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L’Europe des travailleurs face à la crise...

vendredi 26 février 2010

Grève générale en Grèce contre le plan d’austérité, manifestation en Espagne contre la réforme des retraites, montée du mécontentement en Irlande face aux baisses de salaires et aux coupes budgétaires....

Après une mobilisation sans précédent des aiguilleurs allemands, les fonctionnaires grecs sont rejoints par leurs collègues du secteur privé, les travailleurs espagnols ou encore les agents de l’aviation civile française pour protester contre des mesures nationales à résonance ou origine européenne.

Contre les mesures d’austérité grecques

En Grèce, les syndicats des secteurs public et privé ont appelé à une grève générale de vingt-quatre heures pour protester contre les mesures d’austérité décidées par le gouvernement afin de sortir de la crise financière [RFI].

Si l’opinion publique est consciente de la gravité de la situation (un Grec sur deux encourage les initiatives du premier ministre) la population ne veut pas être la seule à payer les pots cassées [LeFigaro].

Contre la retraite à 67 ans en Espagne

En Espagne aussi, la rue gronde. Des milliers de personnes ont manifesté dans une dizaine de villes espagnoles contre le report progressif de l’âge de la retraite de 65 à 67 d’ici 2013 [France24].

Le projet du gouvernement Zapatero, basé sur le un constat du doublement de nombre de retraités d’ici 2040 [RFI], est cependant soutenu par le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso.

Ce dernier a rappelé hier à l’occasion d’une réunion de travail entre les 27 nouveaux commissaires et la présidence espagnole, qu’ "une réforme générale des systèmes des retraites dans les 27 était nécessaire pour préserver le système européen des retraites", mais qu’il convenait de la réaliser "de manière responsable et dans le cadre d’un dialogue social respectueux"[AFP].

Contre l’uniformisation du ciel européen

Enfin, après l’Allemagne et la Grande-Bretagne, ce sont les agents de la Direction générale de l’aviation civile de la France qui protestent contre le projet de ciel unique européen [RFI].

GRECE

La grève a touché surtout les transports publics, les fonctionnaires, le personnel des caisses d’assurance, les enseignants, les agents hospitaliers et les médecins, la presse. Les tribunaux sont restés fermés dans tout le pays. Aucun vol n’a pu être opéré pour cause de grève des aiguilleurs du ciel. Il est à noter que de nombreuses entreprises privées ont aussi été concernées.

La position des organisations syndicales et des partis de gauche
La direction des organisations syndicales GSEE et ADEDY (Union des fonctionnaires), qui sont de la même couleur politique que le parti au pouvoir, le PASOK, est prise entre deux feux. Les derniers scénarii annoncés, à savoir la suppression du 14e mois et la levée du caractère permanent de l’emploi dans le public, ont exacerbé les réflexes de classe. En même temps, la pression des partis et des organisations syndicales de gauche s’intensifie et forme un mélange explosif qui réserve des jours difficiles au gouvernement, lequel, par ailleurs, est pressé par Bruxelles de prendre d’autres mesures.

De leur côté, la direction des organisations syndicales pro-gouvernementales est obligée de monter le ton au maximum, car elles prennent conscience que les marges pour trouver un consensus se rétrécissent. « Nous exigeons justice sociale et participation à l’effort de la part de ceux qui détiennent la richesse », a déclaré le président de GSEE. Il avait auparavant commenté la situation : « Je regrette d’avoir soutenu un gouvernement qui s’est plié à la loi des marchés ». Le président de l’ADEDY s’est montré dur dans son évaluation des mesures gouvernementales, les qualifiant de « recettes néolibérales extrêmes », et propose un « retournement de cette politique ».

