dimanche 15 juillet 2012, par
PSA et Renault suppriment des dizaines de milliers de postes dans leurs usines ! PSA reconnaît qu’il supprime plus de 2000 emplois dans ses usines en 2017 et Renault n’en fait pas moins, toujours sous couvert de départs en retraite ou de « départs volontaires » aidés (en fait aidés à partir par des pression hiérarchiques et du harcèlement patronal !) même si le trust s’en cache plus, annonçant au contraire des embauches. D’année en année, Renault affirme mensongèrement créer au contraire des milliers d’emplois, évitant d’évoquer le grand nombre des postes qu’elle supprime en les mettant en parallèle avec le petit nombre de postes qu’elle crée et le fait que l’essentiel est précaire (intérimaires et prestataires). Le PDG Ghosn de Renault a besoin de faire semblant d’embaucher dans ses usines de France car la réalité est tout à fait l’inverse : elle se développe à l’international en abandonnant systématiquement sa base Renault et en se tournant à la fois vers la Chine, le Maroc, la Turquie, la Russie et surtout en fondant le nouveau concept chargé de remplacer Nissan-Renault, à savoir Nissan-Mitsubishi. Les prétendus bras de fer entre Macron et Ghosn ne sont que la partie immergée de l’iceberg : la volonté de Ghosn de mettre à l’écart Renault de manière discrète et progressive dans son conglomérat de trusts. Mais au-delà de ces objectifs des trusts automobiles pour se positionner dans la concurrence mondiale, en sacrifiant les emplois, il y a la tendance générale au désinvestissement productif du grand capital et aux suppressions massives d’emplois, tendance qui n’est pas le produit de la baisse des ventes mais de la baisse des investissements privés dans la production et de la hausse massive des investissements financiers et en particulier des investissements dans les dettes mondiales, publiques comme privées, investissements encouragées par le soutien des Etats et des banques centrales. L’apocalypse capitaliste : la chute du système enseignée par l’exemple Peugeot-Citroën
Autrefois fleuron de l’industrie automobile en France, l’entreprise Peugeot-Citroën multipliait les usines et les profits. Aujourd’hui, au contraire, chaque désinvestissement en prépare d’autres, chaque suppression d’emploi en annonce d’autres, chaque sacrifice des salariés, consenti ou pas, ne fait qu’ouvrir la voie à d’autres reculs sociaux massifs sur les salaires, sur la charge de travail, sur les sites de travail et, à nouveau, sur les emplois. Chaque fermeture de site ne fait que menacer les autres sites. Rien ne vient enrayer la spirale descendante comme rien ne semblait autrefois devoir enrayer la spirale montante.
Le capital industriel de PSA semble fuir comme d’un gros tuyau percé. Suite à la crise de 2007-2008, il a fallu que l’Etat le renfloue en totalité comme celui de Renault sans que l’on nous dise où était passé l’argent. Les ventes d’automobiles n’avaient pas encore baissé à l’époque… PSA avait déjà comme politique de diminuer les emplois par les départs volontaires, d’augmenter les distributions de profits aux actionnaires mais sans augmenter la production de profit par l’investissement industriel. Le trust suivait exactement la courbe du système tout entier : détruire du capital industriel pour construire du capital financier…
La banque PSA prenait en effet son essor, les patrons comptant plus sur les jeux financiers que sur la production d’automobiles pour asseoir les bénéfices de la famille actionnaire. Selon l’Etat qui a versé des milliards pour « sauver l’Automobile », l’argent de nos impôts était indispensable non seulement pour PSA ou l’Automobile mais pour sauver tous les trusts industriels, toutes les assurances, toutes les banques. C’est là que se trouve la source de tous les trous actuels des caisses d’Etat et absolument pas dans des dépenses excessives des caisses sociales ou des services publics. Et cela n’a nullement sauvé les emplois à PSA qui fuient exactement en proportion de la fuite des capitaux de PSA se retirant de la production…
Ce n’est pas la vente des voitures qui produit les licenciements mais le désinvestissement du capital industriel qui est la principale cause de la baisse des ventes. Notamment en détruisant les acheteurs puisque cela augmente sans cesse le nombre des chômeurs. On pourrait se dire que ce n’est qu’un mauvais moment à passer et que quelques licenciements permettent de sauver les autres emplois, discours patronal et gouvernemental qui n’est en rien confirmé par les faits, car rien n’existe qui va arrêter un tel mouvement d’autodestruction du capital industriel. S’il est profitable pour les possesseurs de capitaux de se retirer de la production, rien ne pourra les en empêcher et, même si les Etats s’investissent à leur place, cela ne pourra se substituer à l’ancien fonctionnement rentable du capital. Certes, l’Etat américain a racheté des trusts automobiles avec l’aide des fonds du syndicat des salariés et a prétendu sauver ainsi les emplois. Il n’a fait ainsi que fournir des fonds d’Etat aux capitalistes pour spéculer contre le système industriel et rendre plus rentable… la spéculation. Il est incapable, par contre, de convaincre les capitalistes de se réinvestir dans la production et la reprise annoncée ne vient pas….
