mardi 28 janvier 2020, par
édito
L’actualité nous livre de nombreux exemples par lesquels les classes dominantes nous démontrent qu’elles discourent sur les leçons qu’elles auraient tiré du passé et que le futur ne devrait pas nous faire revoir les horreurs du passé mais tout démontre exactement le contraire.
Leur discours est répétitif. Les leçons du SRAS ont été tirées. Les Leçons d’Ebola ont été tirées. Les leçons de deux guerres mondiales ont été tirées. Les leçons du nazisme ont été tirées. Les leçons des crises capitalistes ont été tirées. Les leçons des crises nucléaires comme Fukushima ont été tirées. Les leçons des crises humanitaires ont été tirées. Les leçons du colonialisme ont été tirées. Et on en passe de ces discours rassurants et mensongers…
Que ce soit l’anniversaire de la libération des prisonniers d’Auschwitz, l’annonce d’un nouveau coronavirus en Chine qui menace le monde, le développement mondial du fascisme, les signes avant-coureurs de la nouvelle guerre mondiale, les derniers accidents nucléaires, les derniers accidents des sites Seveso, les menaces d’un prochain effondrement financier et économique d’un capitalisme qui ne s’est pas tiré de sa chute de 2007-2008, tous les événements mondiaux témoignent que les classes dominantes n’ont rien appris et ne pouvaient rien apprendre du passé.
En effet, ce qu’elles auraient pu apprendre des leçons du passé aurait fondamentalement signifié qu’il était temps pour elles de céder la place, de laisser le pouvoir au peuple travailleur du monde, et cela elles ne veulent pas le comprendre ni l’apprendre bien entendu… Le rôle essentiel des Etats et des méthodes d’organisation des classes dirigeantes consiste à tout faire pour éviter une telle conclusion fatale pour le système mondial d’exploitation !
En quoi pouvons-nous dire que la leçon du passé signifie que le capitalisme a fait son temps et ne peut plus empêcher un achèvement catastrophique et barbare ? En quoi l’épidémie actuelle en Chine est-elle à placer sur le même terrain que la menace financière et la dette mondiale impressionnante, que les risques nucléaires et guerriers, que les affrontements militaires actuels sur la planète, et que la montée des fascismes et des dictatures, ainsi que les massacres de peuples ainsi que la hausse de toutes les sortes de terrorismes ?
On peut donner en exemple le coronavirus qui se développe actuellement dans le monde, parti de Chine… En effet, un autre coronavirus, le SRAS, avait déjà développé sa menace et, selon nos gouvernants, ce que cette épidémie nous a appris nous protégerait des risques aujourd’hui. C’est le discours rassurant des gouvernants français notamment, qui vient en même temps que leur discours rassurant à Auschwitz : « nous avons appris et cela ne se reproduira pas » !!!
Et les mêmes recommencent à nous dire qu’ils ont pris les précautions alors qu’ils ont, à nouveau, attendu des semaines avant d’interrompre les communications, les voyages et la diffusion mondiale d’une maladie, qu’ils reconnaissent comme très communicative, bien plus épidémique que le SRAS et cela parce qu’ils ne pouvaient pas se résigner à perdre des affaires, à perdre de l’argent, à prendre l’initiative d’une rupture des communications et des échanges !
Ce sont les mêmes qui ne peuvent pas se résigner à ne pas laisser voler des avions Boeing dangereux, à ne pas laisser fonctionner des usines chimiques, nucléaires ou pharmaceutiques dangereuses, à ne pas laisser des trusts irresponsables comme Lactalys tuer des bébés, à ne pas laisser des trusts comme Total soutenir des dictatures partout dans le monde pour assurer leurs profits, à ne pas laisser des groupes terroristes faire la loi en Syrie, en Irak et en Libye…
C’est de la même manière qu’ils ne peuvent pas se résoudre à ne pas laisser les grands possesseurs de capitaux mondiaux continuer à plomber les économies, à retirer leurs capitaux des investissements productifs, à détruire même les économies par leurs investissements spéculatifs, à plomber les ressources financières des Etats et des banques centrales par leurs politiques destructrices et dévoreuses de fonds publics, à pousser pour cela à la destruction de tous les services publics, de toutes les aides sociales, de toute la vie sociale même…
Un petit exemple consiste dans la réaction des dirigeants publics de la Santé face à ce coronavirus : ils déclarent que la France a parfaitement les moyens de faire face au risque : elle possède sept salles de protection pour isoler des éventuels malades !!!
Face à une épidémie qui, en un temps très court, aurait déjà touché quarante mille personnes et tué quatre vingt, qui se propage à la vitesse d’un cheval au galop, voilà les gouvernants français qui se protègent derrière la feuille de papier d’une déclaration à but soi-disant rassurant et sept salles pour héberger les malades !!!!
On reste sans voix devant un tel aveuglement qui doit bel et bien être mis en parallèle avec celui qui les conduit à prétendre qu’ils vont multiplier les EPR nucléaires, qu’ils vont multiplier les interventions armées de la France dans le monde pour lutter contre les dictateurs et le terrorisme, alors que des décennies de telles interventions n’ont en rien réduit ni dictatures ni terrorisme.
Si le premier ministre français dénonce à Auschwitz le fait que « nous devons rappeler ces victimes de l’inhumanité et redire que cette inhumanité fait partie de nous », on remarquera aussi que cela ne l’amène pas à reconnaître que « nous » devrait signifier la classe capitaliste, allemande mais aussi mondiale, qui a voulu cette barbarie, qui a conçu, armé, financé, soutenu le nazisme !!!
Ce n’est pas sur les leçons que tirent les classes possédantes que nous pouvons compter mais sur celles que tirera le peuple travailleur du monde, engagé aujourd’hui un peu partout dans des luttes de classes insurrectionnelles tout en étant encore sous la coupe des idéologies des classes possédantes, celles qui récusent la fin du capitalisme, qui récusent la révolution sociale, qui récusent la nécessité de la prise du pouvoir des exploités qui en finisse avec le pouvoir des exploiteurs.
Car si l’irresponsabilité des classes possédantes redevient une menace de mort pour l’humanité, ce n’est pas la faute de tel ou tel individu, mais c’est la marque de la limite des capacités du système d’exploitation, un système dans lequel une infime minorité profite sur le dos de l’immense majorité, un système qui préfèrera toujours un bain de sang général, des dictatures et des massacres que tout risque de mise en place d’une nouvelle société débarrassée de l’oppression et de l’exploitation.
Les gouvernants peuvent toujours se cacher derrière les situations dangereuses et prétendre nous en protéger, tout le passé démontre que ce sont eux qui sont cause du danger le plus mortel et qu’ils ne feront jamais rien pour nous en protéger.
Et, pour le coronavirus, pas de souci : l’Organisation mondiale de la santé n’avait pas encore décidé, à la date du 26 janvier, si le coronavirus chinois est un danger pour la santé mondiale ! Mais les bourses mondiales avaient déjà décidé que c’était un danger de catastrophe pour leurs profits ! Cela donne une bonne idée d’où vont les soucis des classes possédantes et ce n’est pas à la santé des peuples mais à celle du capital !
Le monde capitaliste, menacé par une nouvelle révolution prolétarienne mondiale, ne peut que basculer à nouveau dans la contre-révolution violente.
Alors, prolétaires et peuples du monde, passons-nous de nos « protecteurs » et tirons nous-mêmes les leçons de leurs crimes passés ! En avant vers le gouvernement mondial du peuple travailleur, vers la commune internationale des conseils !