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Quand les économistes, capitalistes, banquiers et financiers sont très pessimistes sur l’avenir du système

lundi 19 novembre 2012, par Robert Paris

Quand les économistes, capitalistes, banquiers et financiers sont très pessimistes sur l’avenir du système

Il n’y a aucune raison d’être inquiets pour le système. Certes ! Nous ne l’avons jamais aimé et nous ne le regretterons pas. Aussi telle n’est pas notre préoccupation en étudiant les éléments dont on dispose pour comprendre la signification de l’effondrement économique actuel. Non, la chute du capitalisme nous préoccupe parce que, pour nous, on ne se bat pas les yeux fermés mais en regardant quelles sont les contradictions dans lesquelles se débat notre adversaire. Il ne nous est pas indifférent de savoir si le navire est en train de sombrer, même si (et surtout si) c’est la classe adverse qui tient le gouvernail. Si nous ne savons pas sortir à temps du navire, il va nous faire sombrer avec lui…

Le caractère de la situation change aussi les conditions de la lutte, le sens des revendications, les perspectives... voir ici

Pour beaucoup de gens, le capitalisme n’a rien à craindre, il finira bien par s’en sortir même s’il nous a noyés financièrement.

Bien sûr ! Pas de problème le capitalisme ? En Europe, il n’est même pas capable de « sauver » la toute petite économie grecque ! Comment serait-il capable alors de sauver à la fois l’Espagne, le Portugal et l’Italie comme on le lui demande maintenant ?

Nouriel Roubin, après avoir vu venir le chaos de la crise des "subprime", continue de prophétiser le pire. "Les Etats-Unis ont épuisé toutes leurs cartouches" et "le moindre choc à ce stade peut faire basculer dans la récession", disait-il le 3 septembre lors d’un forum économique en Italie.

Si la Chine liquide ses bons du Trésor américain...

D’autres économistes moins médiatiques entretiennent des visions encore plus noires. Laurence Kotlikoff, un professeur de l’université de Boston qui avertit depuis les années 1980 des dangers du déficit public, a réussi à donner à ses présages une légitimité soudaine en les exposant jeudi dans une revue du Fonds monétaire international, "Finance & Development".

En Europe, au-delà des banques des grecques, irlandaises, espagnoles, portugaises, les banquiers belges, anglaises ou suisses sont particulièrement pessimistes.

Le Figaro écrit :

« Le pire est peut-être encore à venir pour les banques britanniques parce qu’elles ne sont pas encore assez solides pour tenir le choc d’une nouvelle crise financière, a déclaré aujourd’hui Paul Tucker, vice-gouverneur de la Banque d’Angleterre. "Nous vivons une situation très difficile dans le sens où, si des risques importants sont désormais derrière nous, il existe toujours une probabilité réelle, certes pas élevée, que le pire est encore à venir", a-t-il déclaré lors la conférence annuelle de l’Association des banquiers britanniques, à Londres. (…)Les banques britanniques ont déjà été contraintes d’ériger d’importants garde-fous en matière de bilan depuis la crise financière de 2007-2009 et sont prises en tenaille entre deux recommandations contraires des autorités de régulation, celle de tailler dans leurs réserves excédentaires et celle de renforcer encore davantage leur capital. »

« Ils jouent les prolongations », par François Leclerc :

« La réunion de l’Eurogroupe à laquelle est suspendu le sort de la Grèce se poursuit à Bruxelles. Maria Fekter, la ministre autrichienne des finances, a déclaré à son arrivée : « il faut qu’on trouve des solutions créatives ». Le trou qui doit être financé en contrepartie d’un délai de deux ans pour revenir dans les clous du plan de désendettement serait finalement de 32,6 milliards d’euros, imposant de faire preuve d’une grande créativité. Mais il n’est pas question de se lancer dans un troisième plan de sauvetage politiquement injouable, ni de faire subir à la BCE les pertes correspondant à une restructuration de la dette. Le FMI n’est pour sa part pas prêt à remettre au pot. Que reste-t-il en magasin ? Un abaissement des taux d’intérêt sur les prêts déjà consentis ou un rachat par la Grèce de sa dette, qui est cotée à 25 % de sa valeur d’émission sur le marché. Pierre Moscovici, le ministre français, a déclaré qu’il faut « sortir de la réunion avec un accord politique », ce qui signifie concrètement qu’il n’espère pas qu’une solution financière sera trouvée. L’échéance obligataire de 5 milliards de la Grèce tombe vendredi. Christine Lagarde a de son côté déclaré : « Nous sommes là non pour une solution à la va-vite mais pour une solution réelle », ce qui laisse augurer d’une concertation qui va se prolonger, impliquant probablement une nouvelle réunion dans la semaine. Ils n’en sont même plus aux bouts de ficelle. Combien de temps vont-ils mettre à reconnaître que leur stratégie est irréaliste ? David Lipton, le numéro 2 américain du FMI, vient de reconnaitre, évoquant la situation générale, que « mettre un terme à la crise s’avère très difficile » et que les gouvernements faisaient face à un véritable « casse-tête ». « Le désendettement est nécessaire mais il doit être mis en œuvre à un rythme et selon un modèle qui minimisent son impact sur la croissance » a-t-il préconisé sans plus d’explications sur le modèle en question. Mais encore ? La soutenabilité de la dette grecque est en question et désormais discutée comme telle. C’est un premier pas qui va en amener d’autres. »

Le JDD écrit :

« Après les retraits de dépôts des Grecs et des Espagnols, la panique pourrait-elle gagner les déposants français ?