Ce mouvement d’autodestruction du capital industriel n’est pas particulier à Aulnay, ni à PSA, ni à la France, ni à l’Automobile.
Bien sûr, on nous serine aux informations que les ventes de voitures baissent mais qui peut prétendre que les ventes de médicaments baissent et pourtant le trust pharmaceutique Sanofi licencie comme les autres labos fabricant des médicaments au point que le nombre de médicaments qui ne sont plus fabriqués s’accroît sans cesse. L’Etat a beau financer en pure perte les labos, ceux-ci désinvestissent.
Qui peut prétendre que les voyages par avion diminuent en France ? Et pourtant Air France licencie massivement…
Ce n’est pas par la consommation en baisse qu’est venue la crise du système, contrairement à ce que l’on nous raconte. Il ne suffirait même pas des aides aux salariés les plus démunis que propose la gauche de la gauche pour sauver le système. Cela ne ferait qu’enfourner du carburant dans un tuyau percé, exactement comme les aides massives d’Etat, comme les plans « impôts-compétitivité-emplois » venant rajouter des centaines de milliards d’aides aux capitalistes aux milliers de milliards précédents…
Par exemple, l’Etat qui avait fourni des milliards à PSA en 2008 en a à nouveau fourni ou garanti des milliards au-delà même de la valorisation boursière du trust. Eh bien, PSA estime manquer à nouveau de capital puisqu’il prétend en chercher aux USA (son associé refuse) ou en Chine afin de pousser à nouveau l’Etat à mettre la main au coffre-fort de l’argent de nos impôts. Le trust explique cela par des pertes record mais les comptes n’y sont pas. Ce n’est pas les comptes d’exploitation de la production automobile qui expliquent désormais les chiffres de PSA…
PSA, comme tous les trusts industriel, est devenu essentiellement un trust financier même si aucun média, aucun homme politique, aucun dirigeant syndical ne veut souligner cette évolution irrémédiable. Et l’ensemble du capital financier, dans la phase actuelle, joue à la baisse, à la chute, investit dans les dettes, dans les actions pourries, dans les effondrements de pays, de monnaies, etc…
Ce n’est ni dans un pays, ni dans un secteur, mais partout à l’échelle mondiale que le capitalisme est entré dans une phase nécrophile ou il se nourrit de ses propres enfants, où il détruit lui-même tout ce qu’il a construit.
Pourtant, sur le fond, la capital n’a pas changé : il se lance dans tout ce qui est rentable, le plus rentable possible. Mais, ayant atteint ses limites d’investissements productifs rentables à l’échelle planétaire grâce aux succès de la mondialisation, il ne peut maintenant que trouver intérêt à se retirer massivement… Aucune des aides massives d’Etat, celles de la France comme celle des USA ou des autres, n’a enrayé ce processus ni ne peut le faire. Tous ceux qui prédisaient le caractère éternel du système se trompaient : il a augmenté ses succès mais a alors atteint ses propres limites de capitalisation du profit engendré par le travail humain. Pour l’essentiel, le capital privé se nourrit actuellement des destructions qu’il engendre plus que de l’augmentation des productions qu’il permet. Sa phase nécrophile s’engendre elle-même comme sa phase de croissance auparavant.
Ce que doit nous enseigner l’exemple PSA, ce n’est pas la fatalité des sacrifices comme le prétendent les syndicats qui ont signé un accord en ce sens avec le patron, c’est l’inutilité des sacrifices…
Les syndicats se divisent en deux : ceux qui prônent les sacrifices et signent tous les accords et ceux qui les refusent et proposent au contraire des aides sociales à la croissance mais, les uns comme les autres, prétendent que cela relancera la machine capitaliste, redonnera emplois et salaires, sécurité sociale et retraites, services publics et profits privés. Ils se mentent ou ils nous mentent, qu’ils prétendent améliorer la compétitivité de la France ou accroître la demande en améliorant le niveau de vie. La crise n’est ni française et due à une concurrence accrue ni encore due à une sous-consommation.
