Accueil > 03 - Livre Trois : HISTOIRE > 4ème chapitre : Révolutions prolétariennes jusqu’à la deuxième guerre mondiale > Images et documents de la Commune de Paris (1871)

Images et documents de la Commune de Paris (1871)

vendredi 12 mars 2010, par Robert Paris

En 1871, à Paris, le premier pouvoir aux travailleurs a montré que le prolétariat était une classe opprimée capable de bâtir une autre société.

Les communards étaient des travailleurs et des travailleuses


Hommage aux travailleurs, aux femmes, ces révolutionnaires de la Commune de Paris qui ont, les premiers dans l’Histoire, tenté de monter à l’assaut du pouvoir bourgeois plutôt que de s’allonger devant leurs oppresseurs

Un film sur la Commune de Paris : Commune 1871 de Peter Watkins

Elisabeth Dimitrieff, une révolutionnaire de 1871 à Paris

Le peuple parisien insurgé

La bourgeoisie a dû quitter Paris avec son armée, sa police, ses tribunaux et tout son attirail oppressif. Les travailleurs ont construit un tout autre pouvoir ...

Vous voulez vérifier que la Commune de Paris n’était pas un pouvoir politique comme les autres. Alors, lisez cette affiche :

Texte de l’affiche apposée avant l’élection de la Commune de Paris :

« Citoyens,

Ne perdez pas de vue que les hommes qui vous serviront le mieux sont ceux que vous choisirez parmi vous, vivant votre vie, souffrant des mêmes maux. Défiez-vous autant des ambitieux que des parvenus ; les uns comme les autres ne consultent que leur propre intérêt et finissent toujours par se considérer comme indispensables. Défiez-vous également des parleurs, incapables de passer à l’action ; ils sacrifieront tout à un beau discours, à un effet oratoire ou à mot spirituel. Evitez également ceux que la fortune a trop favorisés, car trop rarement celui qui possède la fortune est disposé à regarder le travailleur comme un frère. Enfin, cherchez des hommes aux convictions sincères, des hommes du peuple, résolus, actifs, ayant un sens droit et une honnêteté reconnue. Portez vos préférences sur ceux qui ne brigueront pas vos suffrages ; le véritable mérite est modeste, et c’est aux électeurs à choisir leurs hommes, et non à ceux-ci de se présenter. Citoyens, Nous sommes convaincus que si vous tenez compte de ces observations, vous aurez enfin inauguré la véritable représentation populaire, vous aurez trouvé des mandataires qui ne se considèrent jamais comme vos maîtres.

Le Comité Central de la Garde Nationale »

Le Comité central de la Garde nationale, installé à l’Hôtel de Ville depuis la soirée du 18 mars, précise, dans son appel du 22 mars aux électeurs, sa conception de la démocratie : ” Les membres de l’assemblée municipale, sans cesse contrôlés, surveillés, discutés par l’opinion, sont révocables, comptables et responsables. ”

C’est ce que confirme la Commune élue dans son Journal officiel du 21 mars 1871 :

” Les prolétaires de la capitale, au milieu des défaillances et des trahisons des classes gouvernantes, ont compris que l’heure était arrivée pour eux de sauver la situation en prenant en main la direction des affaires publiques. ”

Friedrich Engels écrivait :

« Le philistin social-démocrate a une fois de plus été envahi par une terrible frayeur à la prononciation des mots ¨dictature du prolétariat¨. Eh bien, messieurs, voulez-vous savoir à quoi ressemble cette dictature ? Regardez la Commune de Paris, c’était cela la dictature du prolétariat. »


LE PASSE OUVRIER ET RÉVOLUTIONNAIRE EN FRANCE

Les gavroches de Paris ont toujours marqué les révolutions sociales

Les révolutions bourgeoises ont toujours été aussi populaires mais les masses menaient les combats dont les bourgeois tiraient profit. Le développement du prolétariat a changé la donne ...

La révolution de 1830 à Paris n’a servi que la bourgeoisie mais elle a marqué les masses populaires et les militants

(Tableau de Delacroix)

Les ouvriers ont commencé à se battre pour eux-mêmes : révolte des canuts de Lyon

La bourgeoisie du premier gouvernement de gauche a massacré les ouvriers parisiens en juin 1848 parce que, pour la première fois, ils avaient agi politiquement et socialement de manière indépendante

Le massacre de la révolution ouvrière de juin 1848 à Paris



LA COMMUNE

La guerre de 1870, une première guerre mondiale inter-impérialiste en Europe, va déstabiliser le pouvoir de Napoléon III en bout de course...

3 janvier : Bataille de Bapaume (1871)

La classe ouvrière est déjà en mouvement : ici, la grève de La Villette au début de 1870

Reddition de Napoléon III le 1er septembre 1870 : l’armée française a été vaincue par l’armée allemande.

Sous la pression populaire, la république est proclamée

L’empire est anéanti par la défaite de Sedan : la bourgeoisie choisit la république pour éviter momentanément la révolution sociale

A Paris, pendant le siège, c’est la faim

Les files d’attente et le rationnement attisent le mécontentement populaire

Un problème pour la bourgeoisie française : désarmer Paris (enlever les canons au peuple travailleur qui les considère comme siens)

Mais d’abord, désarmer les prolétaires parisiens, c’est leur enlever Blanqui : leur direction politique

Dans les quartiers populaires, la garde nationale est en révolution

"Dans l’aube qui se levait on entendait le tocsin ; nous montions au pas de charge, sachant qu’au sommet il y avait une armée rangée en bataille. Nous pensions mourir pour la liberté. On était comme soulevés de terre. Nous morts, Paris se fût levé. Les foules à certaines heures sont l’avant-garde de l’océan humain... La butte était enveloppée d’une lumière blanche, une aube splendide de délivrance. La troupe fraternise avec le peuple, l’insurrection gagne Paris quartier par quartier, surprenant à la fois le gouvernement et le Comité central..."

Louise Michel

L’armée se mutine et passe du côté de la révolution en fraternisant avec les gardes nationaux

La garde des canons

Le peuple en armes

Thiers n’avait pas prévu la défection des troupes. Pris de panique, il s’enfuit de Paris et ordonna à l’armée et aux administrations d’évacuer complètement la ville et les forts environnants. Thiers voulait sauver de l’armée ce qu’il pouvait l’être en l’éloignant de la « contagion » révolutionnaire. Les restes de ses forces - certaines ouvertement insubordonnées, chantant et scandant des slogans révolutionnaires - se retirèrent dans le désordre vers Versailles.

Avec l’effondrement du vieil appareil d’État, la Garde Nationale prit tous les points stratégiques de la cité sans rencontrer de résistance significative. Le Comité Central n’avait joué aucun rôle dans ces évènements. Et pourtant, le soir du 18 mars, il découvrit que, malgré lui, il était devenu le gouvernement de facto d’un nouveau régime révolutionnaire basé sur le pouvoir armé de la Garde Nationale. « Le 18 mars 1871, » écrit Talès dans son livre La Commune de 1871, « n’a pas d’équivalent dans notre histoire révolutionnaire. C’est une étrange journée où l’on voit une foule, en général passive, provoquer l’écroulement, local sans doute mais total, des institutions bourgeoises. »

La première tâche que la majorité des membres du Comité Central se fixa fut de se débarrasser du pouvoir qui était entre ses mains. Après tout, disaient-ils, nous n’avons pas de « mandat légal » pour gouverner ! Après de longues discussions, le Comité Central accepta avec réticence de rester à l’Hôtel de Ville pour les « quelques jours » pendant lesquels des élections municipales (communales) pourraient être organisées. Sous le cri de « Vive la Commune ! », les membres du Comité Central furent soulagés de savoir qu’ils n’auraient à exercer le pouvoir que pour quelque temps ! Le problème immédiat auquel ils faisaient face était Thiers et l’armée en route pour Versailles. Eudes et Duval proposèrent de faire immédiatement marcher la Garde Nationale sur Versailles, de façon à briser ce qui restait de force à la disposition de Thiers. Leurs appels tombèrent dans des oreilles de sourds. La majorité du Comité Central pensait qu’il était préférable de ne pas apparaître comme les agresseurs. Le Comité Central était composé, dans sa majorité, d’hommes très modérés, dont ni le tempérament ni les idées ne correspondaient à la grande tâche historique qui se présentait à eux. (tiré de wikipedia)


Paris ouvrier en défense organise ses barricades


Un peuple travailleur en révolution c’est d’abord des travailleurs en réunions...

Ce sont des travailleurs qui lisent et se politisent à une vitesse incroyable

Les travailleurs organisent le ravitaillement comme la santé et l’éducation

28 mars 1871 : proclamation de la Commune, nouveau pouvoir


Manifeste du Comité central de la Commune

(26 mars 1871)

"La Commune est la base de tout État politique comme la famille est l’embryon de la société.
Elle implique comme force politique la République, seule compatible avec la liberté et la souveraineté populaire. La liberté la plus complète de parler, d’écrire, de se réunir, de s’associer, la souveraineté du suffrage universel.
Le principe de l’élection appliqué à tous les fonctionnaires et magistrats (...).
Suppression quant à Paris, de l’armée permanente. Propagation de l’enseignement laïque intégral, professionnel.
Organisation d’un système d’assurances communales contre tous les risques sociaux y compris le chômage.
Recherche incessante et assidue de tous les moyens les plus propres à fournir au producteur le capital, l’instrument de travail, les débouchés et le crédit, afin d’en finir avec le salariat et l’horrible paupérisme."

Le programme de la Commune

Élu le 26 mars 1871, le conseil municipal de Paris, dominé par des républicains radicalisés et des socialistes, s’est proclamé Commune de Paris. Ce gouvernement insurrectionnel expose son programme.

