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Pour Renault Automobiles, c’est l’année de tous les records...

mercredi 15 décembre 2010

Tous les records pour Renault :

Jamais jusque là la firme Renault n’avait eu le record du PDG le mieux payé du Japon, ni celui du PDG le mieux payé de France et cette fois elle bat de loin le suivant !!!
Jamais un PDG de Renault n’avait touché la somme colossale de 9,2 millions d’euros par an, soit 726SMIC alors que la moyenne des PDG du CAC 40 (les quarante sociétés les plus riches de France) est de 190 SMIC !!! Et, en plus, il faut rajouter que Ghosn n’a pas (encore) touché de stocks options et d’actions gratuites qui pourraient toujours lui être données...

Le patron le mieux payé de France est Carlos Ghosn avec plus de neuf millions par an, suivi du patron de Sanofi Aventis avec plus de huit millions, Bernard Arnault de LVMH qui gagne sept millions et demi, Franck Riboud à la tête de Danone presque six millions et Henri de Castries le patron d’Axa plus de cinq millions et demi. A l’autre bout de l’échelle des salaires, deux millions trois cent mille salariés touchent le smic soit 1 056 euros net par mois. Ils seront augmenté de 1,6 % au premier janvier prochain... soit la somme considérable de... 16 euros !!!!!

En même temps, la firme au losange bat d’autres records depuis des années : record à la baisse du nombre de salariés, record à la baisse du nombre de sites, record à la baisse de la part des salaires dans le chiffre d’affaires, record à la baisse de l’intéressement des salariés, record à la baisse des promotions, des hausses personnelles et des augmentations générales...

RECORD POUR LE PATRON...

Au premier semestre 2010 déjà, on apprenait que Carlos Ghosn, président de Renault-Nissan, était le patron le mieux payé du Japon. Désormais, il est le mieux payé de France. Pas franchement touché par la baisse (relative) des salaires qui affectent ses collègues du CAC 40, Monsieur Ghosn aurait perçu 9,2 millions d’euros de revenus en 2009.

Si l’on voulait être sarcastique, on dirait que la crise économique n’aura finalement pas épargné les salaires des patrons. Ainsi, la rémunération globale des chefs d’entreprise du CAC 40 a reculé de 14 % en 2009, et s’établit à 3,06 millions d’euros par an en moyenne pour chacun, contre 3,6 millions en 2008 et 4,7 millions en 2007. Un salaire annuel qui comprend bonus, stock-options et autres actions gratuites.

D’après ce rapport annuel de Proxinvest, c’est justement la baisse de tous ces revenus complémentaires (-46%) qui aurait fait chuter les rémunérations annuelles des patrons, alors que les salaires ont eux, augmenté de 5%.

Ils sont pourtant encore sept du CAC à dépasser le plafond « socialement acceptable » que s’est fixé le cabinet (240 fois le SMIC), soit autant qu’en 2008. Parmi ces richissimes patrons, Carlos Ghosn est à présent le mieux payé de ce cercle fermé, avec 9,2 millions d’euros perçus en 2009, devant le patron de Sanofi Aventis (plus de 8 millions), et Bernard Arnault de LVMH (7,5 millions).
Un manque de transparence ?

Proxinvest pointe d’ailleurs du doigt la rémunération du patron de Renault-Nissan et souligne « un problème de transparence » : « Une rémunération d’environ 8 millions d’euros était totalement cachée aux actionnaires de Renault et n’apparaît jamais dans le document de référence du constructeur ».

D’après nos confrères d’Europe 1, Renault aurait réagi et précisé que cette rémunération était « fixée par le conseil d’administration de Nissan, selon les lois en vigueur au japon » et avait été « rendue publique à l’assemblée générale de Nissan qui s’est tenue le 23 juin 2010, soit après celle de Renault, le 29 avril 2010. Il n’y a donc là aucun manquement aux règles strictes de transparence et de gouvernance chez Renault comme chez Nissan ».

Notre salaire a-t-il augmenté de 23,1% par rapport au même semestre de 2009 ? Non. Les emplois ont-ils augmenté de 23,1% ? Non. Global rapporte : « Renault a annoncé un chiffre d’affaires de 19.668 millions d’euros en hausse de 23,1% par rapport au premier semestre 2009. » C’est de l’argent qui n’est pas simplement tiré des ventes de véhicules mais directement de nos poches !

...ET RECORD POUR LES SALARIES !!

La pub de Renault affiche « Renault vous en offre encore plus. » Plus de quoi ? Plus de boulot ! Plus de sales coups pour les salariés ! Plus de profits pour les gros actionnaires ! Mais pas plus de salaire !

Renault a trouvé le moyen de supprimer trois mille postes après en avoir supprimés des dizaines de milliers d’autres (PRV, intérimaires, prestataires...) : faire partir en préretraite des « postes pénibles » sans d’ailleurs que l’on sache comment et par qui sont choisis les critères de pénibilité ni calculés les revenus des préretraités. Bien entendu, Renault n’entend pas remplacer les partants puisque tout l’objectif n’est nullement de lutter contre la pénibilité. Le travail restant retombera sur les autres pour qu’ils deviennent eux aussi victimes de la pénibilité...

