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Pourquoi le gouvernement s’attaque à l’Université ?

vendredi 13 novembre 2020

Pourquoi le gouvernement s’attaque à l’Université ?

Comme toute la société, et notamment comme l’école, les crèches, la recherche, l’Université est l’objet d’une attaque en règle sous prétexte de crise-covid (en fait chute du capitalisme) et sous prétexte de terrorisme. Les budgets sont attaqués et les libertés aussi. Le gouvernement prépare un arsenal de guerre, mais de guerre contre nous, pas contre la pandémie ni contre le terrorisme. Il s’attaque à toutes les libertés propres à l’université comme aux autres. La pandémie n’est pas combattue sérieusement même quand elle est confinée et reconfinée. Ainsi, les étudiants n’ont plus leurs cours mais sont contraints d’assister en personne sur place à leurs TD et examens. Ils ont donc toute latitude d’attraper le covid tout en se décourageant de poursuivre leurs études parce que l’enseignement à distance n’est pas si facile à suivre…

Plusieurs universités ont remis en cause des libertés comme celle de diffuser des tracts, de se rassembler, de manifester dans l’enceinte des facs.

Même le terrorisme sert à attaquer l’université. Dans une interview au magazine d’extrême droite Valeurs actuelles, Emmanuel Macron prétendait : « Le monde universitaire a été coupable. Il a encouragé l’ethnicisation de la question sociale en pensant que c’était un bon filon. Or, le débouché ne peut être que sécessionniste. » Faut-il faire un lien entre ces sorties officielles et la loi de programmation de la recherche pour laquelle le Sénat vient d’adopter un amendement à son article premier : « Les libertés académiques s’exercent dans le respect des valeurs de la République », « au premier rang desquelles la laïcité » ?

NOUVELLE « LOI DE PROGRAMMATION » : LES OCCUPATIONS D’UNIVERSITÉ PASSIBLES DE PRISON !

 Un Régime de plus en plus autoritaire dans l’indifférence générale –

Les Assemblées Générales et les occupations d’universités par les étudiants et étudiantes sont les actions incontournables de tout mouvement de jeunesse depuis des décennies. De Mai 68 à la Loi Travail, de la lutte victorieuse contre le CPE aux mobilisations des années 1980 jusqu’aux protestations étudiantes de 2018. Bientôt, ce sera fini. Le gouvernement veut faire passer une nouvelle « loi de programmation de la recherche » : une batterie de mesures ignobles pour l’enseignement supérieur, qui va encore précariser et libéraliser d’avantage les universités.

Cette loi comporte un passage encore plus grave. L’occupation d’une fac devient un délit pénal. Voici l’article : « le fait de pénétrer ou de se maintenir dans l’enceinte d’un établissement d’enseignement supérieur sans y être habilité […] ou y avoir été autorisé […], dans le but de troubler la tranquillité ou le bon ordre de l’établissement » sera condamné.

Trois ans de prison et 45 000€ d’amendes sont prévus pour punir les étudiants qui voudraient se mobiliser sur leur campus. 3 ans de prison !

Cette mesure est sans précédent. Depuis le Moyen-Age, il existe un principe de « franchise universitaire », qui interdit aux forces de répression de pénétrer sur les campus. Depuis 2018, Macron a fait voler en éclat ce principe, en faisant envoyer la police dans les facs, ce qui était déjà un tournant. Avec cette loi, c’est les luttes étudiantes qui sont mises en danger de mort. Le gouvernement veut la fin pure et simple des contestations sur les campus. Une mesure extrêmement autoritaire. Une de plus, dans l’indifférence générale, et sous Régime sanitaire d’exception.

Sources :

https://academia.hypotheses.org/28130

https://mars-infos.org/nouvelle-loi-de-programmation-les-5425

A remarquer :

1°) Il n’y a pas actuellement d’occupation alors pourquoi cette loi ? Il n’y en a pas eu depuis 2018 !!!

2°) La police n’a pas le droit d’intervenir dans l’Université alors comment ferait-elle pour appliquer cette loi ?

3°) Cette loi a-t-elle un caractère sanitaire ou anti-terroriste ?

4°° Pour quelle motif une telle sévérité : trois ans de prison et 45.000€ d’amende ?!!!

