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Comment Renault et PSA gèrent la crise au détriment de tous les salariés

samedi 16 mai 2009, par Robert Paris

Copains comme cochons

Hold-up !

Etats généraux des aigrefins de l’Automobile

Le gouvernement a réuni les patrons de l’Automobile pour leur annoncer qu’il allait leur faire cadeau de 5 à 6 milliards d’euros (on n’est pas un milliard près !) et, pour les remercier d’avoir joué l’argent de leurs sociétés aux subprimes, l’Etat donnera crédit illimité aux banques Renault et PSA. Eh bien, la réaction de Ghosn a été que cela ne suffit pas. Il faut dire que son directeur commercial avait annoncé qu’il manquait environ 7 milliards en caisse. Et Streiff, lui, a dit que 6 milliards, c’était effectivement suffisant … pour PSA seul ! Ceci dit, ils ont quand même décidé d’accepter l’argent sans s’engager nullement à l’investir dans la production ni à ne pas condamner les salariés au chômage technique, ni à ne pas licencier les salariés, ni en France ni ailleurs ! Quant à leur perte de bonus, c’est une sacrée plaisanterie : ils sacrifient quelques millions pour qu’on leur donne des milliards. C’est ce que Sarkozy et autres Ghosn appellent du donnant-donnant !
Suite aux Etats généraux de l’Automobile, Carlos et Streiff se sont surtout engagés à prendre tout l’argent que l’Etat allait leur donner en ne donnant, forcément, aucune garantie pour les emplois et les salaires. Les patrons restant les patrons, crise ou pas, le fric de l’Etat servira seulement à engraisser les actionnaires car tel est leur bon vouloir. Et si, en plus, l’Etat pouvait faire baisser les charges…

Pleure pas la bouche pleine

Renault va toucher trois milliards de nos impôts sous prétexte des difficultés économiques mais cela ne l’empêche pas de faire des profits. Le groupe Renault a annoncé aujourd’hui un bénéfice net pour 2008 en baisse mais qui se monte tout de même à 599 millions d’euros.
Par contre à nous, salariés, qui sommes dans le rouge car nos comptes en banque reflètent le blocage de nos salaires, l’Etat ne donnera rien. Et le patron ne veut rien nous donner non plus comme augmentation. Les salariés Renault de Douai et de Flins ont commencé une grève pour revendiquer des augmentations de salaire ! Ils ont raison.

L’emploi ne se défend pas à coups de cadeaux

La Banque européenne d’investissement a approuvé, jeudi 12 mars, un prêt de trois milliards d’euros au secteur automobile européen dont 400 millions à Renault. Et 400 millions à PSA. L’Etat va également donner 250 millions d’euros à Renault Trucks. Comme il a donné un milliard à Renault et un à PSA. Sans compter des milliards aux banques des deux trusts. Mais le P-DG de Renault Trucks n’a pas caché son but : "Si la crise continue en 2010, soit le gouvernement nous donne les moyens de proroger les amortisseurs sociaux, soit on sera obligé de revoir la copie." Streiff et Ghosn sont du même avis. Et nous, salariés, on se contente de les laisser recevoir des milliards pour nous calmer momentanément ?

Chantage sans frontières

A Valladolid, la direction de Renault a annoncé qu’elle allait fermer si elle n’obtenait pas des aides massives de l’Etat espagnol. En fait, Renault a fait exactement pareil en France. Les maîtres chanteurs le sont aussi au delà des pyrénéens ...

"Au lieu de donner de l’argent aux constructeurs, ils feraient mieux de le donner aux salariés"

C’est ce qu’on déclaré les salariés de Sandouville en grève à l’annonce des trois jours de travail en février et quatre jours en mars. Les ouvriers du Mans ont eux aussi fait grève parce qu’ils perdent 350 à 400 euros de salaire par mois pour un ouvrier et jusqu’à 700 euros pour ceux qui travaillent de nuit. Le chômage technique, c’est un licenciement partiel déguisé et un vol sur les salaires ! Et, alors que Renault nous fait travailler trois jours par mois,a vec la ponction correspondante sur la paie, il faut entendre la pub à la télé : « Renault avance, Renault accélère » !