Aucun de ces syndicats, qui refusent de nous dire la vérité sur la crise du système, ne s’est révélé capable de contrer l’offensive patronale et gouvernementale. Ainsi à PSA-Aulnay, aucun n’a même maintenu sa plainte en justice contre la fermeture du site… C’est dire ! Et aucun n’a proposé de réagir au niveau de l’offensive patronale et même pas de lutter contre l’ensemble du plan de licenciements qui était loin de ne concerner qu’Aulnay… Aucun ne propose de relier les attaques du public et du privé, des retraites et des emplois, l’ANI qui casse le code du travail, les emplois précaires « d’avenir » des jeunes et les plans de « sauvegarde des emplois » qui cassent le CDI… Ils sont trop liés au système, trop liés aux gouvernants, trop liés à la société capitaliste.
Quant aux partis politiques, eux aussi connaissent la même division entre partis bourgeois de l’extrême droite au PS, favorables aux sacrifices et gauche de la gauche qui prétend relancer l’économie par l’aide d’Etat à la consommation… Les uns comme les autres prétendent que notre intervention politique passerait par les institutions de l’ancienne société alors que celles-ci sont tout aussi périmées et corrompues que le système qui les a produit.
Pour nous battre face à la situation totalement nouvelle que connaît la société humaine, à la charnière de deux époques de deux mondes, il nous faut nous organiser d’une manière nouvelle, en comités de salariés qui discutent sans limite des questions qui se posent à nous, qui admettent et fassent respecter la démocratie des travailleurs, la seule qui nous permette de discuter et de comprendre ce qui nous menace et comment nous battre. Mais surtout la seule qui offre un nouvel avenir, alternatif de ce système complètement périmé.
En allant à l’extrême des limites du continent capitaliste, nous avons, que cela nous plaise ou pas, atteint la zone des tempêtes et nous ne pourrons pas, sans la traverser, atteindre un nouveau monde… Le capitalisme est foutu mais les classes dirigeantes ne laisseront pas la place pour autant. Inutile de chercher à éviter les luttes et les révolutions car elles seules peuvent nous offrir un autre avenir que les naufrages économiques et sociaux, les guerres entre civils et les enfers répressifs, fascistes et dictatoriaux que nous préparent les classes dirigeantes.
Ce n’est pas un succès…
A Aulnay, la CGT a appelé à la reprise du travail sur l’engagement de la direction, en plus de la suppression des sanctions pour les otages, d’une prime supplémentaire de 20 000 euros en plus du plan social et maintenant, la direction donne sa propre version : le candidat au départ devait présenter un CDI ou un CDD de six mois ou un contrat d’intérim de trois mois dans les huit jours ! Comme aucun ouvrier ne va trouver un CDI en 48 heures, voilà encore un engagement bidon ! Pour le reste, la direction ne retire aucune suppression d’emploi de son plan aggravé. Elle en rajoute même : PSA a annoncé vouloir fermer le site d’ingénierie de Meudon-la-Forêt, dont les 660 salariés seraient transférés sur d’autres sites du groupe, à Poissy ou Vélizy. Et PSA va encore supprimer des emplois par un accord du même type que Renault.