Avec les départs en PRV et les postes de sous-traitants supprimés, la direction s’ingénie à faire peser la charge de travail restante sur nous. Au nom de la polyvalence et de l’amélioration individuelle des performances, on se retrouve avec des travaux infaisables. Objectifs : dégoûter tout le monde pour préparer la prochaine tournée de PRV ? Cela permettra à la direction de trouver de nouveaux « volontaires » au départ. La direction nie avoir un nouveau plan social ou plan de PRV mais reconnaît examiner avec les syndicats une prétendue « adaptation des effectifs à la situation ». Quelle hypocrisie ! Cela permet à la justice de pouvoir déclarer que les PRV étaient bien légales et n’étaient pas des licenciements déguisés. Afin que l’on sache bien que défendre les emplois, ce n’est pas la justice bourgeoise qui le fera à notre place.

Nouvelle désillusion dans l’usine Renault de Sandouville, près du Havre. Mercredi, en comité d’entreprise, les syndicats ont appris que l’usine allait être affectée par 70 jours de chômage partiel sur la chaîne de l’Espace et 61 sur celle de la Laguna en 2011. Officiellement, il s’agit de répondre à un problème de mévente de ces véhicules.

Selon la direction citée par les syndicats, l’usine, dimensionnée au début des années 2000 pour fabriquer 400.000 voitures par an, ne produira que 53.000 véhicules en 2011 contre 69.000 prévus en 2010. Pour les syndicats, la crainte est double. Fin décembre, la convention qui garantissait 100% du salaire des employés en chômage partiel, arrive à son terme. "Pour l’année prochaine, si aucun accord n’est conclu avec la direction, alors chaque salariés en chômage partiel pourra perdre entre 400 et 500 euros par mois", explique Nicolas Guermonprez, secrétaire général de la CGT Sandouville à L’Expansion.com.

Mais c’est surtout l’avenir du site qui inquiète. Mercredi, la direction aurait également informé les syndicats que 816 salariés sur les 2300 que compte le site seraient en « situation de sureffectif » fin 2011. "Aujourd’hui certaines usines de Renault tournent à plein comme celles qui fabriquent la Logan, mais d’autres sont en panne sèche d’activité", explique Gaëtan Toulemonde, analyste du secteur à la Deutsche Bank. C’est particulièrement le cas de Sandouville qui depuis des années voit ses attributions réduire. En 2009 déjà, l’unité normande perd la production de la Vel Satis, le modèle haut de gamme de Renault. La direction prend alors la décision de délocaliser sa remplaçante, la Lattitude, en Corée. "Pour justifier cette délocalisation, le groupe expliquait que la Lattitude n’était pas destinée au marché français. C’est faux. En réalité, le groupe a décidé de tout miser sur la Lattitude, qui viendra certainement approvisionner le marché français, et de ralentir la cadence sur les véhicules haut de gammes produits en France", estime Nicolas Guermonprez.

Les salariés de Sandouville vont être frappés par de nouvelles périodes de chômage technique mais en payant probablement lourd ces repos forcés : 80 jours en 2011. La meilleure preuve que la direction ment sur les raisons est qu’elle donne deux raisons sans rapport l’une avec l’autre : « pour maintenance et début des travaux afin d’accueillir le futur véhicule utilitaire (le Trafic dCi version 2012) » dit-elle certaines fois et, dans d’autres versions, il s’agit de « tenir compte de la mévente des Espace et Laguna » sans expliquer que c’est la direction qui choisit de ne pas produire là le véhicule qui les remplace.

Frapper les salariés pour les faire payer a toujours été la politique de la direction et on voit toute la bêtise syndicale d’avoir accepté précédemment de signer le plan de la direction ou Contrat social de crise qui devait prétendument nous protéger… Aujourd’hui, on nous dit que le site de Sandouville est le seul attaqué. Comprenons que c’est diviser pour frapper et que nous sommes tous attaqués.

Renault commence à préparer le terrain pour des attaques en règle sur les salariés comme on vient de le voir à Sandouville. Mais rien ne prouve que les attaques s’en tiennent à ce site..Rien ne garantit non plus que la direction, prenant appui sur les difficultés suite à la fin des aides à l’achat de véhicules, ne veuille s’attaquer directement aux emplois. Qu’est-ce qui nous prouve qu’elle ne serait pas capable alors de nous dire que la fermeture de Rueil peut se traduire par des suppressions d’emplois. Bien sûr, la direction a annoncé que le déménagement se ferait sans s’attaquer aux emplois mais les Molex, les Caterpillar ou les Conti nous ont appris qu’un patron peut mentir. La seule garantie contre cela n’est certainement pas dans les engagements pris jusque là par la direction mais dans notre conscience et dans notre capacité de nous organiser pour nous défendre.

Après l’attaque sur les salariés de Sandouville et la fermeture forcée de Rueil, ce sont les salariés de Cléon qu’on menace. Renault Cléon va transférer au premier semestre 2011 la fabrication de vilebrequins pour les moteurs diesel F9Q en Roumanie. Les 500 salariés attachés à cette production seront partiellement réaffectés à d’autres activités. Mais on ne leur dit pas où et sur quelle activité. Bien entendu, on n’en est pas à leur proposer de partir en Roumanie mais l’ambiance est telle partout dans la classe ouvrière que tout le monde considère que Renault est capable capable bientôt de menacer les emplois Renault…

Les titres du dernier « Global », journal de la direction de Renault, donnent-ils selon vous une bonne idée de l’entreprise ? On y peut lire :
Qui respire le bien-être
La course en tête
L’avenir en rose
Fabriquer le futur
Le progrès permanent

Mais ça finit avec un peu de réalisme :
Chargé d’électricité

La direction continue ses sondages « satisfaction » : satisfaction des salariés, satisfaction des fournisseurs, satisfaction des clients mais, en réalité, nous savons tous que la seule satisfaction qui l’intéresse est la satisfaction des gros actionnaires fondée sur les profits.

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