Des mensonges en stock

On a beaucoup dit que les constructeurs automobiles avaient trop de stocks. Mais, jour après jour, on apprend que des acheteurs ont été informés qu’il fallait attendre des mois pour avoir tel ou tel véhicule. Les trusts automobile veulent-ils plutôt traîner à écouler leurs véhicules pour attendre de voir comment évoluera la crise et pour éviter d’investir leurs fonds de trésorerie ?

Les rois du bobard

Renault continue de se plaindre au travers de la presse de ses prétendus « mauvais résultats » en ce qui concerne le nombre de véhicules vendus en France et en Europe. Mais cette baisse est pour l’essentiel liée à un choix de Ghosn lui-même : vendre moins mais plus cher pour augmenter de façon importante les marges bénéficiaires par rapport aux concurrents (2,5% en 2006 et 3% en 2007) et en ne produisant pas de nouveaux modèles. Aux marchés, Patrick Blain, directeur général adjoint déclare : « on ne pilote pas par les volumes mais par la rentabilité ». Aux travailleurs et à la population, on présente ces résultats comme alarmants pour nous préparer à de nouveaux sacrifices imposés aux salariés. Pas question d’accepter de subir les conséquences d’une baisse qui n’est que le résultat de la politique de la direction.

Ils se servent dans la caisse

Lorsque nous revendiquons des augmentations de salaire, comme l’ont fait les ouvriers de Citroên-Aulnay, lorsque nous faisons remarquer que la hausse de tous les prix n’est pas suivie par les salaires, lorsque nous montrons que la courbe des profits ne suit pas celle de nos revenus à nous, lorsque nous relevons que le prix des véhicule est lui-même en hausse même s’il augmente moins que l’essence et les produits alimentaires, la direction répond que le contexte international est difficile … Mais quand Streiff s’attribue un revenu de 5796€ par jour (soit 1,9 millions d’euros en 2007), que faut-il en penser ? D’autant que cela ne tient pas compte des 140.000€ de stock-options que Streiff s’est attribué ! Décidément ces gens-là n’ont pas besoin de travailler plus pour gagner plus…
Pour simple « présence » au conseil de surveillance PSA, Thierry Peugeot a gagné 457.000€ en 2007 ! En 2007, Folz, président du directoire de PSA pendant le mois de janvier touché pour ce mois d’activité la coquette somme de 94011€, que faut-il penser de ces prétextes ? Quand il s’est attribué une prime de départ de 920901€, est-ce que cela ne signifie pas que ce sont à la fois des voleurs et des menteurs ? Lorsque PSA lui garantit une retraite de 700.000€ par an alors que nous allons devoir travailler plus longtemps pour gagner de moins en moins, est-ce qu’il ne serait pas temps de se mettre en colère ?

Des licenciements déguisés !

Les patrons de l’Automobile ne recherchent plus ni des marchés ni des nouveaux véhicules mais de nouvelles manières de s’en prendre à nous. Comme ils ont épuisé les départs volontaires et le chômage technique « classique », ils mettent en place de nouvelles méthodes. Cela s’appelle « crédit de congés » et « comptes négatifs d’horaires ». Cela leur permet de payer des salariés qui n’effectuent que quelques jours par semaine en se réservant de ponctionner à l’avenir leurs congés, leurs horaires, leurs salaires ou leurs primes de licenciement…
Et pour arriver à mettre en place des dispositifs de chômage partiel dans les secteurs ingénierie où travaillent de nombreux cadres qui sont au forfait, Michel Gornet, directeur général adjoint de Renault propose d’autres « solutions » dites de « temps partiel compensé » dans lequel les salariés garderaient leur contrat mais resteraient à la maison : « Cela touche non seulement nos usines mais aussi l’ingénierie et les services administratifs. Nous proposons un dispositif qui permettrait aux salariés de conserver leur contrat de travail dans l’entreprise. »
Ils conserveraient sur le papier leur contrat à Renault au cas où l’activité reprendrait mais auraient perdu leur emploi en réalité. Et cela, il n’est pas question de l’accepter.

Non au chômage technique !

