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La lutte des classes dans les Mines

mardi 25 mars 2008, par Robert Paris

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Zambie-Chine : 500 ouvriers du cuivre en grève limogés

Les 500 ouvriers de la mine de cuivre de Chambishi (Chambishi Copper Smelter, CCS) qui s’étaient mis en grève pour protester contre la faiblesse de leurs salaires, depuis lundi, en Zambie, ont été renvoyés après s’en être pris physiquement à des responsables chinois de l’entreprise, alors que sept leaders syndicaux ont été emprisonnés, annonce The Times of Zambia. Ceux qui le souhaitent ont trois jours pour expliquer par écrit pourquoi ils doivent être réintégrés. « En tant que direction, nous ne prenons pas de plaisir en limogeant nos employés, mais nous voulons qu’ils sachent que la violence ne paye pas », assure Sun Chuanqi, le secrétaire général de la CCS. (Jeudi 6 Mars )

Mexique

16-01-2008

270 000 mineurs mexicains en grève dans tout le pays

La police et l’armée attaquent les grévistes de Cananea qui luttent pour l’amélioration des salaires et des conditions de santé et de sécurité.

Les membres du syndicat national mexicain des mineurs et des métallurgistes (SNTMMSRM) sont en grève aujourd’hui pour dénoncer l’attaque récente du gouvernement contre les grévistes dans la plus grande mine de cuivre du Mexique, Cananea, dans l’État de Sonora au nord du pays.

Le 11 janvier, le conseil fédéral mexicain de conciliation et d’arbitrage du travail (JFCA) a décidé que la grève chez Cananea était illégale et ordonné aux grévistes de reprendre le travail dans les 24 heures sous peine de renvoi. Dans les heures qui suivirent, 700 membres des forces de sécurité de l’État et de la police fédérale furent envoyés sur les lieux pour expulser les mineurs de l’entrée de la mine. Les forces de police et de l’armée ont tiré des grenades lacrymogènes et des balles en caoutchouc sur les travailleurs. Entre 20 et 40 mineurs ont été blessés et plusieurs ont été détenus.

Le lendemain, un tribunal statuant en faveur du syndicat a enjoint au conseil fédéral d’annuler provisoirement la décision prise, pour permettre aux grévistes de poursuivre leur mouvement sans la menace de se faire tirer dessus, pendant que le juge examine leur recours. Le SNTMMSRM prévoit que la décision du juge pourrait prendre environ six semaines.

Environ 1.500 salariés de Cananea sont en grève depuis le 30 juillet 2007, pour dénoncer les bas salaires et les conditions horribles de santé et de sécurité dans la mine dont Grupo Mexico est propriétaire. L’entreprise a négligé de corriger les conditions dangereuses malgré deux enquêtes qui ont signalé plus de 70 risques mortels en matière de santé et de sécurité.

En octobre 2007, la Fédération internationale des organisations de travailleurs de la métallurgie (FIOM) a envoyé une mission d’information chez Cananea pour avoir des entretiens avec les grévistes et se déclarer solidaire. Les mineurs ont signalé l’insuffisance de ventilation, le blocage des sorties de secours et les équipements en panne. Les travailleurs soutiennent que "ce qui est arrivé à Pasta de Conchos pourrait survenir dans la mine de Cananea," en rappelant ce qui s’est produit dans une autre mine appartenant à Grupo Mexico où l’entreprise n’avait pas tenu compte des infractions à la santé et la sécurité, et où 65 mineurs ont trouvé la mort.

Le syndicat demande au gouvernement de mettre fin à son ingérence dans la grève et de retirer les 600 membres des forces de police et de l’armée qui gardent toujours la mine. Grupo Mexico offre une prime de 15.000 pesos (1.375 USD) aux travailleurs s’ils quittent le piquet de grève et retournent travailler à la mine dans les 72 heures.

"Le recours aux forces de police et à l’armée par le gouvernement pour briser un mouvement de grève est en contradiction totale avec les droits constitutionnels et les droits internationaux des salariés mexicains", déclare Marcello Malentacchi, secrétaire général de la FIOM. "C’est une preuve de plus que le gouvernement mexicain refuse d’accorder aux syndicats autonomes le droit de fonctionner indépendamment et librement au Mexique".

Colombie

Les membres du syndicat Sintracerromatoso de la mine de nickel exploitée par Cerro Matoso, filiale de l’entreprise multinationale BHP Billiton, se sont mis en grève à la suite de l’échec des négociations pour un accord avec l’entreprise.

Il y a deux semaines, Utramicol, affilié à la FITBB, rendant compte de la situation des mineurs de Cerro Matoso, avait alors indiqué qu’il n’y avait pas eu de progrès réels dans les négociations en raison de l’intransigeance de l’entreprise.

Le syndicat qui revendique l’amélioration des contrats est surtout concerné par les contrats temporaires de travail utilisés par l’entreprise. Le syndicat insiste pour que l’entreprise signe des contrats d’emploi à durée indéterminée avec les travailleurs employés actuellement avec des contrats temporaires.

Il rejette aussi la proposition de l’entreprise d’augmenter la durée des contrats de deux à quatre ans. Jusqu’à présent, les contrats ont toujours été de deux ans.

Environ 3.500 mineurs sont en grève. Roger Herrera, président du syndicat, dit que “l’entreprise n’emploie directement que 1.000 personnes. Les 2.500 autres sont tous des travailleurs temporaires, ce qui donne à l’entreprise la possibilité de ne pas reconnaître leurs droits fondamentaux du travail”.

Papouasie-Nouvelle Guinée
13/03/2008

La plus grande mine d’or et de cuivre de Papouasie Nouvelle-Guinée a fermé ses portes après un arrêt de travail décidé par près de 300 employés qui réclament une augmentation de salaire.
Jackson Pinen, porte-parole du syndical local, affirme que la direction de la mine a accordé une augmentation à une certaine partie des employés tandis que la grande majorité du personnel n’a pas bénéficié de cette augmentation en fonction d’un accord industriel signé avec la société minière.
La direction aurait en fait accordé 100% d’augmentation à des ingénieurs pour, selon The National, tenter de les convaincre de rester à OK Tedi après le départ de plusieurs autres pour des emplois plus lucratifs à l’étranger. L’augmentation doit s’appliquer à tout le monde estime le syndicat. La direction de la mine indique que la grève est illégale et contrevient à un accord sur la résolution à l’amiable de tout litige. Les négociations continuent.
En 2007, les bénéfices de la mine ont atteint près de 800 millions de dollars, (56 milliards de F Cfp)

Mali

Pour qui brille l’or malien ?
Américains, Anglais et Sud-africains profitent de l’or plus que les Maliens - Anglogold-Ashanti, Rangold, Iamgold ! Vous connaissez certainement. Ce sont là les trois plus grosses sociétés minières du monde. Elles sont toutes trois, aujourd’hui présentes au Mali depuis près de 15 ans pour certaines d’entre elles. Elles ont en commun d’être des spécialistes en matière de recherche, d’exploitation et de commercialisation d’or. Leur arrivée a hissé le Mali à un rang très enviable de troisième producteur d’or en Afrique.

