jeudi 2 décembre 2010
Les élections peuvent-elles donner la démocratie ?
Pour le peuple travailleur de Côte d’Ivoire que serait la démocratie ? Est-ce un système dans lequel les plus pauvres n’ont pas assez d’argent pour aller jusqu’au bureau qui délivre des pièces légales pour voter parce qu’ils n’ont pas assez d’argent pour manger ? Est-ce un système dans lequel les riches s’engraissent et peuvent se payer des candidats et les travailleurs n’ont aucun candidat ni parti politique ? Est-ce un système dans lequel on propose au travailleur de voter pour des bourgeois sous prétexte qu’ils seraient de la même région, de la même religion, de la même ethnie alors qu’ils ne sont pas de la même classe sociale et même qu’ils sont de la classe sociale adverse !!! NON, NON ET NON !!!!
Quelle démocratie est possible si les classes dirigeantes ont le monopole des richesses, le monopole du pouvoir, le monopole de l’information, le monopole des armes ? Ce n’est pas un petit bulletin dans une urne qui suffit à changer cela : arrêtez de mentir !!!
Toute l’histoire de la Côte d’Ivoire elle-même démontre que ce n’est pas en suivant les dirigeants de la bourgeoisie comme Gbgabo, Bédié ou Ouattara que le peuple ivoirien peut se libérer mais en comptant sur ses propres forces et en s’organisant lui-même...
Et, tout d’abord, il faut rappeler qu’aucun leader de la bourgeoisie n’est capable de nous dire pourquoi la Côte d’Ivoire est en crise, pourquoi le pays est divisé, pourquoi la violence frappe, pourquoi la guerre contre les civils menace sans cesse...
C’est évident : c’est leur classe qui en est responsable et ils ne veulent pas la dénoncer....
Les opprimés se sont révoltés en 1999 et 2000 contre les classes dirigeantes et ont renversé deux fois le pouvoir mais ils n’ont pas pris le pouvoir pour eux-mêmes. Ils ne se sont pas organisés politiquement. Ils n’ont pas fondé des comités de travailleurs, des comités de femmes, des comités de jeunes des quartiers populaires. C’est cela qui a manqué. ils ont, du coup, laissé les classes dirigeantes se relever et reprendre le dessus. Cela nous coûte très cher aujourd’hui.
La démocratie, ce n’est pas de voter : c’est de décider !
C’est décider où va l’argent issu du travail, comment changer les conditions de vie et de travail de la population, comment donner à tous les moyens de manger, de se loger, de se soigner, de se transporter, moyens qui manquent quasi complètement.
Aucun bourgeois qui prendrait la tête du pays ne prendra ce type de décisions à notre place.
Incapable d’endiguer la révolte sociale, ils l’ont détournée vers des affrontements inter-ethniques, inter-régionaux, inter-religieux, et entre des morceaux d’armée.
Le seul avenir que nous offrent ces leaders de la bourgeoisie, c’est du sang et des larmes.
Si nous devons faire de durs sacrifices, autant que ce soit pour les renverser, pour nous débarrasser de leur système d’exploitation et pas pour frapper nos frères...
Comprendre l’origine des événements en Côte d’Ivoire