Jean-Louis Dessales dans « Aux origines du langage » :
« Si la prédisposition linguistique est aussi précise que le soupçonnent certains linguistes, on doit en voir la manifestation chez le très jeune enfant. Il peut sembler utopique de vouloir interroger le nouveau-né sur ce qu’il connaît du langage. C’est pourtant ce que les psycholinguistes sont parvenus à réaliser, en utilisant un dispositif assez simple. Le principe de ces expériences est toujours le même : on habitue le bébé à un certain stimulus en présentant celui-ci de manière répétée… Ces expériences offrent un tableau des capacités du nouveau-né incompatible avec l’idée, longtemps dominante, d’un esprit vierge qui apprend tout de son contact avec le monde… On constate ainsi que l’enfant est loin d’être la « tabula rasa » imaginée par la tradition empiriste. Il naît avec de nombreuses aptitudes, en particulier une prédisposition à acquérir sa langue. Nous allons même constater qu’il possède la capacité de créer une langue… La révolution qui s’était ptoduire au Nicaragua en 1979 a créé une situation inédite pour les enfants sourds de ce pays. Le régime antérieur avait négligé de prendre en charge les enfants présentant des troubles graves de l’audition. Ces enfants, laissés dans leur famille, parvenaient à communiquer avec leurs proches en utilisant un vocabulaire extraordinairement restreint d’une vingtaine de signes, sans l’intervention active d’aucun adulte, entendant ou non… Il existe chez l’humain une compétence a priori lui permettant de créer une langue à partir de rien, lorsqu’il se trouve dans les conditions favorables. La principale de ces conditions est que les très jeunes enfants soient mis en situation de communiquer entre eux avant l’âge de six ou sept ans. »
Jean-Louis Dessales dans « Aux origines du langage » :
« Si la prédisposition linguistique est aussi précise que le soupçonnent certains linguistes, on doit en voir la manifestation chez le très jeune enfant. Il peut sembler utopique de vouloir interroger le nouveau-né sur ce qu’il connaît du langage. C’est pourtant ce que les psycholinguistes sont parvenus à réaliser, en utilisant un dispositif assez simple. Le principe de ces expériences est toujours le même : on habitue le bébé à un certain stimulus en présentant celui-ci de manière répétée… Ces expériences offrent un tableau des capacités du nouveau-né incompatible avec l’idée, longtemps dominante, d’un esprit vierge qui apprend tout de son contact avec le monde… On constate ainsi que l’enfant est loin d’être la « tabula rasa » imaginée par la tradition empiriste. Il naît avec de nombreuses aptitudes, en particulier une prédisposition à acquérir sa langue. Nous allons même constater qu’il possède la capacité de créer une langue… La révolution qui s’était ptoduire au Nicaragua en 1979 a créé une situation inédite pour les enfants sourds de ce pays. Le régime antérieur avait négligé de prendre en charge les enfants présentant des troubles graves de l’audition. Ces enfants, laissés dans leur famille, parvenaient à communiquer avec leurs proches en utilisant un vocabulaire extraordinairement restreint d’une vingtaine de signes, sans l’intervention active d’aucun adulte, entendant ou non… Il existe chez l’humain une compétence a priori lui permettant de créer une langue à partir de rien, lorsqu’il se trouve dans les conditions favorables. La principale de ces conditions est que les très jeunes enfants soient mis en situation de communiquer entre eux avant l’âge de six ou sept ans. »