Après le chômage technique dans les usines sous prétexte de baisse des ventes, c’est maintenant les journées de congés imposés dans les centres techniques. La réalité, c’est que les entreprises automobiles se renflouent de leurs pertes spéculatives sur le dos des salariés. Quand les profits rentraient à la pelle, on n’a pas partagé, on n’a aucune raison de nous sacrifier. Il ne faut pas nous laisser faire !

On paie pour les pertes des financiers

Streiff comme Ghosn jouent les victimes. En supprimant des emplois, ils n’ont fait qu’anticiper les difficultés dues à la crise financière. Ils l’ont fait même pour nous sauver de difficultés encore pire. Les braves gens ! Encore des victimes des financiers, voudraient-ils nous faire croire. Le patron de Peugeot, comme celui de Renault, affirme que la cause principale des mesures actuelles est la baisse des ventes d’automobiles. Mais Peugeot-finance, Peugeot-banque, ça existe. En réalité, les banques et établissements financiers liés à Renault et à Peugeot ont joué à la finance-casino et, comme les autres, ils ont perdu. « Je dois garder un œil extrêmement attentif sur notre filiale bancaire PSA Finance », reconnaît Christian Streiff de Peugeot. Cependant, il n’ose même pas reconnaître qu’il a joué l’argent de Peugeot au casino des subprimes et qu’il l’a perdu ! Eh bien, nous, nous refusons de payer !

Non aux suppressions d’emplois

Dans le groupe PSA, plus de 1 000 emplois seraient supprimés à Rennes, Mulhouse, Metz, Aulnay-sous-Bois et Asnières tandis que 1 000 travailleurs intérimaires verraient la fin de leur contrat à Rennes et 700 à Poissy. Et la conséquence de cela est la suppression des postes précaire : par exemple, à Poissy, 700 postes occupés par des intérimaires et la mutation sur d’autres postes de 300 travailleurs en CDI. Pourtant, les bénéfices annoncés à l’échelle du groupe sur les six premiers mois de l’année se montent à 733 millions d’euros, c’est-à-dire 50 % de plus que pour la même période de l’année précédente. Les sacrifices pour les salariés que prévoient cette politique son sans fin. « Nous avons déjà réduit nos coûts de développement de nouveaux produits de 30 % par rapport à 2006, et visons à présent une économie de 50 % », explique Christian Streiff. En un an, les effectifs du groupe ont diminué près de 10 000 personnes en Europe, presque exclusivement en France.

Il tient ses promesses aux financiers

Christian Streiff annonce qu’il ne pourra pas confirmer ses objectifs en termes d’emplois mais garde son plan stratégique "CAP 2010" en dépit du ralentissement des marchés automobiles mondiaux en termes de profits. "Dans une conjoncture nettement plus difficile que ce qui était prévu lors de l’élaboration du plan, je maintiens nos objectifs. Il nous reste maintenant un peu plus de deux ans pour réussir", a déclaré Christian Streiff, président du directoire du constructeur, lors d’un discours prononcé à l’occasion du début du Mondial de l’automobile, annonçant qu’il maintient son objectif d’une marge opérationnelle comprise entre 5,5 et 6%. En 2007, la marge a atteint 2,9%.

Des milliards comme s’il en pleuvait

Un milliard aux patrons de Renault, de PSA et 300 millions aux patrons équipementiers, voilà les cadeaux aux patrons. Donner un milliard à chacune des banques filiales de PSA et Renault qui ont coulé en jouant aux subprimes, c’est vraiment récompenser la spéculation. Ce n’est pas empêcher les licenciements, les suppressions d’emplois ni les ponctions sur salaire liées au chômage technique. Face à la crise, la « prime à la casse », c’est de la poudre aux yeux : ce n’est pas cela qui va relever nos salaires et nous permettre d’acheter une voiture neuve. Leurs plans, c’est du pipeau. Ne comptons que sur nous-mêmes pour nous défendre.

Faurecia licencie

Le numéro un français de l’équipement automobile a annoncé la suppression de 1.215 emplois en France dans ses activités de fabrication de sièges. C’est 23 % de l’effectif qui est touché ! Et cette fois, il s’agira de licenciements, reconnaît le patron. Mais il n’est pas le seul à planifier des licenciements. Les patrons s’y entendent à parsemer leurs informations pour éviter une réaction en chaîne des salariés de l’Automobile. Ne nous laissons pas tromper. C’est tous ensemble que l’on peut faire reculer les patrons.