L’offensive de Varin a réussi
Le patron de PSA est donc parvenu à lancer la plus grande offensive qu’ait commis le patronat en France depuis des décennies, non seulement sans réaction du gouvernement (de droite ou de gauche) ce qui est parfaitement normal de la part d’un gouvernement de la bourgeoisie, et même avec son appui, mais surtout sans réaction syndicale, sans la moindre tentative de lutte d’ensemble. Contrairement à ce qui a été dit, il ne s’agissait pas seulement d’une volonté du patron de PSA de fermer le site d’Aulnay mais de fermer une part très importante de sa production et peut-être même la totalité. Et c’est l’ensemble des patrons des entreprises de production qui désinvestissent massivement : pas seulement Peugeot ! C’est la Téléphonie, le Tourisme, la Pharmacie, le Bâtiment, la Métallurgie, la Banque qui licencient massivement et l’attaque à PSA n’a fait qu’enfoncer un coin, de démontrer qu’il n’y allait pas y avoir de réaction d’ensemble. Qu’ils aient ou pas appelé à la grève, l’ensemble des syndicats de PSA ont laissé les centrales nationales ne pas lever le petit doigt pour appeler les travailleurs à réagir ensemble contre ce qui était le début d’une attaque d’ensemble. Ils ont prétexté du début proche des grandes vacances comme ils avaient prétexté avant de la proximité de l’élection présidentielle pour ne pas intervenir. Soit se disant indépendants de la politique, soit prétendant que le vote à gauche allait résoudre les problèmes, les centrales syndicales ont abandonné durant cette période toute intervention, laissant le champ libre à l’offensive patronale qui allait s’avérer recevoir le plein soutien du gouvernement Hollande-Ayraut-Montebourg, malgré les déclarations démagogiques de ce dernier qui avait insulté le patron Varin quand il n’était pas évident qu’il allait gagner son pari avant de le féliciter après qu’il ait réussi.
Feu vert syndical aux licenciements !!
Les syndicalistes du comité d’entreprise de PSA Aulnay ont donné un avis favorable au plan de restructuration du constructeur automobile, rapporte l’AFP. Dix-huit élus sur vingt auraient voté pour la mise en oeuvre du plan, et seule la CGT l’a rejeté.
Pas étonnant qu’ils n’aient même pas essayé de se battre dans d’autres usines qu’Aulnay et qu’à Aulnay ils n’aient appelé qu’à ne pas fermer Aulnay (comme le rapporte leur banderole) et pas à interdire les licenciements dans tout le trust !
Ils donnent leur accord à des milliers de licenciements mais cela n’empêche même pas le trust de commencer déjà d’en annoncer d’autres milliers supplémentaires. Cela en ouvre même la voie...
PSA va tout d’abord mettre en place un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) qui ne concernera que deux sites : les usines d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) et Rennes (Ille-et-Vilaine). 2734 salariés sont concernés par le PSE sur le site francilien. Le site breton va devoir supprimer 1 364 postes (1 183 à la production et 181 à l’assistance usine).
En plus, 3 570 postes seront touchés par un Plan de Redéploiement des Emplois et des Compétences (PREC), qui affectera tous les métiers et sites de PSA.
Et maintenant, PSA veut y rajouter un nouvel accord type Renault. En rappelant que l’accord Renault prévoit 8250 suppressions d’emplois sans plan social...
Etait-ce la peine que l’Etat ait déboursé sur l’argent de nos impôts des quantité de milliards pour sauver la banque de PSA ? Et sans aucune exigence en échange sur l’emploi !!!
La CGT arrête la grève à PSA Aulnay
Vendredi dernier, la CGT a décidé d’arrêter la grève à PSA Aulnay sans que les suppressions d’emplois aient été annulées ni que les salariés soient garantis de trouver un autre poste en interne ni en externe. La CGT de PSA renonce à la procédure d’appel engagée contre le plan de restructuration.
Le point que la CGT a estimé essentiel est seulement le retrait des sanctions contre quelques salariés pris comme otages par la direction. Le dirigeant CGT Mercier a expliqué aux média que le syndicat avait tout fait pour faire reculer le patron mais n’en avait pas trouvé la force. Il est vrai que les autres syndicats (à part SUD) ne voulaient même pas d’une grève et que la direction la combattait durement mais il n’est pas vrai que la CGT ait tout tenté. Elle a surtout écarté le lancement d’une grève dès l’annonce des licenciements par PSA. Elle a cherché uniquement à mettre un seul site en grève et pas mettre tout le trust en grève alors qu’il y a plus de suppressions d’emplois dans le reste du trust que dans le seul site d’Aulnay.
Sur le seul mot d’ordre « non à la fermeture d’Aulnay » et « rapatrier la production des autres sites à Aulnay », au lieu d’avancer le mot d’ordre de la grève générale de Peugeot à étendre à l’Automobile et aux autres secteurs qui licencient, la CGT ne risquait pas d’étendre la grève d’autant que Mercier parlait de « transformer Aulnay en forteresse ouvrière » et de « faire d’Aulnay le cauchemar de Varin ». Pas de cauchemar donc dans la stratégie de la CGT pour Varin, pas plus que pour l’ensemble de tous les trusts productifs qui licencient tous sans avoir à faire face à la moindre tentative de lutte d’ensemble pour y faire face de la part des centrales syndicales.
