mardi 26 avril 2011, par
Disneyland, un monde merveilleux ?
Cinq blessés dont un grave, c’est le bilan de l’accident du "train de la mine" de Disneyland, un bloc ayant heurté le train et blessé grièvement un passager.
Les autorités du parc se sont employées pour faire croire que tout allait bien dans le meilleur des parcs possibles...
Elle a soi-disant soigné la plupart des blessés elle-même et annoncé qu’ils avaient poursuivi leur parcours du parc... Comme cela ils n’auront pas à témoigner contre elle !
Elle a affirmé que les contrôles ont lieu sans cesse et qu’elle est parfaitement dans la norme pour la sécurité, effaçant ainsi tout un historique d’incidents graves et d’accidents qui ont eu, par chance et seulement par chance, des conséquences moins graves qu’ils n’auraient pu en avoir....
« À une seconde près, j’étais mort ». Cédric Camus est encore sous le choc. Samedi après-midi, il a sauté d’un manège au Parc Disneyland Paris à Marne-la-Vallée. pour sauver sa vie. il est 14 heures lorsque le jeune marié de 26 ans habitant Braine (entre Soissons et Reims), prend le manège « Crush and coaster » dans Le monde de Nemo.
Voyage vers l’enfer
Il s’installe avec sa femme Sandra sur une immense carapace de tortue. « On nous a mis le harnais de sécurité mais je n’ai entendu qu’un clic alors que normalement il y a en deux, explique Cédric. J’ai appelé le responsable du manège une dizaine de fois mais il m’a dit que je pouvais y aller ce n’était pas grave et le manège est parti ». Un voyage vers l’enfer pour Cédric et sa femme. « Au bout de quelques instants, le harnais a lâché. J’ai crié « Le harnais ». il n’y avait qu’une chose à faire. J’ai sauté. Ça a duré une fraction de seconde. C’est mon instinct de survie qui m’a guidé. Si je n’avais pas sauté, je serais tombé sur les rails dans les descentes et les loopings et là je serais mort ».
L’attraction continue malgré l’accident
Cédric percute violemment les escaliers de secours qui longent les rails du manège. Il est sérieusement blessé au front. Son bras et sa jambe gauche sont tuméfiés. « J’étais sonné mais conscient. La première chose que je me suis demandée c’est si le harnais de ma femme avait tenu. » De son côté, Sandra imagine le pire pour son mari. « Je me suis dit qu’à la fin du manège, on viendrait me dire qu’il était mort ». La jeune femme harnachée poursuit l’attraction qui ira à son terme. Pendant deux à trois minutes, le couple vit un véritable cauchemar. « Les employés n’ont même pas vu que j’avais sauté alors que j’étais devant les caméras de surveillance. » Cédric saigne abondamment mais il est en vie et tombe dans les bras de Sandra. Mais c’est très vite l’effervescence autour d’eux. « Les responsables de disneyland Paris étaient paniqués, glisse Cédric. Ils m’ont demandé pourquoi j’avais sauté et m’ont pris pour un cinglé ». Aux urgences en… taxi !
Les deux jeunes gens sont pris en charge par les pompiers et conduits au centre hospitalier de Marne-la vallée… en taxi ! « On est revenu en taxi au parking et on a dû repartir chez nous à Braine. Eurodisney nous a donné une entrée gratuite mais ne nous a pas proposé une chambre pour passer la nuit. Aujourd’hui, j’attends un geste sinon, on fera ce qu’il faudra faire ». Le jeune couple est donc prêt à porter l’affaire en justice. Du côté de la direction du parc, on joue la carte de la prudence. « Je ne connais pas les raisons qui l’on poussé à sauter, confie une porte-parole d’Eurodisney. La nacelle dans laquelle il se trouvait a été retirée de l’attraction pour que l’on procède à des vérifications et il y a une enquête de police. » En attendant le résultat de cette enquête, Cédric se repose chez lui avec sa femme. Il est arrêté pour sept jours. « C’était notre cadeau de noël de l’année dernière. On est parti au parc avec la banane mais là, psychologiquement on est à zéro. Je n’arrête pas de remémorer cet instant où je saute… ».
Une chose est sûre, il ne montera plus sur ce genre de manège. « On en était friands, C’est au moins la vingtième fois qu’on le prenait sans problème mais maintenant, c’est fini. Plus jamais ».
Mais est-ce vraiment la vérité que la sécurité des installations est assurée ? Rien n’est moins sûr....