PSA Rennes est frappée

PSA va supprimer 1750 postes de travail à Rennes, sur les 3550 suppressions d’emplois sur tout le trust. C’est le nième plan de suppressions d’emplois de PSA et rien ne laisse entendre que cela sera le dernier. Le patron a beau dire qu’il s’agit de « volontaires », il ne trompe personne et d’abord pas les salariés de Rennes qui ont immédiatement réagi à cette annonce. Au même moment, PSA Poissy est fermée pour 4 semaines. On constate partout que les patrons comme PSA, Renault ou Michelin rallongent les périodes de chômage technique. Il ne faut pas croire un mot de ces patrons qui n’ont jamais donné une information sérieuse sur l’état de leurs comptes, qu’ils soient en hausse ou en baisse. Nous n’avons aucune raison d’accepter d’être sacrifiés parce que ces joueurs du marché financier ont perdu au jeu. Nous n’accepterons pas que les gros actionnaires s’en tirent alors que nos emplois seraient supprimés et nos vies sacrifiées.

Les seuls départs qui seraient volontaires…

Dans les départs volontaires, ceux que la direction souhaite le moins semblent être ceux des anciens qui pourraient partir en préretraite. Elle refuse de payer une vraie préretraite. Elle prétend ne pas avoir d’argent pour cela. Le premier semestre 2008 s’est soldé par un bénéfice de plus de 700 millions d’euros pour PSA, et sur les dix dernières années, ce sont plus de 10 milliards d’euros qui se sont accumulés sur leurs comptes en banque. Alors, que la direction se serve de cet argent pour envoyer enfin en retraite les salariés les plus anciens. Ce seraient les seuls départs qui ne seraient pas révoltants.

Relations inhumaines

Le directeur des ressources humaines de PSA, Jean-Luc Vergne, a sorti son violon devant la presse pour expliquer que le groupe savait « résoudre ses problèmes d’adéquation d’effectifs sans drame humain ». Il faut se pincer pour y croire. Comme si ce bourgeois se préoccupait tant soit peu du « drame humain » que représente la perte de son emploi en pleine période de marasme économique !

En grève

Les ouvriers de Lear (Cergy-Pontoise) qui fournissent les sièges auto de l’usine Peugeot de Poissy font grève parce qu’ils refusent de perdre du salaire à cause du chômage partiel. Ceux de Faurecia qui font les sièges de l’usine Toyota de Valenciennes ont fait 4 jours de grève et ont imposé le paiement de 70 % du salaire brut, au lieu de 50 %, lors des jours chômés. La quasi-totalité des 180 ouvrières et ouvriers de Sieto-Faurecia se sont mis en grève pour protester pour des primes de 750 à 900 euros obtenues par des ouvriers d’autres centres Faurecia déplacés à Sieto. Cette direction particulièrement arrogante a immédiatement distribué 14 lettres de licenciements, faisant appel pour remplacer les grévistes à des dizaines d’intérimaires et bafouant ainsi toutes les lois en vigueur !
Les travailleurs qui font grève, de l’Automobile et d’ailleurs, ont tout intérêt à se battre ensemble, à étendre leur mouvement et à prendre conscience que tel n’est pas le but des centrales syndicales. Il faudra donc que les travailleurs s’organisent eux-mêmes.

Comme PSA, Renault fait fermer … les prestataires

Les salariés de l’usine Eurostyle de Lieu-Saint-Amand, qui contestent le plan de reprise de leur entreprise, ont bloqué Renault Douai et ceux de l’usine Plastic Omnium de Saint-Romain-de-Colbosc, en voie de fermeture, en ont fait de même pour Renault Sandouville, Dans les deux cas, Renault est responsable de situations dans lesquelles des salariés de petites boites sont menacés de perdre leur emploi. N’oublions pas que les patrons des trusts avaient promis de protéger les équipementiers au moment de toucher les milliards de l’Etat. Parole de patrons…

Le chômage partiel à Renault

A Renault-Guyancourt, les prestataires voient leurs emplois massivement supprimés. Des milliers reçoivent comme seul message de la direction : « C’est fini. Vous fermez votre ordinateur. Inutile de transmettre de consignes sur votre travail aux salariés Renault. » Et le travail continue comme si de rien n’était, repris par des salariés Renault… pour le moment. Comme si les salariés Renault étaient sauvés en acceptant que leurs camarades de travail prestataires perdent leur poste sur le site et parfois leur emploi. Les salariés de Renault savent bien que ces licenciements de prestataires ne les protègent nullement d’être les prochains sacrifiés.

