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Dernières nouvelles du trust Renault en avril 2019

jeudi 4 avril 2019, par Robert Paris

La direction de Renault est encore incapable de savoir de combien elle a été volée

La direction de Renault n’a toujours pas finalisé ses rapports concernant les sommes prélevées par Ghosn sur les comptes de l’entreprise mais seulement rajouté une nouvelle accusation concernant une dizaine de millions d’euros ayant transité par le sultanat d’Oman et servi à acheter un yacht personnel à l’ex PDG…

Une histoire tout à fait morale

C’est celle du patron ou plutôt de l’ancien patron. Certes, il est parti (largement dédommagé de son départ) et tout va bien : la nouvelle direction le clame et se lave les mains de ce qu’il a bien pu faire en mettant les mains dans les coffres de Renault. La direction n’est pas assez bête pour porter plainte pour vol avec tous les risques de ce que peut trouver une enquête sur tous les vols à Renault ! Elle affirme qu’elle n’a pas encore rendu ses conclusions ! Comme les gouvernants n’ont aucune envie de chercher non plus, il ne risque pas d’y avoir d’enquête officielle ! Courageusement, la France laisse le Japon s’en charger. Bien sûr, les salariés qui se sont retrouvés mis dehors avec pertes et fracas pour des pièces Renault retrouvées chez eux, des peccadilles, doivent la trouver mauvaise… Morale : sauf situation exceptionnelle (comme Ghosn), la justice n’est faite que pour les riches.

Renault-Nissan, un bel avenir...

C’est du moins ce que clame sur tous les toits la nouvelle direction et aussi la très ancienne, avec Louis Schweitzer qui réussit presque à nous convaincre que tel est effectivement le risque qui nous pend au nez. Dans ce domaine, les dénégations diplomatiques valent plus que des affirmations ! En tout cas, comment s’étonner que le Japon, qui est quand même plus important que la France au plan capitaliste, veuille récupérer ses deux trusts Nissan et Mitsubishi, sur lesquels le petit trust français Renault avait des visées de direction, en refusant aux partenaires d’avoir des droits votes égaux sur Renault… Reste à se demander quelles conséquences tout cela aura pour les salariés et, pour y répondre, il faut examiner les comptes de Renault…

Eh oui, les comptes de Renault parlent d’eux-mêmes…

Chacun aura pu remarquer de nombreuses bizarreries dans ces comptes : alors que les ventes n’ont pas décliné, on annonce une chute des bénéfices !!! Et, en même temps, on maintient les dividendes des actionnaires… Cherchez l’erreur… Mais, justement ce n’est pas une erreur, cela s’appelle « une provision ». La loi autorise les entreprises à mettre de côté une partie de leurs bénéfices de manière provisoire avec obligation de redonner les vrais comptes dans les deux ans. Pourquoi les trusts provisionnent des bénéfices ? Eh bien, c’est pour faire face à des réductions massives d’effectifs qui sont programmés mais non officielles ! Qu’est-ce qui pourrait bien contraindre Renault à une réduction à ce point drastique ? Eh bien, par exemple la rupture de l’Alliance dont Renault aurait négocié le sursis, pas celui de Ghosn, afin de se préparer financièrement…

Quand la banque va, tout va…

La meilleure, c’est que, chez Renault, entreprise de production automobile, les comptes sont mauvais pour l’Automobile et bons… pour le secteur bancaire Renault. On vient de s’étonner que les véhicules se vendant bien (hausse de 2,4% en 2018), les bénéfices ne soient pas au rendez-vous. On pourrait également s’étonner que les bénéfices bancaires de Renault soient à ce point bénéficiaires ! Alors que les bénéfices de Renault passent de 5,2 milliards en 2017 à 3,4 milliards en 2018, les bénéfices de la banque Renault, eux, sont en hausse de 18,6% par rapport à 2017, passant à 1,93 milliards. Presque deux milliards de bénéfices purement bancaires de Renault, pour un total de 3,4 milliards de bénéfices, ça fait beaucoup non ? Gageons que l’Etat n’enquêtera pas sur ces bizarreries : il connaît déjà la réponse et couvre le banditisme financier des trusts…

L’image de Renault, mon œil !

