« Climat, et la terre s’en sortait toute seule ? » du météorologue Laurent Cabrol :
« C’est un peu la confusion (…) l’arctique se radoucit et fond, l’antarctique ne bouge presque pas. Première surprise ! Et ce n’est pas la dernière. Dans le passé, il y en a eu d’autres et de taille… Entre l’an 900 et 1300, « l’optimum médiéval » a fait suffoquer la France avec des événements climatiques extravagants. (…) Les scientifiques s’évertuent depuis quelques années à nous convaincre que la température du globe augmente en raison de l’effet de serre. (…) Jamais le climat ne fut autant médiatisé (…) Le réchauffement climatique, au fil des ans, est devenu l’élément phare de notre actualité. Le GIEC multiplie ses rapports et les conférences mondiales dégagent un consensus… Ah ! « consensus », LE maître mot … celui qui rassemble une grande partie des chercheurs et des politiques de la planète. (…) Comprendre le phénomène du réchauffement, c’est bien sûr l’expliquer, mais c’est aussi relativiser de nombreuses études parfois contradictoires. (…) Prenons un rayon de soleil. Quand il frappe le sol, son énergie est absorbée à 70% par la terre et par l’air qui l’environne. Les 30% restants sont rejetés dans l’espace. (…) Fort heureusement, la Terre est entourée d’une large membrane qui retient l’essentiel de ces 30% et les emmitoufle, maintenant ainsi le globe terrestre sous serre. Cette membrane invisible est composée essentiellement de trois gaz : le dioxyde de carbone (CO²), pour 26%, le méthane pour 4%, la vapeur d’eau pour 60% et, pour 10%, d’autres gaz. (…) La membrane s’épaissit parce que les hommes, par leur mode de vie, libèrent dans l’atmosphère des quantités importantes de gaz carbonique et de méthane. (…) La chaleur du rayon de soleil qui remonte dans l’espace est donc prisonnière et la température augmente. Voilà le mécanisme de l’effet de serre (…) L’océan occupe 70% de la surface de la planète et absorbe donc la majeure partie de l’énergie solaire. Il la stocke en son sein avec un pouvoir d’inertie exceptionnel. (…) On comprend ici que la mer se réchauffe et se refroidit très lentement. Nous avons donc une masse d’eau gigantesque capable de retenir la chaleur solaire et de la restituer en alimentant le ciel en nuages grâce à l’évaporation. Oui, l’océan est bel et bien le carburant de l’atmosphère. Son rôle est essentiel dans le fonctionnement du climat et, cependant, notre connaissance de cette machine thermique est encore balbutiante. Nous tenons là une clé magique pour comprendre le temps, et nous en savons tellement peu sur le sujet… Tâchons d’y voir clair… Que savons-nous ? D’abord, les océans ne sont pas statiques. Ils bougent et véhiculent l’énergie absorbée d’un bout à l’autre de la planète… On appelle cela la « thermohaline », de thermo (« chaleur ») et halinos (« salin »). Imaginons une goutte d’eau océanique, située à l’équateur et chargée de sel. Elle va prendre la direction du nord de l’Europe pour rejoindre l’Arctique. Durant son trajet, elle libère la chaleur emmagasinée à l’équateur, se refroidit et devient plus lourde. Arrivée près du pôle, enrichie par le sel de la mer du Groenland, sa densité augmente, elle ne tient plus en surface et plonge. Elle va alors rejoindre le fond de la mer et repartir en sens inverse vers l’équateur, poussée par des courants d’eaux profondes, un peu comme un tapis roulant. Elle va ensuite gagner le sud de l’Afrique, le Pacifique, puis l’océan Indien, tout en se réchauffant. Elle devient alors plus légère et remonte en surface. Notre goutte a fait le