Dans les usines, le chômage technique a été présenté comme un moindre mal par la direction. Il signifie pourtant une ponction inadmissible sur des salaires déjà très bas. Une fois que cette « solution pour éviter les licenciements » est acceptée par les syndicats, la direction décide d’élargir la brèche. Elle appelle administratifs et personnels des centres techniques à « être solidaires des sacrifices » faits dans les usines. Traduction : le chômage partiel s’appliquera entièrement à ces sites, y compris aux ETAM et cadres.

Le prétendu « Contrat Social de Crise » de Renault, c’est Connerie Sur Connerie

La direction obtient pour cela la signature des syndicats. Au lieu de se battre contre ces plans de plus en plus destructeurs, ils accompagnent les attaques de la direction qui avait besoin de cette signature. pour mettre au chômage partiel les centres techniques et administratifs, les cadres et les ETAM. Elle a aussi besoin de leur caution pour faire croire qu’elle fait cela pour notre bien, que les patrons et les salariés seraient du même bord face à la crise, que c’est équitable de répartir entre salariés les frais d’une crise dont les possesseurs de capitaux sont les responsables. Faire croire aux promesses du patron ou refuser de s’y opposer fermement, les syndicats de Renault sont sur la même pente glissante que ceux de Continental qui nous disent, mais un peu tard, qu’ils s’étaient fait enc…. ! Le patron essaie de se faire passer pour victime de la crise, comme nous et qui rechercherait avec nous « des solutions ». C’est faux ! Ghosn fait partie des financiers qui ont joué, aux subprimes et autres actions pourries, l’argent de Renault. Qu’il se débrouille pour rembourser les caisses de Renault qu’il a vidées, qu’il s’arrange avec les gros actionnaires ! Avec ses revenus, ses bonus, ses jetons de présence, et ses stocks-options accumulés sur des années, il a de quoi payer. Pas nous !

« La direction et les organisations syndicales, conscientes de l’ensemble des enjeux, se sont réunies pour mettre en place un contrat social de crise afin de maintenir les emplois. » Mensonge sur mensonge. Les syndicats ne sont que la caution. Si ce n’est pas signé, Renault ne maintient pas les emplois ? Et les engagements de Renault à la réception du pactole de l’Etat ? « Afin de maintenir » ne signifie pas un engagement de maintenir les emplois !
« Le chômage partiel a vocation à s’appliquer, de manière collective à tous les salariés, quelque soit leur niveau et leur catégorie. » C’est signer un grave recul social !

« La réduction collective des activités (…) peut être mise en œuvre par fermeture de site. » Rien n’empêchera la direction de dire qu’elle parlait de fermeture définitive …comme à Continental !

Pile tu chômes, face tu travailles le samedi…

Après avoir été soumis à des semaines de chômage partiel, en y laissant une partie de leurs congés, les salariés de l’usine Renault de Flins sont sollicités de façon insistante pour venir travailler les samedis. La crise et la hausse de la production, un jour blanc et l’autre noir, c’est comme ça l’arrange !

Le « contrat social de crise »

Preuve que le CSC n’a rien d’un avantage pour les salariés, celui-ci a dû être plusieurs fois retoqué parce qu’il est inférieur à la législation de travail ! Par exemple, il est interdit d’utiliser les jours de formation pour compenser des journées chômer. Ou encore, Renault ne peut pas descendre en dessous du remboursement minimum légal des journées chômées fixé par l’Unedic. Tout cela montre que le prétendu remboursement à 100% c’est du pipeau.
Renault nous vole un jour de congé pour quatre vendredis non travaillés. Elle prétend, avec caution de certains syndicats, nous faire une fleur. Ce serait, dit-elle, de l’équité ! En réalité, le patron ne paie qu’un tiers du chômage partiel, ce qui est un record vers le bas ! Et les salariés paient de mille et une manières : comme contribuables, sur nos congés et sur nos retraites. Pour un vol, c’est un vol. Et tout cela parce que la direction a mené une politique financière qui, comme celle des autres patrons, a coulé les finances !

