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La vague de révolte atteint le Yémen....

mercredi 26 janvier 2011

Yémen L’onde de choc de la révolution tunisienne

Des manifestations anti-gouvernementales se sont produites ce week-end dans la capitale, Sanaa. Figure emblématique du mouvement, la militante Tawakel Karman a été arrêtée dimanche. Le président yéménite a réagi en promettant
son départ en 2013.

Des centaines de personnes, dont des étudiants, des militants et des députés, ainsi qu’environ 200 journalistes se sont réunis, dimanche dans la capitale du Yémen, pour réclamer la libération de Tawakel Karman, directrice de l’organisation « Femmes journalistes sans chaînes » et membre du parti islamiste de l’opposition, El Islah. La militante a été arrête par la police dans la nuit de samedi à dimanche alors qu’elle rentrait chez elle avec son mari, dans le centre de Sanàa. Cette arrestation intervient après que Tawakel Karman a organisé plusieurs manifestations anti-gouvernementales devant l’Université de la capitale, dont la dernière a eu lieu ce samedi. Dès le début de la Révolution de Jasmin, la militante Tawakel Karman a appelé à soutenir le peuple tunisien et à poursuivre leur mouvement, en manifestant contre les régimes autocratiques arabes. Le président yéménite, Ali Abdullah Saleh, au pouvoir depuis 1978, est directement visé par ces revendications.

Dimanche soir, à l’instar de l’allocution de Ben Ali avant sa fuite, le président yéménite Ali Abdullah Saleh a annoncé sur la chaîne de télévision publique qu’il quitterait le pouvoir en 2013. « Le Yémen ne deviendra pas une autre Tunisie. Nous sommes une république démocratique, nous avons pacifiquement modifié les règles (…) Nous appelons les parties d’opposition à participer au dialogue avec le parti au pouvoir avant que le chaos n’ait lieu », a-t-il déclaré, avant d’ajouter « Certains membres parlementaires de l’opposition auraient mal compris le sens des amendements constitutionnels proposés, mais je déclare que je vais quitter le pouvoir après mon deuxième mandat qui expire en 2013 ».

170e place sur 178 dans le classement de la liberté de la presse

Le 1er janvier, les parlementaires du parti au pouvoir ont en effet adopté des amendements constitutionnels, qui, s’ils sont approuvés en mars, devraient supprimer l’article qui limite à deux le nombre de mandats présidentiels consécutifs. Toutefois, l’annonce de son départ en 2013 n’est pas vraiment une surprise puisque plusieurs observateurs estiment qu’il veut imposer son fils, Ahmed, comme successeur. Plusieurs de ses neveux sont déjà placés à des postes clés, verrouillant l’appareil d’Etat.

Pour l’instant, aucune raison n’a été fournie pour l’arrestation de Tawakel Karman. Le porte-parole de l’opposition parlementaire, Mohamed Qobati a dénoncé « un crime » et « un acte immoral ». De son côté, l’association Reporters sans frontières a « exigé sa libération immédiate ». Comme le rappelle RSF sur son site, le Yémen figure И la 170e place sur 178 dans le classement de la liberté de la presse, établi par l’organisation en 2010. Autant dire que les médias ne sont guère les bienvenus dans le pays. Lors des manifestations, un cameraman de la chaîne satellitaire Al-Arabiya a notamment été interpellé le 23 janvier, alors qu’il filmait les manifestations d’étudiants devant l’université de Sanàa en train d’être dispersées par les forces de l’ordre. Un autre cameraman de la chaîne Al-Jazeera a, quant à lui, été violenté, selon la chaîne qatarie. Des incidents évocateurs de l’état de la liberté d’expression au Yémen.

“Je suis le peuple, et je suis une secousse très violente. Ma colère éteindra le feu. Je suis le peuple”.

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