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mardi 9 décembre 2014, par
Selon une récente étude menée par l’Institut de police et de justice, un organisme de recherche et d’action basé à Washington, il y avait 791 600 Noirs en prison en 2000, contre 603 032 dans les universités. Un recul considérable par rapport à 1980 : selon l’institut, ils étaient alors 143 000 en prison et 463 700 dans les établissements d’enseignement supérieur.
La population carcérale s’élevait l’an dernier aux Etats-Unis à quelque 2,3 millions de personnes, sur une population adulte de 230 millions de personnes, soit le taux le plus élevé dans l’histoire américaine, selon le Pew Center. Les statistiques sont particulièrement frappantes parmi les minorités : alors qu’un adulte américain blanc sur 106 est incarcéré, c’est un Hispanique sur 36 et un Afro-américain sur 15 qui sont en prison.
Dans la tranche d’âge de 20 à 34 ans, c’est un jeune Noir sur neuf qui est derrière les barreaux. Alors que les hommes sont dix fois plus susceptibles d’être emprisonnés que les femmes, la population carcérale féminine "progresse d’une manière très rapide", selon le rapport de Pew. Un durcissement de la loi, avec notamment des mesures augmentant nettement la durée d’incarcération pour les récidives, a fait exploser la population carcérale, davantage qu’une augmentation de la criminalité, indique le rapport.
20 % des Noirs américains (Afro-Americans) nés entre 1965 et 1969 ont fait de la prison, contre seulement 3 % des Blancs nés pendant la même période. Plus d’un adulte sur cent derrière les barreaux aux Etats-Unis qui détiennent ainsi la plus importante population carcérale de la planète, selon un rapport publié, jeudi 28 février, par le Pew Center, un "think tank" étudiant les politiques publiques La population carcérale américaine s’élevait l’an dernier à quelque 2,3 millions de personnes, sur une population adulte de 230 millions de personnes, soit le taux le plus élevé dans l’histoire américaine, selon le Pew Center. Par comparaison, la Chine, avec une population de plus d’un milliard de personnes, arrive en deuxième position avec 1,5 million de prisonniers, suivie de la Russie avec 890 000 de personnes détenues pour 142 millions d’habitants, précise le rapport. Les statistiques sont particulièrement frappantes parmi les minorités : alors qu’un adulte américain blanc sur 106 est incarcéré, c’est un Hispanique sur 36 et un Afro-Américain sur 15 qui sont en prison. Dans la tranche d’âge de 20 à 34 ans, c’est un jeune Noir sur 9 qui est derrière les barreaux. Alors que la part des hommes est dix fois supérieure à celle des femmes, la population carcérale féminine "progresse d’une manière très rapide", selon le rapport. Une femme sur 265, entre 35 et 39 ans, se trouve derrière les barreaux, mais des femmes appartenant à des minorités sont également placées en détention en plus grand nombre que les femmes blanches. Une femme noire sur 100 et une Hispanique sur 297 sont en prison, contre une sur 355 femmes blanches, relève l’étude. Plusieurs études récentes, dont une qui figurait en première page du New York Times ("plight deepens for black men, studies warn") confirment qu’une large partie des hommes noirs aux Etats-Unis, surtout ceux qui n’ont pas d’éducation universitaire et qui sont pauvres, sont tenus à l’écart de la prospérité et du bien-être économiques que connaît le pays. Les études menées par des universitaires de Columbia, Princeton, Harvard et autres montrent que comparé aux hispaniques et aux Blancs issus de mêmes milieux défavorisés, le nombre d’hommes noirs américains vivant en marge de la société est plus élevé etaugmente plus rapidement. Dans les centres villes, (où habitent les populations les plus défavorisés NDLR), terminer le lycée est l’exception, aller en prison fait figure de banalité (les taux d’incarcération augmentent pour les Noirs malgré la diminution des crimes urbains). Selon les études, 50 % des jeunes noirs américains qui habitent en centre ville ne terminent pas le lycée. "Il y a quelque chose de différent qui arrive aux jeunes hommes noirs américains et c’est une chose que nous ne pouvons ignorer plus longtemps" a déclaré Ronald Mincy, cité par le New York Times. Cet universitaire professeur de sciences sociales à Columbia