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Appel des gilets jaunes de Commercy

5 décembre 2018, 06:43

Déclaration des Gilets Jaunes de Poitiers après les affrontements

Que c’est il passé samedi 1 décembre à Poitiers ?

La manifestation des Gilet jaunes a dégénéré, les casseurs sont la , nous ne cautionnons pas la violence…Le quatrième pouvoir ( la presse ) c’est engouffré dans l’agitation des passions pauvres, manipule l’opinion, et nous bassine depuis samedi en le mettant à toutes les sauces, créant un climat encore plus anxiogène, si c’était possible, que celui dans lequel nous évoluons.
Que c’est il passé samedi 1 décembre, comment en sommes nous arrivé la ? c’est vrai , quand on regarde la page et les avis, ça à l air plutôt de dire que nous ne sommes pas mal organisé , pacifiste et bonne ambiance jusqu’à ce fameux jour d’escalade de la violence.
D’ailleurs qui sont les Gilets Jaunes, c’est nous , c est la société civile, des gens qui ne veulent qu’avoir droit au respect, à la dignité, à vivre , remplir son frigo, assurer un avenir à ses enfants.
Des personnes toutes générations et milieux sociale confondues, qui dans l’ensemble, ont joué le jeux de la société, ont essayé de suivre toutes ces règles, ils ont voté pour défendre la démocratie afin de mieux la voir disparaître, ils ont payé leur impôts pour la recherche développement des anciens services publics et autoroutes pour les voir bradés sans avoir de retour, ils ont combattu pour leurs droits pour que la lutte soit trahi pendant les congés payés, ils ont essayé de s’insérer dans une société qui fonctionne par la compétition et l’exclusion.
Cette société , ces gens qui sont la mémoire de ce pays, que la misère, la colère mais surtout le désespoir, on mis sur le chemin de la révolte, qui croient plus au pouvoir et institutions de notre société.

Le gouvernement nous asservi, la justice nous opprime, les forces de l’ordre les protègent, la presse nous salit, les syndicats nous trahissent. Tout les pans de cette société sont malades, pervertis et passent leur temps à nous propagander sur leur nécessité , utilité, le besoin d’être soumis au règles pour être « protéger »
On ne peux parler et comprendre samedi 1 décembre sans le rattacher à ce que les Gilets Jaunes ont vécu durant leur mobilisation, le rapport avec les forces de l’ordre ( oui, on ne dis plus gardien de la paix ) et bien sur les ordres absurdes de la préfète et du premier OPJ de la ville…

Notre mobilisation spontanée, partant du peuple, pour le peuple a enfin commencer le 17 novembre, au départ ce n’était qu’une taxe de trop , la goutte d’eau, le trop plein.
Toute générations , catégories sociales , origines confondues, nous nous sommes retrouvés et nous nous sommes parlés au-delà de toutes nos différences et clivages, à la fin de la première manifestation, spontanément le rond point du Mac Do de Poitiers Sud est devenu le symbole de cette réunification du peuple, nous nous sommes installés.
La première semaine, les policiers nous ont assuré de leur mission , qu’ils étaient la juste pour nous protéger et assurer la sécurité des passants. Avions nous besoin d’eux, fallait il faire une différence entre les gilets jaunes et les autres ?

La plupart des gens avertis de notre mobilisation sur Poitiers Sud passaient avec des gilets jaunes sur leur tableau de bord et nous rendait sourd par les klaxons de soutient toute la journée.

Gentiment ,la police a profité de chaque incident, de la difficulté de vivre ensemble pour des groupes si différents qui ne c’étaient pas rencontré depuis des décennies, pour nous inviter à lever le camp avec leur aide, nous assurer du soutien de la préfète ainsi que des service de la voirie, cette stratégie a fini par payer.
Première évacuation du camp, décision prise par quelques gilets jaunes en coopération avec la police vécu comme une véritable trahison, bien sur au moment ou la mobilisation est la plus faible.

