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L’avion algérien qui s’est écrasé au Mali a-t-il été désintégré par un missile ?

vendredi 15 août 2014

L’avion algérien qui s’est écrasé au Mali a-t-il été désintégré par un missile ?

La question n’est pas posée par la presse, par les gouvernants ni par les enquêteurs et pourtant le fait qu’il n’y ait que des petits résidus de cet avion pose cette question…

Le 24 juillet 2014, un MD83 espagnol, affrété par Air Algérie pour assurer le vol AH 5017 disparaît à 01h47 au-dessus du Mali au nord de Gao, alors qu’il ralliait Alger depuis Ouagadougou (Burkina Faso), 50 minutes après son décollage, le pilote demande au contrôle aérien en route du Mali une altération de cap pour éviter des cellules orageuses. Puis l’avion cesse d’émettre et n’arrive jamais à Alger Il y avait 119 personnes à bord, dont 51 français, 6 espagnol (équipage) 4 algériens.

A ce stade, Michel Polacco, spécialiste des questions sur l’aéronautique, l’espace et la défense, revient, pour TSA, sur les hypothèses probables de la disparition du vol AH5017 :

« La météo est-elle la thèse principale qui expliquerait la disparition du vol d’Air Algérie ? C’est une hypothèse peu favorite, selon moi. Les avions sont faits pour pouvoir supporter beaucoup de problèmes météorologiques. Dans le cas d’un vent de sable dans la région, on pourrait avoir des petits problèmes au niveau du pare-brise, de la carlingue. Mais pas un crash. Quant aux orages, la région est peu touchée. On est tout de même au-dessus du Sahel, une région très sèche, et les phénomènes de cumulonimbus sont rares et évitables. Je ne crois pas à cette thèse. »

Toutes les hypothèses restaient ouvertes avant enquête, même si plusieurs experts privilégiaient la thèse de l’attentat. Pourtant, immédiatement après l’accident, tous les ministres du gouvernement français sont montés au créneau avant même qu’on ait découvert les restes de l’avion et fait la moindre enquête. Tous tenaient absolument à affirmer que le cas d’attentat était à exclure, que l’hypothèse d’un missile était absolument impossible… Et pourquoi cette affirmation péremptoire alors que l’avion survolait une zone de guerre puisque l’armée française y résidait pour combattre des troupes islamistes du Sahel ? Sans doute pour éviter que l’on soupçonne les troupes françaises qui résidaient juste en dessous de l’avion d’avoir lancé un tel missile… D’où l’intérêt que la France se soit chargée de cette enquête...

L’affaire était jugée suffisamment sérieuse par la présidence française que plusieurs conseils restreints étaient réunis à l’Elysée pour la traiter… Réunion de crise donc à l’Elysée : avec un seul point à l’ordre du jour, comment planquer la bavure possible de l’armée française sur l’avion algérien ?

Ensuite, on a appris que les restes de l’avion avaient été retrouvés et que les troupes françaises en question « sécurisaient la zone »… Cela voulait dire qu’elles seules pouvaient accéder à ces restes et éventuellement trier ce qui était gênant dans ces restes comme des restes de missiles ou des traces de ceux-ci… Enfin, on a appris que la France seule était chargée de l’enquête via l’armée française et le BEA.
Selon le BEA, l’exploitation des boites noires de l’avion d’Air Algérie écrasé au Mali est impossible. Tiens donc ! Elles ne pourront pas dire si l’avion n’aurait pas été touché par un missile tiré par erreur par les forces armées françaises qui campaient juste en dessous et qui n’avaient pas été averties du détournement d’un avion de ligne au dessus de leurs positions...

Le BEA, bureau enquête accident, a fait seul l’enquête. Quand un avion de ligne allant de Ouagadougou à Alger, avion d’une compagnie algérienne, avec un équipage espagnol s’écrase entre le Mali et le Burkina Faso quel pays pensez-vous qui sera le seul à étudier les causes de l’accident, à « sécuriser » la zone pour que personne d’autre n’aie le droit d’y accéder, le seul à détenir les éléments de l’enquête, le seul à composer l’équipe d’enquête, le seul à fournir les soldats qui recherchent des éléments, le seul à étudier les boites noires ? Eh bien, c’est la France qui n’a aucune frontière commune avec aucun de ces pays, qui n’est pas pilote, qui n’est pas la compagnie d’aviation, qui n’est pas le pays de l’assureur, qui n’est pas… Mais qui dispose de l’armée qui occupait le territoire au sol du fait de la guerre que mène la France au Mali. Or, cet avion de ligne survolait la zone occupée par l’armée française, laquelle disposait de missiles capables d’atteindre un avion. Or l’avion avait été détourné de sa trajectoire normale et, du coup, survolait cette zone de guerre. Or, les soldats français chargés de surveiller le ciel n’étaient pas au courant de ce détournement accidentel causé par une grave perturbation météorologique. Donc ils pouvaient croire qu’un ennemi terroriste les survolait pour les bombarder et ils n’avaient aucun moyen de savoir qui pouvait bien envoyer un avion sur une zone d’occupation militaire puisqu’aucun des pays voisins, tous alliés, ne l’avait prévenu du passage d’un avion. L’erreur est humaine. Chez les militaires, c’est à peu près tout ce qui reste d’humain… Mais ne vous inquiétez pas : ce n’est pas l’enquête française qui risque de pointer une erreur… française et encore moins un crime de l’armée d’occupation militaire de la France au Mali !