Pendant des années, on nous a bassinés avec la morale au losange, selon laquelle nous devions, nous salariés Renault, être les ambassadeurs de l’image de la firme, les porteurs de ses valeurs morales. Cela fait bien rigoler quand on voit comment le PDG s’en est moqué et fait du coup la une des actualités chaque semaine avec une nouvelle affaire qui éclabousse le trust et sa prétendue image. Une fois on apprend qu’il a volé pour l’argent de son mariage. Une fois, c’est pour l’argent de son anniversaire. Puis c’est l’argent d’une festivité à Rio. Encore l’argent des études de ses enfants. Toujours l’argent pour financer sa sœur. Puis l’argent pour des amis, pour graisser la patte à tel ou telle comme Rachida Dati. Quand on pense qu’au bas mot, Ghosn devait palper la modique somme mensuelle, toutes rentrées comptées, revenus officiels et officieux et stocks options, de 30 millions par an, les modestes salariés ne comprennent pas pourquoi il volait en plus les comptes de l’entreprise. Mais c’est oublier que ces gens-là ont une addiction au fric : jamais assez et que c’est toute la classe capitaliste qui est comme ça. Regardez l’ensemble des milliardaires français qui sont plus riches que jamais et qui estiment qu’on dépense « un pognon de dingue » en aides sociales pour les plus démunis !!!

L’enquête aïe, aïe, aïe !

Les salariés sont consultés, ils peuvent donner leur avis, et il est positif pour l’entreprise, ils sont solidaires de leur direction, voilà l’image qu’entend donner l’enquête Hay : celle de la transparence, de l’éthique, de la démocratie et la bonne gouvernance à Renault. Mais diffuser ça, juste après l’affaire Ghosn, c’est ce qu’on appelle de la contre-performance ! Un peu comme un bandit, voleur et assassin, qui recevrait le prix Nobel de la Paix. Un peu plus, Hay nous dirait que les salariés estiment majoritairement ne pas souhaiter recevoir des AGS, considérer qu’ils sont trop bien traités par l’encadrement, qu’on les respecte trop et qu’on ne fait pas assez pression sur eux dans le travail, qu’on embauche trop et qu’on n’externalise pas assez, que les conditions de travail sont exagérément bonnes, et qu’une petite vague de suppressions massives d’emplois et de fermetures de sites serait la bienvenue, puisqu’on a provisionné des millions pour la financer… Au fait, vous n’avez pas songé à demander à Hay de se faire l’avocat de Ghosn, ça devrait faire mal face aux procureurs japonais !!!

L’amiante tue à Renault

Décédé en 2014, la cause de l’amiante vient seulement d’être jugée pour Eric Lemoine, salarié de Renault CTR (Rueil), reconnu en maladie professionnelle due à l’amiante par le tribunal de la Sécurité sociale à la fin 2018. Il a fallu de nombreuses démarches pour démontrer qu’il était en contact avec l’amiante dans le cadre de son travail. Il fallu cinq ans ! Pourtant, Renault savait que son travail était en relation avec l’amiante mais cela n’a jamais empêché le patron de nier tout. En toute conscience et froidement, Renault l’a laissé ainsi que sa famille et ses amis, se battre contre le mensonge patronal. Pourtant, la direction avait été contrainte d’évacuer des secteurs entiers du CTR pour cause d’amiante ! Cela n’a pas empêché le patron de nier sa responsabilité. C’est scandaleux et criminel. Lire la suite

C’est la classe…

Cadres, vous n’êtes pas de la même classe sociale et n’avez pas les mêmes intérêts économiques et sociaux que les salariés. Qui nous tient ce discours, des fans attardés de Karl Marx ? Pas du tout ! C’est la CGC, la con-fédération générale des c… Et on croit ainsi comprendre ce que veut dire ce « c » et pourtant on va voir dans la suite qu’il n’en est rien. Dans un tract sur la prime d’intéressement performances, elle dit aux cadres qu’elle défend leurs intérêts non en tant que salariés mais comme « classes moyennes ». On a plutôt l’impression que cette division qu’elle orchestre sert la classe capitaliste. Quand cette dernière décide de frapper dur les salariés, par exemple en fermant des usines, les classes moyennes sont frappées en même temps que les prolétaires ! L’alliance de classe que la CGC propose aux fameuses classes moyennes, ce n’est pas de s’unir contre les banquiers, les financiers, les trusts, mais à leurs côtés. Donc CGC = confédération générale des capitalistes !

