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Le 22 février, encore et encore... la révolte !!!
mardi 22 février 2011
Yémen - Des heurts entre des milliers de manifestants et partisans du régime munis de matraques et de poignards ont fait cinq blessés mardi à Sanaa, alors que le pouvoir au Yémen mobilisait ses troupes pour une manifestation d’envergure mercredi. Un millier de protestataires avaient passé leur deuxième nuit consécutive sur une place attenant à l’Université de Sanaa, rebaptisée "Place de la Libération" à l’instar de celle qui fut l’épicentre du soulèvement au Caire, sans être inquiétés par les partisans du régime. Mais le matin, des heurts ont opposé les protestataires, dont le nombre s’est élevé à quelque 4.000, à des partisans du Congrès populaire général (CPG, parti au pouvoir) rassemblés sur une place distante de quelques centaines de mètres. Le président Saleh, au pouvoir depuis 32 ans, a indiqué lundi qu’il ne partirait "que par les urnes".
Bahreïn - Une manifestation massive s’est déroulée, dans le calme, mardi à Manama pour demander la chute du gouvernement de ce petit royaume du Golfe gouverné par une dynastie sunnite.
Le prince héritier, cheikh Salman Ben Hamad Al-Khalifa, chargé du dialogue avec l’opposition, s’est engagé lundi à des "réformes réelles, et non de façade", dans des déclarations diffusées par la télévision d’Etat. Mais l’opposition exige toujours la démission du gouvernement, tenu pour responsable de la répression sanglante des manifestations qui s’est soldée par sept tués, pour déblayer la voie à l’amorce du dialogue avec les autorités. De nouveaux rassemblements ont lieu ce mardi dans le centre de Manama, la capitale.
Le roi de Bahreïn a lui ordonné lundi soir la libération de détenus chiites, une des revendications de l’opposition, qui prévoit mardi une démonstration de force, avec une grande marche à Manama. Un responsable de l’opposition chiite a indiqué s’attendre à ce qu’elle concerne un groupe de 25 militants chiites, jugés depuis octobre pour des actes de terrorisme. Le premier Grand Prix de F1 de la saison qui devait avoir lieu à Bahreïn, a été annulé.
Maroc - Le roi Mohamed VI a déclaré lundi qu’il ne cèderait pas à "la démagogie et à l’improvisation" au lendemain de manifestations qui ont rassemblé des milliers de Marocains demandant que le souverain rétrocède une partie de ses prérogatives à un nouveau gouvernement élu.
Lundi, le ministère de l’Intérieur a fait état de manifestations, la veille, dans 53 villes et agglomérations du pays réunissant en tout 37.000 personnes. Les organisateurs ont évoqué quant à eux 300.000 participants dans tout le royaume. Le Maroc est officiellement une monarchie constitutionnelle avec un Parlement élu mais le roi, par ailleurs Commandeur des croyants, détient le pouvoir constitutionnel de dissoudre l’assemblée et d’imposer un état d’urgence. Il exerce aussi un forte influence sur la désignation des membres de l’exécutif, y compris la nomination du Premier ministre. Dans son discours, le monarque a redit son attachement à des réformes "structurantes", mais dans le cadre du "modèle marocain".
Tunisie - La Tunisie a officiellement réclamé lundi à l’Arabie Saoudite l’extradition de Leïla Trabelsi, l’épouse du président déchu et engagé la bataille de la dissolution du puissant Rassemblement constitutionnel démocratique, RCD, le parti du président déchu Ben Ali. Dans le même temps, les autorités ont annoncé l’arrestation de l’assassin du prêtre polonais retrouvé égorgé vendredi près de Tunis, précisant qu’il s’agissait d’un menuisier tunisien qui travaillait dans l’école où le religieux a été découvert mort. Sa mort avait été vivement condamnée par le gouvernement et la principale formation islamiste dans le pays, Ennahda (Renaissance), interdite sous Ben Ali.
Soudan - Le président soudanais Omar Hassan al Bachir ne briguera pas de nouveau mandat lors de la prochaine élection présidentielle, prévue seulement dans quatre ans aux termes de l’actuelle constitution, a déclaré lundi un haut responsable du parti au pouvoir. Bachir a pris le pouvoir en 1989 lors d’un coup d’Etat. Il a remporté en avril dernier la première présidentielle pluraliste organisée au Soudan depuis 24 ans, mais le scrutin a été entaché par d’importantes accusations de fraude.