Grâce à ces trois compagnies, le Mali tâte des deux mains, ce métal dit jaune que la clameur populaire associe aux Djin. Est-il besoin de le dire ? La gigantesque œuvre abattu pour qu’il en soit ainsi est loin d’être une équipée de philanthropes. Et pour cause ! En arrivant au Mali, elles sont venues avec, dans leurs valises, des millions de dollars. Par exemple, Anglogold a investi au Mali plus de 8 millions de dollars.

Le secteur de l’or est celui qui a attiré les plus gros investissements au Mali. Il convient également d’ajouter à ce décor, les milliers d’emplois créés -plus de 1 300 pour la seule Anglogold- auxquels il faudrait conjuger les employés de leurs sous-traitants. Ce chiffre est sans commune mesure avec les 42 000 employés en Afrique du Sud. Mais, dans un pays comme le nôtre, le nombre d’emplois créés a son pesant… d’or et d’influence.

Par ailleurs, toutes ces sociétés se vantent des réalisations socio-économiques qu’elles ont faites au profit des riverains des mines.

Mais, jamais dans leurs discours, il n’est question de leurs identités réelles. Encore moins de ce qu’elles gagnent dans l’exploitation de l’or au Mali.

Qui sont-elles ? Que gagnent-elles au Mali ? Autant de questions dans lesquelles se trouve un début de réponse à la lancinante interrogation battue en brèche : « Pour qui brille l’or du Mali ? » C’est ce coin du voile que viennent de lever les enquêteurs de la Fidh dont nous publions d’ailleurs, par jet, (voir notre dernière édition) le rapport d’enquête au Mali dont la seconde partie en pages 4 et 5.

Selon donc ce plus que sulfureux rapport, 63 % du capital d’Anglogold-Ashanti sont détenus par des investisseurs américains et britanniques dont 43 % appartiennent à la société Anglo Américan et à la banque américaine, Bank of New-York. Les capitaux sud africains représentent, quant à eux, 23 % dans Anglogold, les Européens 9 % et le gouvernement du Ghana seulement 3,4 %. Pour ce qui de sa sœur Rangold, son capital est détenu à 78 % par de gros investisseurs américains et 25 % par de petits investisseurs tous américains.

Ce qu’Anglogold gagne au Mali représente seulement 8 % de sa part au plan mondial. Mais, ramener dans le contexte malien, le chiffre est on ne peut plus faramineux. De fait, pour la seule année 2005, l’or du Mali, notre or, a rapporté à la société Anglogold 70 millions de dollars, soit plus de 35 milliards Fcfa. Ce gain était presque de moitié en 2004. C’est-à-dire l’année précédent 2005. Mais en 2003, Anglogold avait tiré de l’or malien 72 millions de dollars. Pour une société qui n’a investi que 8 millions de dollars pour l’exploitation de notre or, la mesure du bénéfice crève l’œil. Pas étonnant ! Lorsqu’on sait que le Code minier, voté par l’assemblée nationale du Mali plafonne la participation de l’Etat malien à 20 % et autorise, par la même occasion, que la majorité des capitaux de nos mines soient détenus par des étrangers. C’est ainsi qu’Angologold détient 38 % du capital de Sadiola, 40 % des mines de Morila et Yatéla. Sa jumelle qui est Rangold détient elle aussi 38 % à Sadiola et 40% à Morila et Yatéla et 80% à Loulo.

Vous avez donc compris ce pourquoi et le comment l’or malien profite plus aux Américains, aux Anglais et autres Sudafricains que notre auguste nation.

Bof ! La clé de répartition du capital a été imposée à notre pauvre pays par la Banque mondiale. Un réservoir de sous inépuisable qui, par surcroît, se trouve être, à ce jour, un fervent partisan de la révision de notre Code minier. Espérons seulement que ce sera pas dans le sens de réduire les 20 % de part pour le Mali. Espérons enfin que ce ne sera pas pour offrir davantage d’exonérations fiscales à des sociétés minières étrangères qui, non contents de ce qu’elles tirent de notre or ont chaque réussi à obtenir de notre Etat qu’il renonce à percevoir à ses profits : impôts et taxes. Toutes choses qui ne figure nulle part dans le calcul de leurs exorbitants bénéfices. Jusqu’à quand ?

