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Extraits de romans sur le prolétariat

25 janvier 2015, 11:01

« Les rebelles » de Jean Pierre Chabrol

À l’opposé du monde " infernal " de la mine, le village, où vivent encore certains mineurs, apparaît comme un lieu beaucoup plus convivial, où, même si la vie est extrêmement rude, même si les affrontements politiques ou religieux restent fréquents, les anciennes valeurs communautaires sont sauvegardées :

" On retrouvait les mineurs par grappes autour d’un qui sarclait ses aubergines, d’un qui collait une rustine, d’un qui rattachait la treille de son perron, d’un qui remplaçait trois lauzes de son toit ; à deux pour étamer une casserole, à quatre pour tirer une cuve sous la gouttière, à six pour la pétanque sur la placette, au grand complet à cause de trois gouttes " sur le regain du Jaurès qui n’est toujours pas rentré...

Au-dessus de tout cela, la montagne semble veiller sur chacun et sur tous et perpétuer la vieille morale biblique. En s’élevant vers ses sommets, l’homme retrouve ses racines et sa pureté originelle :

" On était au-dessus de tout, ici, plus haut que le Bougès, plus haut que l’Aigoual, tout en haut du Lozère, le plus haut des trois géants de la Cévenne. On régnait même sur le troupeau des monstres de granit. On n’avait même plus chaud. L’eau nouveau-née vagissait partout sous les pieds, sous l’herbe rare et rase.

Le moindre souffle d’air prenait une importance originelle…

Dans ce pays resté parfaitement authentique, l’homme et la nature semblent se fondre dans une parfaite harmonie.

Voilà, c’est ainsi dans la Cévenne ; pour comprendre, il faut avoir passé le doigt sur le grain de ces pierres ; après, tout ce qu’on touche n’a plus l’air vrai, alors on y revient toujours ; les yeux fermés, on trouve l’abri comme le troupeau sent la bergerie ; tout vient de la montagne, et tout y revient, notre toit, nos murs si bien faits pour être murs qu’ils se passent de ciment depuis des siècles, au point que nos mas, notre bien, semblent seulement continuer la montagne...

Au-dessus de tout cela, la montagne semble veiller sur chacun et sur tous
et perpétuer la vieille morale biblique.

En s’élevant vers ses sommets, l’homme retrouve ses racines et sa pureté originelle :

" On était au-dessus de tout, ici, plus haut que le Bougès, plus haut que l’Aigoual,
tout en haut du Lozère, le plus haut des trois géants de la Cévenne.

On régnait même sur le troupeau des monstres de granit.

On n’avait même plus chaud.

L’eau nouveau-née vagissait partout sous les pieds, sous l’herbe rare et rase.
Le moindre souffle d’air prenait une importance originelle ".

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