vendredi 12 novembre 2010
Alors qu’un mouvement de masse s’annonçait, que des travailleurs s’étaient déjà mis en grève, les centrales ont décommandé et semblent dire qu’elles se satisfont des concessions gouvernementales. Mercredi les écoles publiques sont restées fermées, les bus des transports publics à Lagos étaient immobilisés. Seuls circulaient les mini-bus et motos utilisés comme taxis privés, avec une circulation à peine moins dense qu’à l’ordinaire et des stations service ouvertes.
Dans plusieurs villes, les banques et les administrations ont gardé portes closes. Dans la capitale administrative Abuja, les services du gouvernement fédéral étaient à l’arrêt.
Alors que les marchés de fruits et légumes étaient ouverts, les grands magasins sont restés fermés, a indiqué à l’AFP Denja Yaqub secrétaire général adjoint du Labour Congress (NLC). "Tous les fonctionnaires ont cessé de travailler, les banques ne fonctionnent pas, les grands magasins non plus... c’est particulièrement le cas ici à Abuja", a-t-il déclaré.
Un militant syndical tentant d’empêcher des passagers de monter à bord d’un avion à l’aéroport de Benin City, dans le sud du pays, a été blessé par balle par un policier, ont affirmé des dirigeants syndicaux.
L’inflation a atteint des taux à deux chiffres ces dernières années, entraînée par l’augmentation des prix des denrées de premières nécessités et des transports.
Le salaire minimum n’a pas augmenté depuis une décennie.
En tête des revendications, il y a l’abrogation de la hausse du prix du carburant. Juste avant de quitter le pouvoir, à la fin du mois de mai, Olusegun Obasanjo avait décrété une augmentation de 15 % du prix à la pompe mais aussi de la TVA. Ces deux hausses sont très impopulaires d’autant plus que le Nigeria est un géant pétrolier, le sixième exportateur mondial.
C’est d’ailleurs l’argument des syndicalistes qui le disent : « les Nigerians ne peuvent souffrir plus longtemps au milieu de l’abondance ».
Les leaders de ce mouvement de grève demandent aussi que la hausse de 15 % des salaires approuvée en janvier soit appliquée. Enfin, ils réclament des éclaircissements sur la vente de deux importantes raffineries du pays à des proches de l’ex-président.
La grève des travailleurs a été annulée
La grève d’avertissement de trois jours initiée par la centrale syndicale, Congrès des travailleurs du Nigeria (NLC), pour revendiquer de meilleures conditions salariales, a été annulée seulement 12 heures après son démarrage. Les raisons qui ont poussé à l’annulation du mot d’ordre de grève ne sont pas encore connues.
La grève a démarré sur une note d’incertitude à travers tout le pays, mercredi, du fait de la confusion qui régnait quant à la poursuite ou non du mouvement.
La tentative de dernière minute du gouvernement d’éviter la grève a échoué mardi soir lorsque la réunion entre le président Goodluck Jonathan et les dirigeants syndicaux, qui s’est tenue à Abuja, la capitale fédérale, s’est terminée dans l’impasse.
Au terme des négociations, les dirigeants syndicaux n’ont pas réussi à harmoniser leur position par rapport au démarrage du mouvement mercredi matin comme prévu, laissant ainsi plusieurs travailleurs dans la confusion.
Les syndicats demandent notamment au gouvernement fédéral de faire passer le salaire minimum mensuel à 18.000 naira (120 dollars américains).