La loi sur l’enseignement supérieur et la recherche est en passe d’être définitivement adoptée. Largement contestée, elle aggrave la précarité dans les universités, et s’attaque aussi aux libertés académiques et à l’indépendance des chercheurs.

https://www.bastamag.net/Universites-LPPR-loi-enseignement-superieur-recherche-precarite-attaque-liberte-academique-petition

Les universités sont réellement attaquées…

https://www.liberation.fr/france/2020/10/28/les-universites-attaquees-dans-les-mots-et-dans-les-budgets_1803529

Universités : le Sénat veut soumettre les libertés académiques aux « valeurs de la République »…

http://www.sauvonsluniversite.fr/spip.php?article8805

Le budget universitaire menacé…

https://www.letudiant.fr/educpros/enquetes/universites-un-budget-2020-menace-par-la-crise-sanitaire.html

Les universités sont menacées…

https://abonne.liberation-champagne.fr/id133359/article/2020-02-22/les-universites-menacees

https://www.bastamag.net/Universites-LPPR-vacataires-budget-rentree-etudiants-investissements-prives

Et maintenant universités fermées pour covid…

http://etudiant.aujourdhui.fr/etudiant/info/reconfinement-universites-fermees-sauf-pour-travaux-pratiques-et-examens.html

En tout cas, en distantiel, le nombre d’étudiants va chuter brutalement !!!

https://etudiant.lefigaro.fr/article/j-ai-peur-de-decrocher-inquiets-ou-exasperes-les-etudiants-souffrent-de-leur-rentree_0d5507ea-0f96-11eb-8f8a-e20a8ad5ca01/

Et, en plus, la menace de l’autoritarisme académique :

https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/071120/la-menace-de-l-autoritarisme-academique

Face au COVID-19, les universités françaises ont appliqué de fait une politique d’immunité collective :

https://www.wsws.org/fr/articles/2020/10/13/frun-o13.html

Messages

  • « Un nouveau pacte est sur le point d’être scellé entre la science et la France, à travers un texte qui, j’en suis convaincue, est un grand texte, un texte majeur pour notre recherche comme pour notre société. En rendant à l’une un horizon, il redonne à l’autre un avenir. » C’est par ces mots que Frédérique Vidal a introduit à l’Assemblée nationale, mardi 17 novembre, la loi de programmation de la recherche pour les années 2021 à 2030 (LPPR), adoptée dans la foulée par les députés par 188 voix pour et 83 contre. Le Sénat doit valider le texte vendredi 20 novembre. Il sera alors définitivement adopté.

    Mais le projet de loi est loin de faire l’unanimité parmi les enseignants-chercheurs, qui ont été nombreux à lui manifester leur opposition ces dernières semaines, que ce soit à travers différentes tribunes dans la presse ou sur les réseaux sociaux, à la faveur du mouvement de grève « Ecrans noirs ». Deux manières différentes de témoigner de leur inquiétude pour l’avenir du monde de la recherche, principalement en raison de deux mesures très critiquées de cette loi : l’une pour sa grave atteinte présumée au processus de recrutement des professeurs, et l’autre pour la menace pénale qu’elle ferait peser sur toute manifestation au sein des universités.

    Le premier point le plus clivant de la loi concerne le délit d’entrave, créé à l’article 20 bis AA du texte, qui punit d’un an d’emprisonnement et de 7.500 euros d’amende « le fait de pénétrer ou de se maintenir dans l’enceinte d’un établissement d’enseignement supérieur sans y être habilité en vertu de dispositions législatives ou réglementaires ou y avoir été autorisé par les autorités compétentes, dans le but de troubler la tranquillité ou le bon ordre de l’établissement. » Une peine portée à 3 ans d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende dès lors qu’elle est commise « en réunion ».

    Le deuxième point c’est la casse budgétaire qui explique que le gouvernement se prépare à casser aussi des occupations de facs et manifestations !!!

  • "dans l’indifférence générale" ...A bas les généraux et tous ceux qui regardent d’en haut ceux qui n’en peuvent plus de subir.

  • La propagande ne dit bien évidemment pas que l’on va casser l’université ou l’école, ou continuer à pousser les profs à la dépression, au suicide. Non, cette propagande va parler de la modernité du métier d’enseignant au XXIe siècle, de bien-être au travail, alors qu’ils font tout le contraire. Le prof doit être un perroquet ou un magnétophone relayant le point de vue des dirigeants et il ne doit pas avoir d’esprit critique et surtout pas transmettre cet esprit critique à ses élèves. Sous peine d’encensement après sa mort !

    Les gouvernants et leurs sbires poursuivent leur politique. Il s’agit de propager la menace sur les enseignants et éducateurs de tout poil s’ils ne défendent pas la prétendue liberté d’expression en défendant la république et sa politique : liberté d’expression pour le gouvernement et ses discours, mais pas pour les autres !