Tout le monde « solidaires » sauf eux !

D’après l’exemple donné par la direction elle-même, la CSC consiste à payer le salaire journalier d’un ingénieur IIIA à 185 euros net, même s’il ne travaillait pas, entraînait jusqu’à présent un versement total pour Renault, avec les cotisations sociales salariales et patronales, de 360 euros. Entre la participation de l’État et l’exonération, Renault n’aura plus que 155 euros à débourser pour assurer le même revenu. Ce n’est ni le patron ni les actionnaires qui vont payer

Comment on fabrique des « volontaires » au … licenciement

Vous prenez un secteur, vous le réorganisez, vous éparpillez les salariés en les faisant un peu traîner à droite et à gauche, en ne leur donnant pas une tâche précise ou en les mettant un tout petit nombre dans un coin sans quasiment de travail. Pendant ce temps-là d’autres rament comme des malades parce qu’il faut remplacer des prestataires. Voilà le genre d’argument pour créer un climat désagréable et pour démoraliser les salariés et trouver quelques volontaires en plus. Ne nous laissons pas isoler et virer.

Plans de « départs volontaires » ou PRV

La direction nous présente son PRV comme un succès vu le nombre de départs. Mais la majorité des gens sont partis dégoûtés, ce qui traduit l’ambiance et la dégradation des conditions de travail. En plus, vu l’âge de départs, c’est un CASA déguisé et les conditions imposées tiennent de l’escroquerie. Citons un des coups tordus du PRV : le contrat dit « de résiliation amiable pour motif économique » prévoit que le « volontaire » au départ qui ne se présenterait pas à des entretiens ou à des formations perdrait toutes ses indemnités. Un moyen de reprendre d’une main ce qui a été donné de l’autre…. On constate que les "volontaires" au départ ont touché des sommes très différentes. Certains ont été carrément arnaqués par rapport à d’autres. C’est à cela que visait la discrétion demandée par la direction, soi-disant pour protéger le salarié partant. La direction charge l’encadrement de faire le mort en ce qui concerne les points UPA pour que les salariés partants ne bénéficient pas de leurs droits. Cela concerne les salariés ayant travaillé en atelier et c’est des sous mais aussi des jours auxquels ces salariés auraient droit et dont ils ne bénéficient pas. Une des arnaques dont le PRV est farci…

C’est du pipeau !

Le prétendu cadeau de Sarkozy aux salariés de Sandouville, c’est le « contrat de transition professionnelle » qui comprend des mesures aussi bidon qu’ « un bilan de compétences, des mesures d’appui social, une évaluation de capacité à la création d’entreprises, … ». Il permet seulement de toucher 100% de l’ancien salaire pendant neuf mois. En période de crise générale, ce n’est pas en neuf mois qu’on va trouver un nouvel emploi !

Renault Sandouville : les départs « volontaires » n’empêchent pas le chômage

La direction de l’usine Renault de Sandouville a annoncé le 22 avril le succès de son plan de départs volontaires. Elle supprime 1163 emplois et pourtant le chômage technique (actuellement une semaine sur deux !) n’est pas immédiatement supprimé. C’est toujours la même chose : le « départ volontaire » est censé éviter les licenciements comme le « chômage technique ». Mais dès qu’un des objectifs de la direction est acquis, rien n’est terminé et elle remet ça avec son chantage. On n’arrête pas les maîtres chanteurs en y cédant !

Encore un suicide d’un salarié de Renault !

Les enfants d’un salarié de l’usine Renault de Sandouville, qui s’est défenestré mardi, ont assuré jeudi que leurs parents avaient décidé de mourir « suite aux incertitudes pour l’avenir, dans le cadre du plan de restructuration de Renault, ils avaient l’intention de partir ensemble » (mettre fin à leurs jours), ont affirmé les quatre enfants dans un communiqué transmis par l’Union départementale CGT de la Seine-Maritime. La politique d’ « économies » de la direction nous coûte très cher !

