toutes les tromperies et accords dont il n’a cessé d’être la victime, ceux de ses ennemis ou de ses faux amis, ces calmeurs et trompeurs du peuple.

5°) Le peuple travailleur en a marre d’être représenté, d’être organisé par d’autres, d’être dirigé, d’être structuré par d’autres que lui-même. Il a décidé de décider par lui-même. Il organise sa propre organisation. Il propage sa propre parole. Il décide de décider lui-même. Il change le monde en changeant d’abord sa propre passivité et soumission sociale et politique. Partis, associations et syndicats, toute forme d’organisation ayant pactisé avec le pouvoir, tous sont rejetés par le peuple travailleur en révolte qui ne veut d’autre maître que lui-même et ne veut plus que sa propre souveraineté.

6°) Le peuple travailleur ne se bat pas pour une seule nation, pour une seule région, pour une seule population, pour une seule culture, pour une seule ethnie, pour le peuple d’une seule religion, pour une seule race, pour une seule couleur de peau, pour une seule classe d’âge, pour les seuls hommes ou les seules femmes, mais pour l’humanité !

7°) Le peuple travailleur ne se laisse plus monter contre ses soi-disant ennemis, ne se laisse plus diviser, ne se laisse plus opposer contre des pays voisins, contre d’autres races ou religions. Le peuple travailleur algérien ne lutte plus contre les kabyles, ni les kabyles contre les algériens. Le peuple libanais ne se laisse plus diviser par confessions : les chrétiens dénoncent les chefs chrétiens, les chiites dénoncent les chefs chiites, les sunnites dénoncent les chefs sunnites, les druzes dénoncent les chefs druzes, etc. Bien sûr, les classes possédantes du monde tentent de plus belle de monter tous les fascismes, tous les racismes, toutes les guerres civiles intercommunautaires, interreligieuses, interraciales, contre les migrants, contre les étrangers, etc.

8°) Le mouvement révolutionnaire du peuple travailleur a dépassé clairement tous les mouvements précédents de ces dernières années. Ce n’est pas un simple mouvement revendicatif. Ce n’est pas un simple mouvement politique d’opposition au régime. Ce n’est pas une simple révolte épisodique. Ce n’est pas le mouvement d’un jour, de plusieurs journées, d’un mois, ni d’une année. C’est l’insurrection permanente. Il ne remet pas en question un seul dictateur, un seul président, un seul gouvernement. Il ne met pas seulement en question les politiciens. Il ne met pas seulement en question un régime. C’est tout le système politique et social qui est rejeté. Et le seul avenir possible du mouvement est dans l’auto-organisation en masse, à la base du peuple travailleur et dans le gouvernement du peuple travailleur par lui-mêmes, ces formes d’auto-organisation prenant la totalité du pouvoir, détruisant l’Etat-major des armées par l’organisation des petits soldats unis au peuple travailleur, détruisant les forces de répression, démettant les généraux, cassant le pouvoir d’Etat capitaliste et constituant le Pouvoir aux Travailleurs, supprimant la mainmise de quelques milliardaires sur toutes les richesses et la propriété privée des moyens de production et des capitaux !

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