" Dans le conflit douloureux et terrible qui menace encore Paris des horreurs du siège et du bombardement, (...) la Commune de Paris a le devoir (...) de préciser le caractère du mouvement du 18 mars, incompris, inconnu et calomnié par les hommes politiques qui siègent à Versailles.
[Paris demande]
 La reconnaissance et la consolidation de la République, seule forme de gouvernement compatible avec les droits du Peuple.
 L’autonomie absolue de la Commune étendue à toutes les localités de la France et assurant à chacune l’intégralité de ses droits.
 Les droits inhérents à la Commune sont : le vote du budget communal, recettes et dépenses ; la fixation et la répartition de l’impôt ; (...) l’organisation de sa magistrature, de la police intérieure et de l’enseignement ; l’administration des biens appartenant à la Commune.
 Le choix par l’élection ou le concours, avec la responsabilité et le droit permanent de contrôle et de révocation des magistrats ou fonctionnaires communaux de tous ordres. La garantie absolue de la liberté individuelle, de la liberté de conscience et de la liberté de travail (...).
 L’intervention permanente des citoyens dans les affaires communales par la libre manifestation de leurs idées. (...)
 L’unité, telle qu’elle nous a été imposée jusqu’à ce jour par l’Empire, la monarchie et le parlementarisme, n’est que la centralisation despotique, inintelligente, arbitraire et onéreuse. L’unité politique telle que la veut Paris, c’est l’association volontaire de toutes les initiatives locales. (...)
La Révolution communale, commencée par l’initiative populaire du 18 mars (...) c’est la fin du vieux monde gouvernemental et clérical, du militarisme, du fonctionnarisme, de l’exploitation, de l’agiotage, des monopoles, des privilèges auxquels le Prolétariat doit son servage, la Patrie ses malheurs et ses désastres."

extrait de l’Enquête parlementaire sur l’insurrection du 18 mars 1871

Extrait de la Déclaration au peuple français du 19 avril 1871

« Il faut que Paris et le pays tout entier sachent quelle est la nature, la raison, le but de la Révolution qui s’accomplit. […]
La Commune a le devoir d’affirmer et de déterminer les aspirations et les vœux de la population de Paris ; de préciser le caractère du mouvement du 18 mars, incompris, inconnu et calomnié par les hommes politiques qui siègent à Versailles. […] Que demande-t-il ?
La reconnaissance de la consolidation de la République, seule forme de gouvernement compatible avec les droits du peuple et le développement régulier et libre de la société. […]
Nos ennemis se trompent ou trompent le pays quand ils accusent Paris de vouloir imposer sa volonté ou sa suprématie au reste de la nation, et de prétendre à une dictature qui serait un véritable attentat contre l’indépendance et la souveraineté des autres communes.
Ils se trompent ou trompent le pays quand ils accusent Paris de poursuivre la destruction de l’unité française, constituée par la Révolution, aux acclamations de nos pères, accourus à la fête de la Fédération de tous les points de la vieille France.
L’unité, telle qu’elle nous a été imposée jusqu’à ce jour par l’empire, la monarchie et le parlementarisme, n’est que la centralisation despotique, inintelligente, arbitraire ou onéreuse. […]
La lutte engagée entre Paris et Versailles est de celles qui ne peuvent se terminer par des compromis illusoires : l’issue n’en saurait être douteuse. La victoire, poursuivie avec une indomptable énergie par la Garde nationale, restera à l’idée et au droit. […]
Nous avons le devoir de lutter et de vaincre ! »

Déclaration de la Commune de Paris parue au Journal Officiel du 21 mars 1871 :

« Les prolétaires de la capitale, au milieu des défaillances et des trahisons des classes gouvernantes, ont compris que l’heure était arrivée pour eux de sauver la situation en prenant en main la direction des affaires politiques… Les travailleurs, ceux qui produisent tout et qui ne jouissent de rien, ceux qui souffrent de la misère au milieu des produits accumulés, fruit de leur labeur et de leurs sueurs, devront-ils sans cesse être en butte à l’outrage ? Ne leur sera-t-il jamais permis de travailler à leur émancipation sans soulever contre eux un concert de malédictions ? La bourgeoisie, leur aînée, qui a accompli son émancipation il y a plus de trois quarts de siècles, qui les a précédé dans la voie de la révolution, ne comprend-elle pas aujourd’hui que le tour de l’émancipation du prolétariat est arrivé ? (…) Le prolétariat, en face de la menace permanente de ses droits, de la négation absolue de toutes ses légitimes aspirations, de la ruine de la patrie et de toutes ses espérances, a compris qu’il était de son devoir impérieux et de son droit absolu de prendre en main ses destinées et d’en assurer le triomphe en s’emparant du pouvoir…. »

Paris, le 19 avril 1871, La Commune de Paris.

Affiches de la Commune








Travailleurs au pouvoir

Paris défendu par des barricades

Un mariage sous la Commune !

Images de Communards

Jules Vallès

Louise Michel

Camp des Versaillais

Adolphe Thiers, chef de la bourgeoisie versaillaise et massacreur du peuple insurgé de Paris

"L’un est l’ombre de Thiers, l’autre est le tiers de l’ombre."

écrit le poète Barthélémy Saint-Hilaire

La "semaine sanglante", c’est le massacre systématique des travailleurs et révolutionnaires parisiens. Il ne s’agit pas seulement de battre Paris insurgé. Il faut faire un exemple. Mais il faut surtout que la révolution reste synonyme de bain de sang ... alors qu’il signifie en réalité une liberté extraordinaire !

L’armée de Thiers entre dans Paris

Peintures de Maximilien Luce

Paris vaincu, écrasé

Arrestation des communards

Communards systématiquement fusillés après la défaite de Paris

Les fusilleurs de Versailles ont assassiné le Paris ouvrier

Paris après l’écrasement pas l’armée versaillaise

Prisonniers à Versailles

Les communards condamnés à mort par des tribunaux militaires

"La répression fut atroce et démesurée (…).

Les vainqueurs s’efforcèrent de sauver les apparences en établissant des cours martiales (…) mais les excès de la répression furent tellement évidents que personne ne crut sérieusement que les lois du pays étaient respectées".

"Lorsqu’ils avaient conquis un quartier, les soldats, quelque fois avec l’aide de la police, procédaient à des perquisitions… (…) Ces opérations furent suivies de milliers d’arrestations arbitraires et d’exécutions sommaires… ".

Ce déchaînement "ne fut pas le fait d’une soldatesque incontrôlée… (…) Les soldats restèrent sous le contrôle de leurs officiers même si les partisans de Versailles essayèrent parfois de soutenir le contraire pour justifier certains excès".

"Les pires excès de l’armée furent exécutés sur des ordres venus d’en-haut".

"J’ai vu fusiller à la barricade du faubourg Saint-Antoine une femme qui avait son enfant dans les bras. L’enfant avait six semaines et a été fusillé avec la mère. Les soldats qui ont fusillé cette mère et son enfant étaient du 114ème de ligne. On l’a fusillée pour avoir dit : "Ces brigands de Versailles ont tué mon mari". On a fusillé la femme d’Eudes, enceinte de sept mois. Elle avait une petite fille de quatre ou cinq ans qui a disparu. On la dit fusillée aussi. À la petite Roquette, on a fusillé environ deux mille enfants trouvés dans les barricades et n’ayant plus ni père ni mère". (Témoignage de Marie Mercier, extrait des archives de Victor Hugo).

Les ossements des communards massacrés reposent entassés dans les catacombes que visitent place Denfert-Rochereau tous les jours des touristes ignorants qu’ils rendent un involontaire hommage à une révolution ouvrière écrasée

La Commune de Paris, le film 1

La Commune de Paris, le film 2

La Commune de Paris, le film 3


LA COMMUNE N’EST PAS MORTE !

« À l’aube du 18 mars, Paris fut réveillé par ce cri de tonnerre : Vive la Commune ! Qu’est-ce donc que la Commune, ce sphinx qui met l’entendement bourgeois à si dure épreuve ? Les prolétaires de la capitale, disait le Comité central dans son manifeste du 18 mars, au milieu des défaillances et des trahisons des classes gouvernantes, ont compris que l’heure était arrivée pour eux de sauver la situation en prenant en main la direction des affaires publiques... Le prolétariat... a compris qu’il était de son devoir impérieux et de son droit absolu de prendre en main ses destinées, et d’en assurer le triomphe en s’emparant du pouvoir. Mais la classe ouvrière ne peut pas se contenter de prendre tel quel l’appareil d’État et de le faire fonctionner pour son propre compte. (…) Le régime impérial est la forme la plus prostituée et en même temps la forme ultime de ce pouvoir d’État, que la société bourgeoise naissante a fait naître, comme l’outil de sa propre émancipation du féodalisme, et que la société bourgeoise parvenue à son plein épanouissement avait finalement transformé en un moyen d’asservir le travail au capital. L’antithèse directe de l’Empire fut la Commune. (...) Paris s’était débarrassé de l’armée et l’avait remplacée par une garde nationale, dont la masse était constituée par des ouvriers. C’est cet état de fait qu’il s’agissait maintenant de transformer en une institution durable. Le premier décret de la Commune fut donc la suppression de l’armée permanente, et son remplacement par le peuple en armes. La Commune fut composée des conseillers municipaux, élus au suffrage universel dans les divers arrondissements de la ville. Ils étaient responsables et révocables à tout moment. La majorité de ses membres était naturellement des ouvriers ou des représentants reconnus de la classe ouvrière. La Commune devait être non pas un organisme parlementaire, mais un corps agissant, exécutif et législatif à la fois. Au lieu de continuer d’être l’instrument du gouvernement central, la police fut immédiatement dépouillée de ses attributs politiques et transformée en un instrument de la Commune, responsable et à tout instant révocable. Il en fut de même pour les fonctionnaires de toutes les autres branches de l’administration. Depuis les membres de la Commune jusqu’au bas de l’échelle, la fonction publique devait être assurée pour un salaire d’ouvrier. Les bénéfices d’usage et les indemnités de représentation des hauts dignitaires de l’État disparurent avec ces hauts dignitaires eux-mêmes. Les services publics cessèrent d’être la propriété privée des créatures du gouvernement central. Non seulement l’administration municipale, mais toute l’initiative jusqu’alors exercée par l’État fut remise aux mains de la Commune. Une fois abolies l’armée permanente et la police, instruments du pouvoir matériel de l’ancien gouvernement, la Commune se donna pour tâche de briser l’outil spirituel de l’oppression, le pouvoir des prêtres ; elle décréta la dissolution et l’expropriation de toutes les Églises dans la mesure où elles constituaient des corps possédants. Les prêtres furent renvoyés à la calme retraite de la vie privée, pour y vivre des aumônes des fidèles, à l’instar de leurs prédécesseurs, les apôtres. La totalité des établissements d’instruction furent ouverts au peuple gratuitement, et, en même temps, débarrassés de toute ingérence de l’Église et de l’État. Ainsi, non seulement l’instruction était rendue accessible à tous, mais la science elle-même était libérée des fers dont les préjugés de classe et le pouvoir gouvernemental l’avaient chargée. Les fonctionnaires de la justice furent dépouillés de cette feinte indépendance qui n’avait servi qu’à masquer leur vile soumission à tous les gouvernements successifs auxquels, tour à tour, ils avaient prêté serment de fidélité, pour le violer ensuite. Comme le reste des fonctionnaires publics, magistrats et juges devaient être élus, responsables et révocables. »

Dans « La guerre civile en France » Karl Marx

"La Commune de Paris (1871) est la première tentative de la révolution prolétarienne pour briser la machine d’Etat bourgeoise. Elle est la forme politique enfin trouvée par quoi l’on peut et l’on doit remplacer ce qui a été brisé."

