dimanche 10 janvier 2010
ATTAQUES CONTRE DES MILITANTS SYNDICALISTES DANS LE MONDE
Au Guatemala des militants ont reçu des menaces de mort par SMS
7 mai 2009 Au Guatemala, neuf militants travaillant pour deux grandes organisations de défense des droits humains ont reçu par SMS des dizaines de menaces de mort. Amnesty International a souligné que leurs vies étaient en danger.
Entre le 30 avril et le 5 mai, neuf membres de l’Association pour l’étude et la promotion de la sécurité en démocratie et de l’Unité de protection des défenseurs des droits humains ont reçu plus de 40 SMS les injuriant et les menaçant de mort. Les messages faisaient référence à leur action visant à traduire en justice les responsables de crimes perpétrés pendant le conflit armé interne au Guatemala.
L’un des messages, envoyé le 2 mai, disait : « Tu as une heure, c’est le dernier avertissement. Arrête de te mêler de nos affaires, des dossiers de l’armée déclassifiés. On va tuer tes mômes d’abord, puis ce sera ton tour. »
Le 4 mai au matin, une voiture vert foncé aux vitres teintées, avec deux hommes à bord, est restée stationnée devant la maison de l’un des militants. La police a été appelée. Les policiers ont par la suite dit à ce militant que ces hommes étaient armés et en possession d’un permis de port d’arme valide, et qu’ils les avaient laissé partir parce qu’ils n’étaient pas considérés comme représentant une menace.
Au même moment, deux autres militants ont reçu le même SMS, qui disait : « Je suis en train de t’observer [...] C’est bien que tu ne sois pas allé travailler, je ne te quitte pas des yeux. Fils de pute [...] t’as peur. »
« Les menaces de mort reçues par ces militants illustrent le climat d’insécurité et de peur qui prévaut au Guatemala, où les personnes qui s’emploient à protéger les droits humains et à rechercher la justice sont contraintes de le faire à leurs risques et périls, a déclaré Kerrie Howard, directrice adjointe du programme Amériques d’Amnesty International.
« Le gouvernement doit prendre immédiatement des mesures pour protéger ces militants et pour qu’ils puissent accomplir sans crainte leur travail important et légitime. »
Les victimes de ces menaces sont des membres de l’Association pour l’étude et la promotion de la sécurité en démocratie (SEDEM) et de l’Unité de protection des défenseurs des droits humains (UDEFEGUA).
La SEDEM fait campagne pour que justice soit rendue pour les crimes commis au cours du conflit armé interne qui a déchiré le pays entre 1960 et 1996. Elle demande notamment aux autorités la levée du secret attaché aux archives militaires susceptibles de contenir des preuves au sujet de certains crimes. L’UDEFEGUA soutient depuis 2000 des centaines de militants guatémaltèques en danger.
Les deux organisations ont demandé à Amnesty International de ne pas donner les noms des victimes.
En mars dernier, des membres des services du procureur des droits humains travaillant sur des dossiers remontant à l’époque du conflit armé interne ont été victimes de menaces et d’agressions. Quelques jours plus tard, l’épouse du procureur des droits humains, Gladys Monterroso, a été enlevée et torturée.
Liliane Gashet, militante syndicale à l’UNSA et militante active du LKP, est menacée de licenciement. Elle travaille comme déléguée médicale pour le laboratoire Astra Zeneca, lié à la société Sepropharm.
Il y a quelque temps, elle avait juste fait une remarque concernant la présentation d’un médicament contre l’asthme. Elle indiquait que l’image publicitaire ne correspondait pas à la réalité locale puisqu’on y voyait un enfant sous la neige. Elle proposait donc qu’on remplace la neige par la pluie. Pour cette simple remarque, elle fut accusée de « discrimination » et menacée de licenciement. Mais sous ce prétexte fallacieux, c’est la militante syndicale et la militante du LKP qui est visée. (...)
Pour la soutenir, une forte délégation de militants du LKP s’est rassemblée devant son lieu de travail le jour de sa convocation à l’entretien préalable. (...)
Pour l’instant rien n’est encore décidé définitivement. Mais l’UNSA comme l’ensemble des militants du LKP sont bien déterminés à défendre cette camarade et à faire reculer la direction du laboratoire sur ce licenciement programmé.
