vendredi 22 janvier 2010
article de Keita
Introduction
Le Mali est dans une phase difficile par rapport aux dix dernières années qui ont précédé la chute du dictateur Moussa Traoré. Politiquement, le pouvoir en place est totalement discrédité par la corruption, le clientélisme grandissant, par une dégradation totale de l’éducation nationale, par des querelles politiciennes entre clans du pouvoir qui n’intéressent qu’eux-mêmes et par sa maladresse politique : une tentative de changer le code de la famille. Quant à la politique étrangère, on a dit mal à connaître la position du gouvernement malien par rapport à la junte guinéenne ou par rapport au « guide » Libyen. La situation économique ne s’est guère améliorée, car il n’y a pas des créations d’emploi, pas d’usine, mais par contre les dirigeants s’enrichisses de plus en plus, ce qui explique les trous dans le budget de l’Etat qui ses chiffres en milliards de Francs CFA, la braderie des entreprises publiques aux capitalistes de tous continents, une politique agraire inchangée et la vente des centaines de milliers d’hectares aux capitalistes des tous bords ; bref, c’est la misère.
Dans un premier temps, nous commencerons par décrire la situation politique actuelle du Mali puis nous évoluerons vers l’économie du pays et nous terminerons par la politique agraire de la sous-région ouest africaine.
Le pouvoir et ses frasques
Actuellement, le Mali est dirigée par le général Amadou Toumani Touré, dit ATT, qui fut le président du CTSP (conseil de transition pour le salut du peuple), après la révolte de 1991. Il est dans son second mandat, car il est revenu au pouvoir en 2002, puis a été réélu en 2007, en se présentant comme « candidat indépendant », soutenu par … son association. Il est entouré d’une bande de copains et des anciens ministres de Alpha Omar Konaré qui l’a précédé au pouvoir. Plusieurs conseillers et ministres ont été accusés par le vérificateur général d’avoir détourné des centaines de millions de francs, mais leur dossier est resté sans suite, sur ordre du général. En 2008, un de ses conseillers a été désavoué par une commission de l’UE pour gaspillage inutile, car il pilotait un projet qu’elle avait financé. Le même conseiller s’est retrouvé au ministère des finances comme conseiller du ministre et a dépensé neuf millions de Francs CFA pour la réparation de son Land Cruiser 4x4. Son gendre, Mohamed, et sa fille sont devenus riches, en créant des sociétés comme DEFA Communication, crée à la veille du sommet France-Afrique organisé à Bamako en 2005, qui s’en sont vues attribuer la communication, ainsi que d’autre sociétés fictives pour s’accapare des marchés publics sans autre forme d’appel. Récemment, le DAF du ministère de la santé a été arrêté pour avoir détourné 500 millions de francs Cfa destinés aux malades du sida et du diabète. Ces ministres et anciens ministres, ainsi que le président lui-même, sont ainsi devenus des milliardaires.
Sur le code de la famille
Ce gouvernement est incapable d’assumer ses projets de loi, même une fois adoptés par une grande majorité des députés. C’est ce qui vient de se passer pour le code de la famille. Avant l’élection de 2007, des organisations non gouvernementales (ONG) ont tenté de faire signer une proposition de code de la famille aux candidats. Seul le candidat ATT avait signé ce texte et, à son arrivée au pouvoir, il voulait le faire adopter pour plaire à la « communauté internationale » sans tenir compte de l’opinion publique … ce qui a suscité une réaction des milieux musulmans qui ont organisé une manifestation monstre au stade Modibo Keita. Ce qui a poussé le régime en place a renvoyé à une deuxième lecture ce nouveau code bien qu’il ait été adopté par une grande majorité des députés. Ce qui choque un certain nombre de musulmans dans ce nouveau code, c’est simplement que la femme y est reconnue comme égale de l’homme dans la famille, dans l’héritage des biens. Et que la femme est libre de disposer de sa vie conjugale comme elle l’entende. D’autre part, ce code place à égalité les enfants nés hors mariage et ceux des épouses légitimes. Ce code n’est pas totalement nouveau 95% de ce code existe déjà dans l’ancien code de la famille. Mais cela n’a pas empêché le président de reculer et ses ministres ainsi que une grande majorité des députés en rejettent la faute les uns sur les autres, alors que, pour une fois, ce régime avait pu pondre une idée véritablement démocratique qui aurait pu constituer une avancée sociale importante ! Conclusion : le pouvoir a voulu montrer à la communauté internationale qu’il voulait bien être ouvert, moderne et démocratique mais … que c’est la population qui ne voulait pas ! Sauf que ce pouvoir n’a jamais appuyer le combat réel des femmes pour leur émancipation, ce qui se voit à la place donnée à la femme en politique alors que chacun au Mali se souvient de la très grande place des femmes dans le renversement du dictateur Moussa Traoré. Donc, une fois encore, on n’a assisté qu’à de la poudre aux yeux qui a un résultat final réactionnaire.