On sent que les gens sont inquiets. À écouter nos banquiers, tout va bien. Mais les banques françaises ont encore 50 milliards d’euros d’engagements en Grèce et elles ont risqué beaucoup d’argent sur les marchés étrangers. Les Français voient aussi ce qui se passe à leur porte, en Espagne, où Bankia, quatrième banque du pays, vacille. Sur un an, de mars 2011 à mars 2012, la masse des dépôts a augmenté de 7%, mais au moindre choc, les gens décaissent. De septembre à décembre 2011, période de forte tension autour de la Grèce et des pays fragiles de la zone euro, il y a eu une contraction des dépôts : les encours avaient alors baissé certains mois de 0,2%. Il y a donc une plus grande sensibilité de la clientèle usée par cinq années de soubresauts.

Un bank run, une panique, demain en France vous paraissent-ils possibles ?

Tout est possible. C’est moins la sortie éventuelle de la Grèce de la zone euro qui pourrait précipiter les déposants vers les guichets que son contrecoup. Tous redoutent un effet domino qui toucherait l’Espagne, le Portugal et l’Italie pour finir jusqu’en France. Ils commencent d’ailleurs à se préoccuper de la solidité à terme de l’euro. Certains se demandent s’ils vont placer une partie de leurs économies en francs suisses ou en dollars. »

Voyons le point de vue de la banque française BNP dans « Echo Flash Conjoncture de la BNP Paribas » d’Octobre 2012. La revue Eco conjoncture de la BNP Paribas d’octobre 2012 n°10 vient de sortir et elle ne vise pas les travailleurs !

Cependant, la citation en exergue est la suivante :

"Il y a des décennies pendant lesquelles rien ne se passe et des semaines où des décennies se constituent."

signée Vladimir Ilitch Oulianov, c’est-à-dire Lénine !!! Eh oui, la BNP.... cite Lénine !

Et la suite est éloquente et explique cette citation qui signifie en gros que nous entrons dans l’ère des révolutions :

« La conjoncture de la zone euro n’a donné aucun signe d’embellie depuis le milieu de l’été en dépit des mesures prises par la BCE. Les perspectives de croissance aux Etats-Unis sont décevantes (indé-pendamment même du risque lié au « fiscal cliff »), ce qui conduit à repousser l’horizon d’une véritable
amélioration des conditions du marché du travail. C’est la raison essentielle de l’adoption de nouvelles mesures non conventionnelles (le QE3) pour la Fed.

L’activité a ralenti très nettement dans la plupart des économies émergentes. (…) La croissance américaine du deuxième trimestre a été révisée en baisse à 1,3% contre 1,7% dans la précédente estimation. (…) Le BEA, bureau de consensus donne un investissement de biens de capital hors défense et aviation proche de zéro.
(…) La conjoncture de la zone euro n’a donné aucun signe d’embellie depuis le milieu de l’été. L’annonce par la BCE de la possibilité de participer à côté du MES à l’aide aux Etats en difficulté grâce à l’achat de dette sur le marché secondaire (…) ont conduit à une détente des marchés. Pour autant, le poids des incertitudes quant à l’attitude de l’Espagne (…) et le doute jeté par des officiels allemands et finlandais sur la possibilité du MES de venir en aide directement aux banques espagnoles (le principe en avait été arrêté en juin) ont de nouveau nourri l’inquiétude. La confiance est restée très dégradée. Le PMI manufacturier reste ancré en territoire de contraction, de même que celui des services. (…) Alors que l’activité marque le pas au Japon, la situation de blocage politique empêche l’adoption de mesures appropriées. Les dépenses de reconstruction soutiennent l’économie mais ne parviennent plus à contrebalancer les effets de la modération de la demande extérieure et de la vigueur du yen. (…) En Chine, le deuxième trimestre 2012, avec une croissance de 7,6%, inférieure à 8%, pour la première fois depuis 2009, marque le septième trimestre consécutif de ralentissement. (…) Avec le recul du PIB de 0,5% au deuxième trimestre, le Royaume-Uni a connu son troisième trimestre de contraction de l’activité. (…) La croisance anglaise de 0,8% en 2011 ferait place à une baisse du PIB de 0,4% cette année. (…) En Inde, la croissance a été limitée à 5,5%, au deuxième trimestre. (…) L’Inde est handicapée par des faiblesses structurelles au plan de ses finances publiques et de l’inflation. (…) Les marges de manoeuvre y sont très limitées.

Les prêts accordés par les institutions européennes ou par le FMI sont des « solutions » à court terme qui ne font qu’ajouter de la dette à la dette. Cela permet de gagner du temps…dit la BNP Paribas !!!

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Le PIB de la zone euro a affiché une deuxième baisse consécutive au troisième trimestre (-0,1% t/t). Avec un taux de croissance positif, l’Allemagne et la France (+0,2% t/t) font clairement mieux que la plupart de leurs partenaires européens. Même si l’activité, dans ces derniers, s’est contractée à un rythme moins marqué qu’en début d’année, la conjoncture y demeure moins favorable.

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