dimanche 30 décembre 2018, par
Pour en finir avec l’Etat du grand capital !!!
La révolution, Macron l’avait annoncée dans son programme, dès sa campagne électorale, par son livre de propagande qui s’intitulait « Révolution » !!!
Il l’a voulue, il l’a eue !!!
Il l’a voulue, il l’a eue !!!
Même si les commentateurs défavorables au mouvement prétendent qu’il s’essouffle, ils n’auraient jamais prédit qu’il existerait encore et qu’il tiendrait la période des fêtes, la répression et la campagne de discrédit engagée par ses adversaires. Ce qui est certain, c’est que la vie sociale et politique de la France, que l’on soit du bord des exploités ou de celui des exploiteurs, n’est plus la même et que cette marque est indélébile.
C’est au peuple travailleur de faire la loi. C’est dans les rassemblements des Gilets jaunes que se décide l’avenir, pas au gouvernement. On ne veut plus d’un Etat à la botte des milliardaires. Les pauvres ne doivent pas payer pour faire fonctionner l’Etat des riches. C’est aux travailleurs de prendre les décisions, pas aux gouvernants. On ne compte plus les déclarations des gilets jaunes qui remettent en cause l’ordre social et tout particulièrement l’Etat capitaliste. C’est d’autant plus frappant que des années et des années de ronrons réformistes politiques et syndicaux nous ont accoutumé à des pleurnicheries selon lesquelles « l’Etat doit nous sauver », « l’Etat est là pour défendre la démocratie », « l’Etat est au service du peuple ». Des années pendant lesquelles on nous a bassiné avec les balivernes du genre : si on veut s’exprimer, on n’aurait qu’à bien voter aux élections organisées par la bourgeoisie.
Si le mouvement des Gilets jaunes est remarquable, c’est que lorsqu’il était crédité de 82% d’opinions favorables (aujourd’hui, c’est plutôt 71% « seulement »), le sondage demandait combien voterait pour une liste « gilets jaunes » dans une élection « normale » et la réponse était de maximum 12% !!! C’est dire que les élections organisées dans le cadre de l’Etat capitaliste donnent la parole au monde capitaliste, pas au monde du travail.
Les Gilets jaunes se sont donnés à eux-mêmes la parole sans passer par des mécanismes dits « démocratiques » mais qui sont tout ce qu’il y a de plus antidémocratiques, comme le calcul précédent le démontre clairement : 82% n’ont que 12% aux élections bourgeoises !!!
L’une des affirmations les plus claires du mouvement des Gilets jaunes est qu’on en a assez d’un Etat des milliardaires, d’un code des lois pour les milliardaires, d’un gouvernement à la botte des milliardaires, d’une fiscalité en faveur des milliardaires, d’une constitution en faveur des milliardaires et d’une démocratie qui donne la parole à moins de 1% de la population, à savoir les milliardaires. Assez que les milliardaires deviennent plus riches quand les travailleurs deviennent tellement plus pauvres qu’ils sont menacés de ne plus avoir assez pour… vivre !!!
Les fêtes de fin d’année sont bien symboliques : le prétendu cadeau de Macron de cent euros (en réalité bien moins si on défalque ce qui était déjà prévu) et qu’il ne fait même pas à tous les démunis, n’est rien à côté des sommes colossales que dépensent ces mêmes milliardaires pour leurs repas de réveillon : en moyenne plus d’un millier d’euros par personne !! Et ce sont les mêmes qui trouvent qu’une prime de cent euros (qui n’est même pas une augmentation de salaire, qui n’est même pas prise en compte dans la retraite, qui n’est même pas durable car exceptionnelle), c’est déjà bien trop et qu’on devrait se taire désormais après un tel cadeau !!!
Le même Etat, avec les mêmes gouvernants, a couvert pendant des années le PDG voleur de Renault, Ghosn, qui ouvertement piquait dans les caisses de trois trusts mondiaux et comment il continue à le couvrir alors que de multiples preuves l’accusent, comment il continue à refuser d’enquêter sur les vols de Ghosn en France, lui qui s’attribuait officiellement comme officieusement des sommes colossales et refusait d’augmenter les salaires des travailleurs de Renault !!!
Oui, ces gouvernants sont bien étonnés, après des années à se moquer ouvertement des travailleurs, que ceux-ci se révoltent et qu’ils remettent en cause non seulement le pantin qui dirige en chef mais tout le fonctionnement du système mis en place par les classes possédantes pour siphonner toutes les richesses en leur profit.
Ce n’est pas seulement le nul actuellement au pouvoir qui est en cause, ses prédécesseurs aussi, les autres candidats au pouvoir aussi. On les a tous vus se sucrer, arroser les copains et les coquins.
On les a vus les copains de Cahuzac qui voulait nous abreuver de discours moralisateurs sur l’impôt et qui ne payait pas les siens, tous ces ministres qui se sucrent tout en affirmant qu’il n’y a pas d’argent dans les caisses.
Oui, ce que le mouvement des Gilets jaunes remet en question, ce n’est pas seulement la valeur du SMIC, pas seulement la valeur des pensions de retraite, pas seulement la valeur et la durée des allocations chômage, pas seulement le niveau des aides sociales, pas seulement la destruction programmée et organisée des services publics, non, c’est carrément le pouvoir capitaliste que les Gilets jaunes dénoncent et même menacent.