    La casse de l’Éducation nationale se poursuit. Il s’agit de dire aussi que la menace vient d’eux, mais bien entendu, il diront autre chose : qu’on peut s’épanouir au travail, que le bien-être au travail est leur objectif affiché, et tous ces beaux discours vont faire l’objet d’une conférence dont la publicité est envoyée à tous les profs et leurs encadrements. Tous ces beaux discours sont faux et servent à leurrer ceux qui veulent entendre ces beaux discours.

  • Pourquoi l’Université reste fermée ? Alors que les théâtres et restaurants vont rouvrir, l’Université restera fermée !! Le but est de faire en sorte que le maximum d’étudiants se découragent et abandonnent. L’Etat ne veut plus investir dans l’Université et a l’intention de ne conserver qu’une petite portion des facultés, essentiellement sous contrat avec le privé. D’où la nécessité de prévoir une répression spécifique en cas de résistance estudiantine et professorale !!!

  • Les étudiants, paient un "lourd tribut" aux conséquences de la pandémie, a reconnu le Premier ministre lors de la séance des questions au gouvernement. Mais il ne fait rien pour les aider !

    https://www.sudouest.fr/2021/01/13/covid-19-les-autorites-se-preparent-a-prendre-des-decisions-face-a-l-epidemie-8281836-10407.php

  • Universités fermées : les étudiants vont exprimer leur ras-le-bol dans la rue mercredi

    https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/01/20/universites-fermees-les-etudiants-vont-exprimer-leur-ras-le-bol-dans-la-rue-mercredi_6066873_3224.html

    C’est significatif que les organisateurs de ces mobilisations, des réformistes, ne réclament que la réouverture des facs !!!

  • Sous prétexte de visite de Macron, la faculté Orsay-Saclay a été bloquée, les cours annulés, les rues barrées, les flics partout, interdisant l’accès aux étudiants et aux enseignants qui n’avaient même pas été prévenus et bien sûr aux manifestants !!

  • Parcoursup fait partie des mesures gouvernementales pour casser l’université. Des étudiants se retrouvent dans des filières qu’ils ne souhaitaient pas, dans des régions lointaines et sont refusés là où ils se débrouillaient bien ou correctement.

  • Le syndicat SNESUP des enseignants de l’université réclament le présentiel à 100% en affirmant que, avec les variants on aura toujours des risques de l’attraper, donc… il faut que les personnels travaillent en présentiel et prennent les risques de tomber malades et de mourir ainsi que les étudiants. Et ça s’appelle un syndicat !

    « Nous le répétons : il n’est pas possible de subir une année supplémentaire en mode dégradé.
    Aujourd’hui, l’existence de vaccins change la donne par rapport à la rentrée précédente. Nous demandons un plan détaillé de vaccination des étudiantes et des étudiants, pour pouvoir assurer, dès septembre, des enseignements de qualité qui s’appuient sur l’expérience sensible et sur l’interaction, sans médiation par des écrans.
    Néanmoins nous pouvons d’ores et déjà anticiper que la vaccination ne suffira pas : le variant Delta — aujourd’hui une centaine de nouveaux cas par jour — est 2,5 fois plus transmissible que la souche de référence. Avec une couverture vaccinale de 60 %, nous serions, à la rentrée 2021, globalement dans la même situation vis-à-vis des risques d’une nouvelle flambée épidémique qu’à la rentrée 2020.
    Par ailleurs, nous devons nous préparer à la possibilité d’un variant disposant d’un échappement immunitaire important tant qu’il existera un réservoir épidémique humain sur la planète. Il faudrait alors de longs mois pour mettre au jour les vaccins ARNm et reprendre la campagne vaccinale en commençant par les plus fragiles. Si cela devait advenir, ou que surgisse une tout autre épidémie, il serait indispensable de garder l’université ouverte. »

    « Fournir au personnel et aux étudiants des masques de qualité permet de réduire le risque d’un facteur 10 à 50. »

    Ils ne disent même pas des masques de quel type !!!

    Ils ne demandent même pas qu’on diminue par deux les effectifs des étudiants en embauchant massivement ! Aucune mesure barrière n’est possible sans diminuer par deux les effectifs par classe.

    Ils ne défendent ni les intérêts des étudiants ni des enseignants mais de « l’enseignement ».

    Mourir ou enseigner en distanciel, le syndicat choisit de mourir !

    Même les purificateurs d’air et les capteurs CO² ainsi qu’une vraie ventilation ne sont même pas mis en place à l’université et le syndicat, qui les souhaite, réclame quand même le présentiel !

  • « Il n’y aura pas de jauge dans les amphis », annonce Frédérique Vidal, la ministre de l’Enseignement supérieur.

    Pas de jauge, pas de distance barrière, pas de capteurs CO², pas de purificateurs d’air, pas de sécurité quelconque en somme !

    Les étudiants et les personnels sont sacrifiés à la haine du confinement !