tour du monde : on appelle cela la circulation thermohaline. Durant son travail, elle a véhiculé de l’énergie, tantôt en l’accumulant, tantôt en la restituant. Ce tour du monde aura duré mille ans et notre bulle d’eau aura alimenté, pendant des siècles, l’atmosphère. (…) L’inertie thermique de l’eau est telle que, depuis soixante-dix ans, les océans se réchauffent plus lentement que l’atmosphère. (…) Mais quand l’eau se réchauffe, elle se dilate et monte. (…) La mer monte en se réchauffant, mais en s’évaporant, elle se refroidit. (…) On l’a vu, l’océan bouge, réagit, respire et régule… La planète est suspendue à ses soubresauts. Il occupe les deux tiers du globe : son rôle est primordial et les chercheurs découvrent son pouvoir tous les jours. Ses réactions, encore imprévisibles parce que très longues à se manifester, impressionnent et inquiètent à la fois. (…) El Niño, je me dois d’en parler car le phénomène illustre fort bien l’interaction complexe qu’il peut y avoir entre le vent, les courants, l’océan et l’atmosphère. (…) Tout se passe dans le Pacifique entre l’Indonésie et le Pérou. En temps normal, les alizés soufflent d’est en ouest, donc du Pérou vers l’Indonésie. Ils poussent les eaux chaudes vers les Indonésiens et, au contact des terres, les précipitations se déclenchent violemment. A l’opposé, les eaux froides remontent vers les Péruviens. (…) Or, sans que l’on sache pourquoi, à intervalles relativement réguliers, les courants s’inversent et la météo en fait autant. En Indonésie, les pluies cessent, les sécheresses deviennent dévastatrices à cause des incendies de forêt. Au Pérou, l’eau se réchauffe, les poissons fuient, les pluies arrivent et inondent les côtes. Les pêcheurs péruviens redoutent cet événement climatique, et comme il survient en général à Noël, ils l’ont surnommé l’Enfant Jésus, El Niño. Pendant ce temps-là, au milieu du Pacifique, en Polynésie, les cyclones se multiplient. El Niño est-il dû au réchauffement climatique ? NON… Il existe depuis des millénaires. L’évêque de Panama, Thomas de Berlanga, en a fait l’expérience en embarquant en 1535 pour le Pérou : soudain les vents se sont arrêtés. Il a dérivé et découvert les Galapagos. Le fautif ? El Niño, qui, déjà, avait inversé la course des vents…
L’océan est aussi l’acteur vedette du climat puisqu’il a une autre fonction essentielle : il absorbe le CO²… Il le fait dans des quantités énormes avant de le stocker dans ses profondeurs. (…) On a vu que l’océan ressemblait à un tapis roulant et que les eaux de surface plongeaient dans les abysses en se refroidissant. Ce plongeon entraîne avec lui une partie du gaz carbonique qui s’est dissous dans l’eau et va le reléguer au fond des mers pendant mille ans. (…) Mais il existe une autre pompe à carbone. Celle-là est biologique. Elle est actionnée par deux stars des surfaces océanes, deux bactéries au nom barbare : Prochloroccus et Synechococcus. Elles existent par milliards dans les eaux de surface des mers. Ces bactéries vivent grâce à la combinaison de la lumière et du gaz carbonique qu’elles avalent. Le phytoplancton du globe, responsable de la moitié de la photosynthèse du globe, se nourrit grâce à elles. (…) Les mers australes absorbent plus de carbone que celles de l’hémisphère nord. Pourquoi ? Parce que les mers du Sud ont une teneur en fer plus grande. Et, justement, le fer facilite la photosynthèse du phytoplancton. Plus il y a de fer dans la mer, plus on absorbe de gaz carbonique ! (…) Nos bactéries dévoreuses de CO² ont été révélées il y a à peine trente ans.