est l’auteur du livre "Black men left behind". Selon les études, une majorité des 5 millions d’hommes noirs américains dont l’âge est compris entre 20 et 39 ans sont au chômage, sous-employés ou non-employables à cause de leur casier judiciaire. En 2000, 65 % des jeunes noirs âgés de 20 à 29 ans et qui n’avaient pas terminé leurs études au lycée se retrouvaient sans emploi. En 2004, le nombre était de 72 % comparé à 34 % pour les blancs dans le même cas et 19 % pour les hispaniques selon Bruce Western, sociologue à Princeton et auteur d’un livre à paraître, "Punishment and inequality in America". Et même en incluant ceux titulaires de l’équivalent du bac, le pourcentage restait tout de même élevé (46 % en 2000 !). Les taux d’incarcération au sein de la population noire américaine masculine sont également dramatiques : En 1995, 16 % des Noirs dans la tranche d’âge de 20 à 29 ans qui n’étaient pas allés à l’université étaient en prison. En 2004, le taux s’élevait à 21 %. Lorsqu’ils atteignent la mi-trentaine, 6 noirs sur 10 parmi ceux qui n’ont pas d’éducation scolaire ont effectué au moins un séjour en prison. Les statistiques sont particulièrement frappantes parmi les minorités : alors qu’un adulte américain blanc sur 106 est incarcéré, c’est un Hispanique sur 36 et un Afro-Américain sur 15 qui sont en prison. Dans la tranche d’âge de 20 à 34 ans, c’est un jeune Noir sur neuf qui est derrière les barreaux. Selon le rapport sur la situation des noirs américains en 2005 rendu public par la Ligue nationale urbaine, les noirs qui ont été arrêtés sont trois fois plus souvent emprisonnés que les blancs et condamnés à mort 4 fois plus souvent. La durée moyenne des peines de prison des noirs est de six mois plus longue que celles des blancs à crime égal. Les noirs représentent 12,2 % de la population américaine. 41 % des détenus américains dont la peine de prison dépasse un an sont noirs et 8,4 % des noirs masculins âgés de 25 à 29 ans sont incarcérés. Selon les rapports de Human Rights Watch et d’autres organisations, depuis les attaques du 11 septembre 2001, au moins 70 personnes, des musulmans pour la plupart, ont été placés sous contrôle fédéral en tant que "témoin matériel", comme le prévoit une loi permettant ce type de détention de courte durée. Les groupes ethniques sont de plus en plus souvent pris pour cible aux Etats-Unis, selon le rapport. Selon un rapport publié par le FBI (bureau fédéral d’Investigation) en octobre 2005, sur les 9 528 crimes haineux enregistrés en 2004, 53,8 % étaient d’origine raciale et 67,9 % ont été commis à l’encontre de personnes noires. Dans 60,6 % des cas de crimes raciaux, les criminels étaient blancs. Les statistiques montrent que les noirs ont 20 fois plus de risque d’être victimes de crimes raciaux que les blancs. A Los Angeles, 56 % des crimes raciaux sont dirigés contre des noirs. Plus de 80 000 noirs américains meurrent chaque année faute d’assurance santé et la mortalité des noirs d’une quarantaine d’années est deux fois plus importante que celle du même groupe d’âge chez les blancs, toujours selon le rapport. 19,7 % des noirs ne sont couverts par aucune assurance et le taux est de 32,7 % pour les hispaniques. Un hispanique sur trois n’est donc pas assuré aux Etats-Unis. D’après un rapport du département du Travail américain, en novembre 2005, le taux de chômage des noirs était de 10 % contre 4, 3 % chez les blancs. Le revenu des hommes noirs représentaient 70 % de celui des blancs et celui des femmes noires, 83 % de celui des blanches. Les groupes ethniques sont souvent absents du secteur des hautes technologies. Selon un rapport cité par la Commission américaine pour l’égalité des chances face à l’emploi, le taux de discrimation raciale dans l’emploi était de 31 % en Asie et 26 % en Amérique latine et la discrimation contre les musulmans a doublé après les attaques du 11 septembre 2001. Selon la situation des noirs américains en 2005, les revenus moyens des familles américaines d’origine africaine représentaient le dixième de ceux des blancs et les noirs ne bénéficient que de 3/ 4 des avantages sociaux dont jouissent les blancs. En 2004, le taux de pauvreté était de 24,7 % pour les noirs américains, de 21,9 % pour les hispaniques et de 8,6 % pour les blancs non hispaniques.
