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Yémen : Ali Saleh dégage !!!
dimanche 13 février 2011
Après la révolte tunisienne et l’embrasement de l’Egypte, le président yéménite, confronté à une contestation croissante, avait annoncé le 2 février le gel des amendements constitutionnels qui lui auraient permis de se présenter à nouveau à l’expiration de son mandat actuel en 2013. Il avait aussi annoncé le report des élections législatives prévues pour le 27 avril et dont la tenue, en l’absence d’une réforme politique, était contestée par l’opposition.
Mais l’opposition, galvanisée par la révolte en Tunisie et le mouvement de contestation en Egypte, avait réuni le lendemain des dizaines de milliers de personnes pour réclamer un changement de régime. Il s’agissait du plus grand rassemblement jamais connu contre le régime du président Saleh, dont le pays est l’un des Etats arabes les plus pauvres.
Des manifestants anti-gouvernementaux ont été battus à coups de matraque par la police yéménite, samedi, alors qu’ils célébraient la démission du président égyptien Hosni Moubarak et enjoignait leur propre dirigeant à suivre son exemple.
Des autobus ont conduit des membres du parti au pouvoir, équipés de tentes, de vivres et d’eau, pour occuper la place principale de Sanaa, également nommée Tahrir (place de la Libération), comme celle qui fut l’épicentre de la révolution égyptienne, afin d’éviter que les manifestants ne s’y installent. Quelque 5000 policiers et partisans du gouvernement s’y sont installés.
Selon des témoins, la police, y compris des officiers en civil, ont chassé des milliers de personnes de cette place vendredi soir alors que les manifestants déchiraient des affiches du président Ali Abdullah Saleh et hurlaient des slogans réclamant sa démission immédiate.
20.000 personnes sont descendues samedi dans les rues au Yémen pour fêter la chute du régime du président égyptien Hosni Moubarak et réclamer le départ du président yéménite Ali Abdullah Saleh.
Dans la capitale, Sanaa, un cortège de plus de 5.000 manifestants, composé d’étudiants, de journalistes et de militants des droits de l’homme, s’est massé devant l’Université de Sanaa et a entamé une marche passant par les principales rues de la ville, brandissant des drapeaux égyptiens et appelant à faire tomber le régime du président Saleh.
"Après Moubarak, nous chasserons le président Saleh", ont scandé des manifestants.
Les forces de l’ordre ont été déployées sur l’itinéraire de la marche des manifestants.
Des échauffourées ont éclaté entre des étudiants ayant établi un périmètre de contention pour protéger les manifestants et les forces de l’ordre, et des personnes ont été blessées, a constaté un correspondant de Xinhua sur place.
Dans le même temps, une marche de célébration de la révolution égyptienne, à laquelle ont participé des milliers de personnes, s’est déroulée dans la ville portuaire d’Aden (sud du Yémen). Les manifestants ont appelé à chasser les représentants du gouvernement de Sanaa dans le sud du pays, ainsi qu’à la sécession de la partie australe du pays d’avec le nord.
La police yéménite s’en est prise à coups de matraque aux manifestants qui célébraient dans les rues de Sanaa la démission du raïs égyptien Hosni Moubarak, réclamant le départ du président yéménite.
Des centaines manifestants, cherchant à capitaliser sur la révolution égyptienne qui a abouti au renversement de Moubarak en 18 jours, avaient tenté de gagner l’ambassade égyptienne dans la capitale yéménite samedi, mais ont été repoussés par les forces de l’ordre.
Des bus ont amené des membres du parti au pouvoir, équipés de tentes, de vivres et d’eau, pour occuper la place de Sanaa également nommée Tahrir (place de la Libération), comme celle qui fut l’épicentre de la révolution égyptienne, afin d’éviter que les manifestants yéménites ne s’y installent pour faire comme les Egyptiens. Quelque 5.000 policiers et partisans du gouvernement s’y sont installés.
Selon des témoins, la police, y compris des officiers en civil, ont chassé des milliers de personnes de la place principale de Sanaa vendredi soir, alors que les manifestants déchiraient des affiches du président Ali Abdullah Saleh et hurlaient des slogans réclamant sa démission immédiate.
Saleh, qui est au pouvoir depuis 30 ans dans ce Yémen qui est le plus pauvre des pays arabes, a cherché à calmer le jeu au Yémen en s’engageant à ne pas se représenter. Son mandat s’achève en 2013.
La police appuyée par l’armée a dispersé samedi une manifestation antigouvernementale dans la capitale yéménite, Sanaa, ont annoncé les médiaux mondiaux.
Des milliers de personnes transportées de joie suite à la démission du président Hosni Moubarak se sont dirigées vers l’ambassade d’Egypte au Yémen pour tenir un meeting antigouvernemental, mais ont été dispersées par les forces de l’ordre.