Le cycle de l’eau a un rapport direct avec les nuages. (…) Sur Terre, l’eau ne se fabrique pas. Depuis sa création, la planète possède la même quantité d’eau. C’est un cycle permanent. Elle a pour particularité d’être à l’état gazeux dans la haute atmosphère : c’est l’élément majeur de l’effet de serre. Elle est sous forme solide dans la glace et la neige et sous forme liquide dans les mers et les rivières. (…) Le couple océan-atmosphère échange continuellement de la chaleur et de l’eau sous forme de vapeurs et de nuages. (…) Pierre Morel, du CNRS et Moustafa Chahine du California Institute of Technology affirment (…) « Ils faut prendre en compte les incertitudes sur l’évaporation des océans, sur les processus hydrologiques des continents et sur les phénomènes de mélange atmosphérique. » Leur conclusion : « Toute prévision à long terme du cycle global de l’eau est fortement aléatoire. » (…) Le climat ressemble à un immense jeu de construction où chaque module, si petit soit-il, agit sur l’ensemble… Le moindre mouvement engendre un effet domino qui peut tout modifier et bouleverser les données. En voici l’illustration avec les aérosols. Comment ces microscopiques peuvent-elles affoler l’échelle climatique ? Elles ont un rôle considérable, on le sait aujourd’hui, mais un rôle d’une fragilité et d’une inconstance inquiétantes. Il paraît fou d’imaginer que ces aérosols sont déterminants dans le calcul du réchauffement mais, à eux seuls, ils peuvent justifier des écarts considérables dans les prévisions.
Les aérosols, qu’est-ce que c’est ? Ce sont des minuscules poussières en suspension dans l’air. D’une taille invisible, de l’ordre du micron, ils occupent notre espace en flottant autour de nous, par milliards et à n’importe quelle altitude. Il y a ceux qui ont été arrachés au sable du désert par le vent. D’autres proviennent de l’assèchement des embruns ou des algues. D’autres encore ont été expulsés par les volcans ou rejetés par les forêts. D’autres, enfin, émanent de la consommation humaine ou industrielle. C’est la pollution. (…) Les aérosols jouent un rôle considérable dans notre climat, car ces minuscules poussières réfléchissent ou absorbent la lumière. Mieux, ils favorisent la condensation de la vapeur d’eau dans l’atmosphère, ils fixent les gouttes autour de leur noyau et, en quelque sorte, fabriquent la pluie. Bref, ils sont des filtres de chaleur et, à ce titre, ils refroidissent l’atmosphère. Ils compensent donc l’augmentation de la température sur le globe. (…) L’éruption du Chicon, au Mexique, en 1982, a propulsé un nuage à 35 kilomètres de haut. La température du globe a baissé de 0,3°C. Par ailleurs, les aérosols éclaircissent quelques mystères. On sait qu’ils produisent leurs effets le jour. En refroidissant, même légèrement, l’atmosphère, on comprend pourquoi le réchauffement est plus important la nuit que le jour. Ils expliquent aussi pourquoi l’hémisphère Nord subit avec plus d’irrégularités la hausse du thermomètre, car les aérosols sont plus présents dans cette partie du globe, la plus industrialisée…
Le paradoxe nuageux
Un nuage est constitué de toutes petites particules d’eau ou de cristaux de glace. Il se forme lorsque la vapeur d’eau refroidit avant de se fixer sur une particule solide. Ce peut être des cristaux de sable ou de sel marin, la suie d’un volcan, des embruns ou des substances d’origine polluante comme les rejets industriels. (…) Le rôle des nuages illustre de manière flagrante la difficulté de cerner l’évolution des températures de l’effet de serre. Premier constat : quand les températures augmentent, il y a plus d’évaporation et donc plus de carburant nécessaire à la formation des nuages. (…) S’il y a plus d’évaporation, il y a plus de nuages, et donc plus d’ombre… Donc la hausse des températures est contrariée puisque, à l’ombre, il fait plus frais. (…) Autre constat : la nuit, quand la couche nuageuse est épaisse, elle emprisonne la chaleur du jour et les températures nocturnes sont plus douces. On appelle cela la couverture nuageuse… si bien nommée. D’où ce paradoxe récurrent : les nuages peuvent à la fois réduire les températures quand ils sont nos parasols naturels et augmenter les températures quand ils deviennent notre couverture de nuit. (…) Les nuages chauds de basse altitude refroidissent l’atmosphère. (…) Les nuages froids de haute altitude ont tendance à réchauffer l’atmosphère. (…) Jean-Pierre Chalon, grand spécialiste français des nuages à Météo-France (…) : « L’impact global des nuages sur le bilan radiatif de la planète est quarante fois supérieur à celui attribué aux variations des teneurs en gaz à effet de serre (dont le CO²) enregistrées au cours des dix dernières années.