Mais nous sommes revenus, petit a petit, la motivation, la mobilisation envahi l’axe sud, une cabane sort de terre pour nous aider à affronter l hiver, un point solidarité restauration et un point info , ça commence à se structurer, la bonne humeur , l espoir revient, une famille est en train de se créer constante, solidaire, déterminée.
La cabane est détruite le 27 novembre, par ordre de la préfète, sans raison, les bidons pour nous chauffer disparus, le camp nettoyé, par la voirie à 8h30 du matin avec 30 policiers en robocop face à 4 gilets jaunes...encore une fois , la police et le pouvoir profite de la mobilisation moins forte dans une véritable démonstration de force.
10 jours de mouvement pacifiste, d informations, de rencontres dégagés par une démonstration de la puissance de l’état sur le peuple, sentiment d’impuissance, incompréhension, colère, indignation parcours les Gilets Jaunes.

Ces Gilets Jaunes pour la majorité qui ont toujours respecté les règles, l’autorité découvre un autre visage des forces de l’ordre, de cette république représentative, qui n’a que l’air de la démocratie mais pas la chanson…

La police nous protège ( enfin le gouverne-ment) mais qui nous protège, le peuple de la police ?

Force doit rester à la loi, mais quand elle est injuste, la force résiste à la loi, c’est inévitable.

Malgré tout, le mouvement se ressaisi, il n’abandonne pas , il reconstruit une cabane pour le soutien, point de rencontre et restauration, il fait monter la mobilisation en puissance pour préparer la manifestation du samedi 1 décembre, ambulancier motos, piétons, une jonction a Chasseneuil pour rencontrer les autres villes en souffrance.
Un rencontre réussie, un départ insouciant pour aller à la rencontre des autres pour échanger sur nos actions et les coordonner, nous avions oublié qu’il ne fallait pas baisser la garde.

Très peu de temps après notre départ, un déferlement de gendarmerie mobile, face a 40 gilets jaunes, viens déloger et occuper le rond point Poitiers sud de la banette , vécu comme une véritable provocation.

Nous tenons a dire bravo, force et honneur, à ceux qui sont restés déterminés face à ce déploiement démesuré en sous nombre attendant les renforts dans le calme rempli d’incompréhension.

Devant la détermination des manifestants pacifiques à ne pas bouger, la gendarmerie mobile est resté en position, a donc fait le contraire de ce pourquoi elle était venu, elle a bloqué le rond point pendant plus de 4 h , jusqu’à l’arrivé de ceux qui étaient parti rejoindre le rond point de Chasseneuil.

Qui donne les ordres , quel était l’intérêt d un tel déploiement sans aucune raison ? Il n’y avait pas de trouble de l’ordre public, les avis sur la page de cette journée tous positif et pacifistes, une belle démonstration d’abus d’autorité et de pouvoir…

Dès que nous avons eu l information , juste arrivé sur le point de rencontre , nous avons fait passer le message et sommes retournés tout de suite les rejoindre.
Au départ nous avons cru à une hallucination, 7 ou 9 cars de la gendarmerie mobile, robocopé , boucliers, une ligne de défense sur tout le rond point de la banette. Quand nous leur avons demandé pourquoi ( alors qu il bloquais déjà le rond point depuis plus de trois heures ) , on nous a répondu que c’était pour dégager le rond point… et nous parquer, repousser jusqu a celui du mac do.

Après l’arrivée de la manifestation ,revenue du rond point de Chasseneuil, la gendarmerie mobile a commencé à avancer pour chercher le contact…

Nous n’avons pas répondu à leur provocation , nous avons glissé sur leur ligne de boucliers et nous les avons encerclés. Ils ont fini par bloquer tout le rond point et le face à face pacifiste a duré encore une bonne heure , une bonne heure d’appréhension où l’incompréhension et la tension se sont mêlées.

