
Copains comme cochons...
Des milliards de dollars par an, voilà ce que les USA font cadeau à Moubarak pour le remercier d’être un si bon ami de l’impérialisme...
AUJOURD’HUI 28 JUILLET 2011....
Que se passe-t-il au Yémen ?
Après des manifestations en Tunisie, en Algérie et en Egypte, des milliers de personnes se lèvent aujourd’hui contre le pouvoir au Yémen. L’opposition réclame le départ du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans.
Que se passe-t-il en Jordanie et au Maghreb ?
Plus de 3.000 personnes, selon la police, ont entamé une manifestation vendredi à Amman après la prière, pour protester contre la vie chère et la politique économique du gouvernement, avec l’Egypte et la Tunisie en toile de fond.
"Ô Egypte, déploie tes hommes et débarrasse-nous de Hosni Moubarak", "Hosni Moubarak l’avion t’attend", "Salutations au peuple égyptien, toute la nation s’inspire de vous", "Ben Ali (le président tunisien déchu Zine El Abidine Ben Ali) attention, Hosni Moubarak va te rejoindre", "Salutations chaleureuses à la puissante Tunisie", "Des populations arabes aux corrompus : faîtes gaffe à notre colère", scandaient les manifestants, en brandissant des drapeaux jordaniens et de leurs partis
En Tunisie, le premier ministre est toujours le bénaliste Ghannouchi entouré d’autres bénalistes !!
Cet après-midi, au moins cinq personnes ont été blessées lors d’affrontements entre policiers et manifestants dans le centre de Tunis, autour de la place de la Kasbah. Les forces anti-émeutes positionnées sur une artère donnant sur la Kasbah ont fait mouvement vers l’esplanade en tirant un grand nombre de grenades lacrymogènes. Des militaires sur place ne sont pas intervenus. "J’ai vu au moins cinq blessés. Plusieurs saignaient", a indiqué le médecin du Samu de Tunis, Majdi Amami. Il a précisé que deux blessés ont été atteints par des pierres lancées par les manifestants et que la police rejetait ensuite vers eux. Un troisième a été atteint à la tête par une grenade lacrymogène tirée "presque à bout portant", a affirmé ce médecin.
Et en Egypte !!!!

Le régime de Moubarak fait donner l’armée contre des manifestations de masse. Il a fait donner ses tanks contre les manifestants mais un blindé s’est retourné du côté du peuple (photo) et des policiers aussi prennent le parti du peuple...

Tank passé à l’insurrection !!!


Le président égyptien charge l’armée d’épauler la police pour faire respecter le couvre-feu décrété au Caire, à Alexandrie et à Suez. Des milliers de personnes ont défilé dans le pays, se heurtant violemment aux forces de l’ordre.
La tension est maximale en Egypte qui a connu vendredi un tsunami de manifestants. Face à l’ampleur de la mobilisation et des accrochages entre protestataires et forces de l’ordre, le couvre-feu a été décrété au Caire, à Alexandrie et à Suez de vendredi 18 heures jusqu’à samedi 7 heures. Au quatrième jour de protestations, qui ont fait au moins huit morts dont deux policiers, des dizaines de milliers de personnes sont descendues vendredi dans les principales villes du pays, Le Caire, Alexandrie, Suez, Mansoura et Minia pour exiger le le départ du président Hosni Moubarak, au pouvoir depuis près de 30 ans. Les heurts avec les policiers, déployés en masse, ont été violents. Les forces de l’ordre, qui peinent à contenir les manifestants, ont tiré des gaz lacrymogènes, des balles caoutchoutées et des canons à eau pour les disperser.

Au Caire, la capitale, des milliers d’Egyptiens en colère ont dévalé comme un torrent dans les rues, quadrillées par la police après la traditionnelle prière du vendredi, criant « Le peuple veut la chute du régime », « liberté ! liberté ! liberté ! ». Des dizaines de manifestants ont été blessés lors d’affrontements, notamment près d’une des résidences du président. La chaîne de télévision qatarie al-Jezira fait état d’au moins un mort. Deux commissariats ont été mis à feu.
En fin de journée, près de la place de l’Opéra, des personnes revenaient en sang de confrontations avec les forces de l’ordre, qui les auraient battues. Un jeune homme marchant le torse nu a dévoilé son dos marqué d’impacts de balles en caoutchouc. Des accrochages ont notamment éclaté devant une mosquée du centre de la ville, à l’issue de la prière hebdomadaire, qui rassemblait 2000 personnes et à laquelle participait l’opposant egyptien le plus en vue Mohamed ElBaradei. Dès la fin de la prière, les fidèles se sont mis à scander « A bas Hosni Moubarak ». La police a immédiatement tiré en l’air des balles caoutchoutées et fait usage de gaz lacrymogènes et de canons à eau afin de disperser la foule. Visé par ces tirs, Mohamed ElBaradei a dû se mettre à l’abri.