Lénine dans "L’Etat et la révolution".

"Quand la Commune de Paris prit la direction de la révolution entre ses propres mains ; quand de simples ouvriers, pour la première fois, osèrent toucher au privilège gouvernemental de leurs « supérieurs naturels », les possédants, et, dans des circonstances d’une difficulté sans exemple, accomplirent leur oeuvre modestement, consciencieusement et efficacement (et l’accomplirent pour des salaires dont le plus élevé atteignait à peine le cinquième de ce qui, à en croire une haute autorité scientifique, le professeur Huxley, est le minimum requis pour un secrétaire du conseil de l’instruction publique de Londres), le vieux monde se tordit dans des convulsions de rage à la vue du drapeau rouge, symbole de la République du travail, flottant sur l’Hôtel de Ville. Et pourtant, c’était la première révolution dans laquelle la classe ouvrière était ouvertement reconnue comme la seule qui fût encore capable d’initiative sociale, même par la grande masse de la classe moyenne de Paris." Karl Marx dans "La guerre civile en France"

La Commune de Paris, Karl Marx

La Commune de Paris (1971), le film

Karl Marx : "Les principes de la Commune sont éternels et ne peuvent être détruits. Ils resurgiront toujours de nouveau jusqu’à ce que la classe ouvrière soit émancipée."


ELLE N’EST PAS MORTE !

On l’a tuée à coups de chassepot,

À coups de mitrailleuse

Et roulée avec son drapeau

Dans la terre argileuse.

Et la tourbe des bourreaux gras

Se croyait la plus forte.

Tout ça n’empêche pas Nicolas

Qu’ la Commune n’est pas morte.

Tout ça n’empêche pas Nicolas

Qu’ la Commune n’est pas morte !

Comme faucheurs rasant un pré,

Comme on abat des pommes,

Les Versaillais ont massacré

Pour le moins cent mille hommes.

Et les cent mille assassinats,

Voyez ce que ça rapporte.

Tout ça n’empêche pas Nicolas

Qu’ la Commune n’est pas morte.

Tout ça n’empêche pas Nicolas

Qu’ la Commune n’est pas morte !

On a bien fusillé Varlin,

Flourens, Duval, Millière,

Ferré, Rigault, Tony Moilin,

Gavé le cimetière.

On croyait lui couper les bras

Et lui vider l’aorte.

Tout ça n’empêche pas Nicolas

Qu’ la Commune n’est pas morte.

Tout ça n’empêche pas Nicolas

Qu’ la Commune n’est pas morte !

Ils ont fait acte de bandits,

Comptant sur le silence.

Achevés les blessés dans leur lit,

Dans leur lit d’ambulance

Et le sang inondant les draps

Ruisselait sous la porte.

Tout ça n’empêche pas Nicolas

Qu’ la Commune n’est pas morte.

Tout ça n’empêche pas Nicolas

Qu’ la Commune n’est pas morte !

Les journalistes policiers,

Marchands de calomnies,

Ont répandu sur nos charniers

Leurs flots d’ignominie.

Les Maxim’ Ducamp, les Dumas

Ont vomi leur eau-forte.

Tout ça n’empêche pas Nicolas

Qu’ la Commune n’est pas morte.

Tout ça n’empêche pas Nicolas

Qu’ la Commune n’est pas morte !

C’est la hache de Damoclès

Qui plane sur leurs têtes.

À l’enterrement de Vallès,

Ils en étaient tout bêtes

Fait est qu’on était un fier tas

À lui servir d’escorte

C’ qui prouve en tous cas Nicolas,

Qu’la Commune n’est pas morte.

C’ qui prouve en tous cas Nicolas,

Qu’la Commune n’est pas morte !

Bref tout ça prouve au combattant

Qu’ Marianne a la peau brune,

Du chien dans l’ ventre et qu’il est temps

D’crier vive la Commune !

Et ça prouve à tous les Judas

Qu’si ça marche de la sorte

Ils sentiront dans peu nom de Dieu,

Qu’la Commune n’est pas morte.

Ils sentiront dans peu nom de Dieu,

Qu’la Commune n’est pas morte !

La révolution sociale, c’est bien la seule chose qu’ils n’auront pas volée

Avec la nouvelle crise de 2008, nous ne pouvons plus compter, pour vivre et faire vivre nos familles, sur les institutions de la société ni sur le système social qui a gouverné pendant de si longues années, beaucoup de travailleurs se disent : comment on va vivre ? Eh bien oui, on a tous vécus sous le capitalisme et il faut bien reconnaître la vérité : ce système s’effondre de lui-même. Il a atteint ses limites. Si le Capital refuse de fournir un salaire au Travail, les travailleurs doivent se passer du Capital pour faire fonctionner la société. Certains sont sceptiques. « Ce n’est pas possible. Ça n’a pas marché. » se disent-ils. A quelques jours de l’anniversaire de la Commune de Paris du 18 mars 1871, il convient de rappeler que la Commune, dirigée et gouvernée par de simples ouvriers avait tellement bien marché que la seule solution qu’a trouvé la bourgeoisie française, c’est de massacrer tous les ouvriers parisiens !

Aujourd’hui, 138 ans plus tard, la classe ouvrière est devenue une classe mondiale, qui joue un rôle central socialement dans toutes les villes du monde, sur tous les continents. Il lui reste à changer une très mauvaise habitude : laisser des membres des classes profiteuses gouverner. Il faut faire comme le faisaient les communards de 1871 : s’organiser en comités de travailleurs et d’habitants qui prennent les décisions et ne gouvernent jamais en fonction des intérêts d’une petite minorité de profiteurs. Alors oui, si on cesse de croire à la fatalité de l’exploitation, la crise aura eu quelque chose de bon !

La révolution sociale, bien des travailleurs la craignent en se disant que ce sera des sacrifices. C’est vrai : les capitalistes et leurs Etats ne vont pas se laisser faire. Mais qui peut croire que, pour nous faire payer une crise systémique, les patrons ne sont pas prêts à toutes les violences, même si les travailleurs n’enclenchent pas de grandes luttes ? Quand Hitler a pris le pouvoir, il n’y avait pas encore de lutte révolutionnaire. Le fascisme a eu un rôle préventif.

On n’évitera pas les luttes de classe. Il vaut mieux les mener consciemment. Et, pour cela, il faut dès maintenant mener la lutte défensive des emplois et des salaires, afin de transformer le rapport de forces et, ensuite, passer de la défensive à l’offensive. C’est la classe capitaliste qui est arrivée à une impasse et, avec elle, toutes les organisations réformistes, mais la classe ouvrière conserve toutes ses capacités.

La classe travailleuse est la plus grande force sociale à l’échelle internationale. L’avenir dépend d’elle. Elle seule a la capacité d’éviter à l’humanité la catastrophe que l’on nous prépare. Cela nécessite qu’elle ne s’accroche pas à des « sauveurs » comme Obama, Sarkozy ou d’autres, qu’elle ne craigne pas de s’unir par delà les frontières et repousse les sirènes nationalistes, protectionnistes et xénophobes, pour adopter clairement son propre drapeau : le drapeau rouge des travailleurs du monde !

Marx-Engels

Au président du meeting slave, convoqué le 21 mars 1881 pour commémorer la Commune de Paris

Citoyens,

A notre grand regret, nous devons vous informer que nous ne sommes pas en mesure d’assister à votre meeting.

Lorsque la Commune de Paris finit par succomber et fut massacrée par les défenseurs de l’ « ordre », les vainqueurs ne se doutaient pas, certes, qu’il ne passerait pas dix ans avant que, dans la lointaine Pétersbourg il se déroule un événement qui, sans doute, après un long et violent combat, ne manquera pas d’aboutir lui aussi à l’instauration d’une Commune russe.

Ils ne se doutaient pas non plus que le roi de Prusse avait préparé la Commune en assiégeant Paris et en forçant le pouvoir bourgeois à armer le peuple, que ce même roi de Prusse, dix ans après, serait assiégé dans sa propre capitale par les socialistes, et qu’il ne pourrait sauver son trône qu’en proclamant l’état de siège dans la capitale berlinoise.

De même, en persécutant systématiquement, après la chute de la Commune, l’Association internationale des travailleurs pour l’obliger à abandonner son organisation formelle et extérieure, les gouvernements du continent croyaient pouvoir détruire, par décrets et lois d’exception, le grand mouvement international des travailleurs et ne se doutaient pas que ce même mouvement ouvrier international serait, dix ans plus tard, plus puissant que jamais et s’étendrait non seulement aux classes ouvrières d’Europe, mais encore à celles d’Amérique, et que la lutte commune pour des intérêts communs contre un ennemi commun les réunirait spontanément en une nouvelle et plus grande Internationale, qui dépasse de loin ses formes extérieures d’organisation.

Ainsi, la Commune que les puissances du vieux monde croyaient avoir exterminée vit plus forte que jamais, et nous pouvons nous écrier avec vous : Vive la Commune !

