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L’Etat français est-il devenu un vaste subprime ? Ou comment faire croire à une reprise en mettant en place une vaste cavalerie financière

16 septembre 2013, 18:27

Afin d’en sortir, et de faire face à la pénurie de crédits créée par l’arbitrage des banques en défense de leur rendement, il est tenté de relancer la titrisation, cette technique financière qui permet de transformer des crédits en actifs après les avoir packagés. Le but est de les proposer ensuite sur le marché, avec pour effet notable de transférer le risque initial tout en alimentant la machine à fabriquer de la dette, au prétexte d’assurer le financement de l’économie que les banques n’assurent pas par ailleurs. On se souviendra du rôle joué par la titrisation dans ce que l’on a appelé la crise des subprimes. Bien entendu, toutes les précautions sont désormais prises, est-il affirmé, pour que la même cause ne reproduise pas les mêmes effets.

Le marché de la titrisation reprend des couleurs aux États-Unis, et il est espéré qu’il va en être de même en Europe. Or les choses ont-elles changé ? Le risque que ces titres représentent peut-il être mesuré correctement, si l’on se souvient de la notation des agences, qui ont à l’époque distribué sans y regarder de trop près les prix d’excellence ? Leurs notations abusives relevaient-elles seulement d’un conflit d’intérêt (toujours pas réglé), ou tout autant d’une incapacité à mesurer le risque ? Ce qui a été constaté à propos du calcul de la valeur nette des actifs bancaires, qui utilise des modèles propriétaires ou standards afin de déterminer le niveau réglementaire des fonds propres des banques.

En ouvrant à nouveau la salle de jeu de la titrisation, les opérateurs financiers recréent ce risque que les régulateurs tentent de maitriser par ailleurs. Certes, ces derniers s’efforcent de diriger le maximum des transactions de ces nouveaux titres vers des structures ayant comme objectif de garantir les investisseurs du risque de contrepartie. Mais ils ne font que déplacer le problème, car ces structures concentrent le risque, et leurs appels de marge, destinés à faire face aux coups durs, ne peuvent être trop importants, sauf à diminuer trop fortement la rentabilité des transactions qu’elles sont censées protéger…

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