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Solidarité internationale des travailleurs avec le peuple Tamoul

samedi 16 mai 2009

Sri Lanka :

Non au massacre  !

Solidarité internationale des travailleurs avec le peuple tamoul

Le peuple tamoul est menacé de mort, pris entre deux feux par la dictature sanguinaire qui règne sur le Sri Lanka et pris aussi en otage par la guérilla nationaliste des Tigres.

Guerre totale contre les Tamouls

Au pouvoir depuis 2005, le président Rajapakse reprend aussitôt des hostilités qu’un cessez-le-feu avait suspendues en 2002. Début 2008, il le rompt officiellement pour déclencher une guerre totale contre les Tigres de libération de l’Eelam tamoul (LTTE) qui défendent la patrie traditionnelle de la minorité tamoule (18 % de la population actuelle) au nord et à l’est du Sri Lanka.

Le bombardement des zones où les patriotes tamouls se battent encore frappe sans répit la population civile. La haine raciste que nourrissent les dirigeants sri lankais déchaîne l’armée contre les civils sans défense. Contre les femmes évidemment, désignées comme butin et systématiquement violées, contre les enfants, les vieillards, les blessés, les malades.

Les images sont rares. Le régime, qui cache les massacres qu’il commet derrière le black out qu’il impose, semble sur le point de remporter une cruelle victoire militaire et de provoquer un désastre humanitaire. Il entend imposer son chauvinisme sanguinaire en réponse aux tensions suscitées par des décennies de discrimination et de racisme.

Racines historiques du conflit

En 1948, le premier gouvernement indépendant prive de citoyenneté plus d’un million de travailleurs-euses agricoles tamouls, que l’Empire britannique était allé chercher, dès le 19e siècle, au sud de l’Inde, pour les exploiter dans ses plantations de thé et de caoutchouc. Les Tamouls se voient ainsi refuser les droits politiques dans le nouvel Etat .

En août 1953, un soulèvement populaire ébranle le nouveau pouvoir. Il réunit toutes les communautés – Tamouls, Cingalais et Musulmans 2 – contre la hausse des prix et les coupes dans l’aide sociale. Le ministère se réfugie à bord d’un navire de guerre britannique, dans le port de la capitale, et annule nombre de mesures contestées.

La bourgeoisie sri lankaise, traumatisée par cette expérience, en tire la leçon habituelle des classes dominantes aux abois : diviser pour régner. Le gouvernement prône la suprématie cingalaise, exige que le cingalais devienne la seule langue officielle de l’île et exclut les Tamouls. Le pouvoir habille son racisme d’une rhétorique socialiste et de mesures d’aide aux pauvres.

En 1965, dans le sillage des « années tiers-monde » se forme le Janatha Vimukthi Peramuna (JVP, Front de libération nationale). Au début des années 1970, le gouvernement commence l’application des mesures d’austérité qu’exige déjà le FMI. Le tournant que prend un régime auquel participent des partis ouvriers suscite la colère. En 1971, il réprime sauvagement un soulèvement armé de jeunes Cingalais de la campagne, qu’avait soutenu le JVP : « l’ordre » est rétabli au prix de plus de 10 000 morts et de 15 000 interné·e·s dans des camps de concentration.

Flambée nationaliste cingalaise

Une fois de plus, le gouvernement stimule le communautarisme cingalais. Il baptise le pays République démocratique socialiste du Sri Lanka. Pas plus socialiste que démocratique, sa nouvelle Constitution feint d’éradiquer les vestiges de la domination britannique pour intégrer la discrimination des Tamouls. Ces derniers parlent leur langue et sont hindouistes. Le bouddhisme devient religion d’Etat et le cingalais, seule langue officielle.

Une soi-disant « nationalisation » met les grandes plantations de thé sous contrôle de dirigeants cingalais. Des milliers de travailleurs-euses agricoles tamouls sont déportés de force et leurs terres remises à des fermiers cingalais. Dans les zones de plantation, les personnes désignées à la déportation sont privées de gagne-pain. Beaucoup meurent de faim.

Simultanément, le gouvernement « normalise » les examens d’entrée à l’université. Ce type de mesures est bien connu en Europe. En Allemagne, en France, en Pologne, il a été appliqué aux Juifs durant les années 1930. Il s’agit d’avantager les étudiant·e·s cingalais par rapport à leurs homologues tamouls. Nombre d’entre eux-elles se tournent ainsi vers le séparatisme du LTTE, qui vient de se créer, ou vers d’autres groupes armés.

En 1980, le gouvernement répond à une grève générale contre la privatisation et les pertes d’emploi par le licenciement sommaire de plus de 100 000 travailleurs-euses. Pour détourner l’attention de la révolte sociale, il manipule des gangs de voyous qui commettent des pogroms. En 1981, la bibliothèque de Jaffna, capitale des Tamouls, est entièrement brûlée. Sa collection de manuscrits et de livres originaux est détruite.