La Commune vue par ses détracteurs et ses partisans

Portfolio

Messages

  • Hommage aux travailleurs et aux révolutionnaires de la Commune de Paris qui ont, les premiers dans l’Histoire, tenté de monter à l’assaut du pouvoir bourgeois plutôt que de s’allonger devant leurs oppresseurs

  • Karl Marx : "Les principes de la Commune sont éternels et ne peuvent être détruits. Ils resurgiront toujours de nouveau jusqu’à ce que la classe ouvrière soit émancipée."
    magique, incroyble,époustouflan,quelle beauté qulle audace.merci ifinement.

  • Friedrich Engels écrivait :

    « Le philistin social-démocrate a une fois de plus été envahi par une terrible frayeur à la prononciation des mots ¨dictature du prolétariat¨. Eh bien, messieurs, voulez-vous savoir à quoi ressemble cette dictature ? Regardez la Commune de Paris, c’était cela la dictature du prolétariat. »

  • Du 3 au 12 juillet

    La troupe du Théâtre de l’ Epée de Bois
    présente :

    ECRITS CONTRE LA COMMUNE

    Dramaturgie et mise en scène de Antonio Díaz-Florián

    Vendredi et samedi à 20h30
    Dimanche à 16h Prix des places (Hall) : 13€ et 9€
    Réservations : 01 48 08 39 74 - du mardi au samedi de 10h à 19h - ou sur : www.epeedebois.com
    Accès : Métro Château de Vincennes, puis bus 112 - arrêt Cartoucherie.

  • Hommage aux travailleurs, aux femmes, ces révolutionnaires de la Commune de Paris qui ont, les premiers dans l’Histoire, tenté de monter à l’assaut du pouvoir bourgeois plutôt que de s’allonger devant leurs oppresseurs

  • Victor Hugo : " Le cadavre est à terre, mais l’idée est debout. "

  • Il vous reste encore trois jours pour aller voir le beau spectacle "Les écrits contre la Commune" joué par la compagnie théatrale L’épée de bois à Vincennes (Cartoucherie) : lundi, mardi et mercredi soir prochains ...

    A ne pas manquer !

  • Les écrivains contre la Commune de Paul Lidsky

    Les éditions La Découverte viennent de rééditer l’étude de Paul Lidsky consacrée à l’attitude des écrivains français face à la Commune de Paris en 1871. Paru pour la première fois il y a trente ans, ce livre d’un réel intérêt était devenu introuvable depuis fort longtemps.

    Du 18 mars au 21 mai 1871, à Paris, le pouvoir fut entre les mains du petit peuple parisien. La Commune, cet « Etat d’un type nouveau » selon l’expression de Marx, gouverna, organisa, contrôla tout ce qui était nécessaire à la vie de la population. Elle fut en quelque sorte le premier Etat ouvrier, le premier exemple au monde de ce qu’est « la dictature du prolétariat » au sens que lui donna Marx. Contre la Commune de Paris, la bourgeoisie française trouva immédiatement une alliée dans l’intelligentsia littéraire, qui mit sa plume au service des possédants et de la réaction. A l’exception de Jules Vallès, Arthur Rimbaud, Paul Verlaine, Villiers de l’Isle-Adam, qui sympathisèrent plus ou moins avec les communards, et de Victor Hugo qui adopta une attitude de neutralité, la très grande majorité des écrivains de l’époque, par-delà les clivages politiques, se retrouva soudée dans une même haine de classe pour condamner la Commune de Paris.

    Au premier rang, se situent les écrivains conservateurs comme Maxime Du Camp et Gustave Flaubert, ainsi que les royalistes comme Alphonse Daudet, le comte de Gobineau, Ernest Renan, la comtesse de Ségur, Taine et bien d’autres encore, sans oublier les très réactionnaires Leconte de Lisle et Théophile Gautier. Viennent ensuite les républicains et les modérés comme François Coppée et Anatole France (qui n’évolua politiquement que bien des années plus tard), Catulle Mendès, Richepin, George Sand et Emile Zola.

    Certes, il y a des nuances entre l’hystérie d’un Théophile Gautier et la condamnation plus modérée d’un Catulle Mendès ou d’un Emile Zola. Mais la dénonciation des communards était unanime, même si les écrivains adoptèrent une position sensiblement différente selon qu’ils vécurent à Paris, se laissant parfois gagner par l’enthousiasme populaire, ou bien se réfugièrent à Versailles où ils se firent alors les propagandistes zélés de Thiers et de son gouvernement tout à ses préparatifs de la répression. Lorsque certains écrivains restèrent isolés en province, ce fut pour prendre comme argent comptant les pires calomnies distillées par les Versaillais.

    Oscillant entre l’outrance verbale et le schématisme le plus grossier, ne reculant devant aucun manichéisme et développant à l’extrême la caricature, la littérature anticommunarde laisse suinter, à toutes les lignes, la haine de ces écrivains à l’égard de la classe ouvrière.

    Dans son livre, Paul Lidsky analyse les convictions politiques et littéraires de ces écrivains anticommunards, montre comment ils raisonnaient, pensaient, et avec quels préjugés de classe.

    De l’ancien « révolutionnaire romantique » de 1848 au monarchiste le plus réactionnaire, tous ces écrivains partagaient l’avis (unanime à l’époque dans les milieux bourgeois) que les classes laborieuses étaient avant tout des classes dangereuses. Pour eux, la Commune résultait de la « fièvre », de la « canaille », de la « populace » mue par « l’envie ». Ils n’hésitèrent pas à comparer le prolétariat à une « race nuisible », les ouvriers à des « bêtes enragées », à des « nouveaux barbares » menaçant la « civilisation ». Ainsi en est-il d’un Théophile Gautier qui comparait avec rage les Communards à des animaux dans Tableaux du siège, Paris, 1870-1871.

    Du 22 au 28 mai 1871, la Commune fut réprimée dans le sang par les troupes versaillaises qui firent près de 30 000 morts parmi les Parisiens. Cette « semaine sanglante » fut d’autant plus sauvage que la frayeur éprouvée par la bourgeoisie, devant l’audace du peuple de Paris partant à l’assaut du ciel et renversant les bases de son pouvoir, avait été grande. La plupart des écrivains attendaient cette répression, la souhaitaient, voire l’avaient réclamée à cor et à cri. Pour Edmond de Goncourt, « les saignées comme celle-ci, en tuant la partie bataillante d’une population, ajournent d’une conscription la nouvelle révolution. C’est vingt ans de repos que l’ancienne société a devant elle ». Opinion comparable chez Leconte de Lisle, qui espère « que la répression sera telle que rien ne bougera plus, et pour mon compte, je désirerais qu’elle fût radicale ». La répression ne fut pas assez féroce au goût d’un Flaubert qui, dans une lettre à George Sand, le 18 octobre 1871, trouvait « qu’on aurait dû condamner aux galères toute la Commune et forcer ces sanglants imbéciles à déblayer les ruines de Paris, la chaîne au cou, en simples forçats. Mais cela aurait blessé l’humanité. On est tendre pour les chiens enragés, et point pour ceux qu’ils ont mordus ». Des lignes qui se passent de commentaire.

    Pertinent et accusateur, ce petit livre sur ce qu’ont pu écrire ces écrivains, très engagés aux côtés de la bourgeoisie de l’époque, est à lire et à faire lire.

  • Zola, souvent catalogué républicain radical, écrit : "C’était la vision rouge de la révolution qui les emporterait tous, fatalement, par une soirée sanglante de cette fin de siècle. Oui, un soir, le peuple lâché, débridé, galoperait ainsi sur les chemins ; et il ruissellerait du sang des bourgeois, il promènerait des têtes, il sèmerait l’or des coffres éventrés. les femmes hurleraient, les hommes auraient des machoires de loups, ouvertes pour mordre. Oui, ce seraient les mêmes guenilles, la même cohue effroyable, de peau sale, d’haleine empestée, balayant le vieux monde, sous la poussée débordante des barbares. Des incendies flamberaient, on ne laisserait pas debout pierre sur pierre des villes."

    dans "Germinal"

  • merci. On sent quand même, près de 100 ans après la Grande Révolution, la filiation directe avec les hommes de 1792. Cent ans après 1871, c’est nous...

  • La Commune au quartier Latin
    7 mars 2010 par admin
    18 mars 2010 – 139e anniversaire de la Commune

    Venez nombreux commémorer « La Commune au quartier Latin »

    Rendez-vous à 18H place Edmond Rostand. Entrée du jardin du Luxembourg (métro Luxembourg RER A)

    Le 18 mars 1871, la Commune de Paris commençait. Chaque année, à cette date anniversaire, les Amis de la Commune de Paris 1871 effectuent, dans un quartier de Paris, un parcours pédestre pour évoquer les événements de la Commune qui s’y sont déroulés et rendre hommage à leurs acteurs. Le 18 mars prochain, nous arpenterons le quartier Latin.

    Au Luxembourg siégeait une cour martiale. Les communards condamnés à mort étaient immédiatement exécutés. Nous nous rassemblerons devant le mur qui porte encore les traces des impacts des balles.

    Nous rendrons hommage, au 77 du boulevard Saint-Michel, à Jules Vallès et à son journal Le Cri du Peuple. Sur les marches du Panthéon, nous retracerons « la Commune au quartier Latin ».

    En descendant la rue de l’École de Médecine, nous nous arrêterons devant le grand amphithéâtre où Courbet, le 13 avril 1871, présida la création de la Fédération des artistes. Nous évoquerons également le Club de l’École de Médecine.

    Au métro Odéon, il sera question d’Eugène Varlin, « une des gloires du prolétariat français » et des relieurs.
    Fin de la manifestation prévue vers 20 heures.

    Association des Amis de la Commune de Paris

  • "Mais, en réalité, l’État n’est rien d’autre qu’un appareil pour opprimer une classe par un autre, et cela, tout autant dans la république démocratique que dans la monarchie ; le moins qu’on puisse en dire, c’est qu’il est un mal dont hérite le prolétariat vainqueur dans la lutte pour la domination de classe et dont, tout comme la Commune, il ne pourra s’empêcher de rogner aussitôt au maximum les côtés les plus nuisibles, jusqu’à ce qu’une génération grandie dans des conditions sociales nouvelles et libres soit en état de se défaire de tout ce bric-à-brac de l’État."