Quant à ceux qui faisaient croire qu’on pouvait lutter contre une vague de licenciements dans une seule usine, comme la CGT d’Aulnay qui prétendait « transformer Aulnay en forteresse ouvrière » ou « être le cauchemar de Varin », ils en sont pour leurs rodomontades. Les licenciements à PSA, il y en aura plus en dehors d’Aulnay que sur ce site, et on ne peut pas combattre l’ensemble des licenciements sur le seul slogan de la banderole « Non à la fermeture d’Aulnay » ! On ne gagnera pas les luttes actuelles, site par site, entreprise par entreprise, ni secteur par secteur, mais tous ensemble ou pas du tout !
PSA et ses résultats catastrophiques
C’est à grands coups de trompettes que la direction de PSA a lancé une nouvelle annonce alarmante pour le trust Peugeot : la dévaluation considérable des actifs. Et elle l’a véritablement claironné sur tous les toits ! En même temps, on a constaté que l’action en bourse en a profité pour… grimper notablement. Le monde à l’envers pour qui ne comprend pas les messages patronaux aux actionnaires. L’annonce en question signifie que la direction confirme ne pas avoir reculé devant la grève d’Aulnay et maintenir les licenciements. Pour licencier, il faut des résultats catastrophiques. La dévaluation est la plus grande part de la baisse des résultats annoncée ensuite. La boucle est bouclée.
Quand Renault sert d’exemple à PSA
Les licenciements massifs sont confirmés et le patron a même oublié son engagement : pas de licenciement sec ! Et maintenant, il poursuit l’offensive en exigeant un accord du même type qu’à Renault. Après ses licenciements massifs, revus à la hausse à 12.000 licenciements secs, il veut un accord du type de celui de Renault pour des blocages de salaires, des charges de travail en hausse, des départs « volontaires ». Bel exemple ! Dès qu’un trust réussit une attaque, le trust concurrent en prend argument pour en faire de même. Pendant ce temps, on continue à faire croire aux travailleurs de Renault que ce qui se passe à Peugeot ne les frappera pas. Et, du coup, les syndicats de Renault acceptent que les travailleurs de Peugeot se battent seuls, que les travailleurs de General Motors se battent seuls, que les travailleurs de Ford se battent seuls, que les travailleurs de Sanofi se battent seuls, que les travailleurs d’ArcelorMittal se battent seuls. La seule « solidarité » qui nous est éventuellement proposée est de cotiser pour les grévistes d’Aulnay. Comme si c’était une autre lutte que la nôtre et que nous avions juste à être solidaires. C’est ça justement le piège, être battus les uns après les autres, et les centrales syndicales s’y engouffrent allègrement.
Le rôle de la social-démocratie au pouvoir
Hollande est parvenu à appuyer le lancement de la vague de licenciements de tous les trusts du privé, de PSA à Renault en passant par Société Générale, Air France et Sanofi sans déclencher de riposte générale.
Il est parvenu à détourner le risque social de l’attaque débutée par le patron de PSA, à éviter qu’elle mène à une confrontation générale, alors qu’elle était clairement le démarrage d’une attaque de tous les trusts. Cela signifie que le gouvernement, loin d’être impuissant face à l’attaque patronale, en est l’un des organisateurs.
Hollande joue parfaitement son rôle de paratonnerre en prenant pour lui le mécontentement social qui devrait être dirigé contre l’ensemble des patrons. Il continue à faire croire que c’est l’Etat qui pourrait sauver les travailleurs des licenciements alors qu’au contraire c’est l’Etat qui organise les suppressions d’emplois.
Peugeot baisse nos salaires !
« En l’absence d’accord des parties, la Direction appliquera les mesures suivantes : pas d’augmentation générale en 2013. Les montants minimum seront les suivants : Ouvriers et Employés : 25 € avec promotion et 20 € hors promotion TAM : 40 € avec promotion et 25 € hors promotion »
La mise en œuvre de ces mesures était applicable au 1er avril 2013 pour les promotions Ouvriers et Employés. Pas étonnant : 25€ d’augmentation face à la hausse du coût de l’avis et appeler cela une « augmentation », c’est un vrai poisson d’avril !
A PSA, la rentrée des grandes vacances avec 8000 suppressions de postes internes et 4000 suppressions de postes externes ?