Les pôles, sentinelles du réchauffement
(...) Les glaçons de la planète sont bien visibles, on les voit fondre, c’est spectaculaire et inquiétant. Mais que veulent dire ces sentinelles-là ? Que la fonte des glaces est naturelle ou que notre mode de vie l’a fait disparaître ? (...) Rien n’est simple car l’Arctique et l’Antarctique ne répondent pas de la même manière à la hausse des températures. L’Arctique est plus vulnérable, la banquise y est plus mince, quelques mètres seulement. C’est une mer entourée de terres, elle fond donc plus vite. L’Antarctique, c’est l’inverse. C’est une terre entourée de par l’océan austral. il est plus stable.
Le rôle impressionnant des glaces de mer
Nous devons en parler parce qu’on a tendance à les confondre avec les glaciers ou la banquise, et leur présence est cruciale.
Les glaces de mer se situent en surface. La mer gèle sur quelques millimètres et cette fine pellicule d’étend sur des milliers de kilomètres carrés. Cette peau glaciale s’appelle « glace de mer ».
En Arctique, par exemple, la mer gèle sur huit millions de kilomètres carrés en été et quinze millions en hiver (en Antarctique, quatre millions l’été et vingt millions l’hiver). Cette pellicule isole l’océan des échanges avec l’atmosphère, modifie la salinité de l’eau et possède un pouvoir réfléchissant considérable.
(…) En la matière, les incertitudes sont nombreuses. Frédérique Rémy, du CNRS, et Raymond C. Smith, professeur à Santa Barbara (Californie), pointent les insuffisances : « On sait peu de chose, disent-ils, sur la mécanique des plates-formes de glaces flottantes et sur le rôle des océans dans leur fonte. La télédétection nous en apprend beaucoup sur l’étendue mais peu sur l’épaisseur de ces glaces, or le paramètre est tout aussi déterminant. » (…)
En ce qui concerne les glaciers (…) une cinquantaine d’entre eux seulement sont mesurés régulièrement et il y en a plus de cent mille dans le monde. (…)
Lors de la dernière glaciation, les variations marines et glaciaires furent très brutales. En moins de cent ans, le Canada et le Nord de l’Europe furent recouverts d’une immense calotte glaciaire. C’était il y a 20 000 ans. Plus tard, il y a 11 000 ans, l’Atlantique Nord s’est brusquement réchauffé et tout est rentré dans l’ordre. Les historiens expliquent et décrivent ainsi le scénario : la calotte lâche ses icebergs dans l’Atlantique Nord, l’eau douce rejetée dans la mer modifie le tapis roulant et dévie le Gulf Stream. La pompe à chaleur véhiculée par cet immense tapis est donc bloquée. Les températures baissent, la calotte se reforme plus au sud, au niveau de l’Europe du Nord. Puis, l’apport en eau douce s’arrête, le tapis roulant repart et les eaux chargées de douceur retrouvent leur circulation. Le Nord de l’Europe se réchauffe. Le climat retrouve ses marques. (…) Tout au long de la vie terrestre, le climat n’a fait que changer. Dans les calottes glaciaires, les forages montrent depuis 800 000 ans une alternance de périodes chaudes et de périodes froides. (…)
Les arbres, pompes à carbone