Tout d’abord est-il normal qu’une simple attraction doive être vérifiée par des inspecteurs de l’Etat alors que Disney a le droit de nommer ses propres inspecteurs en interne ?
Est-il normal que les moyens mis pour l’entretien et les contrôles soit sans cesse en diminution ?
Est-il normal que tous les accidents soient étouffés ?
Est-il normal que des pressions soient exercées sur les salariés pour qu’aucun problème ne filtre à l’extérieur, sous peine de licenciement ?
Est-il normal que Disney s’autorise à fixer elle-même les normes de sécurité à respecter et les change quand cela lui chante ?
Est-il normal qu’il n’y ait aucun contrôle de l’Etat alors que ce dernier offre des sommes colossales et des grands moyens (en particulier en termes de transports notamment via les autoroutes, la SNCF, de construction avec aides étatiques, de terrains, aide à la formation, aide à l’embauche, impôts, etc...) à cette entreprise qui est le plus grand trust de la région parisienne ?
Le coût pour l’État
Il s’est élevé à :
* un milliard de FRF pour la prise en charge des infrastructures périphériques jugées nécessaires par Disney ; * un milliard de FRF pour la gare du RER. Si la fréquentation ne répond pas aux prévisions, Disney s’engage uniquement à verser une indemnité destinée à financer la promotion du parc ; * un milliard de FRF de subvention indirecte sous forme de baisse sur le taux du prêt consenti par la Caisse des dépôts et consignations.
Et cela n’a été que le coût de lancement....
Cependant, ces subventions à l’implantation ont été amorties en quelques années seulement grâce aux rentrées de TVA que le parc d’attraction a générées, notamment du fait de visiteurs étrangers.
La remise en cause du droit public
Un statut juridique particulier a été accordé au parc : la convention liant la France à Disney prévoit que, en cas de litige entre les parties, les tribunaux administratifs ne seront pas compétents. Les Américains estimaient que le Conseil d’État étant une structure étatique, il ne pourrait pas être indépendant et serait à la fois juge et partie. Il a donc été convenu que, dans ce cas, une procédure d’arbitrage international serait mise en place, comme si la France et Euro Disney étaient des entités de même rang. Il a donc fallu voter un texte particulier en ce sens.
Est-il exact qu’il y ait très peu d’accidents à Disney ou est-ce que la plupart sont effacés ou oubliés ?
Le 5 septembre 2003, un jeune homme fût tué dans le fameux "train de la mine". Suite au montage incorrect d’une roue de guidage de la locomotive (qui n’est qu’un élément décoratif), une réaction en chaîne conduisit au découplage de celle-ci du reste du train. Le premier wagon passa ainsi sous l’arrière de la locomotive et Marcello Torres, 22 ans, assis au premier rang du côté droit, fut tué sur le coup. Il y eut également une dizaine de blessés.
La faute est due à un mauvais entretien de l’attraction, consécutive à la politique de réduction des coûts lancée par Paul Pressler. Ce dernier ayant quitté la société avant l’accident, il ne fût pas directement mis en cause ni mis en examen par la justice. L’attraction fût fermée pendant huit mois ainsi que celle située au Japon, pour vérification.
Le 3 avril 2004, moins d’une semaine après la réouverture, pendant une manœuvre de ré-initialisation de l’attraction suite à un arrêt d’urgence, une erreur humaine provoqua la collision de deux trains alors entièrement vides.
Le 8 juillet 2004, 3 mois après, toujours suite à une erreur humaine, le même type d’accident survient entre deux trains dont l’un était à l’arrêt, prêt à partir et un autre finissant l’attraction. Aucune victime ne fût à déplorer en dehors que quelques commotions légères. Mais le nouveau président des parcs Disney dut revenir à la politique d’entretien précédant celle instaurée par Paul Pressler et qui datait de Walt Disney.
Le 26 juin 2007... Un drame s’est produit, lundi, à Disneyland Resort Paris. Le Parisien révèle qu’une adolescente espagnole de 13 ans est décédée peu après 13 heures 40, dans le parc d’attractions dédié au cinéma à Marne-la-Vallée. Le quotidien indique que la jeune fille était "arrivée la veille avec groupe de touristes" qui "passé la nuit à l’hôtel Cheyenne", dans l’enceinte du parc. Des informations confirmées mardi par le parquet.