Face à notre détermination et refus de contact avec leurs boucliers , la gendarmerie mobile qui avait bloqué 4 heures le rond point qu elle était venue libérer ,a finit par se replier sous les cris « la police avec nous, déposez vos casques… »

Un sentiment de fierté, de victoire, de dignité, de cohésion et communion a parcouru les Gilets Jaunes, tout le monde se souviendra de ce moment la, uni dans la diversité.
Alors , que c’est il passé samedi soir ? Comment la violence c’est elle invité à Poitiers ?

Malheureusement, vu le déroulé des semaines précédentes, l’action combinée, les provocations , les destructions de la police, de la gendarmerie, de la préfète, le mépris, le silence de nos élus , dirigeants, le rôle des media, ça paraissait inévitable.la responsabilité n’est pas à attribuer par facilité à un bouc émissaire, un ennemi désigné : le casseur…

La responsabilité est collective, elle concerne tout les acteurs et tout les pans de notre société malade qui refuse le dialogue et la guérison.
Le pouvoir utilisant les forces de l’ordre pour maintenir le peuple à sa place n’a pas trouvé une occasion légitime de faire usage de la force, alors il est venu la chercher.
Au rond point de la banette ce soir la, c’était une célébration de la victoire pacifique face à une gendarmerie mobile sur-équipée obéissant à des ordres dont nous avons eu du mal à comprendre le sens, le but et l’utilité.

Des feux de joie sur le rond point, une réappropriation de la fierté et du territoire, des policiers en civils s’insérant dans la foule en gilets jaunes comme une ultime provocation, découverts, ils se sont mis a courir poursuivit par des manifestants pour se planquer derrière un impressionnant déploiement des forces de l’ordre, il y a eu contact avec les boucliers, pas de sommations des forces de l’ordre, et ils ont enfin trouvé un prétexte pour charger.

Les manifestants ont refusé de se laisser soumettre, ils se sont défendus.

Ce qui a donné aux forces de l’ordre , une fois le chaos créé, l’occasion de détruire, encore une fois, les structures que nous avions construites pour bien nous rappeler qui commande…

Suite à ces événements, la presse, manipulatrice et créatrice d’opinion publique, en a fait ses choux gras toute le week-end, lundi encore en Kiosque on parlait des casseurs pour diviser la population et le mouvement des Gilets Jaunes.

Nous avons fait l’erreur de répondre a France bleu Poitou lundi 3 décembre , soit disant pour une main tendu aux politiques… Une manipulation éhontée pour dénoncer les casseurs, condamner la violence sans parler de tout les autres acteurs qui ne se privent pas et qui sont autant responsable des événements.

Comment peut on dire qu’une émission de radio peut donner l’opportunité de renouer le dialogue avec nos élus, si le montage de celle ci se structurait avec une parole d’élu, une parole de gilets jaunes , une information sur les violences et tout ça en boucle.

Alors à Poitiers, il n y a pas eu de casseurs et nous le disons , il y a eu des manifestants qui se sont défendus contre une provocation, un abus de pouvoir et d’autorité de trop et il y a eu de la casse…

Maintenant que la boite de pandore est ouverte, il est temps que tous, prenions nos responsabilités.

Soit nous décidons d’avancer, sortir de la peur et des prophéties auto réalisatrices, préjugés et a priori comme nous le faisons depuis le début du mouvement sur les point de rassemblements, rencontres, actions.

Que les pouvoirs déficients, dépassés, obsolètes comprennent qu’ils sont utilisés comme des globules blancs d’un organisme malade qui refuse la guérison. Que le contrat social mécontente le plus grand nombre et qu’il serait temps d’en prendre note.

Soit nous nous enfonçons dans la méfiance, la confrontation, le mépris les uns des autres, la rigidité mais ils ne faudra pas être étonné, et ne pas pointer du doigt un responsable unique, car nous en seront tous les acteurs.

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