Vendredi soir, des milliers de personnes se sont réunies à Sanaa pour protester contre la politique des autorités yéménites. Les manifestants ont d’abord clamé leur joie à l’occasion de la chute du régime de Hosni Moubarak, au pouvoir depuis 1981, mais ont ensuite commencé à critiquer le gouvernement. Au moins dix personnes ont été interpellées.
Dans les régions méridionales du pays, les manifestations antigouvernementales sont généralement organisées par le Mouvement du Sud qui cherche à scinder la République du Yémen créée le 22 mai 1990 par l’unification de la République arabe du Yémen (Yémen du Nord) et de la République démocratique et populaire du Yémen (Yémen du Sud).
Le Yémen, qui compte 24 millions d’habitants, est depuis longtemps frappé par la pauvreté et le chômage. "La variable économique est centrale dans les tensions actuelles", assure ainsi François Burgat, chercheur au CNRS et ancien directeur du Centre français d’archéologie et de sciences sociales de Sanaa (CEFAS).
Selon le programme de développement des Nations unies au Yémen, plus de 45 % de la population vit actuellement en dessous du seuil de pauvreté, fixé à deux dollars par jour. Le revenu national brut (en parité de pouvoir d’achat) s’élevait en 2009 à 2 330 dollars par an et par personne, un montant comparable à celui du Cameroun.
Cette pauvreté s’explique principalement par un chômage endémique. Selon la dernière estimation datant de 2003, 35 % de la population serait sans emploi. Ces conditions sont d’autant plus mal vécues par les Yéménites qu’à l’image de ses riches voisins de la péninsule, comme le Qatar et l’Arabie saoudite, le pays dispose d’importantes ressources en énergie.
Le Yémen, qui n’est pas membre de l’OPEP, produit en effet 300 000 barils de pétrole brut par jour. Les revenus liés à cette industrie représentent 25 % du PIB et assurent 70 % des finances de l’Etat. Le pays dispose également d’importantes ressources en gaz, à hauteur de 259 milliards de m3.
Les critiques de la rue se concentrent également sur le président Ali Abdallah Saleh. Les citoyens de la seule république de la région ont été témoins depuis plus de quinze ans d’un durcissement considérable du régime. Lors de l’unification du pays en 1990, sous l’égide de l’actuel président, le pouvoir était "à l’avant-garde de l’ouverture politique dans tout le monde arabe", explique François Burgat. "L’espace démocratique était alors largement ouvert", renchérit Franck Mermier, chercheur et connaisseur des arcanes de la politique yéménite.
Le soulèvement actuel ne peut avoir lieu que grâce à la culture du débat présente dans le pays depuis l’époque, lorsque le multipartisme et une réelle liberté de la presse étaient prônés par le pouvoir. Mais une guerre civile opposant sudistes et nordistes en 1994 a marqué un tournant dans la pratique du pouvoir du président Saleh.
La République du Yémen sombre alors dans de graves dérives anti-démocratiques. La présidence interdit certains quotidiens, fait emprisonner des journalistes, tout en repoussant à plusieurs reprises les élections législatives. Ali Abdallah Saleh place également des membres de sa famille et de sa tribu d’origine à des postes-clés du gouvernement.
Le parti au pouvoir, le Congrès populaire général (CPG), prend aussi une ampleur démesurée. Ainsi, lors de l’élection présidentielle de 1999, Saleh ne fait face qu’à un seul adversaire, présenté comme indépendant mais pourtant membre de son propre parti. Sept ans plus tard, il est réélu avec 82 % des suffrages.
Dans ce contexte, auquel s’ajoutent des troubles internes (rébellion chiite au nord, mouvement séparatiste au sud, influence grandissante d’Al-Qaida dans le pays), les révoltes tunisiennes et égyptiennes ont joué le rôle de détonateur. Depuis mi-janvier, quatre personnes ont ainsi tenté de s’immoler par le feu, à l’image de Mohamed Bouazizi, dont le geste avait déclenché la révolution tunisienne de janvier.
* Quelles seraient les conséquences d’un renversement ?
Le départ anticipé du président Saleh entraînerait une période d’incertitude malvenue pour les pays occidentaux et notamment pour les Etats-Unis. Le Yémen, malgré son soutien à l’Irak de Saddam Hussein lors de l’invasion du Koweït en 1990, est en bons termes avec Washington. Un renforcement du poids politique de l’opposition, et notamment du parti islamiste Al-Islah, ne serait a priori pas vu d’un bon œil par les Etats-Unis.
En pratique, l’arrivée éventuelle aux affaires d’Al-Islah n’entraînerait pas les bouleversements que l’on pourrait craindre. "Une frange modérée du parti islamiste a même déjà participé à l’exercice du pouvoir jusqu’aux années 2000, au côté du président, sans que les relations du Yémen avec Washington en soient impactés", explique Franck Mermier.