Belco TAMBOURA

Luttes des mineurs

Juillet 2005 : Grève de la mine de Morila
L’or est le principal produit d’exportation (57 % des exportations) du Mali, qui en est le troisième producteur africain après l’Afrique du Sud et le Ghana.
Tout commence il y a quelques années quand la Banque Mondiale pousse le Mali - troisième plus grande réserve d’or d’Afrique - à privatiser son industrie aurifère. A Morila (région de Sikasso dans le sud du Mali), la société qui exploite la mine est confiée à deux grandes firmes sud-africaines, Anglogold Ashanti et Randgold Resources, qui se partagent 80% du capital de l’entreprise. L’Etat malien doit quant à lui se contenter des 20% restant, de maigres royalties et de quelques promesses de « développement » de la région. Une autre entreprise importante d’exploitation de l’or au Mali est la SEMOS appartenant à 38 % à AngloGold (Afrique du Sud, n° 2 mondial de l’or), 38 % à IamGold ( junior au Canada, et assez présent au niveau mondial), 18 % à l’État malien, 6 % à la Société Financière Internationale (SFI ou IFC en anglais, membre du Groupe de la Banque Mondiale, fondée en 1956 sur inspiration des États-Unis, elle se présente comme « la plus importante source de financement sous forme de prêts et de prise de participations pour les projets du secteur privé dans les pays en développement. Elle facilite un développement durable du secteur privé ». Cette répartition des parts sur la mine de Sadiola n’est pas la même sur celle de Yetela où est absente la SFI, ses 6 % étant repartis également entre les trois autres actionnaires. L’autre multinationale sud-africaine RandGold qui exploitait la mine de Syama l’a cédée à Resolute Mining d’Australie en 2004. L’exploitation de l’or au Mali se fait selon les experts à faible coût. Sur les conséquences sociales et écologiques de l’exploitation de l’or à Sadiola, on peut consulter le Rapport de la mission d’enquête des Amis de la Terre sur www.amisdelaterre.org
Satisfaites de cette belle répartition, les multinationales s’empressent de vider le site, inauguré début 2001, de son précieux métal. Ainsi, alors que les travaux d’excavation sont prévus pour durer jusqu’en 2011, les deux tiers des réserves - estimées à 120 tonnes - ont été extraites en seulement... quatre années. Une surproduction hâtive qui n’a aucun lien, on s’en doute, avec les exonérations fiscales dont bénéficient les multinationales pendant leurs trois premières années d’activité. Ce qui a permis, selon Jeune Afrique, Morila-SA de réaliser « un chiffre d’affaires de 295,9 millions de dollars en 2005 pour un bénéfice net de 117,4 millions de dollars ! Un résultat qui en fait la première société minière d’Afrique de l’Ouest par les revenus et l’une des plus rentables d’Afrique par le ratio résultat net sur chiffre d’affaires. » (« Mali, à qui profite l’or jaune ? », 30 juillet 2006).
C’est à une filiale du groupe Bouygues que l’on doit une grande partie de cet exploit productiviste : la Somadex, Société Malienne d’Exploitation (sic), qui recrute et « gère » la main d’œuvre locale pour le compte des compagnies sud-africaines. Une « gestion » stakhanoviste et pour le moins musclée, à en croire ceux qui ont travaillé pendant des années à l’ombre des barbelés inviolables de l’usine. Les griefs abondent : travail douze heures par jour, six jours sur sept ; précarité institutionnalisée ; non-paiement des heures supplémentaires, des congés, des primes de risque ; harcèlement continuel des responsables syndicaux ; surveillance permanente des employés ; vexations en tout genre ; accidents du travail à répétition ; etc. L’« efficacité » économique n’est rarement qu’une opération du Saint-Esprit.
SOMADEX (Société Malienne d’Exploitation), filiale du groupe Bouygues est chargée de la « gestion » de la « main-d’œuvre » : cadences infernales, surtout au regard des conditions particulièrement hostiles de la mine (les mineurs travaillaient 12 heures par jour, 6 jours sur 7, jusqu’à 2003 où un débrayage déjà a permis de ramener l’horaire quotidien à 8 heures), licenciements abusifs, falsifications de contrats de travail, heures supplémentaires non payées, harcèlement anti-syndicats, injures raciales de la part de l’encadrement...Tel serait le lot quotidien des mineurs. A cela s’ajoute les dégâts de l’exploitation de la mine sur son environnement : pollution des sols au cyanure et à l’arsenic, troupeaux intoxiqués, etc. Mais ce qui a mis le feu aux poudres, c’est le non-paiement de quatre années de primes prévues par la convention collective de la branche lorsque la production dépasse les prévisions. Or, depuis 2000, le site de Morila dépasse réguliérement les résultats attendus, au prix donc d’une exploitation humaine et écologique insensée, mais la direction de la SOMADEX refuse obstinément de partager la moindre miette du magot aurifère.
Dans ces conditions, il n’a pas fallu attendre longtemps pour que les ouvriers commencent à se rebeller contre les patrons zélés de la Somadex. Deux ans après une grève victorieuse qui avait permis de réduire les horaires de travail, le conflit larvé s’est transformé en opposition frontale à l’été 2005, lorsque les employés ont eu l’outrecuidance de réclamer leur dû : les primes de rendement, prévues par la convention d’établissement des mines en cas de surproduction, dont ils attendaient le versement depuis quatre ans.
La grève commence par un conflit de trois jours les 5,6 et 7 juillet 2005. Le lendemain de la reprise du travail, 17 mineurs sont licenciés. En solidarité avec les licenciés, tous les mineurs décident la grève illimitée. Malgré les pressions de la direction et l’attitude ambiguë du Syndicat National des Mines (SECNAMI), sensible aux pressions de la direction, le Comité syndical refuse d’arrêter l’action avant d’avoir obtenu la réintégration des licenciés. Plutôt que de faire marche arrière, la SOMADEX choisit la manière forte. Le 31 juillet, la direction raye 311 mineurs de ses effectifs pour « abandon de poste ». Ce nombre est rapidement porté à 530 car des ouvriers qui avaient accepté de reprendre le travail refusent les conditions de reprise que voudrait imposer la direction, c’est-à-dire la renonciation à leurs acquis. Le 12 août, la SOMADEX fait arrêter cinq dirigeants syndicaux pour « escroquerie ». Ils sont libérés sous caution mais le 14 septembre, deux bus servant au transport des mineurs ayant pris feu en pleine nuit, l’entreprise accuse les mineurs et 32 d’entre eux sont immédiatement arrêtés sans la moindre preuve. Ce dur conflit mériterait d’entrer dans les annales des grandes batailles ouvrières. Face à la grève, la Somadex répond par le lock-out et les licenciements massifs (plusieurs centaines de mineurs licenciés en août 2005). Pour contrer la détermination des grévistes et de leurs familles, les gendarmes du coin - subventionnés, heureux hasard, par les multinationales dans le cadre du contrat de « développement » local... - procèdent à l’arrestation des leaders syndicaux. Et quand, en septembre 2005, deux bus de la Somadex prennent mystérieusement feu, à quelques mètres de la gendarmerie, le mouvement de contestation est décapité : trente deux grévistes sont raflés, et emprisonnés. Une belle opération que les grévistes soupçonnent fort d’être une provocation. Neuf d’entre eux sont toujours détenus. Aucune preuve ne semble avoir été donnée de leur implication dans l’incendie des bus de la Somadex.
Ayant, depuis l’été dernier, écarté les gêneurs et remplacé la plupart des grévistes, Bouygues peut donc poursuivre tranquillement l’exploitation de la mine de Morila. Et ce n’est pas TF1, sa filiale télévisée, qui viendra l’en empêcher en enquêtant sur les agissements de la maison mère. Les chaînes concurrentes non plus d’ailleurs... Trop banal, sûrement.
Une vingtaine ont été par la suite relâchés, au moment où était arrêté (en octobre 2005), le secrétaire administratif du comité syndical, Karim Guindo. Pour échapper à cette répression, les autres dirigeants syndicaux, dont le secrétaire général, Amadou Nioutama, sont contraints à la clandestinité. Leur principal délit est d’avoir voulu perturber l’accumulation du surprofit néocolonial par cette entreprise se comportant comme en territoire conquis. Ce qui pouvait par ailleurs servir de mauvais exemple aux travailleurs des autres entreprises exploitant l’or au Mali qui ne sont pas plus soucieuses des droits des travailleurs et de l’environnement. Occupation d’autres mines d’or du Mali menant à la création d’écoles de villages.
Pourtant, cette arrogance a fini par lasser le gouvernement malien dont le projet de maintien au pouvoir à l’issue des prochaines élections pouvait être contrecarré par le non-respect, par Bouygues, à travers sa filiale Saur International, du contrat de partenariat d’Énergie du Mali (EDM) établi en 2000. En effet, Saur s’est avéré davantage intéressé par les profits à court terme (hausse des tarifs d’eau et d’électricité) que par les investissements qu’il s’était engagé à réaliser qui devaient favoriser l’extension des réseaux de distribution d’eau et d’électricité. Ainsi, l’État malien s’est vu obligé de lui retirer, en octobre 2005, son statut d’actionnaire majoritaire dans EDM, violant ainsi le sacro-saint principe néolibéral d’amaigrissement du patrimoine économique des États, alors que la réunion des ministres de l’Économie et des Finances de la Zone Franc (des 19 et 20 septembre 2005, à Paris) venait de lui recommander, entre autres, de « poursuivre la mise en oeuvre du programme économique et financier soutenu par le FRPC, notamment les réformes structurelles dans les secteurs cotonniers et de l’électricité ». Cet acte à motivation plutôt électoraliste lui a valu une mission spéciale de la Banque Mondiale et du FMI, dont le programme de lutte contre la pauvreté n’inclut pas la baisse des tarifs d’eau et d’électricité en faveur des pauvres, de surcroît par une entreprise majoritairement étatique.