Les syndicalistes d’Aulnay revendiquaient d’être reçus par Hollande les salariés d’Aulnay et pour quoi faire ? Parce que cela va renforcer le rapport de force ou la démoralisation ?
Et les "opérations coup de poing", Varin les reçoit-il comme un coup d’épingle ou comme un coup d"épée dans l’eau ?
Non, ce n’est pas avec les patrons et le gouvernement qu’il faut se réunir, c’est avec les Sanofi, les Bouygues, les employés de banque de CIF, les Doux, les ArcelorMittal, les Air France et en les appelant à constituer leur comité de lutte, en faisant des AG communes, des visites d’usine et en allant de plus en plus nombreux dans tous les sites qui licencient comme Renault Flins ou qui menacent de licencier !
Les autoroutes, c’est de la fausse action, du grand classique pour promener les salariés en colère...
Une chose est sure, si la direction voulait construire à Vélizy une ambiance dans laquelle personne n’a plus envie de travailler, n’arrive plus du tout à travailler, ou on ne pense qu’au prochain qui sera licencié, c’est réussi !!! Si elle voulait nous convaincre qu’on est tous menacés quel que soit notre niveau, notre activité, notre secteur, notre catégorie, c’est aussi réussi !!! Si cela ne suffit pas à certains cadres pour comprendre qu’ils n’ont plus à défendre le patron et qu’ils vont eux aussi être envoyés à la casse, si cela n’empêche pas certains salariés PSA de se considérer comme différents des prestataires et inversement, tant pis pour eux : la direction, elle, les met dans le même panier ! Si cela n’empêche pas certains idiots de défendre encore la direction et même de pétitionner pour elle, c’est leur affaire !!! Il n’y a qu’un moyen de changer d’ambiance, c’est de penser tous à une chose : nous mettre en lutte. Nos emplois ne dépendront pas des résultats mais de notre mobilisation !!! A condition de prendre conscience que notre sort est le même que celui des salariés d’Aulnay et de Rennes, de toute l’Automobile comme de Sanofi, Hewlett-Packard, Alcatel, Doux et autres entreprises qui licencient leurs salariés par dizaines de milliers !!!
Fermez la !
De Sartorius au gouvernement, ils sont tous d’accord maintenant : il faut licencier et fermer à PSA. Chacun aura remarqué que le « l’Etat ne laissera pas faire » de Hollande-Ayrault-Montebourg contre les licenciements de PSA et la fermeture d’Aulnay s’est transformé en « l’inévitabilité des suppressions d’emplois » avec seulement un espoir que ceux-ci soient « le plus limités possibles ». Entre les deux, il n’y a pas seulement eu les vacances. Il y a eu l’inaction des centrales du 15 juillet à la fin septembre et le refus des syndicats d’Aulnay d’organiser une lutte avant les vacances. Quant à la CGT Aulnay qui se prétendait le cauchemar du patron, elle se contente pour le moment d’actions ponctuelles et de négociations ! Et, surtout, il y a eu le refus de tous les syndicats d’unir les salariés licenciés ou menacés par des fermetures dans un même combat : de Doux à Sanofi, de Bouygues à Air France, d’Alcatel à ArcelorMittal, de PSA à Renault, de Hewlett Packard aux banques… C’est seulement la vague de révolte sociale des travailleurs qui peut répondre à la vague patronale des licenciements. Les menteurs, les faux défenseurs de nos emplois, fermez la ! C’est à nous de parler… Ce n’est ni le gouvernement ni les centrales syndicales qui vont sonner l’heure de la riposte, mais c’est à nous, travailleurs, de la décider. Notre avenir est à ce prix. Car, si les suppressions d’emplois de cette vague passent sans trop de réactions, alors ce sera à notre tour de passer sous le couperet…
Les plans de Hollande pour l’emploi ?
Dans les négociations patronat/syndicat/Etat que les centrales adorent, Hollande a fait une proposition soi disant pour protéger les emplois en signant des plans de compétitivité : que les salariés acceptent des emplois supprimables à volonté, précarisables à volonté et transformables en emplois partiels ! Loin de combattre les suppressions d’emplois, il les favorise et voudrait qu’on signe. Foutaises ! Voilà ce que nous écrivions en novembre 2011 :
Comment les travailleurs de l’Automobile peuvent se défendre ?
