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Vers un "printemps arabe" en Palestine...

samedi 21 mai 2011

Vers un "printemps palestinien" en Israël ?

Mises en cause par la révolte palestinienne, Hamas et Fatah ont été contraint de se réconcilier sur le dos du peuple palestinien. Quant à Israël, il regrette l’époque de la mésentente don( il profitait...

Israël redoute désormais une contagion des manifestations qui ont fait au moins treize morts à l’intérieur de ses frontières. Et il y a de quoi.

"La révolution arabe frappe aux portes d’Israël." Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’éditorialiste du quotidien Haaretz Aluf Benn n’y va pas de main morte. Preuve que, si l’on en est pas encore là, la crainte est bel et bien réelle. Née de la tuerie survenue lors de la commémoration de la "Nakba", qui a fait 13 morts et plusieurs centaines de blessés parmi les réfugiés palestiniens lundi à la frontière avec le Liban. Mais aussi d’une déclaration du ministre de la Défense Ehoud Barak qui a explicitement avoué mardi redouter "une contagion"...

C’est qu’Israël n’en mène pas large. Après avoir scruté d’un oeil méfiant le fameux "printemps arabe" , qui s’est répandu comme une traînée de poudre de Tunisie jusqu’en Libye, en passant par le Yemen, le Maroc, l’Algérie ou encore Oman, l’Etat hébreu doit désormais faire avec des images tournant en boucle sur les télévisions, montrant ses soldats abattant à bout portant des Palestiniens brandissant pierres et drapeaux... Ainsi qu’avec leurs éventuelles conséquences, donc.

L’Etat hébreu a d’abord réagi en déposant une plainte auprès de l’ONU contre la Syrie et le Liban. Sans grand espoir qu’elle aboutisse, encore moins que cela calme une communauté internationale de plus en plus soucieuse... Le Premier ministre Benyamin Netanyahou a donc ensuite décidé de débloquer 62 millions d’euros des fonds gelés de l’Autorité palestinienne, pour la récompenser de sa "coopération sécuritaire sur le terrain".

"Nous n’en sommes qu’au début"
Sans doute pour préparer au mieux la périlleuse visite qu’il effectuera vendredi du côté de Washington. Où le président Barack Obama, dont l’émissaire pour le Proche-Orient vient de jeter l’éponge, compte bien reparler processus de paix. Lequel a justement été sabordé par M. Netanyahou, qui refuse toujours obstinément de mettre fin à la colonisation juive en Cisjordanie... De son côté, Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestienienne, s’est désormais résolu à changer son fusil d’épaule, en essayant d’obtenir la création d’un Etat palestinien lors de l’assemblée générale de l’ONU qui se tiendra en septembre.

Autant donc dire qu’on a connu climat plus apaisé, même dans cette région rongé par un conflit historique. Ce qui fait craindre au gouvernement d’Israël le risque d’une dangereuse escalade. Intérieure celle-là. Ehoud Barak : "Nous n’en sommes qu’au début. Le danger c’est que d’autres manifestations de ce genre (en référence à la commémoration de la "Nabka", l’exode palestinien massif après la création d’Israël en 1948, ndlr), pas nécessairement près des frontières, mais en d’autres endroits." A savoir, en Cisjordanie et/ou parmi les 20% de citoyens arabes que compte l’Etat hébreu, pour ceux qui n’auraient pas compris.

Messages

  • L’aventure des Indignés de Tel Aviv a duré moins de deux mois : lancée le 14 juillet 2011, la “révolte des tentes” s’est achevée dans la nuit du 6 au 7 septembre de la même année. Les manifestants israéliens formulaient une principale revendication : un logement à prix plus abordable. Au fil des semaines, la protestation des milliers d’Israéliens qui sont descendus dans les rues s’est élargie à la cherté de la vie et à la solidarité sociale en général.

    Face à un des mouvements sociaux les plus larges qu’ait connu Israël, le Premier ministre Netanyahou nomme une commission d’experts présidée par le professeur d’Économie, Manuel Trajtenberg. Publié début septembre 2011, le « rapport Trajtenberg » a classé ses recommandations en trois principaux chapitres : une aide immédiate aux parents de jeunes enfants ; la modification de la politique fiscale et de l’impôt sur le revenu en particulier ; la baisse des prix de l’immobilier et la construction de logements destinées à la location bon marché.

    Cinq ans après, où en sont les recommandations de la commission Trajtenberg ? La principale revendication des Indignés israéliens n’a pas été satisfaite : le coût du logement a poursuivi sa hausse. Au cours des 5 dernières années, le prix de vente d’un appartement moyen a encore augmenté de 50% et les loyers ont bondi de 30%.

    La construction massive recommandée par le rapport Trajtenberg n’a pas tenu ses promesses ; début 2016, il manquait encore environ 50.000 logements pour résoudre la pénurie et inverser la courbe des prix. Beaucoup de jeunes Israéliens ne peuvent accéder à la propriété d’un logement, et doivent se rabattre sur une location qui reste chère.

    Au chapitre de l’alimentation aussi, les prix en Israël ont continué à caracoler loin devant les prix pratiqués dans la majorité des pays occidentaux. Ce n’est qu’en juillet dernier que le gouvernement israélien a adopté une réforme (la réforme dite des Cornflakes) qui favorisera l’importation de toute une gamme de produits alimentaires ; les droits de douane sont abaissés et les quotas d’importation sont relevés. Cette réforme devrait inciter les monopoles locaux de l’agroalimentaire (comme Osem ou Strauss) à baisser leurs prix pour les aligner sur ceux de la concurrence internationale, mais les résultats ne sont attendus qu’en 2017.

  • Le principal échec du gouvernement israélien se trouve dans la lutte contre la cherté de la vie. À l’exception de quelques succès ponctuels, le coût de la vie en Israël reste élevé. Car la cherté de la vie ne se règle pas à coup de millions de shekels ; si l’argent public a permis d’alléger certains postes de dépenses des familles israéliennes (comme l’éducation), il ne suffit pas pour résoudre les problèmes structurels de l’économie d’Israël.

    La lutte contre la cherté de la vie en Israël exige une plus grande régulation de l’État, le démantèlement des monopoles et des cartels, une réduction de la bureaucratie publique, etc. Autant de mesures qui sont longues et plus compliquées à mettre en œuvre.

    Résultat : la majorité des recommandations Trajtenberg destinées à réduire le coût de la vie des Israéliens n’a pas été appliquée. Dans de nombreux secteurs (comme les ports, le ciment, l’agroalimentaire, l’énergie, etc.), la concurrence ne s’est pas améliorée et les prix n’ont pas baissé.

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