Selon la gauche, les mouvements de grève sont la seule solution pour les salariés, les retraités et les professionnels en général, pour modérer voire renverser la tendance actuelle qui attaque, selon eux, les revenus faibles et modérés. « On a assez entendu le gouvernement, l’Union européenne, et la ploutocratie ! Que les mesures barbares décidées par ces derniers passent ou pas, cela dépend de la position et de l’action des travailleurs ! », selon le parti communiste KKE. « Si on ne les arrête pas, des mesures encore plus sévères s’ensuivront, avec plus de licenciements, des impôts indirects plus lourds, plus d’emplois précaires, plus de privatisations », renchérit le parti de gauche radicale SYRIZA.

La phrase qui a mis le feu aux poudres
Par ailleurs, une déclaration du Vice-président du gouvernement Théodoros Pangalos faite lundi, a mis le feu aux poudres. S’exprimant sur les emplois de fonctionnaires, il a déclaré : « Un fonctionnaire est en poste tant que son poste existe. Si son poste disparaît, il n’est plus considéré comme un employé permanent ». Les réactions ont été virulentes, même si le représentant du gouvernement Yorgos Pétalodis s’est efforcé de démentir les scénarii sur cette levée du caractère permanent de l’emploi de fonctionnaire. « Aujourd’hui, les employés du public sont la cible de la plus injuste des politiques », a souligné l’ADEDY dans un communiqué. Parallèlement, le président du groupe parlementaire SYRIZA, Alexis Tsirpas, a déposé au Parlement une demande au Premier ministre, lui spécifiant de clarifier les intentions du gouvernement.

ESPAGNE

des dizaines de milliers de personnes ont manifesté, mardi 23 février à Madrid, Barcelone et Valence, contre le projet de réforme des retraites du gouvernement espagnol, qui prévoit notamment de relever l’âge légal de départ de 65 à 67 ans. D’autres rassemblements "pour la défense des pensions" sont prévus dans plusieurs autres villes du pays d’ici au 6 mars à l’appel des deux principales centrales syndicales, l’Union générale des travailleurs (UGT) et les Commissions ouvrières (CC.OO).
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Une économie souterraine qui se développe

Le poids de l’économie souterraine en Espagne a connu une augmentation en 2009 à cause de la crise économique. Elle représenterait 23,3 % du produit intérieur brut (PIB), selon une étude du syndicat des techniciens du ministère du budget (Gestha), publiée mardi 23 février : "La crise a entraîné une augmentation de l’évasion fiscale, provoquant une hausse de 0,7 point de pourcentage de l’économie souterraine." Les recettes de TVA et celles de l’impôt sur les sociétés ont été les plus affectées, en baisse de 29,8 % et de 23,1 % en 2009. - (AFP.)

La participation n’a sans doute pas été aussi "massive" que l’espéraient les organisateurs contre "la terrible erreur" du gouvernement, mais c’est la première fois, depuis son arrivée au pouvoir en 2004, que le chef du gouvernement socialiste, José Luis Rodriguez Zapatero, doit faire face à une mobilisation unitaire des syndicats. Ni l’hémorragie des emplois causée par la crise depuis deux ans (près de 20 % de chômeurs) ni même l’annonce récente d’un assouplissement possible des procédures de licenciements n’avaient rompu l’harmonie entre son exécutif et les organisations de travailleurs.

Ces dernières n’ont pas apprécié que la réforme des retraites ait été annoncée sans concertation préalable, le 29 janvier, dans la foulée d’un plan de rigueur destiné à rassurer la zone euro sur la fiabilité de l’économie espagnole après la défaillance grecque. "Les marchés financiers poussent le gouvernement à changer de monture au milieu du gué, mais quand on fait cela, généralement, on est emporté par le courant", a averti Candido Mendez, le leader de l’UGT, un syndicaliste pourtant si proche du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) que l’opposition le qualifie souvent de "ministre-bis du travail". Le Parti populaire (PP, droite) a d’ailleurs salué, non sans ironie, "l’effort des syndicats pour réveiller le gouvernement".