Texte de la pétition des grévistes :
« À la mine d’or de Morila, dans le Sud du Mali, 530 mineurs employés par la société malienne SOMADEX, filiale de Bouygues, sont contraints à une grève ouvrière illimitée, radiés de leurs droits, sans autorisation de l’inspection du travail. Leurs familles restent privées de revenus, d’accès aux soins et d’éducation. Tombé à point nommé, l’incendie de deux bus au sein de la gendarmerie a permis de justifier l’accusation et l’emprisonnement de 32 mineurs innocents ; 9 d’entre eux sont encore incarcérés à la maison d’arrêt de Bougouni depuis le 14 sept 2005. Tous ces faits sont aussi l’oeuvre de la SOMADEX.
Les raisons de la grève sont légitimes : contrats falsifiés, conditions de travail inacceptables : salaires, primes de rendement, heures supplémentaires et congés non payés, accident de travail non pris en compte, licenciements abusifs, propos racistes et discriminatoires des expatriés français et cadres supérieurs africains, etc.
Les conséquences sociales et environnementales sont alarmantes : promesses non tenues concernant le développement des villages, construction de moulins, puits et barrages non fonctionnels, mare d’épandage des eaux usées de la mine, pollution des sols au cyanure et à l’arsenic, morts de troupeaux de moutons intoxiqués, etc. Nous appelons toutes les forces syndicalistes, progressistes, tous les mouvements citoyens, les défenseurs des droits humains, à la pression internationale sur la multinationale Bouygues pour :

 la réintégration des 530 mineurs dans l’entreprise Somadex aux postes qu’ils occupaient,

 la libération immédiate des 9 détenus et l’abandon des poursuites injustifiées à leur encontre,

 la réouverture de réelles négociations pour l’amélioration des conditions de travail et des salaires et sur le respect de l’environnement. »

Début novembre, c’est l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) qui a organisé une grève d’avertissement pour la « mise en application d’un plan social en faveur de tous les travailleurs licenciés des sociétés et entreprises d’État, la réintégration des syndicalistes mutés de manière illégale, la baisse des prix des produits de première nécessité ».