Renault est coupable

Mercredi 23 janvier, vers 19 h 30, un travailleur des Presses de Renault Flins a été victime d’un accident grave, alors qu’il traversait une allée. Renversé par un engin presseur, sorte d’énorme chariot élévateur sans visibilité, il a dû être amputé des deux jambes. Lorsque ces engins presseurs sont arrivés pour la première fois à l’usine, les caristes ont refusé de les utiliser pendant plusieurs mois car ils n’avaient aucune visibilité. La direction a fait procéder à quelques modifications mineures puis a décidé de les mettre en circulation. Après ce nouvel accident, la direction a seulement proposé, pour se dédouaner, une séance de sensibilisation aux risques liés à la circulation des engins ! Dans les heures qui ont suivi, les caristes n’ont pas pris leur poste pour marquer leur indignation.

Rêve générale

« Rêvons un peu. Et si l’année 2009 était une bonne année en économie. (…) Un rêve, me direz-vous. Oui, rêvons. » Rêvons, nous dit la CGC de Renault, à un capitalisme qui se porterait bien. Eh bien, les voilà les utopistes !

Le syndicalisme à Renault oui, mais dans quel but ?

Visiblement, la situation de crise inspire des réflexions profondes à nos dirigeants syndicaux.
La CGC clame sa confiance dans le capitalisme : "La crise est grave mais... pas éternelle. La crise ne durera pas éternellement. Renault se positionne parmi les plus aptes à sortir de cette crise la tête haute. (...) Tout cela rappelons le encore une fois grâce aux efforts des salariés dans le cadre de la charge de travail sans contrepartie financière."
La CFDT justifie elle aussi sa signature du CSC : "un accord qui acte que les salariés font un effort et devront en retour être récompensés."
La CGT, désireuse de représenter des ingénieurs cadres écrit : "Solidaire oui ! Les ingénieurs cadres de Rueil le souhaitent. (...) Congés principaux, jours de chômage partiel et RTT, comment et qui choisit ? Le bon SENS. (...) Le syndicalisme est aussi un bon moyen de s’intéresser à la marche de Renault."
Mais où sont les propositions de ces "syndicats de proposition" pour lutter contre la fermeture de Rueil et contre le licenciement partiel qu’est la CSC ?

Doubler le niveau d’exploitation, Renault l’a fait !

Sous l’égide de Renault, l’entreprise ISOR, prestataire d’entretien sur le site de Rueil, a renvoyé son personnel en "départs négociés" pour réembaucher d’autres salariés. Ces derniers sont payés quatre heures pour un travail qui correspondait pour les anciens à 8 heures ! A ce tarif, pas besoin effectivement de délocaliser...

Les économies de Renault nous coûtent cher

Le patron a annoncé que l’un des manières de « faire du cash flow » est de vendre ou de louer des biens immobiliers de Renault. Comme si la vente de Rueil allait se faire sans nuire aux salariés qui sont envoyés à Guyancourt, Villiers saint Frédéric et peut-être beaucoup plus loin … Pourquoi ne pas faire payer aux gros actionnaires de Renault le prix de leur politique qui les a amenés à jouer l’argent de Renault au casino des subprimes ? Cela en ferait du cash flow !

Discriminer, il s’y connaît

Louis Schweitzer, patron de la Halde, la haute autorité contre les discriminations, vient de déclarer que "la moitié des problèmes (de discrimination) ont lieu dans le cadre du travail". Il sait de quoi il parle, ce président du conseil d’administration et ex PDG de Renault, lui qui vient de débouter de leur plainte des salariés de Renault ! Sa remarque, c’est vraiment la poule qui tombe sur son oeuf !

Refusons toute perte de salaire !

Après les salariés de Sandouville en grève à l’annonce des trois jours de travail en février et quatre jours en mars, ceux du Mans ont eux aussi fait grève parce qu’ils perdent 350 à 400 € de salaire par mois pour un ouvrier et jusqu’à 700 € pour ceux qui travaillent de nuit. Le chômage technique, c’est un licenciement partiel déguisé et un vol sur les salaires ! Et, alors que Renault nous fait travailler trois jours par mois, avec la ponction correspondante sur la paie, il faut entendre la pub à la télé : « Renault avance, Renault accélère » !