L’exécutif socialiste, au plus bas dans les sondages, a renoncé à passer en force. A la veille des manifestations, M. Zapatero a répété qu’il "écoute" les syndicats et qu’il "ne gouverne pas avec des décrets", mais il a du mal à les convaincre d’entamer des négociations. Si la disposition très controversée de l’allongement de la période de calcul du montant des pensions a été retirée du projet, le principe du recul de l’âge légal à 67 ans ne passe toujours pas. Environ 84 % des Espagnols y sont opposés, selon un sondage récent, et plus de la moitié sont prêts à appuyer une grève générale sur ce thème.

"Nous ne sommes pas de ceux qui rompent la paix sociale, ni qui souhaitent le faire dans l’avenir, mais cela dépendra beaucoup des propositions et des positions du gouvernement", a souligné Candido Mendez, ajoutant qu’il n’existe "aucun point d’entente" pour amorcer un dialogue.

La réforme est "inutile et dommageable", selon Ignacio Fernandez Toxo, secrétaire général des CC.OO, car les Espagnols ont déjà "une protection sociale de deuxième ou troisième catégorie". Au Parlement, des alliés traditionnels du PSOE, comme Izquierda Unita (IU, écolo-communistes), les indépendantistes catalans d’Esquerra republicana de Catalunya (ERC) et le Parti nationaliste basque (PNV), ont demandé le retrait pur et simple du projet.

Pour José Luis Rodriguez Zapatero, il s’agit d’un débat "sur le long terme, qui n’a rien à voir avec la crise". Toutefois, sa marge de manoeuvre est étroite. La réforme des retraites est nécessaire pour la sauvegarde du système en raison d’une démographie très défavorable : un Espagnol sur trois aura plus de 65 ans en 2049. Surtout, elle constitue un élément clé du plan de stabilité que l’Espagne a présenté début février à Bruxelles. La capacité de Madrid à mener à bien cette réforme, comme le plan d’austérité de 50 milliards d’euros visant à ramener sur trois ans le déficit public de 11,4 % à 3 %, est scrutée de près par les marchés et par les institutions internationales.

Présent à Madrid, mardi 23 février, le secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurria, n’a pas manqué de rappeler que "les projets de réforme sociale qui se débattent actuellement sont plus nécessaires que jamais". Pour lui, la réforme des retraites est "un signal indispensable" pour rassurer les marchés sur la volonté du gouvernement espagnol de s’attaquer aux déficits. Au cours de cette journée, M. Zapatero, qui assure la présidence tournante de l’Union européenne, a reçu l’appui de la nouvelle Commission européenne, en visite dans la capitale espagnole. Son président, José Manuel Barroso, a affirmé sa "pleine confiance dans l’économie espagnole".

IRLANDE

Déjà, en 2009, le ministre des finances, Brian Lenihan, avait eu cette phrase, au sujet des coupes budgétaires qu’il avait commencé à imposer : "Si ça avait été en France, les gens seraient descendus dans la rue."

Les fonctionnaires irlandais ont la gueule de bois. Pendant une décennie euphorique, leurs salaires avaient grimpé, jusqu’à dépasser de loin ceux du secteur privé. Mais le Tigre celtique est retombé aussi abruptement qu’il avait bondi, l’heure est donc venue de rendre des comptes. Et, avec l’annonce du budget 2010, en décembre, l’austérité : baisse des salaires dans la fonction publique de 5 % pour le bas de l’échelle, de 15 % pour le haut, réduction de 4,1 % des aides sociales et des indemnités de chômage, taxe sur les carburants, baisse des bourses... Seules les retraites n’ont pas été touchées.

Liz, cadre au ministère de la santé, a vu son salaire diminuer de 2 % en janvier 2009, puis de 6 % en mars, puis encore de 6 % en janvier 2010. Elle gagnait 2 600 euros par mois, n’en touche plus que 2 100. Certains jours, à l’appel des syndicats, ses collègues ne répondent pas au téléphone. Cette grève du zèle, "pour nous, c’est la façon la plus extrême de protester", dit-elle. En décembre, elle a suivi un appel à la grève d’une journée, mais sans descendre dans la rue. "Nous sommes adaptables, explique-t-elle, quand cette politique d’austérité est arrivée, les gens n’ont pas été surpris, ils s’y attendaient."