    Sur la Commune de Paris, Marx dans "La guerre civile en France"

  • si l’on peut se referer à aristote est ce qu’on ne peut pas dire que la société préexiste l’homme ? c’est à dire que la société existait déjà dans la nature et qu’elle est plus vielle que l’homme ????????

  • Aristote est une référence pour les hommes qui sont des partisans de l’ordre des classes dirigeantes. il en est le défenseur idéologique, ayant été choisi même comme précepteur de l’empereur. Il offre une justification idéologique de l’ordre établi dont il prétend qu’il est fondé sur la morale transcendante, c’est-à-dire se situant au dessus de la société humaine, préexistant à celle-ci. c’est totalement faux : il n’y a pas une seule morale humaine mais autant de morales sociales que de sociétés différentes.

    Même la grèce a connu des morales sociales différents à des époques différentes...

    Quant à cacher les classes sociales et l’exploitationd errière une morale prétendument éternelle, cela n’a aucun intérêt pour ceux qui veulent comprendre le monde et, plus encore, le transformer...

  • En 1871, à Paris, le premier pouvoir aux travailleurs a montré que le prolétariat était une classe opprimée capable de bâtir une autre société.

    Les communards étaient des travailleurs et des travailleuses

    Hommage aux travailleurs, aux femmes, ces révolutionnaires de la Commune de Paris qui ont, les premiers dans l’Histoire, tenté de monter à l’assaut du pouvoir bourgeois plutôt que de s’allonger devant leurs oppresseurs

  • Un assemblage intéressant qui semble nous ramener ces Evénements historiques a une vision présente
    Bravo !
    cependant , moi qui suit assez vieux pour me souvenir de ce que ma grand mère me disait de la vie à Paris lors de la commune , je puis vous adresser le témoignage , que pour les parisiens de l ’époque , La commune fut un grand achoppement
    a cause de l ’incapacité du gouvernement provisoire communard de construire une armée populaire en dehors de Paris
    Impossibilité de joindre les forces intérieures de Paris avec une population qui peu à peu se désolidarisera , rongée par la faim , le doute et les intrigues de quartier
    Aucun soutien de exterieur , Marx et Engels ne comprendront que plus tard le message de la Commune libre, pour laquelle ils n ’avaient que du mépris au moment des évènements
    Alors bien sur il reste la belle histoire de la rue saint vincent et la buttes rouge dans le 19 eime arrondissement , le mur des federés au pére lachaise que je visite chaque année depuis 8O ans mettant mon doigt dans les trous des balles encore présentes
    ce que nous enseigne la commune c’est le besoin de construire une avant garde qui permetra au peuple d’ouvrir et de maintenir sa conscience de lutte , en dehors de cela , vous verrez les quartiers de nos banlieues s’insurger sans préparation être réprimés sans que les ouvriers interviennent , le drame est désormais là , L ’alteration definitive des droits pour le monde du travail dont le pib sombre avec les acquis sociaux

  • Je suis à la recherche d’un texte de V.Hugo,
    récité dans le téléfilm "La fracture",
    passé sur FRANCE 2 le mardi 7 décembre(si je me souviens bien !) ;
    Ce texte s’intitule si j’ai bien compris : " Avant La Commune".
    Pouvez-vous m’aidez ?
    Merci d’avance.

    • « Ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte », le titre du roman de Thierry Jonquet dont le téléfilm est l’adaptation, cité ici par le personnage du père (Robin Renucci), est tiré d’un poème de Victor Hugo, écrit en juin 1871, juste après la Commune de Paris, et dans lequel il évoque les « communards ».

      Victor Hugo – L’Année terrible
      « À ceux qu’on foule aux pieds »

      XIII

      Oh ! je suis avec vous ! j’ai cette sombre joie.
      Ceux qu’on accable, ceux qu’on frappe et qu’on foudroie
      M’attirent ; je me sens leur frère ; je défends
      Terrassés ceux que j’ai combattus triomphants ;
      Je veux, car ce qui fait la nuit sur tous m’éclaire,
      Oublier leur injure, oublier leur colère,
      Et de quels noms de haine ils m’appelaient entre eux.
      Je n’ai plus d’ennemis quand ils sont malheureux.
      Mais surtout c’est le peuple, attendant son salaire,
      Le peuple, qui parfois devient impopulaire,
      C’est lui, famille triste, hommes, femmes, enfants,
      Droit, avenir, travaux, douleurs, que je défends ;
      Je défends l’égaré, le faible, et cette foule
      Qui, n’ayant jamais eu de point d’appui, s’écroule
      Et tombe folle au fond des noirs événements ;
      Etant les ignorants, ils sont les incléments ;
      Hélas ! combien de temps faudra-t-il vous redire
      À vous tous, que c’était à vous de les conduire,
      Qu’il fallait leur donner leur part de la cité,
      Que votre aveuglement produit leur cécité ;
      D’une tutelle avare on recueille les suites,
      Et le mal qu’ils vous font, c’est vous qui le leur fîtes.
      Vous ne les avez pas guidés, pris par la main,
      Et renseignés sur l’ombre et sur le vrai chemin ;
      Vous les avez laissés en proie au labyrinthe.
      Ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte ;
      C’est qu’ils n’ont pas senti votre fraternité.
      Ils errent ; l’instinct bon se nourrit de clarté ;
      Ils n’ont rien dont leur âme obscure se repaisse ;
      Ils cherchent des lueurs dans la nuit, plus épaisse
      Et plus morne là-haut que les branches des bois ;
      Pas un phare. A tâtons, en détresse, aux abois,
      Comment peut-il penser celui qui ne peut vivre ?
      En tournant dans un cercle horrible, on devient ivre ;
      La misère, âpre roue, étourdit Ixion.
      Et c’est pourquoi j’ai pris la résolution
      De demander pour tous le pain et la lumière.

      Ce n’est pas le canon du noir vendémiaire,
      Ni les boulets de juin, ni les bombes de mai,
      Qui font la haine éteinte et l’ulcère fermé.
      Moi, pour aider le peuple à résoudre un problème,
      Je me penche vers lui. Commencement : je l’aime.
      Le reste vient après. Oui, je suis avec vous,
      J’ai l’obstination farouche d’être doux,
      Ô vaincus, et je dis : Non, pas de représailles !
      Ô mon vieux cœur pensif, jamais tu ne tressailles
      Mieux que sur l’homme en pleurs, et toujours tu vibras
      Pour des mères ayant leurs enfants dans les bras.

      Quand je pense qu’on a tué des femmes grosses,
      Qu’on a vu le matin des mains sortir des fosses,
      Ô pitié ! quand je pense à ceux qui vont partir !
      Ne disons pas : Je fus proscrit, je fus martyr.
      Ne parlons pas de nous devant ces deuils terribles ;
      De toutes les douleurs ils traversent les cribles ;
      Ils sont vannés au vent qui les emporte, et vont
      Dans on ne sait quelle ombre au fond du ciel profond.
      Où ? qui le sait ? leurs bras vers nous en vain se dressent.
      Oh ! ces pontons sur qui j’ai pleuré reparaissent,
      Avec leurs entreponts où l’on expire, ayant
      Sur soi l’énormité du navire fuyant !
      On ne peut se lever debout ; le plancher tremble ;
      On mange avec les doigts au baquet tous ensemble,
      On boit l’un après l’autre au bidon, on a chaud,
      On a froid, l’ouragan tourmente le cachot,
      L’eau gronde, et l’on ne voit, parmi ces bruits funèbres,
      Qu’un canon allongeant son cou dans les ténèbres.
      Je retombe en ce deuil qui jadis m’étouffait.
      Personne n’est méchant, et que de mal on fait !

      Combien d’êtres humains frissonnent à cette heure,
      Sur la mer qui sanglote et sous le ciel qui pleure,
      Devant l’escarpement hideux de l’inconnu !
      Etre jeté là, triste, inquiet, tremblant, nu,
      Chiffre quelconque au fond d’une foule livide,
      Dans la brume, l’orage et les flots, dans le vide,
      Pêle-mêle et tout seul, sans espoir, sans secours,
      Ayant au cœur le fil brisé de ses amours !
      Dire : - « Où suis-je ? On s’en va. Tout pâlit, tout se creuse,
      Tout meurt. Qu’est-ce que c’est que cette fuite affreuse ?
      La terre disparaît, le monde disparaît.
      Toute l’immensité devient une forêt.
      Je suis de la nuée et de la cendre. On passe.
      Personne ne va plus penser à moi. L’espace !
      Le gouffre ! Où sont-ils ceux près de qui je dormais ! » -
      Se sentir oublié dans la nuit pour jamais !
      Devenir pour soi-même une espèce de songe !
      Oh ! combien d’innocents, sous quelque vil mensonge
      Et sous le châtiment féroce, stupéfaits !
      — Quoi ! disent-ils, ce ciel où je me réchauffais,
      Je ne le verrai plus ! on me prend la patrie !
      Rendez-moi mon foyer, mon champ, mon industrie,
      Ma femme, mes enfants ! rendez-moi la clarté !
      Qu’ai-je donc fait pour être ainsi précipité
      Dans la tempête infâme et dans l’écume amère,
      Et pour n’avoir plus droit à la France ma mère ! -