"En début d’après-midi, elle a pris place à bord du Rock’n’Roller Coaster, une montagne russe qui vous propulse à une vitesse vertigineuse. Mais, au moment de descendre du manège, les amis de la jeune fille l’ont retrouvée sans connaissance", indique Le Parisien. Les pompiers du parc d’attractions ainsi que les médecins du Smur de Lagny-sur-Marne ont tenté en vain de la réanimer.
Problème de santé ?
L’attraction a été immédiatement fermée pour permettre les investigations des enquêteurs et ne sera rouverte qu’une fois les résultats de l’autopsie connus, a affrimé Pierre Boterman, porte-parole de Disneyland. La brigade criminelle de la direction régionale de la police judiciaire (DRPJ) a été chargée de l’enquête. "En l’état actuel des choses, il n’y a pas de mise en cause de l’attraction elle-même. On s’oriente vers une cause médicale, mais j’attends que l’autopsie effectuée aujourd’hui (NDLR : mardi) en apporte la confirmation", a déclaré le procureur René Pech.
Depuis le drame, l’état de fonctionnement de l’attraction a été vérifiée. Selon le porte-parole du parc, elle "fonctionnait parfaitement normalement". Lundi soir, une cellule d’aide psychologique a été mise en place dans l’enceinte du parc.
En novembre 2008...
L’homme qui s’est blessé samedi après-midi en chutant de plusieurs mètres d’une attraction des Toon Studios, dans le parc Walt Disney Studios de Chessy (Seine-et-Marne), est sorti le soir même de l’hôpital. Agé d’environ 25 ans, il se trouvait avec sa femme dans une nacelle de l’attraction Crush’s Coaster, inspirée du film Le Monde de Nemo et ouverte depuis juin 2007.
Première attraction Disney de type montagnes russes, celle-ci n’est pas parmi les plus impressionnantes du parc. “Ce monsieur a sauté de la nacelle pour des raisons qui restent encore à éclaircir, indiquait hier une porte-parole de Disneyland. L’attraction, grâce au système de sécurité, s’est alors arrêtée et le jeune homme a été pris en charge par les services médicaux.”
Légèrement blessé Après l’incident, l’attraction a été fermée toute la journée. Elle a rouvert dimanche matin, mais la nacelle concernée a été retirée pour être exposée aux enquêteurs de police. Selon certaines sources, le jeune homme aurait chuté de 7 mètres, une information qui n’a pas été confirmée par la direction de Disneyland.
Il serait sorti de l’hôpital avec quelques points de suture sur le front. Une enquête est en cours pour déterminer si la nacelle était ou non défectueuse. Le jeune homme devait être entendu par la police pour déterminer ce qui s’est vraiment passé. Une première version laissait entendre qu’il avait eu peur, après avoir eu l’impression que la barrière de sécurité ne tenait plus en place. Il aurait alors préféré s’éjecter de la nacelle. Sa femme, qui se trouvait avec lui dans le manège, est pourtant restée à sa place. Selon la porte-parole de Disneyland, les accidents dans le parc d’attraction sont “rarrissimes” et les contrôles de sécurité fréquents.
Le 25 avril 2011, un accident est survenu a Disneyland Paris (au niveau du lift C) un morceau de fibre de verre et de bois est tombé en milieu d’après-midi sur un wagon touchant un homme de 38 ans, et blessant 4 autres personnes. L’attraction est fermée jusqu’à nouvel ordre.
Des accidents dans un parc Disney en 2003 et 2005
Les chemins de fer de la peur de Disney
Examinons cette liste non exhaustive (en anglais) :
Big Thunder Mountain Railroad
* On April 25, 2011, five riders were injured when a piece of the attraction’s scenery fell onto a passing train. One rider, a 38-year-old man, was seriously injured and transported to a Paris hospital, while the other four were treated at the scene.[1]
* On October 6, 2010, a 53-year-old cleaner, subcontracted to Disney, became trapped underneath a boat on It’s A Small World when the ride was inadvertently switched on while it was being cleaned. The man was taken to hospital where he later died.[2]
* On June 26, 2007, a 14-year-old girl lost consciousness on Rock ’n’ Roller Coaster. Though paramedics attempted to revive her, she died before the ambulance arrived. A ride inspection showed no mechanical problems.[3]
1. "Five injured on Disneyland Paris ride". MyFoxOrlando.com. 2011-04-25. 2. "Disneyland Paris worker dies in apparent accident". Associated Press. 2010-10-06. 3. "Teenager dies at Disneyland Paris". BBC. 2007-06-26.
Parmi les scandales de gestion de Disney, on peut citer la manière de traiter le personnel.