PSA a annoncé des milliers de suppressions d’emplois. Ce n’est pas encore des licenciements et des fermetures d’usines, mais ça viendra. Les entreprises sous-traitantes commencent déjà à licencier massivement. Comment les militants ouvriers peuvent organiser la lutte ? Comment apprécier les buts du patron ? Comment construire le rapport de forces ? Quel mode d’action ? Quelle stratégie pour gagner ? Comment développer notre argumentation pour renforcer la conscience et l’organisation du camp des travailleurs ?
Quelle perspective ?
Les travailleurs de PSA se sont mobilisés dans la rue à l’appel des syndicats, lors de l’annonce, devant le siège des patrons de l’usine automobile pour crier leur indignation face à l’annonce de milliers de suppressions d’emplois par l’entreprise automobile alors que celle-ci fait des bénéfices, alors qu’elle a reçu de l’argent de nos impôts pour ne pas supprimer des emplois, alors que le patron s’y était engagé, alors qu’il vend des voitures, alors que les profits sont là, etc...
Ce discours a été développé par les dirigeants syndicaux selon lesquels les suppressions d’emplois provenaient des emplois créés en Chine ou au Brésil, des délocalisations. Ils ont ainsi affirmé que la crise n’était qu’un prétexte puisque les profits sont là et les carnets de commande aussi… Cela peut sembler juste à bien des travailleurs et pourtant le discours que nous venons de reproduire ci-dessus est le producteur de défaites inévitables et que cette manière de mener les luttes, qui est celle des syndicalistes y compris leur frange de gauche, ne peut mener qu’à la défaite. Et nous estimons très important de ne pas nous contenter de notre solidarité avec les travailleurs face au patron et de dire ce que nous pensons de cette stratégie qui mène à l’échec et à la démoralisation....
Les syndicalistes réformistes veulent absolument faire croire que la crise est factice et n’est qu’un prétexte à des sacrifices pour les travailleurs. Ils veulent affirmer que la crise ne pourrait provenir que d’une baisse des ventes. Ils ne veulent pas admettre que le capitalisme ait pu atteindre ses limites, car alors leur rôle aurait, lui aussi, atteint le sien. Leurs seuls critères, pour mesurer une crise, sont les ventes et les profits. Mais le critère de la crise actuelle est la fin de l’accumulation privée du capital. Les riches ont beaucoup d’argent, mais ne veulent plus l’investir dans la production et le commerce. Ils spéculent. Et plus ils spéculent, plus la spéculation devient plus intéressante à court terme que l’investissement. C’est donc devant une spirale destructrice que se retrouve le système. Son seul moyen de tenir momentanément a été l’investissement massif des Etats qui a mené à leur faillite actuelle... A PSA et Renault, l’Etat a donné et n’arrête pas de donner des milliards et cela ne peut suffire à pallier les investissements des trusts. Cela signifie que tous les capitalistes, que PSA, que Renault, que le Bâtiment spéculent. Cela signifie aussi qu’ils estiment la spéculation sur les fonds souverains par exemple bien plus profitable que de produire des voitures… Avec des risques : ils viennent de perdre beaucoup d’argent en jouant sur les dettes souveraines de la Grèce, de l’Espagne, de l’Italie. Et ils vont en avoir perdu encore bien plus sur les dettes souveraines… de la France ! D’où les suppressions d’emplois et les licenciements en prévision…
Les suppressions d’emploi à PSA et dans l’Automobile ne sont pas plus causées par le manque des véhicules vendus que les licenciements à la Société Générale ou à la BNP le seraient par le manque de comptes de particuliers ouverts, ni les licenciements du Bâtiment par le manque d’acheteurs d’appartements.
Tous ces licenciements ont exactement la même cause : les capitalistes se retirent massivement de leurs investissements, ils misent plutôt sur des spéculations financières, les capitalistes n’investissent plus, les banques ne prêtent plus, les capitalistes misent sur la chute des monnaies, des Etats, des bourses, des économies car cela rapporte plus. Et les entreprises de l’Automobile font de même...
Les licenciements à PSA sont un ballon d’essai qui suit les licenciements et fermetures d’usines chez les sous-traitants de l’Automobile. Les luttes des travailleurs des sous-traitants de Peugeot et Renault ayant été isolées et battues, il devient possible de s’attaquer à PSA d’abord puis, un peu plus tard, à Renault. Les syndicalistes expliquent au contraire la situation site par site (défendre Aulnay), entreprise par entreprise, pays par pays. Pour quelle raison, les travailleurs de PSA seraient-ils suivis par ceux de Renault sur l’objectif unique de "sauver l’emploi à PSA" ? Pas plus que les Molex n’ont été suivis sur le seul objectif de « sauver Molex ». Alors, travailleurs, battons nous pour tous les emplois de tous les secteurs, public et privé, et nous serons les plus forts !!