      Quoi ! lorsqu’il s’agirait de sonder, ô vainqueurs,
      L’obscur puits social béant au fond des cœurs,
      D’étudier le mal, de trouver le remède,
      De chercher quelque part le levier d’Archimède,
      Lorsqu’il faudrait forger la clef des temps nouveaux ;
      Après tant de combats, après tant de travaux,
      Et tant de fiers essais et tant d’efforts célèbres,
      Quoi ! pour solution, faire dans les ténèbres,
      Nous, guides et docteurs, nous les frères aînés,
      Naufrager un chaos d’hommes infortunés !
      Décréter qu’on mettra dehors, qui ? le mystère !
      Que désormais l’énigme a l’ordre de se taire,
      Et que le sphinx fera pénitence à genoux !
      Quels vieillards sommes-nous ! quels enfants sommes-nous !
      Quel rêve, hommes d’Etat ! quel songe, ô philosophes !
      Quoi ! pour que les griefs, pour que les catastrophes,
      Les problèmes, l’angoisse et les convulsions
      S’en aillent, suffit-il que nous les expulsions ?
      Rentrer chez soi, crier : - Français, je suis ministre
      Et tout est bien ! - tandis qu’à l’horizon sinistre,
      Sous des nuages lourds, hagards, couleur de sang,
      Chargé de spectres, noir, dans les flots décroissant,
      Avec l’enfer pour aube et la mort pour pilote,
      On ne sait quel radeau de la Méduse flotte !
      Quoi ! les destins sont clos, disparus, accomplis,
      Avec ce que la vague emporte dans ses plis !
      Ouvrir à deux battants la porte de l’abîme,
      Y pousser au hasard l’innocence et le crime,
      Tout, le mal et le bien, confusément puni,
      Refermer l’océan et dire : c’est fini !
      Être des hommes froids qui jamais ne s’émoussent,
      Qui n’attendrissent point leur justice, et qui poussent
      L’impartialité jusqu’à tout châtier !
      Pour le guérir, couper le membre tout entier !
      Quoi ! pour expédient prendre la mer profonde !
      Au lieu d’être ceux-là par qui l’ordre se fonde,
      Jeter au gouffre en tas les faits, les questions,
      Les deuils que nous pleurions et que nous attestions,
      La vérité, l’erreur, les hommes téméraires,
      Les femmes qui suivaient leurs maris ou leurs frères,
      L’enfant qui remua follement le pavé,
      Et faire signe aux vents, et croire tout sauvé
      Parce que sur nos maux, nos pleurs, nos inclémences,
      On a fait travailler ces balayeurs immenses !

      Eh bien, que voulez-vous que je vous dise, moi !
      Vous avez tort. J’entends les cris, je vois l’effroi,
      L’horreur, le sang, la mer, les fosses, les mitrailles,
      Je blâme. Est-ce ma faute enfin ? j’ai des entrailles.
      Éternel Dieu ! c’est donc au mal que nous allons ?
      Ah ! pourquoi déchaîner de si durs aquilons
      Sur tant d’aveuglements et sur tant d’indigences ?
      Je frémis.

      Sans compter que toutes ces vengeances,
      C’est l’avenir qu’on rend d’avance furieux !
      Travailler pour le pire en faisant pour le mieux,
      Finir tout de façon qu’un jour tout recommence,
      Nous appelons sagesse, hélas ! cette démence.
      Flux, reflux. La souffrance et la haine sont sœurs.
      Les opprimés refont plus tard des oppresseurs.

      Oh ! dussé-je, coupable aussi moi d’innocence,
      Reprendre l’habitude austère de l’absence,
      Dût se refermer l’âpre et morne isolement,
      Dussent les cieux, que l’aube a blanchis un moment,
      Redevenir sur moi dans l’ombre inexorables,
      Que du moins un ami vous reste, ô misérables !
      Que du moins il vous reste une voix ! que du moins
      Vous nous ayez, la nuit et moi, pour vos témoins ?
      Le droit meurt, l’espoir tombe, et la prudence est folle.
      Il ne sera pas dit que pas une parole
      N’a, devant cette éclipse affreuse, protesté.
      Je suis le compagnon de la calamité.
      Je veux être, - je prends cette part, la meilleure, -
      Celui qui n’a jamais fait le mal, et qui pleure ;
      L’homme des accablés et des abandonnés.
      Volontairement j’entre en votre enfer, damnés.
      Vos chefs vous égaraient, je l’ai dit à l’histoire ;
      Certes, je n’aurais pas été de la victoire,
      Mais je suis de la chute ; et je viens, grave et seul,
      Non vers votre drapeau, mais vers votre linceul.
      Je m’ouvre votre tombe.

      Et maintenant, huées,
      Toi calomnie et toi haine, prostituées,
      Ô sarcasmes payés, mensonges gratuits,
      Qu’à Voltaire ont lancés Nonotte et Maupertuis,
      Poings montrés qui jadis chassiez Rousseau de Bienne,
      Cris plus noirs que les vents de l’ombre libyenne,
      Plus vils que le fouet sombre aux lanières de cuir,
      Qui forciez le cercueil de Molière à s’enfuir,
      Ironie idiote, anathèmes farouches,
      Ô reste de salive encor blanchâtre aux bouches
      Qui crachèrent au front du pâle Jésus-Christ,
      Pierre éternellement jetée à tout proscrit,
      Acharnez-vous ! Soyez les bien venus, outrages.
      C’est pour vous obtenir, injures, fureurs, rages,
      Que nous, les combattants du peuple, nous souffrons,
      La gloire la plus haute étant faite d’affronts.

  • Je crains hélas que nous omettions d’exposer quelques détails. J’entends beaucoup parler de la classe "bourgeoise" comme étant responsable de tous les mots, les échecs de la démocratie. Ce n’est certainement pas entièrement faux mais je crois qu’il y a encore un autre niveau de conscience à acquérir. Analysez pour cela les différents mouvements prolétaires qui ont été réprimés dans le sang dans l’histoire. De la Commune de Paris à l’Union populaire au Chili en 1970, il y a toujours la même conclusion : une partie de la classe moyenne est responsable de ces échecs, non par sa quelconque nature mais par son instabilité et la corruption dont elle est victime, le plus souvent par l’infiltration cléricale de celle ci. Je m’explique : reprenons le cas de l’Union populaire au Chili. Ce mouvement était composé de communistes, socialistes, et des centristes "démocrates chrétiens". Comment peut on revendiquer un projet politique à la fois démocrate et chrétien ?? C’est tout simplement anti-laïque, et par là même anti-démocratique. Un certain Juan de Dios Carmona faisait parti de ces gens. Il fut responsable notamment de la prolifération des armes dans le gouvernement chilien lors de la tentative de déstabilisation du régime par la CIA. Et pour cause, l’argent qui a servi à renverser le gouvernement émanait de plusieurs démocraties chrétiennes en Europe, du gouvernement USA, de monarchies belge notamment et autres, d’associations catholiques, et du Vatican même ! Plus tard, après le coup d’Etat d’Augusto Pinochet, l’organisation Opus Dei s’est inséré dans la nouvelle société chilienne et a contribué à l’élaboration d’un réseau d’affaires qui est toujours toléré aujourd’hui. Comble de l’histoire, l’Opus Dei a été proche des franquistes par le passé et on a reconnu l’implication de plusieurs anciens nazis dans l’armée putschiste chilienne. De même la torture a été utilisée sans concession sur le peuple pour le "purger". Plus tard, Carmona a quitté le parti démocrate chrétien, et en 1987 il a rejoint Renovacion Nacional un parti conservateur et nationaliste et a fait parti intégrant du régime dictatorial de Pinochet. En remontant le temps, on se rend compte qu’en 1941 il était phalangiste ! Il a notamment supporté un écrivain, un certain Farias qui a tenté de faire passer Salvador Allende élu en 1970 et assassiné, pour un antisémite. Autre fait intéressant, en Suisse il existe un parti Union démocratique du centre qui est en fait directement d’extrême droite nationaliste et d’économie libérale. On relève par ailleurs que 50% de la population serait xénophobe. Aujourd’hui il y a plusieurs partis démocrates chrétiens en Europe dont en Allemagne où il dirige. Conclusion : Il n’y aura jamais de démocratie universelle tant que la laïcité ne sera pas reconnue internationalement.

  • 1871-2011 : 140e anniversaire de la Commune de Paris

    L’association des Amis de la Commune de Paris 1871 veut faire de la commémoration du 140e anniversaire de la Commune une année de manifestations importantes. Il s’agit de lutter contre l’oubli des hommes et des femmes de la Commune, de leurs actes et de leurs idéaux, de réactiver un héritage politique, social, culturel, et de les réhabiliter en leur restituant leur dignité.

    Expos, spectacles, conférences, visites... dans de nombreuses villes de France.
    Le programme sur http://lacomune.perso.neuf.fr/pages/parent.html

  • Quand on en est là, quand jusque dans l’armée, l’aube commence à pointer, c’est que la fin du vieux monde n’est plus très éloignée.

    Que les destins s’accomplissent ! Que la bourgeoisie décadente démissionne ou sombre, mais que vive le prolétariat ! Vive la révolution sociale internationale !

    Engels

    À l’adresse des ouvriers français en l’honneur du 21° anniversaire de la Commune de Paris

  • Caros amigos da Comuna, fico muito feliz em saber que há quem queira divulgar tão importante evento para a história da emancipação humana. Havemos de chegar lá. Viva a Comuna !

  • Je collectionne les affiches originelles de la commune de Paris de 1871. Si vous en avez, je suis intéresser à acheter des affiches originelles. Vous pouvez me contactez à clemaire69@gmail.com.

  • Qui a dit à propos des femmes de la Commune ? : "Nous ne dirons rien de leurs femelles par respect pour les femmes à qui elles ressemblent - quand elles sont mortes."

    Réponse : Alexandre Dumas fils .

  • Tu as un site anarchiste : ici

    Il y a aussi wikipedia : ici

    Ou encore celui-ci

    Ou encore un album photos : ici

  • Si vous cherchez des journaux originaux sur cette époque, je suis collectioneur..-)
    Je posséde 450 journaux !!

  • Bonjour,

    Pour ceux et celles qui seraient toujours intéressé-e-s par la Commune et son histoire, La Fabrique, maison d’éditions qui a publié les textes de Marx et Engels sur la Commune, a publié un nouveau livre sur la Commune. Il s’agit de L’imaginaire de la Commune de Ross. Il y aura deux présentations de celui-ci les prochains jours.