Publié le mercredi 12 octobre 2005
Historique de notre lutte

Le 10 mars 2005, nous avons adressé une lettre au directeur de l’entreprise Somadex. Nous y faisions état du comportement du chef du personnel Ballamourrou Diarra. Nous demandions également à ce qu’on le change de poste, sinon bien que nous ne le voulions pas, le chantier risquer de s’arreter un jour par sa faute, et le directeur serait responsable de l’arrêt éventuel.
La Secnami (Section Nationale des Mines et des Industries), l’UNTM (Union Nationale des Travailleurs du Mali), le ministère des mines, la primature, ainsi que la présidence de la république ont tous reçus une copie de cette lettre, mais personne n’a réagit pour condamner les actes de Ballamourrou Diarra que nous dénonçions.
Quand le comité syndical a demandé d’annuler les faux contrats de travail que le chef du personnel de la SOMADEX a falsifié en réaction à cette demande du syndicat, la direction de la SOMADEX a adressé une demande d’autorisation de licenciement du sécretaire général du syndicat auprès de l’inspecteur régional du travail. Demande refusée par l’inspecteur. En réaction, le chef du personnel a sorti une pétition contre le secrétaire général au nom des travailleurs. Cherchant à dissoudre le comité syndical depuis l’entreprise SOMADEX a un effectif de plus 700 employés, elle n’a guère d’ambulance, de clinique, et a négligé la présence d’un médecin pour les soins des travailleurs dans un environnement à haut risque comme une mine. Nos femmes accouchent parfois dans nos maisons. Les travailleurs rendent l’âme sur leurs lieux d’accident par faute d’évacuation par ambulance. Le directeur administratif et financier refusent la prise en charge par l’entreprise des personnes malades, qui décèdent par la suite. Devant cet abus et cette exploitation, les travailleurs ont demandé au directeur de projet d’arrêter la distribution de cette pétition contre le secrétaire général sinon la conséquence serait soldée par l’arrêt du travail. Le directeur resta passif a cette situation, alors le cumul de tout c’est évènement entraîna un préavis de grève de 72 heures le 21 juin 2005. L’incursion des agents des forces de l’ordre (2 camions remplis de gendarmes) au domicile de notre secrétaire général le 25 Octobre 2005, après une réunion conjointe tenue à Bougouni, du juge et des CBs (commandant de brigades) de Bougouni et de Koumantou. Le plan initial était d’attirer le secrétaire général dans un piège au camp 1 de la gendarmerie de Bamako afin de pouvoir l’arrêter. On lui a envoyé à cet effet un gendarme de Koumantou affecté a Bamako. Mais Nioumanta, fort d’une expérience précédente, ou il avait arbitrairement été arrêté le 12 aout 2005 par le CB de koumanou, Moussa Magassa, avec quatre camarades, a déjoué le piège en refusant de se rendre au camp 1. Les arrestations du mois d’Aout visaient le but manifeste d’empêcher le comité syndical de rencontrer alors le secrétaire général de la Présidence de la république qui est Modibo Sidibé. Et il se trouve que le 25 Octobre le comité Syndical avait rendez-vous avec le président ATT !
Le gendarme conduit est alors parti, et est revenu avec du renfort. Constatant que Nioumantan était absent, Les gendarmes qui opéraient sans le moindre mandat légal, on voulut prendre en otage sa femme et son fils en vue de le forcer à se rendre. Mais la résistance de la famille et des voisins a fait échec à ce plan machiavélique.
Après de vives altercations, les gendarmes ont arrêté le secrétaire administratif du comité, Karim Guindo qui était en train de prier. Ils l’ont enlevé manu militari et conduit de force en prison à Bougouni en procédant en outre à l’enlèvement : - de deux véhicules automobiles qui ont emporté une somme de trois millions quarante mille franc CFa pris dans la chambre - d’un cachet du comité syndical - de deux lettres de l’ex président à Alpha Oumar Konaré - et d’un dossier contenant 170 contrats falsifiés par Balamourou Diarra, Chef du personel de la SOMADEX
L’assaut prémédité du 25 Octobre représente a l’évidence une répétition des actes de banditismes des mêmes forces liberticides de Bougouni qui ont tout fait le 12 Aout pour empêcher une rencontre avec les pouvoirs publics nationaux, rencontre susceptible à leurs yeux de les démasquer. Mais le fait qu’ils aient trouvé au camp 1 les relais et renforts pour exécuter de Bougouni des forfaits à Bamako prouve suffisamment qu’il s’agit d’une provocation encore plus étendue au moment ou le comité syndical devait rencontrer le Président ATT. Sans cesser un instant de se demander jusqu’ou remonte cette provocation le comité syndical a réussi à rencontrer le conseiller (Mr Boue Siby) du président de la république, chargé de rencontrer le comité syndical le 26 Octobre 2005 et l’a informé de tous les faits.
Nous rappelons également que la déclaration de Mr Morange Cristophe Directeur de la communication de Bouygues est inexact, dans laquelle il écrit que la seule revendication des mineurs portait sur le départ du chef de personnel, M. Balamourou Diarra.
Il s’agit d’un combat que nous menons, nous les mineurs, depuis 2001, nous avons été licenciés pour fait de grève en juillet 2005 suite à des revendications légitimes concernant les droits fondamentaux du travail : contrats falsifiés, salaires, congés et heures supplémentaires non versés, licenciement systématique, corruption du syndicat des mines, conditions de travail déplorable, aucune protection santé, accidents de travail non reconnus, nombreuses promesses pour le développement du village non tenues, etc.
32 d’entre nous ont été arrêtés entre le 14 et le 16 septembre 2005 pour des motifs non prouvés, et aujourd’hui 9 grévistes sont encore détenus dans des conditions déplorables et illégales à la maison d’arrêt de Bougouni (région de Sikasso- sud du Mali).
 : Nos revendications

 Libération immédiate et inconditionnelle de tous les détenus de Bougouni et radiation des forces de l’ordre liberticides du Chef de Brigade de Bougouni et Koumantou et du juge de Bougouni.

 Halte aux lock-outs frauduleux des patrons voyous et racistes qui visent à licencier des salariés et réviser à la baisse des accords pour ensuite reprendre une activité à moindres coûts.

 Reprise immédiate et inconditionnelle de tous les mineurs licenciés.

 Paiement intégral des salaires de toute la période d’interruption.

 Paiement par la SOMADEX-BOUYGUES des primes de rendement des années 2000, 2001, 2002, 2003, 2004, 2005 conformément á l’annexe 4 de la convention d’établissement et du code minier.

 Révision inconditionnelle du code minier au profit du Mali, de ces communautés, et de ces mineurs.

 Journée de 8 heures réduite à 6 heures du fait des travaux insalubres et au fond de la mine.

 Reconnaissance par la SOMADEX-BOUYGUES et ANGLOGOLD du Comité syndical d’entreprise.

 Contre les licenciements en masse des ouvriers de Morila, de Huicoma, et Itema.

 Assurance chômage au frais de l’Etat et des entrepreneurs.

 Imposition des banques, des propriétaires d’entreprise et plantations, des hauts fonctionnaires au profit des chômeurs.

 Halte à l’ingérence policière dans les grèves. Création de commissions ouvrières élues pour le contrôle du travail, du paiement des salaires et de l’embauche des ouvriers.

 Dehors Balamourou Diarra et tous les dirigeants expatriés racistes !

 Reconnaissance du comité syndical de la SOMADEX dirigé par le camarade secrétaire général Amadou Nioumanta qui mène une lutte juste et légitime déjà reconnus par le SYNACOME (Syndicat national de constructions civiles des mines et de l’énergie)

 Établissement de contrat de travail réel aux lieux de faux contrats ou de contrats constamment falsifiés par le chef du personnel Balamourou Diarra.

 Restitution des 3.400.000 F Cfa

 Restitution des 2 mercedès et tous les documents et matériaux emportés la nuit du 25 Octobre

 Paiements des dommages et intérêts et tous les biens perdus lors de leur arrestation entre 0h et 03h du matin le 14 et 16 Septembre 2005 par les CBs de Koumantou et Bougouni suite à l’incendie de 2 bus à zero mètre des gendarmes dans la gendarmerie !