Dans les parcs Disney, les enfants s’émerveillent mais, en coulisses, les employés trinquent. Dans son rapport annuel d’activité présenté au comité d’entreprise d’Eurodisney SCA, le docteur Farshad Majidi, responsable du service médical de Disneyland Paris, dresse un tableau accablant de la dégradation de la santé d’une partie importante des salariés de l’entreprise. En 2008, un tiers des quelque 13 000 salariés des deux parcs, des hôtels et du Disney Village ont fait l’objet de réserves ou de restrictions concernant leur aptitude au travail. 132 d’entre eux ont été déclarés inaptes à leur poste. Une situation sanitaire d’autant plus préoccupante qu’elle se dégrade par rapport aux années précédentes, comme l’atteste la synthèse du rapport. Le médecin recense 31 maladies professionnelles dans l’entreprise en 2008 (soit 18 cas reconnus et 13 autres en cours d’étude), contre 23 en 2007. Le praticien souligne la présence d’une « majorité » d’« affections péri-articulaires », qui atteste selon lui de « l’usure et de la fatigue » des salariés de la société. Sans oublier les accidents du travail, qui « progressent en fréquence et en gravité ». Quatorze salariés déclarés « inaptes à tous postes » Et pour cause : selon le docteur Majidi, les dangers pour la santé ne manquent pas dans l’environnement de travail des salariés. Et d’évoquer l’exposition au bruit ou à des produits chimiques et cancérigènes. A commencer par les ateliers de menuiserie, où « des dizaines de salariés sont régulièrement exposés aux poussières de bois ». « Les premières mesures de la pollution atmosphérique couplées à l’analyse des systèmes d’extraction-ventilation montrent parfois des résultats préoccupants », s’inquiète le médecin. Autant de problèmes auxquels les médecins du travail, en « situation de sous-effectif », n’ont guère le temps de se consacrer. Reste la question épineuse du reclassement des nombreux salariés à la santé déclinante. Pour Farshad Majidi, la mission handicap, « qui a pour charge d’oeuvrer en faveur » de ces salariés, « dispose de moyens trop insuffisants pour assurer sa mission ». Résultat, selon le rapport interne, « les inaptitudes débouchent trop souvent sur des licenciements ». Combien ? Selon David Charpentier, du syndicat FO Disney, « les départs pour raisons de santé sont intégrés aux licenciements pour cause réelle et sérieuse », et ne sont donc pas comptabilisés en tant que tels par l’entreprise. Restent des indices : en 2008, 14 employés ont été déclarés « inaptes à tous postes » par la médecine du travail. En clair, ils n’ont plus leur place chez Disney… Contactée depuis deux semaines, la direction n’a toujours pas souhaité s’exprimer sur le sujet.
Le 20 mai 2009, dans le rapport annuel d’Euro Disney SCA, le responsable du service médical du complexe évoque une dégradation de la santé des employés[. Le Monde rapporte en avril 2010 que « la médecine du travail a recensé 1 500 accidents du travail sur un an pour 15 000 salariés. »
Il n’y a pas que la sécurité. Il y a les méthodes de direction et d’encadrement. celles justement qui ont mené à des accidents mais aussi à des suicide. Toujours avec étouffement des faits par la direction.
Par exemple, le 6 octobre 2010 ...
Un technicien de maintenance de Disneyland Paris a été grièvement blessé ce mercredi, vers 5h du matin, alors qu’il intervenait sur l’atttraction « It’s a small world », a rapporté Le Parisien.
Contacté par 20minutes.fr, le parc d’attractions a confirmé cette information, précisant qu’il s’agissait d’un salarié d’une société sous-traitante chargée du nettoyage. Agé d’une cinquantaine d’années, il était chargé de l’entretien de l’une des barques de l’attraction lorsqu’il a été heurté par une seconde qui serait arrivée trop tôt « pour une raison inconnue », indique le quotidien. « L’agent est tombé à l’eau et aurait été écrasé par la barque qui pèse une tonne », précise Le Parisien.
Il a ensuite été évacué sans connaissance vers un hôpital parisien. Une enquête est en cours et l’attraction est fermée pour la journée.
Le drame a eu lieu hier matin, très tôt. A 5h30, un technicien de maintenance chargé de nettoyer les barques de l’attraction ‘It’s a small world’ se retrouve sous l’une d’elles. Les barques défilent une à une à un rythme régulier, le temps que l’employé puisse les laver. Cette fois-ci, une barque serait arrivée plus tôt que prévu, faisant perdre l’équilibre à l’employé qui est tombé dans l’eau.