Les arbres sont comme tous les êtres vivants : ils respirent, s’alimentent, transpirent et se reproduisent. (…) Ce qui nous intéresse ici, c’est la respiration. Elle actionne les mécanismes qui mettent en jeu l’oxygène et le gaz carbonique, de façon permanente, c’est-à-dire jour et nuit et en toutes saisons. Par leurs stomates ou par leurs racines, les arbres, comme nous, absorbent l’oxygène et rejettent du CO² et de la vapeur d’eau. (…) Mais, fort heureusement, la forêt a une fonction inverse : c’est la photosynthèse. Par se feuilles, l’arbre absorbe du gaz carbonique et rejette de l’oxygène sous l’effet de la lumière. La photosynthèse n’a donc lieu que le jour, en période de végétation (quand les feuilles sont là) et par des températures supérieures à 4°C. Pour les arbres à aiguilles, elle a lieu toute l’année, mais de manière plus réduite. (…)
Jusqu’en juin 2007 (…) les scientifiques affirmaient que les forêts de l’hémisphère Nord absorbaient 2,4 milliards de tonnes de carbone par an et les forêts tropicales, 1,8 milliard seulement. De nouvelles mesures prouvent le contraire. (…) On calculait le CO² en plaçant les capteurs à la hauteur des arbres. Mais si l’on place ces mêmes capteurs dans des avions qui survolent la forêt à 5000 mètres d’altitude, le résultat est totalement différent. Les forêts tropicales absorberaient plus de trois milliards de tonnes de carbone. (…) Or 47% de la surface forestière mondiale est constituée de forêts tropicales. (…)
Et si le soleil était notre thermostat ?
C’est une opinion partagée par certains scientifiques qui affirment, avec bon sens, que le Soleil étant notre unique source de chaleur, il agit fortement sur le climat. Il subirait même des variations d’intensité : minimum solaire ou maximum solaire, en dépit d’une théorie qui veut qu’il apporte une énergie constante. Ces fluctuations pourraient provenir de la présence ou non des « tâches » sur le Soleil.
Ces tâches fluctuent tous les onze ans environ. Certaines études suggèrent qu’un minimum solaire ferait baisser les températures de 0,5 à 1°C et que cette baisse se concentrerait sur l’Europe et l’Amérique du Nord.
Selon les astronomes, plus il y a de tâches, plus l’éclairement et la chaleur sont importants. Si elles disparaissent, il fait froid. (…) L’astronome Maunder constate que, entre 1645 et 1715, le Soleil perd ses tâches. (…) L’épisode correspond précisément à la période du « petit âge glaciaire », tristement célèbre et bien connu des historiens. Pendant soixante-dix ans, les vagues de temps glacé se succèdent. En France, l’hiver 1693-1694 est terrible : deux millions de personnes meurent de froid sous le règne de Louis XIV. (…) Si le soleil a quelques excès, il envoie un peu plus de chaleur. Conséquence immédiate, la Terre s’échauffe, les océans transpirent. Cette chaleur élève le taux de CO² et l’effet de serre se renforce, ce qui accroît encore le réchauffement. Avec cette théorie, c’est le soleil qui provoque la hausse du CO². (…) Quelques acharnés, voire récalcitrants comme Marcel Leroux, affirment que l’effet de serre est dû non au CO² mais à la vapeur d’eau, qui représente 60% des gaz constituant l’enveloppe atmosphérique. La vapeur d’eau, d’origine naturelle, serait la cause essentielle du réchauffement. Il admet tout de même que les activités humaines agissent sur l’effet de serre mais de manière insignifiante (le CO² représentant 21% de l’ensemble des gaz). (…)
Peut-on « globaliser » le climat ?
En la matière, les moyennes ne veulent rien dire (…) Pour réconcilier tout le monde, on parle maintenant de températures « globalement » en hausse (…) Canicule en Europe centrale, pluies diluviennes en Europe de l’Ouest, ce fut, souvenez-vous, le cas de l’été 2007. Vagues de froid aux Etats-Unis, chutes de neige en Inde … la même année. (…)
Les mesures du carbone sont-elles fiables ?
