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Le programme « coronavirus » de la bourgeoisie capitaliste, c’est du national-socialisme…

lundi 6 avril 2020, par Louise M., Robert Paris

Edito

Le programme « coronavirus » de la bourgeoisie capitaliste, c’est du national-socialisme…

Quel est donc le contenu politique, économique et social du programme de guerre mis en place par les gouvernants capitalistes aux quatre coins de la planète pour lutter contre la pandémie du coronavirus ? Si ce n’est l’intervention systématique de l’armée dans la société civile, la sortie des soldats des casernes et dans le même temps, l’encasernement de toute la population ?

Les gouvernants veulent nous faire croire qu’ils se préoccupent de notre santé, et que la mise en place du confinement des populations serait guidé par la volonté de nous protéger de ce virus, alors qu’ils ont tout fait pour arriver à ce confinement, en laissant se propager le virus qui, selon Agnès Buzyn, était présenté comme pas plus dangereux qu’une grippe, en ne permettant pas à la population d’être testée, en ne fournissant pas de masques aux personnels de santé, en ne multipliant pas les effectifs de hôpitaux, en ne spécifiant pas des bâtiments pour traiter les malades, en ne produisant pas des matériels respiratoires en masse, et parce qu’il fallait surtout ne pas arrêter l’économie, la santé des entreprises étant bien plus importante que celle des populations et la concurrence entre capitalistes mondiaux risquant de les défavoriser, bon nombre sont contraints de se rendre encore au travail dans des entreprises non essentielles.
Alors si leur but, n’est pas de nous protéger du coronavirus, quel peut-il bien être le dessein ?

Ils nous parlent tous déjà de l’après-coronavirus, en optimistes, combattants et bâtisseurs d’un futur meilleur. Mais que défendent-ils donc comme avenir de société, pendant et après le coronavirus ?

Ce n’est pas étonnant qu’ils appellent leur réaction à la situation catastrophique « la résilience » alors qu’ils n’ont nullement estimé que la situation des hôpitaux et des populations était un motif d’inquiétude. Car ce qu’ils estiment comme fondamental à défendre avec l’énergie du désespoir de la « résilience », cette réaction d’un corps menacé de mort, aux limites de ses capacités de survie, c’est le système d’exploitation et pas la population !

Ce qu’ils défendent becs et ongles, « quel qu’en soit le prix », c’est l’ordre social et politique qui a, pendant plusieurs centaines d’années, donné le pouvoir économique et politique aux possesseurs de capitaux. C’est cela qui leur semble fondamental et à défendre en y mettant « un pognon de dingue », au prix de tous les efforts, de tous les sacrifices, y compris de centaines de milliers et même de millions de vies. C’est pour cela qu’ils appellent cette « résilience » une guerre et qu’ils y mettent en première ligne l’armée. C’est parce qu’ils pensent devoir faire demain une véritable guerre contre leurs propres peuples, une guerre intérieure, une guerre de classe qui sera une guerre contre les civils (et dont la « guerre civile » algérienne des années 1990 a pu servir d’exemple).

Il en résulte des gouvernements qui dirigent par décrets, se dotent de pouvoirs spéciaux, contrôlent sans cesse la population, sous prétexte de coronavirus. Des gouvernements qui décident qui a le droit de circuler et qui n’en a pas le droit, s’autorisant une surveillance constante, qui font rentrer les généraux, qui mettent en place des plans d’intervention dans les villes, qui interdisent les manifestations et rassemblements, contraignant les syndicats, partis et associations à l’ « unité nationale », détectant tous ceux qui s’y refusent, etc.
Une atteinte à nos libertés fondamentales sous prétexte de pandémie.
Un coronavirus combattu par la mise en place d’une dictature, et non pas par des mesures sanitaires et médicales.
Cette politique, loin de protéger les populations du virus, vise à envoyer travailler dans des entreprises aussi peu essentielles et vitales que le secteur du Bâtiment ou de la construction aéronautique, en maintenant les transports en commun !!! Et les ministres font pression, au nom des intérêts supérieurs de ce qu’ils appellent « l’économie » ou « l’entreprise », traduisez le grand capital. Malgré tous leurs discours mensongers, les gouvernants ne défendent bien entendu que le grand capital, pas le petit !