C’est important le « Free cash flow positif »

Jérôme Olive, directeur de Renault-Douai, déclare : « Quand j’entends certaines revendications de certains syndicats qui demandent une hausse de 10 % des salaires, c’est irresponsable. Aujourd’hui, Renault brûle. On recherche du « cash flow » positif, c’est-à-dire des liquidités sans emprunter. L’objectif est de trouver comment sortir vivants tous ensemble de cette période. » Comme si on ne savait pas que, pour la direction, seuls les profits doivent « sortir vivants » ! Pour vivre et faire vivre nos familles, les 300€ d’augmentation, il nous les faut même s’il faut prendre sur les profits accumulés ces dernières années. Rien de plus important que le cash flow positif, le notre !

Salariés Renault, PSA et sous traitants, ensemble

Tous les sites de Renault licencient massivement les sous-traitants. Déjà frappés en 2008 (Valeo, Faurecia, Henkel, Molex, Klarius, Key Plastics, Tyco Electronics), les sous-traitants automobile le sont encore plus en 2009. Faurecia, détenu à 70% par PSA, a annoncé la fermeture d’ici fin 2010 du site d’Auchel (Pas-de-Calais, 179 emplois supprimés). Les salariés de Faurecia de Brières-les-Scellés (Essonne) ont manifesté à Etampes mardi contre les suppressions d’emplois. A Clairoix (Oise), les 1.100 salariés de Continental (pneumatiques) sont licenciés. Chez Valeo, qui va bénéficier d’une prise de participation de 19 millions d’euros de l’Etat, 1.600 postes sont encore supprimés en France.
N’imaginons surtout pas que le licenciement des sous-traitants nous protège ! Ne laissons pas les travailleurs de l’Automobile être frappés les uns après les autres. Car, après, ce sera notre tour et ce n’est pas d’avoir laissé faire qui nous aidera à nous battre !

Tous ensemble

Les salariés de Renault, Peugeot ou autres usines liées à l’Automobile sont massivement frappés par des suppressions d’emplois. Les intérimaires, CDD et les sous-traitants le sont également. C’est ensemble que nous devons nous mobiliser. Et avec les salariés de la CAMIF, de la SNCF, de la poste ou de l’enseignement, ...

Messages

  • L’avenir de PSA Rennes s’assombrit un peu plus.

    L’usine ne travaillera plus en 3 x 8. La direction a confirmé, hier, la suppression de l’équipe de nuit et la mise en place de périodes de chômage par rotation. Inquiétant.

    Lire la suite de l’article de Ouest France ici.

    A Vélizy, plus de 1 500 postes ont été déclarés « sensibles », façon de
    dire qu’on n’en veut plus. L’encadrement fait pression sur le personnel pour
    l’inciter à accepter une mutation forcée, chercher soi-même un recyclage, ou
    prendre la porte (sous prétexte que « tu n’as plus d’avenir ici »).

    rien qu’à Mulhouse, plus de 500 intérimaires ont été mis dehors depuis le début de l’année, un plan de départs « volontaires » est toujours en cours pour vider les usines, et surtout des menaces de fermeture pèsent sur plusieurs sites.

    Tous les sites de R&D sont touchés, de Poissy (Yvelines) à Sochaux (Doubs) en passant par le navire amiral, l’Automotive Design Network de Vélizy (Essonne).

    L’essentiel (1 600) des cadres remerciés seront des prestataires, que la CGT appelle les « précaires en col blanc ». Ce sont des ingénieurs et techniciens « loués » à des sociétés spécialisées, mais qui travaillent dans les bureaux d’études de PSA, avec leurs collègues en CDI. « Certains sont là depuis dix-sept ans et ont même des postes à responsabilité.

    Pourtant, le site de Melun sur lequel l’effectif est déjà passé de 700 il y a deux ans à 180 aujourd’hui, va être fermé, 1 900 postes en production et surtout 3 100 hors production (commercial, marketing, informatique, recherche et développement) sont
    dans le collimateur. Cela signifie que l’ensemble des sites, Aulnay, Vélizy, La Garenne-Colombes ou Sochaux vont être touchés.

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