Patricia Chatenay-Rivauday, elle, travaille à la Chambre de commerce et d’industrie de Pointe-à-Pitre. Elle est déléguée syndicale de l’UNSA et a été mise à pied par sa direction. Il lui est reproché d’avoir manqué à son devoir de réserve en ayant parlé de la CCI dans une interview parue dans le magazine Sept Mag. C’est quand même un comble que l’on reproche à des militants ayant un mandat syndical de s’exprimer librement !
Mais là encore, c’est la militante du LKP (qui fut notamment très active dans la longue grève des pompiers de la CCI) que l’on veut faire taire.
Une délégation de militants du LKP s’est rendue devant la CCI pour la soutenir lors de son entretien avec la direction. Notons qu’il a fallu protester vigoureusement devant les grilles de la CCI, en particulier Jean-Marie Nomertin, secrétaire général de la CGTG, pour que le secrétaire général de l’UNSA puisse pénétrer dans les locaux afin d’assister cette travailleuse.
Rappelons aussi qu’il aura fallu toute une mobilisation juste avant la rentrée scolaire autour de Delphine Prudhomme, professeur au lycée Jardin-d’Essai, dirigeante de la FSU et membre du LKP. Elle était menacée par le rectorat de sanctions disciplinaires, tout simplement parce qu’elle s’était montrée particulièrement active dans la préparation de la grève générale de janvier et février, en tant que militante du LKP et animatrice du groupe de jeunes Rebelle.
Avec l’assassinat du vendeur de billet de loterie José Omar Galeano Martínez, président national de la Fédération colombienne des vendeurs de loteries (FECOLOC), survenu samedi 20 août 2008 dans la ville de Buga, département de Valle, le nombre de syndicalistes que la violence a fauché s’élève à 38 (34 hommes et 4 femmes) depuis le 1 janvier 2008 en Colombie, d’après les chiffres de « Escuela Nacional Sindical ».
De tels chiffres démontre l’augmentation inquiétante de ce phénomène en Colombie, étant donné que le nombre de syndicalistes tués en 8 mois est presque égal aux 39 abattus dans tout le pays l’année précédente. Mais cette année présente une condition aggravante : le pourcentage de dirigeants syndicaux assassinés est plus élevé : 15, contre 10 en 2007.
José Omar Galeano Martínez a été abattu par des nervis de deux balles à 22 h, quand il était en moto dans la rue à Buga. Selon des informations de la CUT, centrale syndicale auquel appartient la Fédération colombienne des vendeurs de loteries, Galeano Martínez animait la lutte pour la défense du droit au travail des vendeurs de loterie du pays, contre le transfert des loteries nationales à des entreprises privées. C’est pour cette raison que la CUT affirme qu’il s’agit d’un crime pour des mobiles politiques.
C’est le troisième syndicaliste assassiné en août. Le 13, à Puerto Asís, département de Putumayo, Manuel Erminson Gamboa Meléndez avait été criblé de 7 balles. Père de trois enfants, 32 ans, il était le vice président de l’association paysanne pour la défense du Putumayo, et membre de l’Association nationale de Fensuagro (voir plus loin) .
Le 8 août, à Saravena, département d’Arauca, la victime a été Luis Mayusa Prada, de 46 ans, qui ce jour là accompagnait un de ses quatre enfant à un rendez-vous chez un médecin. A son retour chez lui à 8 h du matin, il a été abattu par des nervis, sur lesquels on n’a aucune information à ce jour. Mayusa se trouvait à Saravena, après avoir été dans le département de Meta, où quelques jours auparavant il faisait partie de la sous direction de la CUT de son ex département.
Des cas plus impressionnants
Parmi les 38 cas de syndicalistes assassinés cette année, il faut mentionner, vu leur impact national, celui de Guillermo Rivera Fúquene, président de Sinservpub, dont le cadavre est apparu le 15 juillet à Ibagué, trois mois après sa disparition dans la région de Tunal, à Bogotá ; et celui de Leonidas Gómez Roso, employé du City Bank et dirigeant de l’Union nationale des employés de banque (UNEB). Il a été assassiné le 7 mars à Bogotá, le lendemain de la Marche nationale contre le paramilitarisme et toutes les formes de violence, dont il était un des militants.
