mercredi 25 mars 2009
Le premier discours du président Obama à Chicago n’a pas été pour dire :
« Je supprimerai le plan Paulson d’aide aux banquiers et aux financiers qui ont jeté le monde dans l’abîme » ni « je m’engage à sortir de prison les centaines de milliers de jeunes noirs qui y sont du fait de chasses au faciès. » ni encore « je m’engage à me servir de l’argent qui devait servir au plan Paulson (700 milliards de dollars) pour défendre l’emploi, la santé et logement des plus démunis » mais pour dire « je vais vous demander de faire des sacrifices. »
Il a ainsi déclaré :
"C’est votre victoire. (...) Vous l’avez fait car vous comprenez l’immensité de la tâche qui nous attend. Parce qu’à l’heure où nous célébrons la victoire ce soir, nous savons que les défis de demain sont les plus importants de notre existence — deux guerres, une planète en péril, la plus grave crise financière depuis un siècle". "La route sera longue. Le chemin sera escarpé. Nous n’atteindrons peut-être pas notre but en un an ou même en un mandat, mais il n’y a jamais eu autant d’espoir que ce soir, mais le peuple américain y arrivera. » "Il y aura des revers et des faux départs. Nombreux sont ceux qui ne seront pas d’accord avec chaque décision que je prendrai en tant que président et nous savons que le gouvernement ne peut résoudre tous les problèmes. Mais je serai toujours honnête avec vous quant aux défis auxquels nous sommes confrontés. Je vous écouterai, particulièrement lorsque nous serons en désaccord. Et par-dessus tout, je vous demande de faire des sacrifices ensemble afin de rebâtir cette nation comme cela a été le cas pendant 221 ans : bloc par bloc, brique par brique, par vos mains calleuses. Cette victoire électorale n’est pas le changement que nous cherchons - il est seulement l’occasion pour nous de faire ce changement. La situation de l’Amérique ne peut pas revenir à ce qu’elle était sans un nouvel esprit de service, sans un nouvel esprit de sacrifice." « Alors, laissez-moi invoquer un nouvel esprit de patriotisme, de service et de responsabilité où chacun d’entre nous décide de hauteur et travailler plus fort et s’occuper non seulement de lui-même, mais les uns les autres. Souvenons-nous que si cette crise financière nous a enseigné quelque chose, c’est que nous ne pouvons pas avoir une prospérité tandis que Wall Street souffre. Dans ce pays, nous avons une hausse ou une baisse pour tous, pour toute la nation, pour tout le peuple. » "Résistons à la tentation de retomber sur le même parti-pris de la mesquinerie et de manque de maturité qui a empoisonné notre politique depuis si longtemps. » « C’est notre chance de répondre à cet appel. C’est notre moment. Il est temps de mettre notre peuple au travail et donner une chance à nos enfants, rétablir la prospérité et promouvoir la cause de la paix, récupérer le rêve américain et réaffirmer que la vérité fondamentale que, sur beaucoup d’autres, nous sommes un, que, bien que nous respirons, nous l’espérons, et où nous sommes rencontré le cynisme et le doute, et ceux qui nous disent que nous Cant, nous répondrons avec la croyance que temps que résume l’esprit d’un peuple : Je vous remercie, Dieu vous bénisse, et mai Dieu bénisse les États-Unis d’Amérique."
Le "pacifiste" Obama, qui déclare vouloir retirer des troupes d’Irak (pas tout de suite) pour pouvoir aggraver la guerre d’Afghanistan, a affirmé :
"A ceux qui voudraient détruire le monde, nous vous battrons.. »
"John McCain a bataillé dur et longtemps au cours de la campagne, et il s’est battu plus durement et plus longtemps encore pour le pays qu’il aime. Il a enduré des sacrifices pour l’Amérique que la plupart d’entre nous ne peuvent même pas imaginer, et nous avons profité des services rendus par ce dirigeant courageux et altruiste". "Je le félicite, ainsi que la gouverneure Palin", et "je suis impatient de travailler avec eux".
John Mac Cain s’est significativement félicité de la capacité d’Obama de donner de l’espoir .... de l’espoir dans le système politique et de l’espoir dans le système capitaliste à la population des USA qui en avait le moins : celle qui vient d’être frappée par la pire crise de son histoire, ceux qui viennent de perdre (ou sont menacés de perdre) leur maison, leur emploi, leurs revenus, leur droit à la santé .... Il a d’autre part déclaré que lui et Obama défendaient et aimaient la même Amérique !