    Les rencontres de février

    Thierry Schaffauser à Toulouse

    Jeudi 19 février 2015 à 19h à la librairie Terra Nova (18 rue Gambetta 31000 Toulouse), Thierry Schaffauser présente Les luttes des putes

    Kristin Ross à Nancy

    Kristin Ross présente L’imaginaire de la Commune à la librairie l’Autre Rive (19 rue Pont Mouja) à Nancy le jeudi 19 février 2015 à 18h30

    Kristin Ross en discussion avec Olivier Besancenot

    Kristin Ross, en discussion avec Olivier Besancenot, présente L’imaginaire de la Commune le 23 février 2015 à 19h à La Java (105 rue du Faubourg du Temple, 75010 Paris)

    Kristin Ross à la librairie Compagnie

    Rencontre avec Kristin Ross autour de L’imaginaire de la Commune le mercredi 25 février à 18h30 à la librairie Compagnie (58 Rue des Écoles, 75005 Paris)

    Kristin Ross à Toulouse

    Kristin Ross présente L’imaginaire de la Commune à la librairie Terra Nova (18 rue Gambetta) le 26 février 2015 à 19h

    Kristin Ross à Lyon

    Samedi 28 février à 15h, la librairie Terre des livres (86 rue de Marseille, 69007 Lyon) vous invite à une rencontre-débat avec Kristin Ross à l’occasion de la parution de L’imaginaire de la Commune. Rencontre animée par Olivier Neveux

    — 

    La fabrique éditions

    64, rue Rébeval 75019 Paris

    Tél. et Fax : 01 40 15 02 63

    www.lafabrique.fr

    • Suite à cette publicité, je tiens à préciser quelques éléments.

      Le livre qui traite de l’imaginaire de la commune est écrit par un auteur qui s’affiche avec O. Besancenot. Or, on sait que Besancenot est un des porte parole du NPA dont la fondation remonte à janvier 2009. Et l’on sait que dès le mois de février le NPA organisait une conférence de presse au sein de la bourse du travail occupée pour faire une haie d’honneur aux sans-papiers occupants.... pour mieux les endormir et les manipuler !

      Au mois de juin suivant, toutes les organisations étaient ainsi soudées pour créditer l’explusion de la bourse du travail. Et le NPA de chercher un local rue Baudelique pour éviter le scandale des familles qui dormaient dans la rue suite à l’expulsion.

      Ensuite, c’est la direction des sans papiers elle-même qui s’est soumise aux décisions ministérielles et préfectorales, pour quitter ce lieu.

      Toute l’opération a eu pour conséquence que les travailleurs ne voulaient plus se bagarrer en tant que travailleurs....

      Ainsi, parler de l’imaginaire de la commune, à quoi cela sert-il ? Surtout avec le porte-parole de cette organisation pro-syndicale ? Le NPA et Besancenot mènent une politique contre les travailleur depuis la fondation de ce parti. Besancenot se revendique guévariste depuis des lustres. Se revendique-t-il de la Commune ?

      si c’est le cas, c’est en ne disant surtout pas qu’il se revendique de la semaine sanglante ! Ou d’un aménagement pour éviter trop de sang !

      Parler de l’imaginaire de la commune, est-ce parler de la réalité de ces centaines de cadavres qui nécessitaient de les enjamber pour circuler dans Paris en mai 1871 ? Est-ce évoquer les souvenirs de Maxime Vuillaume qui circulait autour du Panthéon en ayant échangé ses habits de garde national (et donc de communard) pour ne pas être étripé ? Pourtant, le Panthéon est un cimetière... alors pourquoi les cadavres étaient autour du Panthéon et pas dedans ? pourquoi d’ailleurs les cadavres de ces anonymes ne sont-ils pas enterrés au Panthéon ?

      L’imaginaire de la commune s’annonce donc comme une énième pleurnicherie sur ces utopies qui ne verront jamais le jour et qui ne peuvent voir le jour... car le communisme pour ces gens-là est une idée qu’il ne faut surtout pas chercher à réaliser, mais au contraire, tout faire pour l’empêcher !

  • Marx :

    "La Commune ne fut pas une révolution contre une forme quelconque de pouvoir d’État, légitime, constitutionnelle, républicaine ou impériale. Elle fut une révolution contre l’État comme tel, contre cet avorton monstrueux de la société ; elle fut la résurrection de l’authentique vie sociale du peuple, réalisée par le peuple."

  • La Commune de Paris, que tous ceux qui veulent passer pour socialistes honorent en paroles, parce qu’ils savent que les masses ouvrières sont pleines d’une vive et sincère sympathie pour elle, a montré avec une particulière netteté la relativité historique, la valeur limitée du parlementarisme bourgeois et de la démocratie bourgeoise, institutions marquant un très grand progrès par rapport à celles du moyen-âge, mais exigeant nécessairement une réforme fondamentale à l’époque de la révolution prolétarienne. Marx, qui a apprécié mieux qu’aucun autre l’importance historique de la Commune, a prouvé en l’analysant le caractère d’exploitation de la démocratie et du parlementarisme bourgeois, régime sous lequel les classes opprimées recouvrent le droit de décider en un seul jour pour une période de plusieurs années quel sera le représentant des classes possédantes qui représentera et opprimera le peuple au Parlement. Et c’est à l’heure où le mouvement soviétiste embrassant le monde entier, continue aux yeux de tous l’œuvre de la Commune que les traîtres du socialisme oublient l’expérience concrète de la Commune de Paris, et répètent les vieilles sornettes bourgeoises sur la « démocratie en général ». La Commune n’était pourtant pas une institution parlementaire.

    La valeur de la Commune consiste, ensuite en ce qu’elle a tenté de bouleverser, de détruire de fond en comble l’appareil gouvernemental bourgeois dans l’administration, dans la justice, dans l’armée, dans la police, en le remplaçant par l’organisation autonome des masses ouvrières, sans reconnaître aucune distinction des pouvoirs législatif et exécutif.

    Lénine, Thèses sur la démocratie bourgeoise et la dictature du prolétariat

  • « Qui a donc décrété ce sombre égorgement ? »

    Victor Hugo dénonçant le massacre de la Commune de Paris en 1872 dans "Un cri"

  • Victor Hugo

    Les fusillés

    ... Partout la mort. Eh bien, pas une plainte.
    Ô blé que le destin fauche avant qu’il soit mûr !
    Ô peuple !

    On les amène au pied de l’affreux mur.
    C’est bien. Ils ont été battus du vent contraire.
    L’homme dit au soldat qui l’ajuste : Adieu, frère.
    La femme dit : - Mon homme est tué. C’est assez.
    Je ne sais s’il eut tort ou raison, mais je sais
    Que nous avons traîné le malheur côte à côte ;
    Il fut mon compagnon de chaîne ; si l’on m’ôte
    Cet homme, je n’ai plus besoin de vivre. Ainsi
    Puisqu’il est mort, il faut que je meure. Merci. -
    Et dans les carrefours les cadavres s’entassent.
    Dans un noir peloton vingt jeunes filles passent ;
    Elles chantent ; leur grâce et leur calme innocent
    Inquiètent la foule effarée ; un passant
    Tremble. - Où donc allez-vous ? dit-il à la plus belle.
    Parlez. - Je crois qu’on va nous fusiller, dit-elle.
    Un bruit lugubre emplit la caserne Lobau ;
    C’est le tonnerre ouvrant et fermant le tombeau.
    Là des tas d’hommes sont mitraillés ; nul ne pleure ;
    Il semble que leur mort à peine les effleure,
    Qu’ils ont hâte de fuir un monde âpre, incomplet,
    Triste, et que cette mise en liberté leur plaît.
    Nul ne bronche. On adosse à la même muraille
    Le petit-fils avec l’aïeul, et l’aïeul raille,
    Et l’enfant blond et frais s’écrie en riant : Feu ! [...]

  • Promenade - Commémoration du début de la commune
    Sur les traces de la commune dans le 13e arrondissement

    http://paris.demosphere.eu/rv/44306

    Le 18 mars prochain, comme chaque année, nous célébrerons le début de la Commune de 1871. Cette édition sera marquée par notre action en faveur de la dénomination d/une station de métro parisien « Commune de Paris -1871 » qui nécessite encore beaucoup de soutien.

    La réhabilitation des Communardes et Communards reste au cœur de l’activité de notre association pour rendre pleinement visible cette composante à part entière de l’histoire nationale.

    Nous nous rassemblerons au métro Tolbiac pour évoquer ces attentes et suivre les figures du XIIIe arrondissement jusqu’à la place d’Italie en passant par la place de la Commune.

    18 h : Rassemblement au métro Tolbiac
    Intervention à propos de la dénomination d’une station de métro
    18 h 30 : Angle avenue d’Italie et rue du Moulinet
    Intervention sur l’Association internationale des Travailleurs dans le XIIIe
    18 h 45 : Angle rue du Moulinet et rue Bobillot
    Intervention sur Verlaine et la Commune
    19 h : Place de la Commune
    Un point d’histoire sur le général Wroblewski
    19 h 25 : Angle rue du Moulin-des-Prés et boulevard Blanqui
    Evocation d’Auguste Blanqui
    19 h 45 : Mairie du XIIIe arrondissement
    Les élus du XIIIe pendant la Commune : Emile Duval, Léo Frankel, Léo Meilliet

    Soyons nombreux et retrouvons-nous
    pour défendre I’histoire et I’actualité de l’œuvre des Communardes et Communards !

    Rendez-vous le vendredi 18 mars 2016
    à 18 heures au métro Tolbiac, Paris XIIIe

    Lien : http://paris.demosphere.eu/rv/44306
    Source : http://www.commune1871.org/?Vendredi-18-mars-...

  • On l’a tuée à coups d’chassepots,

    À coups de mitrailleuses,

    Et roulée avec son drapeau

    Dans la terre argileuse !

    Et la tourbe des bourreaux gras

    Se croyait la plus forte.

    Comme faucheurs rasant un pré,

    Comme on abat des pommes,

    Les Versaillais ont massacré

    Pour le moins cent-mille hommes !

    Et les cent-mille assassinats,

    Voyez c’que ça rapporte...

    Tout ça n’empêche pas, Nicolas,

    Qu’la Commune n’est pas morte !

  • Lire le récit des premières séances de la Commune de Paris par Lissagaray : cliquer ici

  • Encore un récit des barricades de la Commune de Paris en 1871 par Lissagaray : cliquer ici

  • La Commune, 1871

    Quatre contre un, capitulards infâmes,

    Egorgez donc ces glorieux mutins ;

    Foulez aux pieds les vieillards et les femmes,

    C’est votre état, faites des orphelins !

    Si des martyrs expirants sur les dalles

    Vous adressaient un appel fraternel,

    Tirez encore, il vous reste des balles,

    Pavots de plomb du sommeil éternel.

