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Quelques questions sur l’accident ferroviaire de Brétigny

18 juillet 2014, 12:15

Comment expliquer que deux trains soient ainsi entrés en collision ? Vendredi matin, les causes de l’accident n’étaient pas encore clairement établies. « Trois enquêtes sont en cours », annonce la SNCF. « Une judiciaire, une interne diligentée par l’entreprise et une menée par le BEA TT », le bureau d’enquête sur les accidents de transports terrestres.

Plusieurs hypothèses circulent. Un problème de signalisation ? « Il faut savoir que le système de signalisation était en maintenance », indiquait Frédéric Cuvillier, secrétaire d’Etat aux Transports, sur les coups de minuit. « Y a-t-il un lien de causalité entre la maintenance et l’accident, rien ne permet de l’affirmer, ni de l’exclure », a-t-il ajouté, en précisant que « les systèmes de signalisation (de ce type) qui sont en maintenance doivent être vérifiés » sur tout le réseau. Selon le directeur général de la SNCF, Alain Krakovitch, l’accident a pu être entraîné par un signal resté au rouge en permanence.

Mais pourquoi ? Plusieurs passagers ont indiqué à l’AFP avoir été informés avant le choc d’un problème de signalisation lié aux fortes températures (le thermomètre affichait 35°C). « De mémoire de cheminot, nous n’avons pas de situation où le feu reste au rouge parce qu’il fait trop chaud », a rétorqué Alain Krakovitch. « Quand un feu reste au rouge, il faut tout de suite intervenir et réguler la vitesse, ce qui s’est passé pour le TGV mais pas pour le TER. Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Qu’a vu le conducteur du TER ? Pourquoi a-t-il cru qu’il pouvait rouler à vitesse normale, alors que le TGV non. C’est tout cela que l’enquête devra démontrer », a-t-il expliqué. La thèse de l’erreur humaine n’est pas exclue.

Les syndicats de cheminots se sont montrés plutôt prudents. Seul Bernard Aubin, du syndicat SG First a émis trois hypothèses : « dysfonctionnement de la signalisation », « panne de frein » ou « erreur humaine » liée à une mauvaise interprétation des signaux. La fédération CGT des cheminots a simplement indiqué qu’elle mettrait « tout en oeuvre [...] pour que toute la lumière soit faite ». Contacté par Libération, Willy Colin, le porte-parole de l’association des voyageurs usagers des chemins de fer (Avuc), craint que la SNCF ne profite de la médiatisation autour de l’avion qui s’est écrasé au dessus de l’Ukraine pour ne pas parler de cet accident de train. « En tant que représentant des usagers, nous serons extrêmement attentif à ce que la SNCF communique sur les circonstances de cette collision. » Quasiment un an, jour pour jour après l’accident de Brétigny qui a fait sept morts, la collision interroge. « Il y a une suspicion totale autour de la SNCF, la confiance est altérée. C’est d’ailleurs pour cela que l’on demande un open data sur les infrastructures pour que les usagers sachent sur quoi ils roulent. »

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