« J’ai fait un rêve » … pourrait dire Obama : celui de redonner confiance aux travailleurs dans le système capitaliste, celui de faire croire que Wall Street et le peuple travailleur des USA peuvent être unis, au moment même où les capitalistes cherchent à gagner du temps pour se préparer avant de frapper beaucoup plus durement les travailleurs. Un Obama est prêt à tous les sacrifices y compris celui de sa popularité et même de sa vie pour aider … les classes dirigeantes, que celles-ci l’utilisent pour calmer le mécontentement populaire montant contre les capitalistes ou qu’elles choisissent finalement de le faire assassiner pour lancer une politique agressive qui commencera par frapper les ghettos noirs révoltés… avant de s’attaquer à toute la population américaine mais aussi mondiale. La crise mondiale nécessite pour les classes dirigeantes une politique d’une férocité inimaginable pour les travailleurs américains comme pour ceux du reste du monde. Le « rêve Obama », c’est la piqûre de tranquillisants pour endormir l’adversaire avant de le frapper et de le tuer.
« Nous dompterons le soleil, le vent et le sol pour faire avancer nos automobiles et tourner nos usines. Nous transformerons nos écoles et nos universités pour répondre aux exigences d’une ère nouvelle. Nous pouvons faire tout cela et nous le ferons. Cela dit, il y a des gens pour s’interroger sur l’ampleur de nos ambitions, et suggérer que notre système n’est pas capable de faire face à trop de grands projets à la fois. Ils ont la mémoire courte. Ils ont oublié ce que ce pays a déjà accompli, ce que des hommes et des femmes libres peuvent réaliser quand l’imagination sert un objectif commun et que le courage s’allie à la nécessité. Ce que les cyniques ne peuvent pas comprendre, c’est que le sol s’est dérobé sous leurs pieds et que les arguments politiques rancis auxquels nous avons eu droit depuis si longtemps, ne valent plus rien. La question aujourd’hui n’est pas de savoir si notre gouvernement est trop gros ou trop petit, mais s’il fonctionne - s’il aide les familles à trouver des emplois avec un salaire décent, à accéder à des soins qu’ils peuvent se permettre et à une retraite digne. Là où la réponse à cette question est oui, nous continuerons. Là où la réponse est non, nous mettrons un terme à des programmes. Et ceux d’entre nous qui gèrent les deniers publics seront tenus de dépenser avec sagesse, de changer les mauvaises habitudes, de gérer en pleine lumière - c’est seulement ainsi que nous pourrons restaurer l’indispensable confiance entre un peuple et son gouvernement. La question n’est pas non plus de savoir si le marché est une force du bien ou du mal. Sa capacité à générer de la richesse et à étendre la liberté est sans égale. Mais cette crise nous a rappelé que sans surveillance, le marché peut devenir incontrôlable, et qu’une nation ne peut prospérer longtemps si elle ne favorise que les plus nantis. Le succès de notre économie n’est pas uniquement fonction de la taille de notre produit intérieur brut. Il dépend aussi de l’étendue de notre prospérité, de notre capacité à donner une chance à ceux qui le veulent - non par charité mais parce que c’est la meilleure voie vers le bien commun. »
Discours d’investiture de Barack Obama
Explications du LEAP : "Un seul pouvoir semble désormais flotter au dessus des processus démocratiques : la machine militaire. Il est en effet plus qu’étonnant que, du Ministre de la Défense aux principaux généraux, aucun responsable de l’appareil de Défense US n’ait changé alors qu’une des motivations des électeurs de Barak Obama était justement de renverser la logique militaire des années Bush. Les politiciens changent mais les militaires restent et leurs chefs politiques aussi. C’est peut-être un signe qu’un certain nombre des responsables américains ont une certaine conscience que bientôt l’armée sera le dernier garant (...)"
Le LEAP et son bulletin "GlobalEurope Anticipation Bulletin" ne sont pas ennemis du capitalisme. C’est une revue qui s’adresse aux capitalistes et aux gouvernants et pas aux travailleurs !
suite à venir ...