A Suez, un manifestant, un chauffeur de 30 ans, a été tué d’une balle dans la tête alors que la police tentait de disperser la foule qui prenait d’assaut le commissariat. Les manifestants ont aussi incendié huit voitures de police, mis le feu au poste du quartier d’Arbayine et fait main basse sur les armes qui s’y trouvaient.
A Alexandrie, des manifestants ont incendié le siège du gouvernorat. D’autres ont forcé l’entrée de l’enceinte d’un commissariat du centre-ville. Selon al-Jezira, une personne aurait été tuée et les antirégimes contrôleraient la plupart des rue de la deuxième ville du pays.
Hosni Moubarak devrait s’exprimer prochainement
Hosni Moubarak, silencieux depuis le début des manifestations mardi, devrait s’exprimer prochainement, affirme la chaîne américaine d’information CNN. Le président a chargé l’armée de faire respecter la sécurité avec la police et appliquer le couvre-feu. L’armée est jusqu’à présent bien vue des manifestants, qui comptent sur elle pour les protéger de la police anti-émeure. Au Caire, des protestataires ont appelé les militaires à rejoindre leur cause. Le président de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée, également membre du Parti national démocrate au pouvoir, a appelé le président à « des réformes sans précédent » pour éviter une « révolution » dans le pays.
Signe de la nervosité des autorités, la police a assigné à résidence l’opposant et prix Nobel de la paix Mohamed ElBaradei, ont annoncé des responsables égyptiens de la sécurité. Des policiers stationnant devant sa maison dans la banlieue du Caire lui ont dit qu’il ne pouvait quitter son domicile. Dans la matinée, alors qu’il assistait à la grande prière dans une mosquée du quartier de Gizeh, la police avait déjà tenté de contrôler ses déplacements. Le Nobel s’est dit prêt à mener une transition au pouvoir après un éventuel départ d’Hosni Moubarak.
Les arrestations se multiplient. Mille personnes ont été interpellées depuis le début des manifestations mardi. Au moins vingt membres des Frères musulmans ont été arrêtés dans la nuit de jeudi à vendredi. Parmi eux : cinq anciens députés et cinq membres du bureau politique. La première force d’opposition en Egypte participe désormais aux « manifestations de la colère ». Les Frères musulamns n’avaient jusqu’ici qu’appuyé du bout des lèvres les manifestations, tout en laissant à leurs membres le choix d’y participer.
Internet et les services de téléphonie mobile, qui ont joué un rôle-clé dans la mobilisation populaire, sont coupés dans le pays. Environ 88% du réseau n’est plus disponible en Egypte, estiment les experts pour qui l’ampleur de cette interruption est une première dans l’histoire d’Internet.
EDITORIAL
VOIX DES TRAVAILLEURS
Tunisie, Algérie, Jordanie, Mauritanie, Egypte, Yémen, Oman..., tout le Maghreb et le monde arabe veut se débarrasser de ses Ben Ali ! Débarrassons-nous aussi de la domination impérialiste et capitaliste qui les a mis au pouvoir et fait prospérer !
L’une des surprises, et non des moindres, des événements que connaissent les pays du Maghreb et du monde arabe, c’est le soutien public (du moins verbal) que lui accordent les chefs des grandes puissances, à commencer par les deux les plus impliquées dans la région : la France et les USA.
Effectivement, que les révoltés issus de la jeunesse et du prolétariat aient trouvé la sympathie et le soutien de leurs frères au delà des mers, quoi d’étonnant ? Mais que les puissances qui ont toujours favorisé les dictatures de ces mêmes pays se découvrent brutalement l’envie de se positionner en faveur des victimes de la répression et de l’oppression, c’est plus confondant... Que Sarkozy éprouve une certaine sympathie pour des jeunes des quartiers pauvres qui se révoltent en jetant des pierres aux forces de l’ordre, en incendiant, en cherchant à renverser l’ordre établi, c’est plutôt surprenant.
Et effectivement Sarkozy comme Obama ont finalement choisi de se parfumer au jasmin car l’odeur de l’impérialisme leur semblait un peu trop forte dans les circonstances...
Certes cela fait mieux vis-à-vis des opinions publiques de se dire en faveur de la démocratie que pour la dictature, mais si c’était le seul motif les grandes puissances occidentales s’en seraient avisé depuis longtemps. Il doit donc y avoir un tout autre motif que de faire plaisir aux naïfs qui voient dans la France un défenseur des droits de l’Homme dans le monde...