L’homme en question est un salarié d’une cinquantaine d’années, employé par une société sous-traitante chargée du nettoyage de Disneyland Paris. Coincé dans l’eau sous une barque d’environ une tonne, l’homme a perdu connaissance avant d’être transporté vers l’hôpital parisien Georges Pompidou. Une source policière a confié dans l’après-midi que l’homme était décédé de ses blessures.
Le Monde du 22/04/2010 :
Depuis le début de l’année, le parc a connu deux suicides d’employés. Le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) a rendu, mercredi 21 avril, son rapport concernant le suicide de Rabii H., le 21 février, en gare d’Esbly (Seine-et-Marne), à son retour du travail. Une autre enquête est en cours, sur le suicide d’un chef cuisinier, le 26 mars. Le premier avait porté plainte pour harcèlement moral et avait été longuement en arrêt maladie pour dépression. Le second, avant de mettre fin à ses jours, avait laissé un message indiquant qu’il ne voulait "pas retourner chez Mickey". Un CHSCT extraordinaire est prévu vendredi 24 avril pour parler des conditions de travail.
On peut lire dans la presse :
Sa vie était devenue un cauchemar. Embauché en 2004 par Eurodisney, Rabii Hourourou, cuisinier au restaurant Blue Lagoon, à Disneyland Paris, s’est suicidé à la gare d’Esbly dimanche, dix jours après son retour au travail dans un restaurant du parc d’attractions. En arrêt maladie depuis huit mois pour « état dépressif à la suite d’un problème au travail (harcèlement) »*, ce Marocain de 30 ans était toujours sous traitement lourd — un cocktail d’anxiolytiques et d’antidépresseurs — quand il a repris son poste à mi-temps thérapeutique voilà quelques jours.
Dimanche, après être rentré de son travail, Rabii Hourourou est ressorti de chez lui, à Esbly, pour se rendre à la gare SNCF voisine. Déterminé, il a attendu qu’un train arrive pour poser sa tête sur un rail.
Reste à cerner les raisons exactes de son geste. Au parquet de Meaux, on évoque des problèmes conjugaux. « Il n’y a rien de tout ça. C’est faux. C’est n’importe quoi », assurait hier soir sa veuve, jointe par téléphone. Plusieurs collègues ayant travaillé avec le défunt n’hésitent pas à pointer du doigt un supérieur du jeune homme qui l’aurait « cassé » lors d’une évaluation. Toujours est-il que Rabii Hourourou, qui attendait en vain depuis deux ans d’être promu chef de partie (NDLR : l’équivalent d’agent de maîtrise), ne supportait plus de travailler dans l’entreprise. En dépression lourde, il a même dû être hospitalisé en psychiatrie à Lagny-sur-Marne.
Après avoir demandé à la CFDT de négocier son licenciement, il s’est finalement rapproché du syndicat Force ouvrière et a déposé une plainte aux prud’hommes pour harcèlement moral. Le 15 juin dernier, l’employé a également déposé plainte pour le même motif au commissariat de police de Meaux contre deux de ses supérieurs.
Dans quelle mesure ces démêlés avec sa hiérarchie ont-ils pesé sur son acte ? Difficile à dire. Touhami Hadi, du syndicat indépendant du personnel (SIP), avait à l’époque géré son dossier pour la CFDT. Il évoque une « fragilité aux causes multiples, personnelles et professionnelles. » « C’est vrai qu’il était amer, qu’il trouvait que les choses n’étaient pas allées assez vite pour lui », confie ce dernier. En revanche, FO Disney, qui avait repris le dossier, n’y va pas par quatre chemins. Sur son blog, le syndicat accuse ouvertement le directeur de la restauration du parc de « faute inexcusable et de non-assistance à personne en danger »…
« Il s’est senti manipulé, trahi », confie pour sa part un collègue, qui a préféré garder l’anonymat. Comme d’autres personnes ayant travaillé avec le disparu, cet employé à Disneyland Paris ne comprend pas qu’« on ait laissé Rabii reprendre un poste stressant », alors qu’il était encore sous traitement. Un avis du reste partagé par Touhami Hadi, pour qui « Rabii n’aurait pas dû reprendre le travail ».
Contactée, la direction n’a pas souhaité commenter officiellement le drame. Tout en rappelant son attention particulière aux conditions de travail de ses 14500 salariés.
*Selon la mention manuscrite du médecin sur l’arrêt de travail du salarié du 6 mars 2009.
suite à venir...