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Ouvriers du textile en grève en Inde

lundi 28 juin 2010

Dacca secouée par des émeutes d’ouvriers du textile

De violents mouvements de protestation mobilisant des dizaines de milliers d’ouvriers du textile du Bangladesh ont entraîné mardi la fermeture de 700 usines qui fournissent les plus grandes enseignes occidentales de l’habillement.

La police anti-émeutes a tiré des balles en caoutchouc et des bombes lacrymogènes sur les ouvriers dans la zone industrielle de Ashulia, au nord de la capitale Dacca. Dans ce secteur, les ouvriers, qui réclament une hausse du salaire minimum de 25 à 70 dollars, ont érigé des barricades avec de vieux pneus, mis le feu à des camions de livraison et lancé des projectiles sur les forces de l’ordre pour la quatrième journée consécutive.

Quelque 800.000 ouvriers travaillent dans les 700 usines fermées, mais des "dizaines de milliers" d’autres sont dans la rue, obligeant les commerces à fermer, a déclaré à l’AFP le chef-adjoint de la police de Dacca Monowar Hosain.

Les usines qui ont été forcées de fermer leurs portes fournissent des chaînes occidentales telles que Wal-Mart, H & M, Tesco, Carrefour et Metro, ainsi que de grandes marques telles que Tommy Hilfiger, GAP et Levi Strauss.

Les ouvriers exigent des salaires d’au moins 5.000 taka (70 dollars) par mois. L’actuel salaire minimum fixé en 2006 est de 25 dollars seulement.

Selon le patronat des fabricants et des exportateurs de textile (BGMEA), les manifestations violentes, qui ont commencé samedi, ont créé un climat de "panique et d’anarchie", forçant les usines à fermer jusqu’à nouvel ordre.

"Plus de 50 usines ont été saccagées par les protestataires qui empêchent ainsi de livrer les commandes à temps, entraînant des pertes se chiffrant en millions de dollars", a déclaré à l’AFP le vice-président de la BGMEA, M. Shafiul Islam Mohiuddin.

Le ministre du Travail Mosharraf Hossain a promis dans un communiqué à l’issue d’une réunion d’urgence avec le patronat du textile des augmentations de salaires, mais a menacé de "mesures énergiques" les manifestants.

Le textile représente 80% des exportations annuelles du Bangladesh et ses usines

Ils réclament une augmentation du salaire moyen, fixé à 23 € par mois en 2006 dans 700 usines qui fournissent les grandes marques occidentales, dont H & M

Le groupe textile H & M a décidément des soucis au Bangladesh. Outre les accusations de « pratiques fiscales immorales » pour n’y avoir payé que 60 € d’impôt sur les sociétés en 2008, le groupe suédois a été confronté comme ses confrères occidentaux à une grève de quatre jours des ouvriers du textile. Ce mouvement a entraîné la fermeture de 700 usines qui emploient environ 800 000 personnes.

Selon les médias bangladais, la plupart des usines de confection fermées à la suite de ce mouvement ont commencé à rouvrir mercredi 23 juin à Dacca, la capitale du Bangladesh. « Le climat d’anarchie et de panique » semble avoir cédé la place à une « situation presque normale », rapporte The Daily Star.

Les patrons n’ont proposé qu’une hausse de 3 € par mois
Quelques jours plus tôt, une manifestation rassemblant plus de 50 000 ouvriers du textile avait dégénéré, faisant une centaine de blessés, vendredi 18 juin (plus de 200 selon le journal en ligne bangladais bdnews24.com). Les ouvriers descendus dans les rues avaient érigé des barricades avec de vieux pneus, mis le feu à des camions de livraison et lancé des projectiles sur les forces de l’ordre pour la quatrième journée consécutive.

À l’origine de ce mouvement violent, la revendication d’une augmentation de salaires, parmi les plus bas au monde. Le salaire moyen, fixé en 2006, tourne autour de 23 € par mois. Les ouvriers du textile demandent à ce qu’il soit porté à 58 €.

Le gouvernement s’était engagé en avril 2010 à ce que les salaires progressent mais les patrons des usines de confection n’ont proposé qu’une hausse de 3 € par mois. Les entrepreneurs se disent étranglés par la baisse de la demande étrangère et l’augmentation des coûts de production liée à la crise de l’énergie et à des infrastructures en mauvais état dans le pays.

« Pouvoir proposer un salaire décent autour du 28 juillet »
Insuffisant, jugent les milliers d’ouvriers employés dans la zone industrielle d’Ashulia, dans la banlieue de Dacca. Ils se sont mis en grève, entraînant la fermeture de 700 usines qui fournissent les plus grandes enseignes européennes et américaines (Wal-Mart, H & M, Tommy Hilfiger, GAP et Levi Strauss). Ce secteur représente 80 % des exportations annuelles du Bangladesh et emploie 40 % de la main-d’œuvre industrielle du pays, pour la plupart, des femmes.

Devant l’importance de la grève, le ministre du travail, Khandaker Mosharraf Hossain, a annoncé la tenue d’une réunion tripartite avec le gouvernement, des patrons et des représentants d’ouvriers. Il espère « pouvoir proposer un salaire décent autour du 28 juillet, respectant les recommandations du comité », rapportent les médias bangladais.
Anne-Fleur DELAISTRE

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