    Feu ! partout feu ! le bruit des canonnades,

    Fait tressaillir la vaillante cité,

    Peuple, debout ! c’est sur tes barricades

    Que l’avenir fonde la liberté.

    Si des tyrans la perfide parole

    Pour commander prend la voix des canons,

    Sur leurs palais fais jaillir le pétrole,

    Contre les rois tous les moyens sont bons.

    Quand les obus allumaient l’incendie

    Comme un falot au poste du trépas,

    Pauvre Commune à ta lente agonie

    La France calme assistait l’arme au bras.

    Sois donc esclave, honnête valetaille,

    Et si les fers étouffent tes remords,

    Admire enfin la sublime canaille

    Qui fit Paris capitale des morts.

    Géant de bronze, âme de la bataille,

    Repose-toi sur l’herbe des remparts,

    Laisse le Droit se guérir de l’entaille

    Que tes boulets ont fait de toutes parts.

    Loin de la terre, ô victoire affamée,

    Vas dévorer lauriers et croix d’honneur,

    Quand verrons-nous la République aimée,

    L’or au travail et la poudre au mineur ?

  • La guerre civile en France, Karl Marx :

    « La Commune, s’exclament-ils, entend abolir la propriété, base de toute civilisation. Oui, messieurs, la Commune entendait abolir cette propriété de classe, qui fait du travail du grand nombre la richesse de quelques-uns. Elle visait à l’expropriation des expropriateurs. Elle voulait faire de la propriété individuelle une réalité, en transformant les moyens de production, la terre et le capital, aujourd’hui essentiellement moyens d’asservissement et d’exploitation du travail, en simples instruments d’un travail libre et associé. Mais c’est du communisme, c’est l’ « impossible » communisme ! Eh quoi, ceux des membres des classes dominantes qui sont assez intelligents pour comprendre l’impossibilité de perpétuer le système actuel - et ils sont nombreux - sont devenus les apôtres importuns et bruyants de la production coopérative. Mais si la production coopérative ne doit pas rester un leurre et une duperie ; si elle doit évincer le système capitaliste ; si l’ensemble des associations coopératives doit régler la production nationale selon un plan commun, la prenant ainsi sous son propre contrôle et mettant fin à l’anarchie constante et aux convulsions périodiques qui sont le destin inéluctable de la production capitaliste, que serait-ce, messieurs, sinon du communisme, du très « possible » communisme ?
    La classe ouvrière n’espérait pas des miracles de la Commune. Elle n’a pas d’utopies toutes faites à introduire par décret du peuple. Elle sait que pour réaliser sa propre émancipation, et avec elle cette forme de vie plus haute à laquelle tend irrésistiblement la société actuelle en vertu de son propre développement économique, elle aura à passer par de longues luttes, par toute une série de processus historiques, qui transformeront complètement les circonstances elles-mêmes. Elle n’a pas à réaliser d’idéal, mais seulement à libérer les éléments de la société nouvelle que porte dans ses flancs la vieille société bourgeoise qui s’effondre. Dans la pleine conscience de sa mission historique et avec la résolution héroïque d’être digne d’elle dans son action, la classe ouvrière peut se contenter de sourire des invectives grossières des laquais de presse et de la protection sentencieuse des doctrinaires bourgeois bien intentionnés qui débitent leurs platitudes d’ignorants et leurs marottes de sectaires, sur le ton d’oracle de l’infaillibilité scientifique.

    Quand la Commune de Paris prit la direction de la révolution entre ses propres mains ; quand de simples ouvriers, pour la première fois, osèrent toucher au privilège gouvernemental de leurs « supérieurs naturels », les possédants, et, dans des circonstances d’une difficulté sans exemple, accomplirent leur oeuvre modestement, consciencieusement et efficacement (et l’accomplirent pour des salaires dont le plus élevé atteignait à peine le cinquième de ce qui, à en croire une haute autorité scientifique, le professeur Huxley, est le minimum requis pour un secrétaire du conseil de l’instruction publique de Londres), le vieux monde se tordit dans des convulsions de rage à la vue du drapeau rouge, symbole de la République du travail, flottant sur l’Hôtel de Ville.

    Et pourtant, c’était la première révolution dans laquelle la classe ouvrière était ouvertement reconnue comme la seule qui fût encore capable d’initiative sociale, même par la grande masse de la classe moyenne de Paris - boutiquiers, commerçants, négociants - les riches capitalistes étant seuls exceptés. »

  • La Commune de Paris, révolution démocratique et sociale écrasée dans le sang :

    Lire ici

  • 16 mars 1886

    Citoyens,

    Ce soir, avec vous, les ouvriers des deux mondes célèbrent l’anniversaire de l’événement le plus glorieux et le plus terrible dans les annales du prolétariat. Pour la première fois depuis qu’il y a une histoire, la classe ouvrière d’une grande capitale s’était emparée du pouvoir politique. Le rêve fut court. Écrasée entre les mercenaires ex-impériaux de la bourgeoisie française d’un côté et les Prussiens de l’autre, la Commune ouvrière fut écrasée dans un carnage sans exemple que nous n’oublierons jamais. Après la victoire, les orgies de la réaction ne connurent plus de bornes ; le socialisme parut noyé dans le sang, le prolétariat rebelle réduit pour toujours à l’esclavage.

    Quinze ans se sont écoulés depuis. Pendant ce temps, dans tous les pays, le pouvoir au service des détenteurs de la terre et du capital n’a épargné aucun effort pour en finir avec les dernières velléités de rébellion ouvrière. Et qu’a-t-on obtenu ? Regardez autour de vous. Le socialisme ouvrier révolutionnaire aujourd’hui est une puissance devant laquelle tremblent tous les pouvoirs établis, tous les grands de la terre, les radicaux français aussi bien que Bismarck, les rois boursiers de l’Amérique aussi bien que le tsar de toutes les Russies. Ce n’est pas tout. Nous sommes arrivés à ce point que nos adversaires, quoi qu’ils fassent, et bien malgré eux, travaillent pour nous. Ils ont cru tuer l’Internationale, eh bien ! aujourd’hui l’union internationale du prolétariat, la fraternité des ouvriers révolutionnaires de tous les pays sont mille fois plus fortes, plus vivantes qu’elles le furent avant la Commune de Paris ; l’Internationale n’a plus besoin d’une organisation formelle, elle vit et grandit grâce à la coopération spontanée, cordiale des ouvriers d’Europe et d’Amérique...

    Les mesures les mieux calculées pour arrêter le progrès victorieux du prolétariat ne font qu’en accélérer la marche. Nos ennemis eux-mêmes, quoi qu’ils fassent, sont condamnés à travailler pour nous. Et ils ont si bien travaillé, qu’aujourd’hui, le 18 mars, depuis les mineurs prolétaires de la Californie, jusqu’aux mineurs forçats de la Sibérie, des millions d’ouvriers feront retentir ce cri :

    Vive la Commune !

    Vive l’Union Internationale du prolétariat universel !

    Discours pour le XVème anniversaire de la Commune

    Friedrich Engels

  • La Commune de Paris par Lissagaray : lire ici

    La guerre civile en France par Marx : lire ici

    La Commune de 1871. Lettres et déclarations, par Marx et Engels : Lire ici

  • Une frénésie meurtrière s’empara des riches. Pour Le Figaro, « Jamais une occasion pareille ne se présentera pour guérir Paris de la gangrène morale qui le ronge depuis 20 ans. … Allons, honnêtes gens, un coup de main pour en finir avec la vermine démocratique et sociale, nous devons traquer comme des bêtes fauves ceux qui se cachent. »

    Pour l’aristocratie financière, la chasse aux ouvriers était ouverte. Des rumeurs folles circulaient dans la presse selon lesquelles des Communardes brûlaient les maisons au pétrole, et toute ouvrière trouvée avec de l’huile était en danger. On assassina certaines qui tentaient d’incinérer leurs maris abattus ou qui avaient acheté de l’huile d’olive. Les foules aisées battaient les détenus communards ou donnaient de l’argent aux soldats qui se vantaient d’avoir tué des femmes et des enfants communards. Dans son livre de 2014 sur la Commune, Massacre, l’historien John Merriman écrit :

    On déshabillait les gens pour vérifier si leurs épaules portaient les marques laissées par un fusil en recul. Ceux qui étaient mal habillés, ne pouvaient pas raconter instantanément leurs actions ou qui n’exerçaient pas un métier ‘correct’ avaient peu de chances de survivre à la brève audience devant un tribunal de fortune.

    Après que 20.000 Parisiens eurent été fusillés au gré de l’armée, 40.000 furent conduits à Versailles, sans eau ni vivres, pour y être jugés. En chemin, les gardes tiraient à volonté sur les traînards ou les autres prisonniers. Environ 11 000 d’entre eux furent condamnés aux travaux forcés et déportés.

  • Karl Marx : "Les principes de la Commune sont éternels et ne peuvent être détruits. Ils resurgiront toujours de nouveau jusqu’à ce que la classe ouvrière soit émancipée."

  • Ne perdez pas de vue que les hommes qui vous serviront le mieux sont ceux que vous choisirez parmi vous, vivant votre vie, souffrant des mêmes maux. Défiez-vous autant des ambitieux que des parvenus ; les uns comme les autres ne consultent que leur propre intérêt et finissent toujours par se considérer comme indispensables. Défiez-vous également des parleurs, incapables de passer à l’action ; ils sacrifieront tout à un beau discours, à un effet oratoire ou à mot spirituel. Evitez également ceux que la fortune a trop favorisés, car trop rarement celui qui possède la fortune est disposé à regarder le travailleur comme un frère. Enfin, cherchez des hommes aux convictions sincères, des hommes du peuple, résolus, actifs, ayant un sens droit et une honnêteté reconnue. Portez vos préférences sur ceux qui ne brigueront pas vos suffrages ; le véritable mérite est modeste, et c’est aux électeurs à choisir leurs hommes, et non à ceux-ci de se présenter. Citoyens, Nous sommes convaincus que si vous tenez compte de ces observations, vous aurez enfin inauguré la véritable représentation populaire, vous aurez trouvé des mandataires qui ne se considèrent jamais comme vos maîtres.

    Le Comité Central de la Garde Nationale »

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.