Eh bien, s’il fallait caractériser d’un seul mot le sens de leur nouvelle politique, nous dirions fascisme ou nationalisme-socialisme. En effet, ses ingrédients sont : Etat fort cumulant tous les pouvoirs et suspendant progressivement toutes les libertés, nationalisme à tout va avec fermeture des frontières, production nationale, nationalisme tous azimuts, présentation de tout ce qui vient de l’extérieur comme menaçant, dangereux (soit l’inverse exact de la période précédente), nationalisation des dettes privées du grand capital payées par l’argent public, avec la nationalisation des trusts en faillite, mobilisation policière et militaire contre un ennemi intérieur assimilé d’abord à ceux qui ne respectent pas le confinement, ceux qui ne subissent pas en silence, ceux qui contestent les mesures antisociales, et bientôt aussi ceux qui manifesteront pour leurs libertés, pour leurs droits sociaux, pour ne pas subir la misère. Donc nationalisme virulent et affirmé, étatisme à tout crin au service d’intérêts privés, et répression d’Etat (la police et l’armée dans les rues et aussi participant au pouvoir politique) qui s’appuie en plus aussi sur la mobilisation des civils sous la forme de milices, de dénonciations, la mobilisation forcée sur le « front du travail » avec la dénonciation du droit de retrait, l’imposition de l’ « économie de guerre » avec « de l’argent sans limite » pour défendre les trusts et des promesses creuses pour les travailleurs et les petits commerçants et artisans.

Le « nous sommes en guerre de Macron » doit être traduit par : c’est la guerre intérieure contre les exploités, c’est la guerre de classe, et on n’épargnera ni le sang ni les larmes ! Ils ont déjà commencé avec la destruction du code du travail qui permettra aux patrons d’imposer 60 heures de travail, des horaires à leur guise, et la prise de congés payés selon le calendrier qu’ils auront décidé, et on en passe… Le coronavirus a bon dos, il s’agit bien là de défendre d’abord la rentabilité jusqu’à la mort pour les profits des capitalistes.

Ce qui caractérise cette nouvelle politique, c’est que l’Etat prend tout en charge, prétend qu’il paiera tout, assurera tout, financera tout, organisera tout. Le capitalisme de libre concurrence est mort, nous dit-on, pour couvrir le fait que c’est la mort totale du capitalisme et pas de l’une de ses formes, de l’un de ses secteurs, la mort d’un des fondements essentiels à savoir la création de richesses par l’investissement productif et fondé sur la valeur-travail, sur la plus-value extraite du travail humain productif. Sur le plan financier, c’est l’Etat et la banque centrale qui financent tout, qui paient tout, qui se chargent de tout, qui assument toutes les dettes, qui autorisent tous les débordements, qui couvrent toutes les faillites. Les partisans de ces mesures sont des gouvernants qui, la veille encore, se gargarisaient de formules pour justifier le tout libéral, la fin de l’Etat et on en passe des mensonges officiels de propagande. Ce sont aussi ceux qui se gargarisaient de mondialisation et de suppression des frontières pour le grand capital (pas pour les êtres humains !).

Oui, un tel programme flirte de plus en plus avec le fascisme ! Quelle menace peut susciter un tel programme ? Est-ce la pandémie du coronavirus avec sa vague mortelle ? Mais en quoi cela justifierait-il l’Etat dictatorial, le nationalisme exacerbé, la fermeture des frontières aux « marchandises extérieures » (sauf les masques, les gants, les appareils respiratoires !!!!), la répression policière et militaire, la surveillance policière des mails, des réseaux sociaux et téléphones, la propagande mensongère contre les tendances prétendument irresponsables et anarchiques des populations, la campagne massive de peur (du genre « nous allons tous tomber malades, c’est inexorable ») qui a succédé à la campagne mensongère selon laquelle « ce n’est rien, c’est moins qu’une grippe » et aussi « l’essentiel est ne pas céder à la peur » ?!!!!