Bien sûr, si on dit cela, on a droit à tous les prétendus démocrates qui affirment que c’est une attaque contre la démocratie, selon laquelle Macron a été élu démocratiquement et qu’il faudra attendre de pouvoir voter pour quelqu’un d’autre avant de le faire partir.
Mais ces gens-là nous prennent pour des andouilles : ceux qui ont cru changer en passant de Sarkozy à Hollande, puis l’ont cru de Hollande à Fillon, puis l’on cru de Fillon (démasqué avant de gouverner) à Macron, ont bien compris qu’ils voteraient pour n’importe qui, ils n’auraient pas davantage de pouvoir réel.
En fait, le peuple travailleur, par son propre mouvement, a déjà plus de poids politique en ne participant à aucune élection bourgeoise qu’il n’en a jamais eu en y participant.
Mieux même, en affirmant qu’il se passe de tout ce système de tromperie organisé et compte décider lui-même de son avenir, il se fait plus entendre qu’il ne l’a jamais fait en votant pour n’importe qui.
Quiconque affirme que la démocratie peut être réformée par un vote quelconque, par une élection présidentielle, ou parlementaire, ou référendaire, est en train de mentir car l’organisateur de ce vote est encore le même trompeur et le vote ne peut nous donner la parole puisque ce sont ceux qui nous bâillonnent qui l’organisent !
La situation est simple : le pouvoir politique actuel est aux mains de l’infime minorité de bandits milliardaires. Ce sont eux qui dirigent tous les gouvernements. Ce sont eux qui prennent toutes les décisions. C’est pour défendre leurs intérêts que les caisses publiques sont vidées. C’est encore pour défendre leurs intérêts que des guerres sont menées par l’armée aux quatre coins du monde. C’est pour défendre leurs intérêts que les manifestants sont matraqués, gazés, tirés comme des lapins à coups de balles plastiques et de grenades, écrasés par des charges policières, etc. Les grands médias sont aussi au pouvoir des mêmes.
Tout le pouvoir est aux mains de ces gens-là, des banquiers, des financiers et des capitalistes et la démocratie électorale n’est qu’un paravent pour tromper le bon peuple.
En remettant en question cet Etat des milliardaires, le mouvement des Gilets jaunes a fait un grand pas en avant dans la conscience de millions de travailleurs. Il a rompu avec un mensonge constant des réformistes politiques et syndicaux et de leurs soutiens associatifs, médiatiques, sociaux et autres.
Il est clairement affirmé que nous qui vivons de notre travail de plus en plus difficilement ne nous reconnaissons nullement dans cet Etat, ne nous entons nullement liés par ses décisions, ne voulons nullement obéir à ses ordres, n’attendons absolument rien de ses mesures, y compris celles qui prétendent répondre à nos revendications, que nous ne voulons pas discuter avec ce pouvoir des milliardaires, ni débattre avec lui, ni négocier, ni parlementer, ni composer, ni rien. Nous ne les reconnaissons pas comme nos gouvernants, ni comme nos représentants.
Nos représentants, nous comptons les choisir parmi nous-mêmes et pas pour négocier avec ces pantins des riches !!!
La classe de tous ceux qui vivent (durement) de leur travail a commencé à parler, à s’écouter, à se faire entendre d’elle-même (et c’est l’essentiel car être écoutés de nos ennemis ne nous intéresse pas), à s’apprécier à sa force réelle, ce qui n’était jamais arrivé dans un mouvement mené par les réformistes, les bureaucrates syndicaux ou les politiciens de gauche et autres faiseurs de balivernes sur la « bonne réforme ».
A eux tous, nous opposons la bonne révolution !!! Oui, c’est la révolution sociale, celle qui dresse des potences pour les capitalistes et prépare un avenir où les milliardaires seront motivés à payer par la peur de perdre la totalité de leur pouvoir, au lieu que ce soient les exploités qui soient motivés à se laisser exploiter par la peur de perdre leur emploi ou leur allocation chômage ! La révolution sociale, ce n’est pas que les milliardaires lâchent des miettes de leur richesse, mais qu’ils lâchent leur mainmise sur toute l’économie et sur la totalité du pouvoir d’Etat.
Nous ne sommes rien, soyons tout, voilà quelle est la revendication des Gilets jaunes !
Ni les sourires hypocrites, ni les prétendus gestes de compréhension, ni les matraques, ni les grossières calomnies, ni les arrestations massives ne parviendront maintenant à faire rentrer dans le rang la révolte des travailleurs !
Ils voulaient nous faire rentrer la tête dans les épaules en nous traitant de sans-dents et de fainéants, ils n’ont réussi qu’à nous faire sortir de nos gonds et quand le peuple travailleur est parti en révolution avec les femmes travailleuses à sa tête, ce n’est pas une mais toutes les bastilles capitalistes qui sont destinées à tomber !
Et le fait que le monde entier résonne déjà des manifestations de gilets jaunes, à la suite de la révolution de France, témoigne que, si la situation de confrontation de classe continue de se développer, le drapeau des exploités est bel et bien en train de menacer de flotter demain sur l’un des pays dominants du monde capitaliste.