Il n’a jamais eu meilleurs amis des Ben Ali ou des Moubarak que les dirigeants français ou américains et les classes dirigeantes que ces gouvernants représentent. Et pour cause : c’est grâce aux Ben Ali et Moubarak que les impérialismes français ou américain réalisent des profits fabuleux dans ces pays. C’est grâce à eux que les populations sont maintenues dans une exploitation forcenée qui profite en premier aux capitalistes français ou américains.
Il est ridicule de s’indigner des propos d’Alliot-Maris proposant les services des forces de l’ordre de France pour aider Ben Ali. Comme si, avec la droite comme avec la gauche, les gouvernants français n’avaient pas fait mille fois pire en formant et armant les milices fascistes Hutus au Rwanda. Et ce n’est qu’un exemple...
Alors, plutôt que de s’étonner naïvement que les soi-disant démocraties occidentales soutiennent les dictatures, il serait plus intéressant de s’interroger : pourquoi ont-elles pris le tournant et sont-elles devenues des fans de la "révolution du jasmin" qui leur cause pourtant du souci puisqu’elle déstabilise en même temps tout le monde arabe et le Maghreb ?
Eh bien, justement, l’impérialisme se positionne ainsi pour se mettre en situation de proposer ses "solutions démocratiques" pour mettre un terme le plus rapidement possible aux développements insurrectionnels possibles. Car ils craignent qu’elle ne se contente pas de changer un chef d’Etat et prenne un tour social irréversible...
Quelles pourraient être en effet ces suites dangereuses dans des pays comme la Tunisie ou l’Egypte, des pays où une classe ouvrière nombreuse a derrière elle des expériences de grèves et ne craint plus la répression de la dictature.
Dores et déjà, les travailleurs s’organisent dans les quartiers et les entreprises de Tunisie, démettent des patrons et des responsables d’entreprises, et les milieux populaires constituent des comités pour prendre en charge la sécurité, le ravitaillement, la solidarité face à une situation catastrophique. Ils profitent également de la situation pour remettre en question la misère et l’exploitation, mènent des grève, revendiquent des logements...
Si le prolétariat qui a joué un rôle important dans le mouvement s’organise et commence à prendre des décisions, se structure à l’échelle nationale en fédérant tous ces comités, alors l’avenir des classes dirigeantes est bel et bien menacé.
Et l’impérialisme est le premier visé. Car nul ne peut dire alors si de telles expériences d’auto-organisation des travailleurs ne peuvent pas s’étendre à toute la région et au delà...
En période de crise mondiale, le développement de luttes prolétariennes peut déstabiliser toute la domination impérialiste sur le monde !
Les gouvernements d’union nationale, les oppositions "démocratiques" bourgeoises, les fausses perspectives d’élections présidentielles soi-disant libres, tout cela peut être mis en place avec l’aide de impérialisme pour canaliser, détourner, satisfaire momentanément quelques aspirations, afin de mieux remettre ensuite la chape de plomb de la misère et de la dictature sociale.
Les pièges ne viennent pas seulement des anciens dictateurs mais aussi des politiciens qui postulent à les remplacer.
Les travailleurs, les jeunes, les milieux populaires qui se sont mobilisés ne peuvent en rester là. Ils ne peuvent se contenter de remplacer un chef de l’Etat par un autre, un ministre par un autre. la dictature qu’il faut déraciner est bien plus profondément ancrée au sein de tout le système social.
Pour donner satisfaction aux aspirations sociales des milieux populaires, il faut s’attaquer aux privilégiés. Il faut que les travailleurs occupent les usines et y donnent la place dirigeante à leurs comités.
Pour satisfaire les aspirations à la démocratie, il faut aller bien plus loin que la démocratie bourgeoise.
Il faut en finir avec la domination des généraux sur leurs soldats, des chefs des forces de l’ordre sur les policiers. Il faut que les travailleurs et les jeunes appellent les policiers et les soldats qui choisissent de se mutiner à s’organiser eux aussi dans des comités qui n’obéissent plus à la hiérarchie de la dictature.
Il n’y a pas de demi mesure. Ou la révolution va de l’avant ou elle va vers sa mort...