On se souvient aussi de l’attentat du premier avril à Valle del Guamez, département de Putumayo, avec la mort de Luz Mariela Díaz López, de l’Association des éducateurs de Putumayo, enceinte au moment de sa mort. Avec elle, le syndicaliste Emerson Iván Herrera mourut également assassiné.
Les 38 assassinats font partie d’un ensemble de 200 violations commises depuis le début de l’année contre la vie, la liberté et l’intégrité des travailleurs syndicalisés, et qui incluent également des menaces, des arrestations arbitraires, des disparitions violentes, des attentats et d’autres formes de violences.
La Centrale unitaire des travailleurs (CUT) a été la plus touchée par cette flambée de crimes. 29 syndiqués assassinés appartenaient à cette Centrale. 5 autres à des syndicats proches de la CGT, et 4 à des organisations non confédérées.
Le syndicat le plus attaqué est le Fensuagro (Fédération syndicale nationale unitaire de l’agriculture et de l’élevage), adhérent à la CUT, avec 5 cas d’homicides. Et aussi le Syndicat unitaire des travailleurs de l’éducation du Valle (Sutev), avec 4 homicides. L’Association des éducateurs du Norte de Santander et le syndicat des travailleurs del IMPEC, ont perdu trois adhérents assassinés.
On est frappé par le degré d’impunité qui, jusqu’à présent, entoure ces crimes. D’après les informations disponibles sur ces faits, il n’y a eu que deux arrestations.
Situation préoccupante à Santander à cause de menaces
Une autre circonstance préoccupante est l’augmentation des syndicalistes menacés de mort, surtout dans le département de Santander. Alors que dans tout le pays on enregistre cette année 125 cas de menaces, à Santander c’est une liste de 57 cas de syndicalistes menacés, c’est-à-dire presque la moitié du total national dans ce seul département.
Les autres départements les plus touchés par les menaces sont Antioquia, où on a dénoncé 22 cas, Valle del Cauca 9 cas, et Norte de Santander avec 7 cas.
Agencia de Información Laboral ENS.
Entre 1986 et 2008, plus de 2500 syndicalistes ont été assassinés en Colombie. Le 14 mai 2009, le syndicat Sinaltrainal a dénoncé, à nouveau, les menaces proférées contre ses membres et les travailleurs de Nestlé et de Coca-Cola.
Quelques jours avant la réunion, fixée au 14 mars 2009, qui devait préparer le cahier de revendications pour les négociations avec Nestlé, dans la commune de Bujalagrande (Valle del Cauca), sont apparues des menaces de mort contre divers syndicalistes, entre autres José Garcia, Pedro Nel Taguado, Jairo Mendez, Luis Sanchez… Parmi les syndicalistes menacés se trouvent des salariés de Nestlé Colombie SA. Après un accord signé le 13 mai 2009, de nouvelles menaces de mort ont été proférées à l’encontre de dirigeants syndicaux travaillant à Nestlé.
Le syndicat Sinaltrainal s’est adressé aux autorités pour enquêter sur les responsables effectifs de ces intimidations, pour assurer la sécurité des syndicalistes menacés et de leur famille et, enfin, pour affirmer le droit d’organisation et de liberté syndicale.
Tard dans la soirée du 22 septembre, Ainur Kurmanov, un militant syndical bien connu, a été brutalement agressé par des nervis non identifiés devant son domicile à Almaty, la capitale de Kazakhstan. Il souffre de contusions sur tout le corps, d’une concussion et de blessures à la tête ainsi qu’un doigt cassé. Récemment, Ainur a conduit deux importantes campagnes de développement syndical dans l’usine Almatinskii de fabrication de wagons et dans l’usine d’Almatinskii d’ingéniérie lourde. Avec l’aide active d’Ainur, les ouvriers de ces usines ont fait grève et ont participé à des réunions de protestation et à d’autres activités. En conséquence, des centaines d’emplois ont été maintenus dans ces établissements sauvés de la faillite et de l’effondrement. L’agression perpétré contre Ainur est sans doute lié à son activité militante.