 Mise en place d’un comité syndical ouvrier affilié aux syndicats européens

 Une copie du marché pour l’amélioration de nos salaires

 Et le paiement des salaires et rappel (arriérés) des travailleurs par rapport au barème du cahier du marché

Un comité de soutien aux grévistes s’est constitué, pour exiger la libération des emprisonnés et la réintégration de tous les grévistes. Il dénonce les conditions de travail extrêmement dures : il a fallu une grève, en 2003, pour que la journée de travail soit ramenée de douze heures à huit heures ; les mineurs travaillent encore six jours sur sept et les accidents du travail sont nombreux ; le comité dénonce aussi le non-paiement des heures supplémentaires, les méthodes brutales et les propos racistes des expatriés français et des cadres supérieurs africains, le harcèlement des syndicalistes. Il rappelle enfin que l’exploitation de la mine a pollué les sols au cyanure et à l’arsenic et a intoxiqué des troupeaux de moutons.
Ici, Bouygues a fait ses profits sur la santé et la vie des travailleurs du bâtiment. Là-bas, il continue à détruire la vie des travailleurs, et avec des méthodes encore plus brutales. Bouygues doit réintégrer immédiatement les grévistes licenciés !

MAROC

Solidarité avec les mineurs de Jbel Aouam
Attac Maroc
12 septembre 2007
Pendant la nuit du lundi 10 septembre, les forces de l’ordre sont intervenues pour casser les piquets de grève organisés par les mineurs de Jbel Aouam (Moyen-Atlas- Maroc) en grève depuis le 4 juillet dernier contre la précarisation de leurs statuts et les compressions de personnel. Après avoir joué le pourrissement de la lutte, la Société minière, désarçonnée par la détermination des mineurs et de leurs familles, tente maintenant par la force de relancer la production tout en faisant la sourde oreille aux revendications des mineurs.
Les forces de l’ordre ont laissé derrière elles de nombreux blessés et ont opéré de nombreuses arrestations. Si les femmes arrêtées ont été maintenant relâchées, ce sont encore 29 mineurs qui sont en détention et ont été transférés dans la ville de Khénifra (à une trentaine de kilomètres) Le mardi 11 septembre au matin, plus d’un millier de citoyennes et citoyens, accompagnés de leurs enfants, se sont rassemblés devant la caserne de gendarmerie de Mrirt, réclamant la libération des ouvriers arrêtés et leur retour dans leurs foyers.
Le pouvoir, largement désavoué par l’abstention massive des électeurs marocains lors du scrutin législatif du vendredi 7 septembre (10 millions de marocains n’ont pas votés et on compte 1 million de bulletins blancs) , n’en poursuit pas moins sa politique d’ignorance et de mépris pour les souffrances du peuple marocain : ainsi les prix du pain et de l’huile ont augmenté dès le lendemain des élections, alors qu’un tiers de la population vit en -dessous du seuil de pauvreté. Il répond par la répression, la matraque et les procès aux revendications légitimes des travailleurs et bâillonne la liberté d’expression en poursuivant en justice grévistes, manifestants et journalistes.
Attac Maroc salue la maturité du peuple marocain qui refuse d’apporter sa caution à une démocratie de carton-pâte qui se déchire à la première revendication portée sur la place publique d’une reconnaissance des droits des citoyens à la satisfaction de leurs besoins élémentaires, à l’accès aux services de base et au respect de leur dignité.
Attac Maroc salue la détermination des populations de plus en plus nombreuses qui, comme à Bouarfa, Ifni, Tata et bien d’autres villes et villages du pays, revendiquent leur accès à l’eau, à la santé, à l’école et refusent ce Maroc à deux vitesses ouvert d’un côté aux appétits du capital mondialisé tandis que la plus grande partie du pays est marginalisée et laissée à l’abandon.
Attac Maroc dénonce une escalade de la répression qui ne peut en aucun cas résoudre les problèmes structurels que vit le pays et réaffirme son engagement auprès des populations en lutte pour la satisfaction de leurs revendications légitimes.
Attac Maroc réaffirme sa solidarité entière aux côtés des mineurs de Jbel Aouam et de leurs familles pour la libération de tous les mineurs arrêtés, le respect du droit de grève et de leur droit à travailler dans la dignité, la sécurité avec des salaires décents et des contrats pérennes.
Attac Maroc appelle à la solidarité internationale des travailleurs aux côtés des mineurs de Jbel Aouam et de leurs familles.
Attac Maroc
Secrétariat national
12 septembre 2007
Liste des ouvriers arrêtés
1- Ouajdid abdelaziz.
2- Ouazali Sidi Ahmed.
3- Ouazali Ali *
4- Al amrani Smail.
5- Salam Omar.
6- Oughanim Lahcen.
7- Kassit Mohamed*
8- Al Ghazouani Brahim.
9- Sadki Abdenabi.
10- Arad Youssef.
11- Jamal El Kass.
12- Al Madani Lahcen.
13- Moha Meftouh.
14- Hamadi Fetouhi.
15- Atiqi Mohamed.
16- Bouzal Omar.
17- Bouzal Hamid.
18- Samih Abdeaziz.
19- Asrar Mohamed .
20- Asrar Lhoucine.
21- Taoufi Tijani.
22- Jana Mohamed.
23 - Achibane Lhoucine.
24- El Ouafi Moussa.
25 - Zarabi Mohamed.*
26- El Oumri Mohamed.
27- Akdi Mohamed.
28- Ayrou Abderezak.
29 - Essabri Lahcen.
* Ces ouvriers ont été arrêtés le 6/08/2007 et relâchés pour approfondir l’enquête.

