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Grève avec occupation d’un chantier du Bâtiment
dimanche 25 septembre 2016
Deux accidents du travail, des salariés sans-papiers payés en espèces — de la main à la main — un mouvement de grève, des assignations au tribunal… Rien ne va plus sur le chantier Breteuil-Ségur, un vaste projet immobilier porté par le groupe d’assurance Covéa, sur les 12 000 m2 de l’ancien siège de Michelin, au 46, avenue de Breteuil (VIIe). Les travaux sur le site, qui doit, à terme, accueillir des logements, des bureaux, une crèche et des espaces verts, sont totalement à l’arrêt depuis la chute d’un échafaudage, le 6 septembre d’un ouvrier. Le manœuvre, un homme de 32 ans, Malien et sans-papiers comme les 24 autres employés de la société MT Bat-Immeubles, le maître d’ouvrage, est actuellement hospitalisé dans un état grave à l’hôpital Cochin, où il a été opéré vendredi d’une fracture ouverte au bras. Quelques jours plus tôt, un autre ouvrier avait été blessé à l’œil… « Et, lors de ces deux accidents, les responsables du chantier ont refusé d’appeler les secours, laissant les employés s’en charger », affirme Marilyne Poulain, déléguée de la CGT, qui compte assigner en justice MT BAT-Immeubles. Sollicitée, la société n’a pas souhaité commenter l’affaire. L’accident a pourtant amené sur le chantier la police, mais également l’inspection du travail qui a pu, notamment, constater la vétusté de certains outils de travail, et interdire l’accès à l’échafaudage. Les employés maliens, quant à eux, ont décidé de tenir un piquet de grève sur place, après que leur employeur leur ait bloqué l’accès au site, et crient leur colère, demandant un contrat de travail et un bulletin de paie, qui pourrait leur permettre de régulariser leur situation administrative.