Les cheminots turcs suspendus pour leur participation à une grève ont été réintégrés suite aux pressions exercées par les syndicats turcs et l’ITF qui a envoyé un message de protestation. Les 46 cheminots, employés par les chemins de fer nationaux turcs et représentés par l’affilié de l’ITF Birlesik Tasimacilik Çalisanlari Sendikasi (BTS), ont été suspendus pour avoir participé à deux grèves d’avertissement en décembre dernier. Les grèves s’inscrivaient dans une campagne plus générale organisée par la centrale syndicale nationale Kamu Emekçileri Sendikaları Konfederasyonu (KESK) qui réclamait la mise en œuvre des termes de leur convention collective, et en particulier des clauses relatives aux droits des travailleurs. Réagissant aux suspensions, le BTS a rencontré à plusieurs reprises la direction de la société ferroviaire, précisant que le mouvement revendicatif se poursuivrait tant que les cheminots affectés ne seraient pas réintégrés à leur poste. De son côté, l’ITF a adressé des lettre de protestation le 24 décembre au président turc, Abdullah Gul, exigeant la réintégration immédiate des travailleurs. Dans sa lettre, le secrétaire de la Section des transports internes de l’ITF, Mac Urata, a déclaré au président : « La responsabilité juridique d’un Etat consiste à gouverner ses citoyens et, dans ce contexte, doit permettre aux travailleuses et travailleurs de se syndiquer, de négocier collectivement et de faire grève. Dans la mesure où votre pays souhaite adhérer à l’Union européenne, je pense que vous soutenez les droits des travailleurs et que vous êtes en faveur d’un gouvernement démocratique. » « C’est la raison pour laquelle l’ITF souhaite attirer votre attention sur la suspension de plusieurs membres du syndicat Birlesik Tasimacilik Calisanlari Sendikasi qui est affilié à notre fédération. Le droit de grève est un droit fondamental reconnu par la loi. Le détournement de cette loi par les employeurs est intolérable. « Nous faisons appel à vos bons offices pour que les employés suspendus soient réintégrés à leur poste de travail sans perte de salaire ou privilège. » Le 30 décembre, tous les salariés suspendus avaient retrouvé leur poste.
La Confédération syndicale internationale a protesté énergiquement contre la détention arbitraire et l’harcèlement judiciaire dont fait l’objet M. Nginamau Malaba, Président de la Centrale congolaise du travail ainsi que deux autres syndicalistes. La torture et les mauvais traitements ont été utilisés par les autorités. Les syndicalistes ont été arrêtés en janvier dernier alors qu’ils venaient de signer un mémorandum qui dénonçait le détournement de deniers publics par le ministère de l’Economie nationale et du commerce, et réclamait la rétrocession des bonus des recettes réalisées ainsi que le paiement des primes d’encouragement des fonctionnaires du ministère. Aujourd’hui inculpé de « falsification de documents », le Président de la CCT a du attendre la mi-février et son transfert au Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa (CPRK) pour avoir la possibilité de consulter son avocat, recevoir des visites de sa famille et bénéficier de soins médicaux de base. « La situation des syndicalistes en République Démocratique du Congo est plus que préoccupante » a déclaré Guy Ryder, secrétaire général de la CSI. « Une politique répressive ne se justifie jamais. Le rôle des syndicats est essentiel dans toute démocratie » a-t-il ajouté. Dans une lettre adressée aux autorités, , la CSI demande au gouvernement congolais de procéder à la libération immédiate et inconditionnelle des trois syndicalistes et de veiller à ce que tout soit mis en œuvre pour que les syndicalistes au Congo puissent exercer leurs droits sans crainte de représailles ou de violation de leurs droits fondamentaux.
Grève à la Générale des carrières et des mines (GECAMINES), depuis lundi 18 mai 2009. Ce débrayage a été décrété par l’intersyndicale et le bureau syndicat permanent de cette entreprise du Portefeuille pour réclamer 45 mois d’arriérés de salaires des agents de la GECAMINES. A Kinshasa, les 150 travailleurs de la Générale des carrières et des mines se sont rendus, lundi matin, au rez-de-chaussée de l’immeuble ex-SOZACOM, siège de la représentation de la GECAMINES pour exprimer leur ras-le-bol. Le ministre des Mines est descendu sur le terrain pour les rassurer qu’ils auraient leurs salaires dans 24 heures.