"Too big, too quick." L’Irlande, 4,5 millions d’habitants, a grossi trop vite, de manière incontrôlée. La bulle, d’abord immobilière, a éclaté en 2008 : les banques avaient prêté de manière inconsidérée à des consommateurs qui rêvaient tous de devenir propriétaires. L’Etat a dû sauver les banques, et le pays est mité de "lotissements fantômes" - le nombre de maisons vides est estimé à 300 000.

Simultanément, les multinationales comme Dell ont quitté le pays, à la recherche d’une main-d’oeuvre meilleur marché. Le taux de chômage s’élevait à 12,7 % fin janvier. Depuis le début de la crise, prévaut l’idée que "sans l’euro, ce serait l’Islande, pas l’Irlande".

Sur les routes, il est rare de voir d’autres véhicules que des berlines allemandes et des 4 × 4. Mais les plaques d’immatriculation sont parlantes : "05" comme deux premiers chiffres ? La voiture a été achetée en 2005. "10" ? Terminé, on ne voit pratiquement pas de véhicules acquis cette année.

L’Irlande ne produit pas de voitures, mais le gouvernement a introduit une prime à la casse pour sauver le réseau de concessionnaires. Le pays vit sur ses restes et apprend à consommer autrement, il n’est plus honteux de faire ses courses dans les chaînes allemandes de supermarchés Adli et Lidl.

C’est que les salaires ont baissé, non seulement dans le secteur public, mais aussi dans le privé. "En février 2009, tous les salaires de l’entreprise ont diminué de 10 %, explique Sharon, une expert-comptable de 29 ans, on nous a dit "c’est ça ou on licencie"."

Les prix eux aussi baissent régulièrement. Jusqu’en 2008, le coût de la vie à Dublin était d’un tiers plus élevé qu’à Paris. Aujourd’hui, il serait identique. "Le gouvernement mène délibérément une politique de déflation, c’est une erreur", juge le secrétaire général de l’Union des syndicats, David Begg.

"Mieux vaut tard que jamais, mais moi, j’aurai commencé plus tôt", dit au contraire l’ancien ministre des finances, Alan Dukes, à propos du plan d’austérité. Si on fait ça vite, c’est dramatique au début, mais les effets sont plus rapides."

La "cure", en l’occurrence, promet d’être longue : les coupes budgétaires, de 4 milliards d’euros en 2010, doivent être reconduites pendant trois ans, à hauteur de 3 milliards d’euros par an. L’objectif du gouvernement est de ramener le déficit budgétaire (11,7 % du produit intérieur brut en 2009) à 3 % du PIB en 2014.

Même le premier ministre a dû faire un effort. Son salaire, qui était de 285 000 euros annuels (plus que celui de Gordon Brown ou celui de Nicolas Sarkozy) a été ramené à 228 000 euros annuels. Brian Cowen reste néanmoins impopulaire. D’autant qu’un autre que lui s’est révélé dans la crise l’homme fort du gouvernement : le ministre des finances. Début janvier, Brian Lehinan a confirmé une rumeur : oui, il est atteint d’un cancer du pancréas. Ce qui ne l’empêche pas de rester à son poste.