La montée mondiale du fascisme, ce n’est pas le coronavirus qui le nécessite mais c’est la chute inéluctable du capitalisme qui s’est manifestée fin 2019, avant l’apparition du coronavirus ! Et c’est aussi la vague révolutionnaire qui a parcouru le monde, du Hirak d’Algérie aux Gilets jaunes de France, du soulèvement du Liban à celui du Chili, bien avant le coronavirus et qui a démontré que le peuple travailleur du monde était en train de développer une alternative révolutionnaire qui se passait désormais des discours réformistes et des négociations bidon avec le pouvoir !

Des Philippines à l’Inde, de la Hongrie à la France, en passant par les USA, tous les gouvernants peaufinent des plans de dictature fasciste, une dictature qu’approuvent les syndicats patronaux comme le MEDEF, les financiers et toutes les classes possédantes. Ils n’ont pas besoin des partis d’extrême droite pour avoir un discours d’extrême droite et une politique d’extrême droite. Ils prétendent qu’il faut au gouvernail quelqu’un qui commande d’une poigne de fer, quand le navire se retrouve en pleine tempête, sans préciser si la tempête dont ils parlent est celle de l’effondrement économique et social historique du capitalisme déliquescent ou de la pandémie ! En attendant, le dictateur des Philippines menace de tirer sur ceux qui ne respectent pas le confinement, celui de l’Inde oblige les plus pauvres à vivre dans des conditions criminelles, celui des USA impose le droit à l’armée d’intervenir dans tout le pays a contrario de la constitution américaine, celui de France impose déjà l’armée dans les rues sous prétexte de protéger les pharmacies et les commerces ! Et il a fait venir les généraux au sein même du pouvoir, dans ses fameux « conseils de défense » servant soi-disant à combattre le coronavirus ! Une armée qui s’est soudainement avisée qu’elle disposait de quantité de masques à offrir aux personnels de santé ! Des mois après les appels à l’aide du personnel de santé, et au moment où les masques nouvellement produits commencent à arriver…

Dans de nombreux pays, notamment aux Philippines ou en Afrique, il est déjà clair que l’ordre sanitaire mis en place, est une dictature policière et militaire d’une extrême violence. Dans de nombreux pays, le terme de « guerre » n’est pas dirigé pas contre le coronavirus mais contre les peuples accusés de tous les maux et notamment d’être responsables de la diffusion de la pandémie par leur comportement désobéissant, alors que ce sont les gouvernants qui l’ont laissé se propager sciemment, pas par imbécillité, pas par incapacité, pas par indolence ou par la volonté d’économiser les dépenses de santé. Mais par la volonté de faire la guerre aux peuples, une guerre déjà commencée bien avant le début de la pandémie, qui aujourd’hui les abandonnent à la maladie et à la mort virale.

S’ils n’ont pas prévu, pas préparé, pas proposé, pas averti, pas imaginé, pas agi au début de la pandémie, pourquoi maintenant pourrions-nous compter sur eux pour agir dans le sens des intérêts du peuple travailleur, qui, dans ces circonstances dramatiques, seraient les mêmes que ceux des classes possédantes et des gouvernants, leur fameuse unité nationale qui a amené les syndicats de salariés à signer une déclaration commune en France avec les syndicats patronaux, y compris ceux des trusts, des banques, du grand capital !!!

Eh bien, cela est mensonger : il n’y a aucune convergence possible aujourd’hui entre le grand capital et le peuple travailleur, aucune unité nationale notamment, aucun but commun entre gouvernants et gouvernés, exploiteurs et exploités, et même moins que jamais quel que soit les pays et la couleur politique des équipes gouvernantes !