ATTAC MAROC
Secrétariat national
Contre la mondialisation libérale
Membre du réseau CADTM
[Email]
Tel : 070186072
Attac Maroc

Le Groupe Mexico ferme son immense mine de cuivre
le 25/04/2008

Dénouement inattendu de la grève des ouvriers de la mine Mexicana de Cananea. Le Groupe Mexico a décidé de fermer son immense mine de cuivre alors que les cours de ce métal sont au plus haut.
Avec notre correspondant à Mexico, Patrice Gouy
Les 1 500 mineurs en grève depuis plus de dix mois seront indemnisés conformément à la loi.
Mexicana de Cananea, considérée comme l’une des plus grandes mines de cuivre du monde a mis fin à leur contrat de travail bien que la justice ait déclaré cette grève légale.
Les mineurs réclamaient de meilleures conditions d’hygiène, en particulier, qu’on leur fournisse de l’eau potable dans l’immense mine à ciel ouvert où ils travaillaient.
Un conflit vieux d’un siècle
En 2006, la mine a produit 592 000 tonnes de cuivre. Avec les prix internationaux des matières premières qui s’envolent, le Groupe Mexico est richissime et a les reins solides : il détient 5 mines de cuivre dans d’autres pays et possède d’importantes réserves de ce métal.
Le Groupe Mexico est donc en position de force. Au lieu de négocier, il choisit de fermer la mine qui représente la seule source d’emploi de la région. Il veut faire pression sur la population, quitte à l’affamer, pour faire tomber le président du syndicat, Napoléon Urrutia, un homme corrompu mais soutenu par sa base qui a mené avec succès 9 grèves en sept ans.
Les conflits mineurs-patronat existent depuis plus d’un siècle dans cette mine. La grève de Cananea en 1906 est considérée par les historiens comme la première insurrection qui a déclenché la Révolution de 1910.

POLOGNE : GREVE ILLIMITEE DES MINEURS DE BUDRIK
Nos camarades polonais, de Workers Initiative et de la CK-LA, nous ont transmis cet appel des ouvriers en lutte de la mine de Budrik (bassin houiller de la Haute Silésie). La Direction de la mine refuse toute négociation pensant ainsi casser les reins de l’aile la plus combattive de la classe ouvrière polonaise.
APPEL A LA SOLIDARITE INTERNATIONALE
Depuis le 13 décembre 2007, les 2400 mineurs de la mine de charbon de Budrik sont en lutte. Le mouvement a commencé par une grève de la fin puis s’est transformé, dès le 17 décembre, en grève illimitée.
Les travailleurs occupent les niveaux situés entre 700 et 1000 mètres de profondeur, par des équipes tournantes de plus de 300 mineurs.
Les mineurs de Budryk demandent l’alignement de leurs salaires sur le niveau de salaires des autres mineurs du pays du groupe de Jastrzebska Spolka Weglowa (Société minière de Jastrzebie), au sein de laquelle la mine Budryk doit être intégrée. Les mineurs de Budrik veulent être traités comme les autres salariés ! Les travailleurs de Budryk ont les plus bas salaires de tout le secteur des mines de charbon et cela malgré une productivité du travail deux fois plus haute.
La direction de Budryk n’a pas entamée des négociations, dans le cadre du conflit, ne respectant pas la loi et augmentant ainsi la tension à l’encontre des travailleurs de la mine.
Nous, mineurs en grève de Budrik, adressons un appel à tous les travailleurs en les appelant soutenir notre lutte. Nous avons besoin d’une aide financière afin que le mouvement continue.
Nous n’allons pas capituler, seules nos familles et nos enfants peuvent céder devant la menace du manque de moyens financiers pour vivre.
S’ils arrivent aujourd’hui à nous briser, demain ils pourront vous briser.
Montrons que la solidarité internationale des travailleurs n’est pas un slogan creux.
Les personnes et les organisations syndicales peuvent soutenir en versant des virements de solidarité sur le compte bancaire de Orzesko-Knurowski Bank Spoldzielczy oddzial (département de) Ornontowice :
BIC : POLU PL PR
IBAN : PL 23 8454 1053 2001 0041 5426 0001
Avec mention "Fonds de soutien aux familles des mineurs grévistes de Budryk"
Pour le Comité de grève de la mine de charbon Budryk
Krzysztof Labadz Ornontowice, le 7 janvier 2008

Messages

  • Des centaines de milliers d’enfants exploités dans les mines d’or de l’Ouest africain
    AP | 22.08.2008 | 15:39

    L’or d’un bijou de grande marque provient peut-être d’une mine exploitée par des enfants en Afrique. De nombreux bassins miniers artisanaux du Sénégal ou de Guinée emploient de jeunes mineurs, qui cherchent le précieux minerai expédié vers les pays occidentaux, principalement en Suisse, port d’entrée vers les marchés internationaux.

    Ce type de mines, qui emploient des enfants âgés parfois d’à peine quatre ans, existent en Afrique, en Asie et en Amérique du Sud, et fournissent un cinquième de l’or mondial, selon les Nations unies. D’après l’ONU, entre 100.000 et 250.000 enfants travailleraient dans les mines d’Afrique de l’Ouest, à l’image de Saliou Diallo, 12 ans.

    Recruté avec deux de ses amis, il a quitté l’école à l’âge de neuf ans après le départ du seul professeur de son village de Guinée. Les trois garçons travaillaient dans les champs de leur père quand un étranger les a abordés l’année dernière, alors que le cours de l’or battait des records. Il leur a alors promis deux dollars (1,35 euro) de salaire par jour s’ils le suivaient à la frontière avec le Sénégal.

    Issus de familles très pauvres, appelés à leur venir en aide dès leur plus jeune âge, les trois adolescents n’ont pas hésité et ont accompagné leur recruteur jusqu’à Tenkoto, un village d’orpaillage qui compte près de 10.000 habitants.

    A dix kilomètres du village en lui-même se trouvent les mines, des puits de 30 à 50 mètres de profondeur, tout juste assez larges pour qu’un homme s’y glisse. Les jeunes remontent les sacs de pierre et le patron de Saliou achète ces gravats, même s’ils ont été déjà passés au tamis, pour y déceler le précieux minerai.

    Saliou et ses amis sont en effet chargés de les retrier au cas où un peu d’or subsisterait, et ce par des méthodes qui s’avèrent dangereuses pour la santé : ils écrasent les gravats jusqu’en faire une poudre fine comme de la farine puis la lavent et la versent dans leur main directement avec du mercure, qui permet d’amalgamer l’or. Un contact régulier avec le métal peut rendre aveugle, attaquer les reins voire le cerveau.

    Dès qu’un peu d’or est trouvé, le chef regarde attentivement la taille de la pépite et l’empoche, avant de la vendre à un acheteur qui l’attend dans une hutte sombre, son échelle de mesure sur la table.

    Les acheteurs sont tout de suite identifiables à leur tenue soignée. Ils offrent tous le même prix : 19 dollars (12,8 euros) pour un gramme d’or. L’once d’or, la mesure utilisée pour mesure le métal précieux, en contient 31 grammes.

