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Lutte des classes en Zambie

15 juillet 2017, 10:09

Le président zambien a décrété jeudi 6 juillet l’état d’urgence dans le pays, après une série d’incendies criminels, dont l’un a ravagé mardi 4 juillet le grand marché de Lusaka, la capitale,

Pendant sept jours, l’état d’urgence permettra à la police d’interdire des manifestations, prolonger les détentions, perquisitionner sans mandat, fermer les routes, imposer un couvre-feu et restreindre les déplacements. L’éventuelle prolongation de ces pouvoirs d’exception pour une période d’une semaine à six mois devra être examinée par le Parlement, a indiqué le chef de l’État.

Le président Lungu a justifié cette mesure en assurant qu’elle préserverait les investissements dans ce pays d’Afrique australe, deuxième producteur de cuivre du continent, actuellement en discussion avec le Fonds monétaire international pour une aide financière.

L’instauration de l’état d’urgence survient après l’incendie, mardi 4 juillet, du principal marché de la capitale Lusaka, dernier en date d’une série d’incendies vraisemblablement criminels ayant visé des marchés, des bâtiments publics et des entreprises à travers le pays.
« Il ne fait aucun doute que ceux qui ont perpétré ces actes irresponsables veulent rendre le pays ingouvernable », a jugé mercredi le chef de l’État dans sa déclaration. « En tant que président de la Nation, il est de ma responsabilité de répondre de façon adéquate pour contrer ce chaos planifié, je ne tolérerai pas cette anarchie », a-t-il poursuivi.

La Zambie est secouée depuis plusieurs semaines par de vives tensions entre le Président et l’opposition, qui dénonce la dérive autoritaire du régime. Les premières crispations ont débuté en avril, avec l’incarcération du chef du parti d’opposition, Hakainde Hichilema, accusé d’avoir tenté d’entraver le passage du convoi présidentiel. Poursuivi pour trahison − un crime passible de la peine de mort − il est toujours incarcéré dans une prison de haute sécurité de l’extrême nord du pays.

Opposant historique en Zambie, battu cinq fois à la présidentielle, Hakainde Hichilema refuse toujours de reconnaître la victoire d’Edgar Lungu à l’élection d’août 2016, pourtant validée par la Cour constitutionnelle. Le mois dernier, une cinquantaine de députés de son parti, le Parti uni pour le développement national (UNPD), ont été temporairement suspendus pour avoir, comme leur chef, contesté la victoire électorale du chef de l’État.
Dans les rangs de l’opposition et de la société civile, le président est désormais accusé de vouloir mettre en place un régime dictatorial. L’ONG Amnesty International dénonce pour sa part une « persécution » de la part du gouvernement, destinée à « harceler, intimider et dissuader » ses rivaux. Mais le président et ses proches se défendent de toute atteinte aux libertés, invoquant leur droit de faire respecter l’ordre.

Le principal parti d’opposition zambien a accusé lundi le président Edgar Lungu de « tuer la démocratie » après avoir invoqué la semaine dernière « l’état d’urgence ».
M. Lungu a donné à la police des pouvoirs accrus à la suite d’une série d’incendies criminels. Le Parlement, où le parti présidentiel du Front patriotique (PF) dispose de la majorité, doit cette semaine formellement approuver cette mesure d’exception.
La décision du chef de l’Etat « constitue un abus de pouvoir destiné à faire taire les critiques et tuer la démocratie », a estimé Geoffrey Mwamba, le vice-président du Parti uni pour le développement national (UPND, opposition).

« Il est évident que son action (…) vise à renforcer la dictature », a-t-il affirmé dans un communiqué.

M. Mwamba a aussi nié toute implication de son parti dans les récents incendies, dont celui qui a ravagé le principal marché de Lusaka la semaine dernière.

Il est « choquant que Lungu accuse l’opposition d’être derrière ces incendies criminels, affirmant qu’ils sont destinés à le contraindre (…) à former un gouvernement d’union nationale », a estimé M. Mwamba.

Les manipulations de la dictature visent à justifier des répressions de masse, non seulement contre l’opposition bourgeoise démocratique mais surtout contre les masses populaires et prolétariennes !

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