LA CRISE... SUITE ET PAS FIN

La crise ne ferait que commencer

Depuis quelques mois, un économiste espagnol Nino Becerra fait l’ensemble des plateaux TV. Que ce soit sur CNN, sur EuroNews et bon nombre des médias anglo-saxons, cet économiste espagnol est peut-être l’homme qui aura compris le sens de la crise des sub-primes et l’ampleur des phénomènes macro-économiques que nous avons à affronter. Il prévoit une vaste crise systémique qui aura des conséquences sur les dix prochaines années.
Dans un best-seller, certes inconnu de l’hexagone, le Professeur Santiago Niño Becerra prédit un krach en 2010. Ainsi, sans vouloir être alarmiste, on peut rapporter son propos « Ce crash serait l‘épilogue du processus de pré-crise qui a débuté mi-septembre 2007 quand il y a eu le problème des subprimes. Nous sommes arrivés à une situation d‘épuisement qui fait que le modèle que nous connaissons, à savoir la logique crédit-consommation-dette, a atteint ses limites. La bourse grimpe pour des raisons purement spéculatives et parce que des fonds qui ont été utilisés pour les restructurations financières ont dévié vers les marchés. Je pense que cela va durer deux mois tout au plus, et ensuite ce sera la chute » annonçait il sur EuroNews (1).

Le Choc à venir. En bon économiste, Niño Becerra a été très probant dans son ouvrage « El crash del 2010 ».Sur quelques centaines de pages écrites dans un espagnol parfait, il remonte aux anciennes crises et explique les modalités de ce gouffre à venir. Il rappelle le choc Islandais, celui de l’Irlande, on a envi de parler de la crise récente de Dubaï. L’intéressant de cet ouvrage et des propos de Niño Becerra repose sur les conséquences extrêmes de ce vrai krach à venir. Sachant que la pré-crise a consisté dans les « subprimes », on verrait se profiler la crise globale de 2010 à travers les premiers stigmates : l’effondrement de la Grèce et surtout l’ampleur dévastatrice des spéculations contre ce pays. Des banques en effet donnent l’ordre de « charger » ce pays et de prendre un maximum de bénéfice en « prêtant de l’argent à plus de 6% de taux d’intérêt au lieu de 3.2 % pour l’Allemagne ». C’est un peu comme si des malfrats étaient en train de s’occuper de la salle des coffres du Titanic à quelques minutes du choc avec l’iceberg… ou plus proche de nous, c’est un peu comme si nos banquiers s’amusaient à ramasser des coquillages sur la plage de « Banda Aceh » ne comprenant pas le retrait de la mer avant le tsunami de 2004… Mais aujourd’hui lorsqu’on se plonge sur la chute récente de l’économie portugaise et espagnole, on peut mesurer l’effet domino de l’éclatement des bulles financières et des politiques budgétaires des pays de la zone euro. Et cela compilé à des déficits budgétaires massifs comme en France. L’analyse de Becerra (2, 3) prend donc tout son sens étant donné que le CAC40 a déjà chuté de 10% depuis le début de l’année. On se souvient aussi des propos de la Société Générale qui prévoyait un problème de récession lourde en 2010 depuis l’automne dernier… L’info n’était pas très loin. En effet, le livre de Niño Becerra (5) faisait déjà des émules depuis le mois de mars 2009. Et les plateaux TV s’arrachaient avec un peu d’ironie ce solitaire barbu et atypique capable de dire que le monde risquait de partir en vrille dans un proche avenir. On regarde son propos avec plus de sérieux sachant qu’il montre bien que c’est le cumul de bulles financières existantes et de fragilités systémiques qui risque de provoquer un scénario de panique. On sait déjà les troubles vécus dans les systèmes bancaires, immobiliers et fiduciaires actuels. Ajoutons à cela le mal-logements de la population (voir les appels de Jeudi-Noir, de la fondation Abbé-Pierre) mais aussi le chômage de masse qui se cristallise avec une précarité dénoncé de partout.