Un guide … vers quoi ?
Par ailleurs ce gouvernement ne tarit pas d’éloges dès qu’il parle du « guide » libyen (Mohamad Kadhafi) qui continue pourtant de refouler des Maliens, le dernier refoulement ayant eu lieu en septembre 2009. Un contingent de 156 personnes ont été torturées en Lybie, sans qu’aucune voix ne proteste, ni du côté du gouvernement Malien ni dans le média publics. Seuls les média privés en ont parlé.
Quant à la junte guinéenne, le capitaine Dadis, avant d’être mis à l’écart, citait le général ATT comme un modèle. Du coup, ce dernier, trop content d’être considéré comme un symbole, ne se prononçait jamais une parole à son encontre. Mais, après le massacre des centaines des civils guinéens par la junte lors de la manifestation organisée par l’opposition guinéenne, le président de l’assemblée Nationale du Mali a déclaré que « le capitaine Dadis n’est pas un démocrate et que ce n’est pas quelqu’un avec qui on peut dialoguer. » Même après ce déclaration, le président de la république du Mali se taisait comme si de rien n’était.
La situation
Quant à la politique économique du pays, elle est désastreuse. L’état malien a entrepris depuis une dizaine d’année la liquidation des grandes entreprises nationales, qu’il distribue aux capitalistes de tout bord. Voici quelques exemples : il a vendu en 2003 le chemin de fer du Mali à Transrail, un groupe Franco-canadien, et la COMATEX à une société chinoise, l’hôtel de l’amitié à la Libye, la société HUICOMA à un entrepreneur malien Tomota, et, plus récemment, la SOTELMA au Maroc pour la modique somme de 186 Milliards de franc CFA. Ces 186 Milliards de Franc CFA ne figurent pas dans le budget 2009. Quand les journalistes ont posé la question pourquoi le 186 Milliards ne figure pas dans le budget 2009 au Ministre de l’économie et des finances du Mali, M. Sanousi Touré disait qu’il ne peut rien dire à ce sujet. Les députés ont, pour le moment, refusé d’adopter ce budget et demandent que toute la lumière soit faite sur ces milliards volatilisés. Le chômage augmente. Tous les ans des jeunes diplômés viennent grossir le lot de précaires dans le secteur commercial. Voila comment l’économique ne va pas guère mieux.
Quant à l’éducation nationale, l’état malien l’a volontairement bafouée en ne payant pas bien les profs et en retirant petit à petit la bourse aux étudiants qui étaient boursier. Le gouvernement à favorisé la création des écoles privées, dans ses écoles privées elles embauchent à tour des bras des enseignants non qualifiés, sans critères de diplôme ni contrôle de la part de l’académie.
La situation agraire ne va pas non plus mieux : pas de politique d’auto suffisance alimentaire, malgré les marches contre la faim dans plusieurs pays de la sous-région. Mais, au contraire, elle s’empire, car, au Sénégal, le président Wade a entamé une spoliation des paysans sénégalais en vendent des terres fertiles aux Chinois. Au Mali, pour le moment, ils n’ont pas spolié les paysans, mais l’Etat à vendu des centaines de milliers d’hectares aux investisseurs libyens et à des princes du Golfe. C’est le cas de pays comme la Guinée Conakry et d’autres pays de la sous-région. Au de la de la sous région ouest africaine on peut cite le Madagascar dont le gouvernement a vendu 1millions d’hectare aux investisseurs étrangers cette superficie est supérieure ou égale à certain pays européenne.
Les différents maux dont souffre le mali et tous les autres pays d’Afrique dont le sous sol et riches en matière première et des minerais vient tout simplement du capitalisme, de l’impérialisme, qui met en place des hommes de mains pour leur servir en mieux, imposent des dictateurs aux peuples, formes et armes de groupes rebelles pour bien profiter des ressources de ces pays.
Voila pourquoi peuples d’Afrique et d’ailleurs nous continuerons a souffrir tant que la classe ouvrière ne se lève pas pour renverser le système capitaliste ces gouvernants véreux qui sont là pour s’enrichir dans le dos de la population et appliquer les recommandations qu’ils reçoivent de la FMI, de la banque mondiale et des pays impérialistes .
La misère, les guerres, l’exploitation continueront, car il y a que nous-mêmes pour nous sauver.