En juillet 1983, les Tamouls subissent de terribles émeutes racistes : trois mille morts, des milliers de maisons et d’entreprises brûlées. Des centaines de milliers de Tamouls prennent ainsi le chemin de l’exil. La Suisse découvre avec ces réfugié·e·s une question tamoule dont elle ne savait rien. Comme en 1938, à l’égard des Juifs, les autorités modifient la législation pour s’opposer à leur refuge. Le Sri Lanka entre dans la guerre civile.

Les classes dirigeantes ne feront rien pour le peuple tamoul et elles n’ont jamais rien fait contre les exactions que subissent bien d’autres peuples.

Les travailleurs peuvent dénoncer cette action criminelle contre tout unj peuple !

Messages

  • Le 1er mai a été l’occasion de voir à nouveau les immigrés Tamoul et Cingalais manifester leur colère à Paris et ailleurs en Europe.
    Le silence des organisations syndicales et sociales démocrates en France est remarquable.
    Pourtant le gouvernement français prend au sérieux chacune de leur mobilisation en envoyant les CRS contre eux.
    La perspective nationaliste des Tigres est comme tous les nationalismes : une impasse politique.
    Reste les révolutionnaires qui devraient s’adresser directement aux immigrés en France et ailleurs, pour dénoncer le gouvernement Sri Lankais, l’impérialisme Français, et montrer le piège nationaliste.

  • Les manifestations contre le gouvernement du Sri Lanka se sont multipliées vendredi à travers le pays, après une nuit de violences et de colère en réaction à une grave crise économique.
    Dans de nombreuses villes du Sri Lanka, les gens sont de nouveau descendus dans la rue portant des pancartes réclamant le départ du gouvernement, selon la police et les autorités locales.
    "Il est temps de partir Rajapaksas !" pouvait-on lire sur l’un des écriteaux portés par les manifestants dans le centre de Colombo, la capitale, en référence notamment au président Gotabaya Rajapaksa et à son frère, le Premier ministre Mahinda Rajapaksa.
    "Assez de corruption, rentre chez toi Gota !", clamait un autre.
    Le gouvernement inclut trois frères du président dont Mahinda, Premier ministre, et Basil, ministre des Finances, ainsi qu’un de ses neveux.
    Dans la nuit de jeudi à vendredi, des centaines de manifestants se s’étaient dirigés vers le domicile du président Gotabaya Rajapaksa pour réclamer sa démission.
    A Nuwara Eliya (centre), les manifestants ont bloqué vendredi l’ouverture d’une exposition de fleurs par l’épouse du Premier ministre Mahinda Rajapaksa, Shiranti, selon la police.
    Les villes de Galle, Matara et Moratuwa, dans le sud, mais aussi d’autres villes du nord et du centre du pays étaient vendredi troublées par des manifestations contre le gouvernement.
    L’île d’Asie du Sud connaît de graves pénuries de produits de première nécessité, une inflation galopante et des coupures d’électricité paralysantes.
    Beaucoup craignent que le pays, qui traverse sa pire crise économique depuis son indépendance en 1948, fasse défaut sur sa dette extérieure.
    Deux cars militaires et une jeep de la police avaient été incendiés dans la nuit de jeudi à vendredi.
    Les manifestants avaient jeté aussi des briques sur les forces de l’ordre et monté une barricade de pneus enflammés sur l’un des grands axes de Colombo.
    Au moins deux manifestants avaient été blessés par des tirs de la police —la nature des balles utilisées, réelles ou en caoutchouc, n’était pas claire dans l’immédiat. Quatre autres personnes avaient été blessées par un véhicule de sécurité.
    Cinquante-trois manifestants ont été arrêtés, selon la police. Des médias locaux ont également fait état de l’arrestation de cinq photographes de presse qui auraient été torturés au commissariat local, des accusations sur lesquelles le gouvernement a promis d’enquêter.
    Manquant cruellement de devises étrangères, l’île de 22 millions d’habitants a imposé une vaste interdiction d’importations en mars 2020, entraînant de graves pénuries sur les produits de première nécessité.
    L’inflation s’est établie à 18,7% en mars à Colombo, sixième record mensuel consécutif, avec une hausse record des denrées alimentaires, selon les derniers chiffres officiels.
    Le gazole était introuvable dans l’intégralité des stations-service de l’île, selon les autorités et les médias.
    Faute de diesel pour les générateurs, l’Etat avait dû imposer jeudi une coupure d’électricité généralisée pendant 13 heures, la plus longue jamais enregistrée.
    Plusieurs hôpitaux publics ont cessé les opérations chirurgicales par manque de médicaments.

  • Sri Lanka : Les manifestations nationales s’intensifient, plongeant le gouvernement dans une crise profonde

    https://www.wsws.org/fr/articles/2022/04/06/slan-a06.html

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