Les répercussions. Dans le schéma de Niño Becerra avec l’inflation, le chômage et les crises structurelles impactantes dans l’ensemble de la vie quotidienne, l’Europe risque d’éclater. En effet, comment maintenir le navire Europe dans le cas ou les populations seraient face à une pénurie de cash, sans emploi et dans une forme de chaos généralisé. Des gens dont les comptes en banque se seraient volatilisés ne seront pas très respectueux du système qui les a conduit à un point de non retour… par la voracité d’une élite qui aura cru avoir survécu assez paisiblement à la crise des subprimes et ayant repris spontanément les mauvaises habitudes comme par exemple à Londres ou une bulle immobilière renait actuellement. Pour Niño Becerra donc, l’Europe ne survivra pas à ce choc financier. Les régimes politiques ou les élites seront aussi reconnues coupables d’avoir soit menti, soit mal géré le secteur bancaire. Mais l’analyse de Becerra peut nous laisser imaginer un lendemain plus heureux. Un autre scénario. Un Krach d’ampleur produirait une évacuation de l’élite actuelle discréditée durablement. Les modes des sélections des élites en question seront donc revues et les valeurs des sociétés seront remises à plat. Une éviction simple des responsables de la crise est une sanction suffisamment efficace pour laisser des pays opter pour des choix plus humains et plus écologiques.

Conclusion. Certes, il y a une forme de ruine générale à concevoir dans un tel cataclysme financier mais il faut imaginer « l’avenir des possibles » qui s’engagerait à la conséquence de ce choc. Niño Becerra conçoit une crise longue d’environ 10 années ce qui est comparable à la période de 1929 qui aura abouti d’ailleurs à une résolution par la guerre. C’est la réaction à cette vraie crise qui est importante… les solutions amenées par une nouvelle élite. Aboutirons-nous à une économie durable ? Des liens européens à tisser sur des bases sociales, humaines et moins friables. Irons-nous à un clash frontal avec la Chine c’est une autre question ? En tout cas, non sans humour, Niño Becerra compare déjà le capitalisme à un cadavre (6).

(1) http://fr.euronews.net/2010/01/22/economie-europeenne-le-crash-en-2010/
(2) http://www.scribd.com/doc/16390756/Spanish-Forecast-from-Santiago-Nino-Becerra-in-012009-10062009
(3) http://vodpod.com/watch/2133603-santiago-nio-becerra-en-la-tertulia-econmica-de-cnn
(4) http://www.youtube.com/watch?v=V7dpRjru1Wg
(5) EL CRASH DEL 2010 : TODA LA VERDAD SOBRE LA CRISIS ISBN 9788499083001
(6) http://www.elpais.com/articulo/carr...

Messages

  • "Manifestation à Lisbonne contre le plan de rigueur du gouvernement

    29 mai 2010

    Lisbonne - Des centaines de milliers de fonctionnaires et salariés du privé ont protesté à Lisbonne contre les mesures d’austérité destinées à redresser les finances publiques portugaises. Le gouvernement s’est engagé à ramener son déficit sous les 3% préconisés par Bruxelles en 2013.

    Après avoir annoncé en février un premier programme d’austérité basé essentiellement sur une réduction des dépenses, le gouvernement socialiste a présenté en mai de nouvelles mesures dont une hausse généralisée des impôts, la baisse des aides sociales ou encore le gel des embauches des fonctionnaires.

    "Basta !", "Stop à la hausse du chômage", "Non à l’austérité" ou encore "Pour une stabilité de l’emploi", pouvait-on lire samedi sur les pancartes et banderoles déployées au milieu de nombreux drapeaux syndicaux. Pendant ce temps, des mégaphones crachaient : "Il faut que ça change !".

    "Nous voulons que les mesures exceptionnelles, telles que la hausse de la TVA ou des impôts sur les revenus des ménages, soient associées à un calendrier et qu’elles s’inscrivent dans une stratégie à long terme", a expliqué un syndicaliste.

    Les mesures d’austérité doivent permettre d’accélérer l’assainissement des finances publiques face au risque d’une contagion de la crise grecque et à l’explosion des taux d’intérêts de la dette. Le déficit portugais a atteint 9,4% du PIB en 2009."

  • A Dublin, plusieurs dizaines de milliers de personnes s’opposent la facturation de l’eau...

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