Et d’autant moins de convergence que les classes possédantes sont en train de se doter, en phase d’effondrement du système capitaliste, d’un programme radical et violent contre le peuple travailleur, un programme qui rappelle les pires moments de basculement de la prétendue démocratie bourgeoise vers le fascisme : fermeture des frontières, marche à la guerre, nationalisme outrancier économique et politique, mobilisation d’une fraction de la population contre l’autre accusée de nuire à l’intérêt national et de refuser d’obéir aux ordre d’un Etat qui supprime les libertés et droits fondamentaux, qui instaure le travail forcé, qui encaserne la population et lui impose une nouvelle idéologie prétendument « nationale et sociale » au nom de laquelle on nationalise les trusts en faillite à coups d’argent public au nom d’un intérêt général qui est l’intérêt du capital défendu par la puissance d’Etat devenue le tout politique, le tout économique et le tout organisationnel de l’ensemble de la société capitaliste. Et, à la tête, un pouvoir personnel lié à l’armée et à la police.

Pour mettre en place ce nouveau fascisme, les classes dirigeantes ont permis la catastrophe sanitaire, développé les maladies et les morts, propagé la peur, dénoncé les gens eux-mêmes, créé la zizanie au sein du peuple travailleur, propagé de fausses rumeurs, mené toute une propagande de dénonciation contre la population, émietté la classe ouvrière, cassé par avance toute rébellion, interdit tout acte collectif, justifié la surveillance policière de tous et l’occupation militaire du pays et mobilisé l’essentiel des moyens financier de l’Etat au service du grand capital. Il va de soi qu’ils n’ont pas fait tout cela pour le peuple, pour la santé et contre le coronavirus !

Non, ils ont fait tout cela parce qu’ils savent que le peuple travailleur du monde est au bord de la révolution sociale mondiale et que la simple annonce de l’effondrement du système financier, boursier, bancaire, industriel et commercial signifiera l’explosion révolutionnaire générale. Avec le fascisme, la contre-révolution essaie d’anticiper sur la révolution sociale.

Le point essentiel à comprendre, c’est que le fascisme ne signifie pas nécessairement que des partis qui se disent fascistes parviennent à gouverner. Le fascisme n’est pas un parti, un discours, une idéologie, c’est seulement la politique qui est indispensable à la minorité capitaliste pour écraser la majorité quand l’édifice social s’effondre et cette politique consiste à emprisonner la classe prolétarienne politiquement et socialement, en détruisant ses libertés, en supprimant ses droits, en divisant et en opposant des secteurs de celle-ci et en contraignant une partie de ceux-ci à accepter un programme violent, sanglant, meurtrier au nom de l’intérêt national.

Et ce n’est pas « les démocrates » qui nous protégeront du fascisme. Les partis aujourd’hui au pouvoir et qui le mettent en place se sont tous dits démocrates et ont accédé au gouvernement par les élections. C’est la fausse démocratie capitaliste qui accouche elle-même du fascisme et elle ne risque pas de nous en protéger !

La seule alternative au programme fasciste des classes possédantes, c’est le programme révolutionnaire des travailleurs, des chômeurs, des précaires et de tous les opprimés, des femmes, des jeunes, de tous ceux qui ne vivent que de leur travail. Ce programme c’est la suppression de l’oppression capitaliste, du pouvoir capitaliste, de la propriété privée capitaliste, de la loi du capital, de l’Etat du capital, de la force armée du capital et de toutes les règles qui ne servent que les propriétaires privés de capital et nullement la population travailleuse.

Capital contre Travail, voilà l’objectif réel des classes possédantes !

Travail contre Capital, voilà le mot d’ordre du peuple travailleur du monde !

Puisque les classes possédantes ont lancé leur programme radical dans l’antisocial, n’hésitons pas à rompre avec les programmes réformistes : lançons notre programme radical, celui de la révolution sociale : toutes les richesses et tout le pouvoir à ceux qui sont aujourd’hui dépourvus de richesse et de pouvoir ! Et à l’échelle du monde !

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