(…) Une bonne prévision résulte d’un maillage très serré. (…) Or le taux de CO² relevé au niveau du sol est insuffisant et très inégal. Des milliers de régions sont inaccessibles et l’on prélève ce taux de dioxyde en général dans les villes, donc dans les secteurs où la pollution est majeure. Quant aux mesures atmosphériques, elles sont si clairsemées qu’il est difficile de localiser les sources de CO² et les puits de carbone, c’est-à-dire l’absorption et le rejet de ce gaz. On ne dispose que d’une centaine de stations de mesure atmosphérique en continu dans le monde ! Il y a donc de vastes zones où l’on ne fait aucun prélèvement, notamment en Sibérie, en Afrique et en Amérique du sud. (…)
Les mesures de températures sont-elles fiables ?
Parlons donc des températures, le grand acteur du débat. Dire qu’elles augmentent, c’est bien sûr les mesurer mais aussi les comparer. Or, depuis cent ans, le paysage des mesures a changé. Je m’explique : les thermomètres sont, en général, placés dans les agglomérations ou autour d’elles. Mais dans les villes, l’urbanisation galopante a multiplié les habitants, faisant de chaque cité une bulle de plus en plus chaude, et d’autant plus chaude que la population est nombreuse. (…) Si une ville s’accroît de un million d’habitants, la température s’accroît automatiquement de 2°C. (…) L’accroissement des températures que l’on attribue au réchauffement du climat est aussi dû en partie à la concentration humaine dans les villes. (…)
Les modèles du GIEC affirment que les températures de l’atmosphère sont deux à trois fois plus importantes que celles relevées au niveau du sol. FAUX, rétorquent les auteurs d’une étude récente (publiée en décembre 2007) dans la revue « The International Journal of Climatology of the Royal Meteorological Society ». L’étude a été réalisée par David Douglass, climatologue à l’université de Rochester, et par Fred Singer, professeur de climatologie à l’université de Virginie. « Si l’on tient compte, disent-ils, de l’effet refroidissant des nuages et de la vapeur d’eau, on constate que la température relevée par les satellites et les ballons n’excède pas celle observée au sol. »
Leur conclusion va même plus loin : « La tendance actuelle s’inscrit dans un cycle naturel de réchauffement et de refroidissement du climat depuis des millénaires. » Ils ajoutent : « La question de savoir si les humains peuvent ou non produire un changement de climat n’est pas encore résolue. On peut seulement y répondre avec des prélèvements de données réelles et non pas avec des prélèvements de données réelles et non pas avec des modèles théoriques. » Leur argumentation s’appuie sur des relevés de températures qui montrent que le climat terrestre s’est réchauffé « entre 1900 et 1940, bien avant que l’humanité brûle les énormes quantités d’hydrocarbures d’aujourd’hui (…) Et le climat s’est refroidi entre 1940 et 1975 alors que la combustion de pétrole et de charbon augmentait (…) Ce qui ne colle pas avec les modèles du GIEC. »
(…) Les à-coups, ces variations brutales, sont imputables au réchauffement climatique, nous disent les experts. Et cependant ils ont toujours existé. L’histoire de la climatologie en est truffée. (…) Il y a 18.000 ans. L’homme de Cromagnon a froid, la température du globe est inférieure de 4°C à la nôtre. La mer du Nord est en banquise (…) Les icebergs circulent dans le golfe de Gascogne. (…) Il y a 8000 ans, changement de décor. Le climat devient chaud, humide. (…) Dans le dernier millénaire deux événements climatiques extrêmes : l’optimum médiéval et le petit âge glaciaire. (…) L’optimum médiéval va s’étendre de 900 à 1300 (…) Ce réchauffement a bien eu lieu sur toute la planète (…) Mais cette globalité chaude fut émaillée d’hivers terribles : 1076-1077 (…) avec des étés pourris (1258) (…) deux décennies très fraîches (1150, 1190). (…) Notre réchauffement à nous date d’une trentaine d’années, mais il s’inscrit dans un mouvement de refroidissement. (…)
Climato n’est pas météo
(…) La climatologie est une discipline qui se détache du quotidien pour prendre du recul et tenter d’expliquer des phénomènes que l’on n’appréhende que dans la durée. C’est-à-dire que climato n’est pas météo. La météorologie, elle, prévoit essentiellement le temps à venir sans trop s’appuyer sur les années qui précèdent. (…) Or, je suis persuadé que, pour comprendre ce qui nous arrive, il faut concentrer nos efforts sur l’étude des climats passés. Nous avons le nez sur le thermomètre et sur les relevés de CO² et nous négligeons d’approfondir les leçons de l’histoire.