Trop jeunes, trop vieux, pas assez éduqués... Une étude pointe les motifs souvent douteux cités par les procureurs des tribunaux des Etats du sud pour écarter les noirs des bancs des jurés. La justice, gardienne des lois, s’autorise parfois ce qu’elle interdit aux autres. Un rapport publié ce mois-ci par une ONG américaine, Equal justice initiative, épingle les juridictions de huit Etats du sud du pays. En cause, la volonté manifeste de certains procureurs d’empêcher les personnes de couleur de participer aux jurys populaires des tribunaux. « C’est la première étude menée depuis l’adoption de mesures dans les années 80 pour éliminer ce type de préjudice », explique Bryan Stevenson, président de l’ONG et professeur de droit à l’Université de New York. Parmi les huit Etats inspectés, l’Alabama fait figure de mauvais élève : dans le Comté de Houston, 80% des citoyens afro-américains tirés au sort entre 2005 et 2009 ont été écartés des procès où l’accusé encourrait la peine de mort. Dans celui de Dallas, 50% des jurys étaient entièrement composés de blancs. Au sein de l’autre moitié, chaque jury ne comptait qu’un noir alors que les Afro-américains représentent 27% de la population. En Louisiane, 20% des procès pénaux qui se sont tenus en 2003 dans la banlieue de la Nouvelle-Orléans ne comprenaient aucun juré noir, alors même que l’agglomération compte 23% d’Afro-américains. Au Texas, Thomas Miller est devenue l’illustration vivante de la sélection orientée des jurés. Accusé de meurtre, ce noir américain a clamé son innocence pendant dix ans avant de voir sa condamnation à mort annulée. Dans l’exposé de ses motifs, la Cour Suprême signale que les procureurs avaient causé un vice de procédure en éliminant 10 des 11 jurés noirs présélectionnés pour son procès. Il « ressemblait à un dealer de drogue » Dans certaines juridictions de Pennsylvanie, du Texas et d’Alabama, la discrimination s’enseigne, rapporte l’étude. « Des procureurs ont été entraînés à poser des questions pour ensuite fournir des motifs d’exclusion racialement neutres ». Et les raisons invoquées ne manquent pas de sel. Parmi les noirs refoulés, il y a ceux qui n’ont « pas assez d’éducation », sont « trop vieux à 43 ans » ou « trop jeunes à 28 ». En 2004, un procureur de Louisiane a évincé un Afro-américain au motif qu’il « ressemblait à un dealer de drogue ». Un autre a débouté une éducatrice noire travaillant dans un centre pour handicapés car il ne voulait pas de jurés « compatissants avec les défavorisés. » La loi sur les droits civiques de 1875 et la jurisprudence née de l’affaire Batson 1986 sont pourtant censées faire obstacle à l’éviction de jurés pour des raisons « fondées sur la race. » Dans la pratique cependant, les garde-fous juridiques sont contournés. « Le langage utilisé est codé aux Etats-Unis, explique la politologue Nicole Bacharan. Le racisme est déguisé de façon à ce qu’aucune action judiciaire ne puisse être intentée. Le racisme reste inavouable mais il ne disparaît pas », observe-t-elle. Dans une Amérique où la justice reste un sérail dominé par les blancs (aucun procureur du Tenessee, de l’Arkansas et de Floride n’est noir), « exercer le rôle de juré est la seule opportunité donnée aux minorités raciales pour influencer le verdict dans les affaires criminelles », souligne le rapport. Et lorsque les citoyens refoulés des jurys forment un recours, les procureurs n’écopent « d’aucune sanction rédhibitoire », explique l’ONG. « L’histoire raciale des Etats-Unis n’est jamais terminée », conclut Nicolas Bacharan.
On aurait tort de croire que le treizième amendement a aboli l’esclavage des noirs. Il existe toujours du moment que ces noirs sont condamnés en justice... Certains pourraient répondre que cela n’a rien à voir puisque les esclaves noirs étaient esclaves pour travailler pour des propriétaires, notamment dans des exploitations agricoles de coton ou de tabac. Eh bien, il en va de même aujourd’hui : les prisonniers travaillent pour des entreprises capitalistes. Les détenus de Californie réalisent des vêtements destinés à l’export. Unigroup est la société regroupant les industries carcérales de l’administration carcérale de l’Oregon. On cite notamment des sociétés faisant travailler des détenus pour désamianter des bâtiments sans aucune sécurité... Dans l’Ohio, l’administration carcérale a fourni sa main d’oeuvre carcérale à la société Unibase de traitement de données informatiques. Certains états, surtout ceux du sud, le Texas, l’Arkansas, la Louisiane par exemple, font encore travailler leurs prisonniers dans les champs sans les payer, sous la surveillance de gardes à cheval armés. Dans l’état de Washington, l’Etat offre beaucoup d’avantages aux entreprises faisant travailler des prisonniers : ils sont dispensés de payer loyer, électricité, eau et autres charges ! Les prisonniers doivent, sur leur maigre salaire, payer des impôts d’Etat, impôt fadéraux, nourriture, logement... En dix ans, la population carcérale du Texas a été multipliée par cinq. Au point que l’Etat a décidé que les prisonniers devaient construire eux-mêmes leur prison !!! Des grandes sociétés américaines travaillent avec des détenus : c’est le cas par exemple de Microsoft qui a fait emballer ses logiciels par des prisonniers.
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