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Acte d’accusation du roi Louis XIV

21 juillet 2017, 09:13

Le "Grand Siècle", celui du "Roi Soleil", fut sans doute, entre tous, et dans toute l’histoire du royaume de France, le siècle des famines des épidémies de la grande misère du peuple des campagnes. Pour ajouter encore au poids des charges fiscales qui écrasaient la masse populaire, des saisons trop souvent rigoureuses vinrent gâter si ce n’est anéantir les récoltes. Que ce soit dans le Périgord ou le Limousin, ces périodes de famine furent évoquées par certains grands nobles, ecclésiastiques, grands commis de l’état ; les Intendants qui lançaient des cris d’alarme et tentaient de subvenir à des besoins dépassant de loin les moyens des entreprises charitables de quelques grands.

Pour le Limousin, l’Intendant de la généralité de limoges, M. de Bernage ne se contenta pas de rédiger en 1698 son mémoire adressé au roi, mais il voulut voir et connaître cette misère qui accablait le peuple des campagnes. Ses appels au secours adressés à Louis XIV furent nombreux, et il éprouva les plus grandes difficultés à obtenir des allégements aux impositions fiscales des pauvres.

De leur côté, de grands ecclésiastiques comme le bienheureux Alain de Solminhac, abbé de Chancelade, dénonça une misère aussi intolérable, et mobilisa toutes les ressources de son abbaye pour nourrir les pauvres. Saint Vincent-de-Paul se déploya en efforts désespérés et l’un de ses correspondants, à Saint-Mihiel, l’alertait d’une façon effrayante. Tant d’autres encore, tels Mademoiselle de Poix de Candale, seigneur de Montpon, Monseigneur de Francheville, dépensèrent sans compter, assistèrent, nourrirent, tentant d’acheter à prix d’or des vivres dans les provinces voisines moins éprouvées.

Les lendemains de la Fronde furent marqués par la misère et la famine et dès le printemps 1661, la disette sévit car la soudure fut particulièrement difficile cette année-là, tant les récoltes furent mauvaises, Le Parlement rendit un arrêt "défendant aux marchands de contracter aucune société pour le commerce du blé et de faire aucun amas de grains".

L’hiver 1661-62 fut si rigoureux pour les pauvres que Colbert écrivit, parlant du Périgord et du Limousin "Le peuple, dans certaines provinces, vécut d’herbes, et en quelques endroits la faim poussa les malheureux à déterrer les cadavres pour s’en nourrir". Colbert obtint du roi une diminution des tailles.

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