Un exemple : les études climatiques. Elles portent en majorité sur le devenir, mais combien se préoccupent d’analyser les réactions de la Terre face aux soubresauts déjà vécus ? On néglige tellement ces périodes que le premier rapport du GIEC en 2001 a tout simplement éludé les périodes clés de l’optimum médiéval et du petit âge glaciaire (…)
On se moque de nous
Tous les spécialistes en climatologie ou en météorologie qui ont accès aux média sont du même bord et représentent le fameux consensus, que l’on peut ainsi résumer : la planète ne s’est jamais autant réchauffée et c’est l’homme qui en porte presque l’entière responsabilité. (…) Je cherche les radios ou les télés qui émettent, ne serait-ce que quelques secondes, des réserves sur les infos qu’elles donnent à propos du réchauffement. (…)
Le coup d’Etat masqué
Reconnaissons qu’il y a, dans cette saga du réchauffement, rencontre d’intérêts entre nos gouvernants et les partisans de l’écologie (….) Nos gouvernants ont trouvé en l’écologie une alliée objective. C’est pour eux le meilleur moyen de faire des économies. (…) En réalité, la globalisation du climat est une ineptie, qui arrange les Etats et les gouvernants. C’est un moyen de rassembler les peuples en les associant au seul bien qu’ils ont en commun : la Terre. (…) Le nucléaire n’a pas bonne presse chez nous, mais il est aujourd’hui la seule alternative au CO². (…) Cessons de nous assener des leçons de morale sur cette terre que nous détruirions sans souci de ce que nous laisserions à nos enfants.
On se moque de nous
Tous les spécialistes en climatologie ou en météorologie qui ont accès aux médias sont du même bord et représentent le fameux consensus, que l’on peut ainsi résumer : la planète ne s’est jamais autant réchauffée et c’est l’homme qui en porte presque l’entière responsabilité. Tous les organes de presse ont en leur sein des spécialistes de l’environnement qui claironnent la même idée. Je cherche les radios ou les télés qui émettent, ne serait-ce que quelques secondes, des réserves sur les infos qu’elles donnent à propos du réchauffement. (…) Nos gouvernants ont trouvé en l’écologie une alliée objective. C’est pour eux le meilleur moyen de faire des économies. (…) L’emprise sur notre jugement est trop pesante pour ne pas être dénoncée. (…) Pourquoi vouloir globaliser le climat ? Cette question n’est pas originale puisque beaucoup se la posent, y compris les experts du réchauffement. (…) Durant l’été 2007, par exemple, la canicule sévissait en Europe centrale et du sud, la pluie et la fraîcheur régnaient en France et les inondations dramatiques se multipliaient en Grande Bretagne. (…) En réalité, la globalisation du climat est une ineptie, qui arrange les Etats et les gouvernants. C’est un moyen de rassembler les peuples en les associant au seul bien qu’ils ont en commun : la Terre. (…) Je ne supporte plus l’écologie moralisante et culpabilisante. On cherche à nous faire croire que nous sommes les fautifs du réchauffement. (…) Le nucléaire n’a pas bonne presse chez nous, mais il est aujourd’hui la seule alternative au CO². (…) Que compte l’unique tonne de CO² que chacun d’entre nous peut épargner tous les ans avec beaucoup d’efforts au regard des 2800 milliards de tonnent qui existent dans l’atmosphère (…) »