Le télé-capitalisme et le e-capitalisme, c’est encore le capitalisme

Le télétravail fait l’objet de grandes manœuvres, projets et tractations qui sont plus que louches. Si la direction réforme ce mode de fonctionnement, ce n’est certainement pas pour nous rendre le travail plus léger, plus agréable, moins coûteux en efforts, plus compatible avec la vie personnelle et on en passe… Non, la direction cherche surtout à nous rendre plus performants, plus rentables, moins payés, travaillant plus en heures sup non payées… Inutile de prétendre dès lors que le télétravail, ce serait plus gagnant-gagnant que les autres méthodes d’exploitation des salariés. Et inutile aussi de nous bassiner avec le prétendu futurisme de l’e-Renault, du FAST à Renault, du Futur Usine : ce n’est que de la propagande et des nouveaux discours pour un but très ancien et même dépassé !

Qui est pour l’impôt ?

Un syndicat a carrément, en pleine mobilisation sociale des plus démunis contre les impôts sur le revenus et contre les impôts indirects et taxes, diffusé un quatre pages d’argumentations en faveur de… l’impôt !!! Selon ce syndicat, il faut non seulement défendre l’impôt mais le salariat ! Malheur : ce syndicat n’est pas la CFDT, n’est pas FO, n’est pas la CGC, n’est pas SUD et c’est… la CGT ! Eh bien, les anciens fondateurs anarchosyndicalistes de la CGT qui clamaient la fin du salariat-esclavage et « l’impôt n’opprime que le pauvre » doivent se retourner dans leurs tombes : leurs successeurs ont complètement renié l’héritage ! Rappelons seulement que l’impôt sur le revenu en France à été décrété suite à la déclaration de la première guerre mondiale, pour financer la boucherie guerrière ! Pas pour financer les services publics et qu’actuellement il sert essentiellement à financer le capital privé et les guerres aux quatre coins du monde. Les peuples irakien, syrien, afghan, ivoirien, centrafricain, malien et libyen disent merci à l’impôt français pour avoir permis de financer les bombardement français qui leur ont fait perdre définitivement leur maison, leur école, leurs services publics et… leur vie ! Et merci encore à la direction de la CGT de défendre, contre les Gilets jaunes, les impôts de notre grande bourgeoisie française !

La prime qui déprime

Renault s’est glorifié d’avoir distribué la prime Macron, mais il n’a pas fallu longtemps pour qu’on puisse la comparer à la prime PSA et à la prime Volkswagen et, là, c’est carrément la déprime qui l’emporte : les primes distribuées « généreusement » par Renault, c’est des miettes devant des milliers d’euros. D’ailleurs, on ne revendique pas une prime, vite dépensée et dépassée par les hausses de prix, mais une augmentation de salaires et on ne l’obtiendra pas avec des méthodes classiques du syndicalisme réformiste mais en menaçant de rejoindre l’insurrection des Gilets jaunes !

De la pure propagande

Voilà ce qu’on peut lire dans la propagande de la direction : Voiture autonome, connectée, électrique, mobilité partagée… « Avec le programme FAST, nous faisons évoluer toute l’entreprise pour pleinement embrasser les enjeux de notre industrie et la mobilité de demain ». C’est par ces mots que Thierry Bolloré, Directeur Général du Groupe Renault, vient de présenter un programme de transformation ambitieux pour le Groupe, qui portera sur les trois années à venir. En anglais, ça fait mieux : FAST pour “Future-Ready At-Scale-Transformation”, pour prendre la suite du prétendu « Drive the Future » qui a drivé Ghosn dans le mur et nous demain ?! Mais quel avenir ces futuristes-là nous préparent, ce n’est pas dans leur bla-bla qu’on pourra le lire… Une arnaque à grande échelle, ça se dit en anglais LSC et pas FAST : « large-scale scam » !!!

Drive to the Exit ! Par ici la sortie !

C’est au Technocentre de Guyancourt que la direction a présenté publiquement son « Futur d’usine » dans le cadre de « la semaine de l’industrie » qui n’est pas, on s’en doute la semaine des travailleurs de l’industrie, mais celle des patrons ! Le point central est appelé, non le numérique, mais « la performance » et il est rappelé que c’est une performance humaine, c’est-à-dire exigée des êtres humains, transformés en annexes des machines, en instruments au service des outils, notamment des robots et des autres outils « numériques ». Le seul numérique qui intéresse bien entendu ces patrons, c’est celui des bénéfices et cela, ce n’est pas du futur, c’est déjà du passé. Et c’est même d’autant plus du passé que le capitalisme n’anticipe qu’une chute vertigineuse à la prochaine crise mondiale et ne voit aucune solution pour y faire face, vu que les capitalistes et autres banquiers et financiers ont déjà vidé les caisses des banques centrales et de celles des Etats. Le capitalisme n’a pas de futur et les humains n’en auront que s’ils savent en sortir.

