mardi 30 mars 2021, par
Chacun se souvient que la Bible (Ancien Testament) est censée rappeler aux enfants Hébreux que leurs ancêtres ont été réduits en esclavage par les Pharaons d’Egypte, ce qui sous-entend un crime grave contre l’humanité qui ne soit jamais être réduite en esclavage.
« Tu te souviendras que tu as été esclave au pays d’Égypte, et que Yahweh, ton Dieu, t’en a fait sortir d’une main forte et d’un bras étendu : c’est pourquoi Yahweh, ton Dieu, t’a ordonné d’observer le jour du sabbat. » (Deutéronome ; chapitre 5-15)
« Tu diras à ton fils : « Nous étions esclaves de Pharaon, en Égypte, et Yahweh nous a fait sortir de l’Égypte par sa main puissante. Yahweh a opéré, sous nos yeux, des miracles et des prodiges grands et terribles contre l’Égypte, contre Pharaon. » (Deutéronome ; chapitre 6 ; 6-21 et 6-22)
Eh bien, il s’agit d’un contresens complet : l’idée des auteurs est seulement que le peuple d’Israël, et lui seul, est libre ne doit jamais être réduit en esclavage ou seulement peu durablement !!! A l’extrême, un Hébreu peut être esclave d’un autre Hébreu pendant six ans et pas plus :
« Si l’un de tes frères hébreux, homme ou femme, se vend à toi, il te servira six ans et, la septième année, tu le renverras libre de chez toi. Et quand tu le renverras libre de chez toi, tu ne le renverras pas à vide ; mais tu ne manqueras pas de lui donner des présents de ton menu bétail, de ton aire et de ton pressoir ; tu lui donneras une part des biens dont Yahweh, ton Dieu, t’aura béni.
Tu te souviendras que tu as été esclave au pays d’Égypte, et que Yahweh, ton Dieu, t’a racheté ; c’est pourquoi je te donne aujourd’hui ce commandement.
Mais si ton esclave te dit : « Je ne veux pas sortir de chez toi, » parce qu’il t’aime, toi et ta maison, et qu’il se trouve bien chez toi, alors prenant un poinçon, tu lui perceras l’oreille contre la porte de ta maison, et il sera pour toujours ton serviteur ; tu feras de même pour ta servante. »
(Deutéronome, chapitre 15 – 12 à 17)
Par contre, pour esclavagiser les autres peuples, l’Ancien Testament ne prévoit pas de limite.
Diable ! C’est une accusation grave qui se doit d’être étayée dans les textes ! Eh bien, c’est ce que nous allons faire…
Et il ne s’agit d’une mauvaise interprétation d’un tout petit passage ! On trouve plus de 800 références à l’esclavage dans l’Ancien Testament et toutes vont dans le même sens…
Ce qu’il faut faire aux autres peuples qui habitaient la région :
« Lorsque Yahweh, ton Dieu, t’aura fait entrer dans le pays dont tu vas prendre possession, et qu’il aura chassé devant toi beaucoup de nations, les Héthéens, les Gergéséens, les Amorrhéens, les Chananéens, les Phéréséens, les Hévéens et les Jébuséens, sept nations plus nombreuses et plus puissantes que toi, et que Yahweh, ton Dieu, te les aura livrées et que tu les auras battues, tu les dévoueras par anathème, tu ne concluras pas d’alliance avec elles et tu ne leur feras point de grâce. »
(Deutéronome ; chapitre 7 – 1 et 2)
« Après cela, David battit les Philistins et les abaissa, et David ôta de la main des Philistins les rênes de leur capitale.
• Il battit les Moabites et, les ayant fait coucher par terre, il les mesura au cordeau ; il en mesura deux cordeaux pour les faire mourir, et un plein cordeau pour leur laisser la vie. Et les Moabites furent pour David des esclaves lui apportant le tribut.
• David battit Hadadézer, fils de Rohob, roi de Soba, lorsqu’il était en chemin pour établir sa domination sur le fleuve de l’Euphrate. • Et David lui prit mille sept cents cavaliers et vingt mille hommes de pied ; et David coupa les jarrets à tous les chevaux d’attelage et n’en laissa que cent attelages.
• Les Syriens de Damas étant venus au secours d’Hadadézer, roi de Soba, David battit aux Syriens vingt-deux mille hommes. • David mit des garnisons dans la Syrie de Damas, et les Syriens furent pour David des esclaves apportant le tribut. Yahweh donnait la victoire à David partout où il allait.
• David prit les boucliers d’or qui étaient sur les serviteurs d’Hadadézer, et les apporta à Jérusalem.
• Le roi David prit encore une grande quantité d’airain à Bété et à Béroth, villes d’Hadadézer.
• Lorsque Thoü, roi de Hamath, apprit que David avait battu toutes les forces d’Hadadézer,
• Thoü envoya Joram, son fils, vers le roi David, pour le saluer et le féliciter d’avoir attaqué Hadadézer et de l’avoir battu, car Thoü était constamment en guerre avec Hadadézer. Joram avait dans la main des vases d’or, des vases d’argent et des vases d’airain.
• Le roi David les consacra aussi à Yahweh, avec l’argent et l’or qu’il consacra après les avoir enlevés à toutes les nations qu’il avait foulées aux pieds,
• à la Syrie, à Moab, aux fils d’Ammon, aux Philistins, à Amalec, et au butin d’Hadadézer,fils de Rohob, roi de Soba.
• David se fit un nom, lorsqu’il revint de battre les Syriens, dans la vallée du Sel, au nombre de dix-huit mille.
• Il mit des garnisons dans Edom ; en tout Edom il mit des garnisons, et tout Edom fur assujetti à David. Et Yahweh donnait la victoire à David partout où il allait. »
(Deuxième livre de Samuel – chapitre 8)
« Tout le peuple qui était resté des Amorrhéens, des Héthéens, des Phérézéens, des Hévéens et des Jébuséens, ne faisant point partie des enfants d’Israël,
• savoir, leurs descendants qui étaient restés après eux dans le pays, et que les enfants d’Israël n’avaient pu vouer à l’anathème, Salomon les leva comme esclaves de corvée, ce qu’ils ont été jusqu’à ce jour.
• Mais Salomon ne fit esclave aucun des enfants d’Israël. »
(Premier livre des rois ; chapitre 9)
D’une manière générale, la domination des esclaves est justifiée :
« Il ne sied pas à l’insensé de vivre dans les délices : moins encore à l’esclave de dominer sur les princes ! »
(Proverbes ou Ketouvim ; chapitre 19)
« Ce n’est pas par des paroles qu’on corrige un esclave ; quand même il comprend, il n’obéit pas. »
« Si quelqu’un traite mollement son esclave dès l’enfance, celui-ci finit par se croire un fils. »
(Proverbes ou Ketouvim ; chapitre 29)
Proverbes de Salomon ou Ketouvim
« A l’âne le fourrage, le bâton et la charge ; à l’esclave le pain, la correction et le travail.
• Fais travailler ton esclave, et tu seras en repos ; laisse-lui les mains libres, et il cherchera la liberté.
• Le joug et la lanière font plier le cou ; à l’esclave méchant la torture et la douleur.
• Envoie-le au travail, afin qu’il ne reste pas oisif, car l’oisiveté enseigne beaucoup de mal.
• Mets-le à l’ouvrage, c’est ce qui lui convient ; et, s’il n’obéit pas, serre-lui les entraves ; mais ne dépasse la mesure envers personne, et ne fais rien de contraire à la justice. »
(Livre de Ben Sira ; chapitre 33)