    Vidal s’affirme pour le 100% présentiel alors qu’on est très loin du 100% vacciné. N’est-ce pas elle qui clamait : « une rentrée 100% présentiel si c’est 100% vaccinés » ?

    Et un étudiant vacciné qui a attrapé le covid continuera de suivre ses cours en intoxiquant étudiants et enseignants !!!

  • A l’Université, la campagne de vaccination commence quinze jours après la rentrée. Bizarre pour des gens qui prétendent croire que se vacciner est indispensable !

    Les amphis bondés sans distance barrière, bizarre pour des gens qui affirment par leur conseil scientifique la nécessité de maintenir les distances barrières !

    Pas de pass pour des cours et des cantines universitaires entassés alors qu’il en faut pour aller au restaurant !

  • En pleine flambée épidémique dans la jeunesse, le gouvernement impose des examens en présentiel sans mesure de jauge, ce qui signifie que les malades et les morts vont se multiplier parmi les étudiants et les enseignants de manière délibérée de la part des gouvernants !!!

    https://www.lci.fr/societe/covid-19-omicron-universite-des-examens-maintenus-en-presentiel-une-bonne-nouvelle-pour-les-etudiants-2205821.html

  • « Les étudiants ne sont pas tenus de fournir aux établissements un résultat de test Covid s’ils sont cas contact », nous a répondu le ministère de l’Enseignement supérieur.

    https://www.ouest-france.fr/sante/virus/coronavirus/covid-19-cas-contact-test-positif-quelles-sont-les-regles-a-l-universite-ac136074-8999-11ec-9ae6-d592858b40f6

    Le plus possible de contamination de l’Université, c’est cela la consigne de la ministre des Universités !

  • Voilà les pleurs syndicaux :

    En nommant Sylvie Retailleau ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, Emmanuel Macron fait le choix du modèle "Paris-Saclay", d’une Silicon Valley à la française et celui d’une mise en concurrence toujours accrue des établissements en quête de financement, des personnels de l’enseignement et de la recherche et des étudiant-e-s.

    Présidente de l’Université Paris Saclay, Sylvie Retailleau est depuis plusieurs années la cheville ouvrière du ministère : elle a choisi d’assumer un enseignement à deux vitesses et un tri sélectif des étudiant-e-s, en faisant le choix de créer une école universitaire de premier cycle à Paris-Saclay ne délivrant pas les mêmes diplômes de licence que ceux ayant droit au prestige de la “marque”, pour satisfaire aux exigences des classements internationaux. La logique de “marque” domine tous les aspects de la vie de l’établissement, le vernis de la communication remplaçant la réalité d’une université déstructurée et de ses agent.e.s qui en payent l’addition. Sylvie Retailleau a assumé de “restructurer” l’Université Paris-Sud en un mastodonte désorganisé, avec de nouvelles entités (nombreuses directions, Graduate Schools, objets interdisciplinaires, instituts etc) qui apportent encore plus de complexité au mille-feuille administratif, au prix d’une catastrophe humaine : broyage des collectifs de travail, individus en perte de sens, souffrances importantes y compris dans les diverses directions créées. Alors que les premiers retours de Paris Saclay sur les conditions de travail dégradées et la souffrance des personnels se font de plus en plus clairs, la multiplication des EPE (établissements publics expérimentaux) fait craindre le pire tant en termes de recherche, de conditions de travail et de droits des étudiant-e-s. Sous sa présidence, il a fallu 2 ans et la ténacité des représentant-e-s du personnel et des organisations syndicales pour obtenir une enquête indépendante sur les risques psycho-sociaux liés à la fusion et ses conséquences, dont les conclusions sont claires, loin de “l’humanisme” affiché et dont les recommandations ne sont pour l’instant pas suivi d’effet.

    Au niveau national, Sylvie Retailleau s’est fortement impliquée dans la rédaction de la loi de programmation de la recherche, largement rejetée par la communauté universitaire, puisqu’elle a co-rédigé le rapport consacré aux propositions sur le financement de la recherche (avec Cédric Villani et Antoine Petit, PDG du CNRS).

    La nomination de Sylvie Retailleau au poste de ministre de l’ESR est donc celle de la destruction du service public de l’enseignement supérieur et de la recherche, à la suite de l’hôpital public ou de l’école. Un enseignement supérieur dit “d’excellence” réservé à certain-e-s, une recherche scientifique par projets de compétition et de rentabilité, ayant perdu tout ce qui fait sa force (collégialité, moyens pérennes, intérêt pour la connaissance et la société), sans oublier le mépris total pour l’écologie comme l’atteste la bétonisation à marche forcée du plateau de Saclay.

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