Négoce au détail à Lardy

La nouvelle alliance syndicale (rappelons qu’elle n’existait pas avant l’élection et n’était convenue que clandestinement, en sous-main, et nullement communiquée aux électeurs), à peine AUTOélue par une manœuvre politicienne, s’est mise en marche pour proposer une réouverture des négociations pour la mise en place de commission de proximité que la CGT avait refusée devant le peu d’avantages proposés (pour les salariés). Cette réouverture de négociations n’était pas proposée dans les tracts de campagne, ni demandée par les salariés, alors pourquoi ou pour qui fait-on cela ? Pour faire plaisir à la direction. Lardy, était le seul établissement de Renault qui n’en avait pas ! C’est ça le dialogue social. La direction dicte ses demandes aux pseudo-syndicalistes, et ceux-ci, le doigt sur la couture du pantalon, obéissent en prétendant qu’ils vont "négocier" avec la direction, laquelle accepte… forcément ! Par contre, la CGCFDT, cet espèce de syndicat sans nom ni réalité qui se prétend majoritaire, n’a toujours pas demandé la réouverture des négociations salariales. Parce que, là, elle aurait déplu au patron !!

Orange ! O désespoir !

Dernièrement, les oranges (CGCFDT) de Lardy ont sorti un tract (en A5, faut pas exagérer, la direction n’a pas grand chose à dire). La deuxième liste (ben oui, ils n’ont pas gagné les élections, et, sans la CGC qui leur sert de valets, ils n’auraient pas eu les postes à responsabilité) organisation syndicale de Lardy, prétend par hypocrisie reconnaitre le travail de la CGT au sein du bureau des oeuvres sociales, pour se donner belle allure en les en éjectant ! Mais que ne ferait-t-on pas pour plaire à la direction et se faire mousser ! La CFDT s’est félicitée d’avoir recueilli 30% des 80% des salariés qui ont voté mais, si on sait bien compter, cela ne représente donc que 24% des électeurs. Pas de quoi sabler le champagne mais assez pour obtenir le fromage : le secrétariat du CSE. De là à crier victoire, il y a de la marge…Donc, la CFDT ne peut pas prétendre avoir gagné les élections professionnelles ni se prévaloir d’être en tête pour gérer le CE. Que ces syndicats attachent d’importance à gérer les miettes lâchées par les patrons pour les œuvres sociales et que d’énergie serait mieux employée à la lutte des classes qu’à la collaboration au sein des CE…

Messages

  • La direction de Renault essaie de faire montre croire en sa fermeté à l’égard de Ghosn : elle lui a trouvé finalement quelques millions de volés pour acheter un yacht, elle fait mine de refuse sa retraite chapeau de 770.000 euros à laquelle son ex-PDG Carlos Ghosn a fait valoir ses droits et de recommander aux actionnaires de rejeter la partie en numéraire de son salaire variable de 2018. Oh, les méchants, avec retard !!!

  • Renversement des rôles : Ghosn dénonce les autres patrons de Renault qui l’ont trahi !!! Un peu plus et il va passer du côté de la lutte des travailleurs !!!

  • Les fonderies du Poitou, abandonnées par les trusts automobiles, sont reprises par le britannique Liberty House mais deux cent salariés sont mis à la rue !!!

  • C’est un nouveau coup dur pour le Groupe Renault. Un rapport d’expertise commandé par les juges chargés du dossier du « dieselgate » apporte des éléments très embarrassants pour le constructeur français. Soupçonnée, à l’instar de Volkswagen, PSA et Fiat-Chrysler, d’avoir manipulé les moteurs de ses véhicules diesel afin de minorer les émissions d’oxydes d’azote (NOx), un gaz très toxique, lors des tests d’homologation, la marque au losange est visée par une information judiciaire pour « tromperie aggravée ». Confiée au pôle santé publique du tribunal de grande instance de Paris, l’enquête pourrait connaître un coup d’accélérateur après la remise d’un rapport très attendu auquel Le Monde a eu accès.

    En octobre 2017, les magistrats instructeurs ont ordonné à l’Institut supérieur de l’automobile et des transports (ISAT) de procéder à une batterie de tests complémentaires afin de confirmer l’hypothèse de la présence de dispositifs frauduleux. Une campagne d’essais a été réalisée sur deux modèles de la marque : Captur et Clio IV. Les conclusions de l’ISAT sont sans équivoque sur « l’existence d’une modification des dispositifs de dépollution permettant l’adaptation à la procédure d’homologation de façon différente de conditions d’utilisation réelles ».

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