    Le patron de Saliou est fidèle à un marchand, Yacouba Doumbia, qui dit avoir besoin d’un mois en moyenne pour réunir un kilo d’or, qu’il cache en le cousant dans ses vêtements. Il part en général au petit jour à moto pour Bamako, la capitale du Mali, toujours par des petites routes.

    Les vendeurs comme Doumbia s’adressent ensuite à un des cinq barons de l’or ayant pignon sur rue à Bamako, comme Fabou Traore ou Fantamadi Traore. Ce dernier, qui vient du même village que Doumbia, a recruté près de 70 acheteurs, la plupart originaires de son village, qui travaillent tous dans les mines de Tenkoto.

    L’or de chaque acheteur est pesé, glissé dans un petit sac transparent, identifié par un "post-it", avant d’être fondu en barre. Des hommes de Traore règlent chaque vendeur en liquide, en francs CFA ou en dollars. Le gramme d’or est racheté 22,4 dollars (15,2 euros), soit 3,40 dollars de plus que la somme réglée aux mineurs.

    Une fois payés, les vendeurs retournent acheter l’or sur le terrain, alors que les enfants mineurs sont déplacés d’une mine à l’autre, en fonction des besoins.

    Parallèlement, les barres d’or arrivent dans le bureau d’Abou Ba, qui est le seul des cinq grands négociants en or ouest-africain à détenir les autorisations et les relations nécessaires pour l’exportation vers l’Europe. L’étude de cinq années de documents des douanes maliennes par des journalistes de l’AP confirme que seul Ba envoie régulièrement de l’or issu de la brousse hors du pays.

    Tous les négociants disent vendre leur or à Ba. "Il a les moyens pour l’exporter, pas nous", explique Fabou Traore, qui lui vend en moyenne 80kg par mois.

    Exporter l’or du Mali revient cher, le gouvernement prélevant un taxe de onze dollars (7,4 euros) par kilo, à laquelle s’ajoute une taxe aéroportuaire de 6%. De la brousse aux marchés internationaux, l’once d’or pur prend 380 dollars (256,9 euros).

    Si Ba reconnaît que l’or vient de mines artisanales, il reste vague sur le travail des enfants. "Nous ne vivons pas dans la brousse, donc nous n’avons rien à voir avec le travail des enfants", a-t-il assuré en français lors d’une interview avec l’AP.

    Ce cinquantenaire dit ne s’être jamais rendu sur place. "Nous ne faisons qu’acheter l’or."

    Le précieux minerai lui est acheté en grande majorité par la Suisse. Depuis fin 2003, Ba et ses associés ont même transporté des valises pleines d’or sur des vols commerciaux, à destination de Genève, pour échapper aux taxes.

    Selon les douanes maliennes, entre janvier 2003 et mars 2008, Ba a exporté près de 800kg d’or vers la Suisse et 96% a été vendu à deux petits négociants suisses, Decafin SA et Monetary Institute, cette dernière société ayant été créée par un ancien responsable de Decafin, Judah Leon Morali.

    "Je ne suis qu’un petit", assure M. Morali, qui dit ignorer que l’or a été extrait par des enfants puisqu’"il n’existe pas de contrat de travail" le prouvant.

    Quant à l’autre importateur, Decafin, il a déclaré, via son avocat Marc Oederlin, se soucier du travail des enfants tout en affirmant ne pas être en mesure d’enquêter sur l’origine de l’or. Et d’ajouter qu’il fait confiance à Ba.

    Ces deux importateurs revendent à leur tour l’or à des fondeurs comme Metalor, qui vendent en bout de chaîne les barres à des banques suisses comme UBS. Cet or est ensuite transformé en bijoux pour Cartier, Piaget ou encore Tiffany&Co. Des noms prestigieux qui reconnaissent une certaine frustration à ne pas pouvoir identifier l’origine de l’or.

    "Je ne peux que souligner l’extrême complexité de cette question", note Michael Kowalski, président de Tiffany’s. "Nous voulons traiter ce problème, mais la question est de savoir comment."

    Tiffany et d’autres joaillers, dont Cartier, ainsi que des grands groupes miniers ont créé en 2005 le Conseil pour des pratiques responsables de joaillerie (CRJP) qui interdit l’exploitation d’enfants dans les mines. Mais jusqu’à présent, l’organisme n’a pas trouvé le moyen de faire appliquer ses principes sur le terrain.

    Après six mois de travail, Saliou a gagné 40 dollars (27 euros), qu’il dépense en partie pour acheter du paracétamol et soulager ses maux de dos et ses douleurs à la poitrine, résultats de journées de dix heures. AP

  • Chili - Les salariés de la mine de Chuquicamata votent la grève

    mardi 29 décembre 2009

    par Alonso Soto

    MINE DE CHUQUICAMATA, Chili, 29 décembre (Reuters) - Les employés ont voté mardi en faveur d’une grève dans la mine géante chilienne de Chuquicamata, qui produit environ 4% du cuivre concentré mondial, attisant ainsi les craintes sur les approvisionnements qui font grimper les cours du métaux.

    Les dirigeants syndicaux, qui s’attendaient à ce que les employés acceptent l’offre salariale du numéro un mondial de la production de cuivre, Codelco [CODE.UL], ont indiqué que les salariés syndiqués, soit le gros des effectifs, avaient rejeté cette proposition à une très faible majorité.

    Victor Galleguillos, qui dirige l’un des trois syndicats qui ont négocié avec Codelco, a précisé : "si l’entreprise ne demande pas de médiation, la grève commencera le 31 décembre."

    Un responsable de Codelco a dit que l’entreprise réfléchirait à une médiation gouvernementale de cinq jours pour tenter de négocier un accord avant le début de la grève.

    Il a cependant indiqué que la société était prête à faire face à une grève et qu’elle avait suffisamment de stocks pour répondre à ses engagements de livraisons.

    Si Codelco opte pour la médiation mais ne parvient pas à trouver d’accord, alors la grève devrait vraisemblablement commencer début janvier.

    Ce vote fait suite au début d’une grève illimitée lancée lundi par des employés syndiqués de la fonderie chilienne d’Altonorte, dont le propriétaire Xstrata (XTA.L : Cotation) a réduit la production depuis près d’un mois pour réaliser des travaux d’entretien.

    Si la grève se concrétise dans le complexe de Chuquicamata, il s’agira alors de la grève la plus importante des employés syndiqués de Coldelco depuis 1996.

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