Le "radicalisme" des syndicats de Vélizy et de PSA en général étonne !
Nous voudrions citer ici le tract CGC de la rentrée à Vélizy qui est remarquable non seulement par son absence totale de perspective, par son attachement sans limite à un navire qui prend l’eau, mais aussi qui montre une hypocrisie sans limite :
"Non, M. VARIN, votre communication ne nous a pas convaincus. Certes, nous avons envie de continuer à être fier de notre entreprise. Cette fierté est néanmoins indissociable de la confiance qu’à ce jour vous n’avez pas su démontrer à l’égard de vos salariés. Il vous reste du chemin à faire avant que nous puissions à nouveau adhérer à ce que pourrait être votre projet industriel, technique, économique et social.
La CFE-CGC ne veut pas rester inactive face à ces enjeux. Elle mettra en œuvre son plan de « réaction ».
Dans l’immédiat, certains d’entre vous ont souhaité qu’au minimum, l’occasion leur soit donnée de témoigner leur solidarité vis-à-vis de nos collègues d’Aulnay et de Rennes. Il va de soi que pour la majorité des salariés de ces 2 sites et de leur famille un vrai cauchemar vient de commencer, ceci à l’approche des vacances qui auraient dû être pour tous l’occasion de retrouver un peu de sérénité et de courage pour affronter les difficultés qui nous attendent.
Même à quelques jours des congés, il n’est pas possible de rester égoïstement indifférents à la détresse des autres. Pour affirmer notre solidarité nous vous invitons à vous exprimer ici dans ce Forum !"
Ce n’est certes pas la CGC ni le SIA qui vont nous donner de véritables perspectives de lutte. Mais pas même la CGT et même pas celle d’Aulnay...
Nous unir avec tous les salariés menacés de licenciements, voilà la perspective :
Sharp 8000, Siemens 10.000, Motorola 4000, HP 27.000, PSA 8000 (internes) +4000 (externes), Alcatel 5000, Aviva des milliers, Sony Mobile 1000, Vestas 1400, Société Générale 700, Air France 5000, Sanofi 2000, Doux 2000, ArcelorMittal 1000, APHP 2000, Education nationale 13.000, Ministère 13.000, PME 20.000, tourisme 10.000, raffinage 1000, télécoms 10.000, General Motors 30.000 dont 5000 en Europe, Travaux publics 6000, Groupama, Puma, Castorama, Novandie, Renault Flins, Rapid Flore, Virgin, FRAM, Visteon, TUI – Nouvelles Frontières, Bâtiment 35.000....
« C’est quand les salariés se mobilisent qu’ils peuvent changer les choses » déclare Jean-Pierre Mercier, le délégué syndical CGT de l’usine PSA d’Aulnay-sous-Bois. « Si les salariés veulent faire la grève générale, on la fera. S’ils veulent travailler à leur vitesse et engager des actions ponctuelles, on le fera aussi » ajoute-t-il, et de fait, c’est ce qui ce passe aujourd’hui à Aulnay. « La direction appelle ça le "stop-and-go" mais y a beaucoup de stop et pas beaucoup de go » continue Jean-Pierre Mercier, qui ajoute : « Nous, on n’a pas fait cramer un pneu. Mais on ne s’interdit rien. Les salariés menacés de licenciement ont tous les droits ».
Stop and go ou pas, on ne voit en rien que Mercier unisse les sites, unisse les salariés Peugeot et les prestataires et précaires, ceux de Peugeot et les autres boites qui licencient.
Bien sûr, c’est aux salariés de décider mais la moindre des choses serait qu’un syndicat développe ses perspectives.
Avant les vacances, à Aulnay, ce n’est pas les salariés qui ont décidé qu’il fallait reporter la lutte à après les vacances : c’est la CGT notamment. Quelle bonne idée ! Au moment où les salariés étaient choqués dans toute la France, à chaud, cela n’aurait pas été une bonne idée de lancer la lutte pour entraîner les autres sites ?!!! Et le retour avec le moral dans les chaussettes ce serait bien mieux ! Ben voyons !!!