Il faut également remarquer que la première intervention militaire française au Mali s’était faite soi-disant sous couvert de la communauté internationale et que la France l’a poursuivie au-delà de sa date pour finir par annoncer une nouvelle intervention française au Mali, cette fois sans aucun mandat international et sans intervention de la communauté des états africains sauf le soutien remarqué de la dictature tchadienne de Hissène Habré !

Alors que ses armées battaient le pavé des Champs-Élysées pour le traditionnel défilé du 14 Juillet, le président français a confirmé sa vocation de “gendarme” en Afrique en annonçant officiellement le lancement de la nouvelle opération “Barkhane”.

François Hollande a acté officiellement la fin de l’opération Serval au Mali et son remplacement dans les prochains jours, par “Barkhane” : une opération militaire “plus large” et “permanente”, qui mobilisera
3 000 militaires français, dans et autour du Sahel saharien. François Hollande a souhaité qu’il y ait une réorganisation de ses forces dans la zone du Sahel avec l’opération “Barkhane”, du nom d’une dune prenant la forme d’un croissant sous l’effet du vent, devait expliquer son ministre de la Guerre Jean-Yves Le Drian qui doit se rendre demain à Bamako pour signer un nouvel accord de défense avec les autorités maliennes s’inscrivant dans le cadre du nouveau dispositif militaire français dans l’Afrique subsaharienne. Évidemment, le prétexte est la lutte contre le terrorisme djihadiste. Le but est d’empêcher que le Sahel qu’il a appelé l’“autoroute de tous les trafics”, ne devienne un lieu de passage permanent et de reconstitution des groupes djihadistes entre la Libye et l’océan Atlantique, ce qui entraînerait ensuite des conséquences graves pour la “sécurité française”, n’a pas arrêté d’insister le ministre français, comme pour dissiper les appréhensions de l’opinion française sur le va-t-en guerre de son président et ses “incapacités” à stopper la descente aux enfers de la France au plan économique et en terme de pouvoir.

La françafrique n’est pas finie loin de là. On revient même au colonialisme d’hier avec davantage de moyens militaires… Et aussi quelques bavures… en plein vol !

Messages

  • « La seule chose que nous sachions de manière certaine, c’est l’alerte météo », a dit le ministre des Affaires étrangères. « Le pilote a dit : "compte tenu des très mauvaises conditions météorologiques, je demande à faire un changement de direction". Ensuite, on n’a plus de nouvelles de lui. A partir de là, il y a plusieurs hypothèses (...) C’est une saison très difficile là-bas météorologiquement. Ca peut être à l’origine bien sûr de la catastrophe mais il y a aussi d’autres hypothèses », a expliqué Laurent Fabius. « Nous pensons que cet avion s’est abîmé pour des raisons qui tenaient aux conditions météorologiques », avait par exemple déclaré Bernard Cazeneuve, ministre français de l’Intérieur, à la radio RTL, alors qu’il ne disposait d’aucune information crédible sur les causes. Interrogé sur RTL, le ministre de l’Intérieur précise que l’avion d’Air Algérie dont l’épave a été localisée dans la nuit au Mali s’est abîmé "au moment où il s’est écrasé". A-t-il explosé en vol ? "Ça ne correspond pas à l’hypothèse la plus probable." Frédéric Cuvillier a notamment indiqué que les autorités françaises écartaient « depuis le début la possibilité d’un tir depuis le sol, hautement improbable, voire impossible ».

    Un missile aurait pu frapper le vol AH5017 Ouagadougou-Alger lorsque l’avion passait au dessus de Gao au Mali, où la DGSE et l’armée francaise sont installées au niveau de l’aéroport. Un avion rafale français, stationné au Tchad, aurait par exemple pu abattre l’avion d’Air Algérie…

  • Le BEA déclare qu’"il n’a toujours pas de piste privilégiée pour expliquer le crash du McDonnell Douglas d’Air Algérie".

    BEA ou Bureau d’Effacement des Accidents....

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