mercredi 28 février 2018, par
Cherchez l’erreur : le nombre de cheminots diminue, les salaires réels diminuent, les retraites diminuent, les travaux de maintenance sont bloqués et la dette… augmente !!!
Macron déclarait :
« … le réseau ferroviaire dont l’entretien est financé par une dette dont l’accroissement ne pourra pas se poursuivre éternellement… »
« … et nous avons vécu dans le secteur sur beaucoup de mensonges parce que ces dettes accumulées, un jour, quelqu’un les paiera ; parce que les ouvertures se poursuivront… »
« Le modèle du ferroviaire doit être repensé dans une démarche globale d’amélioration de la performance du secteur qui permettra notamment de traiter le sujet de la dette qu’il supporte et là-dessus, je vous le dis très clairement, il n’y a pas de tabou ! C’est l’absence de décisions qui nous paralysera progressivement ; c’est le mensonge répété ; c’est au fond le plaisir coupable des inaugurations qui est le pire des pièges ! Et donc je vous je vous remercie instamment de m’offrir cette occasion de le faire avec vous, mais pour vous dire que nous devons ensemble prendre nos responsabilités. »
« Mensonges », dit Macron et il sait de quoi il parle !
Sa dette originelle, la SNCF en a hérité lors de sa création en 1938, au moment du rachat des compagnies privées. C’était donc un cadeau au secteur privé du capitalisme !
Depuis, la dette de la SNCF, passée de moins de 30 milliards d’euros en 1990 à désormais plus de 50 milliards et elle augmente sans cesse des intérêts de la dette qui profite aux intérêts privés, les prêteurs…
Comme chacun le sait, le gouvernement instrumentalise la dette de la SNCF pour en faire une arme de guerre contre les cheminots et le service public. Il prétend que les trous dans les comptes proviendraient des privilèges des cheminots, notamment du statut de cheminot, des retraites des cheminots, du trop grand nombre de cheminots et on en passe… Et la solution, bien entendu, serait la privatisation de la SNCF… L’exemple anglais montre exactement l’inverse : les chemins de fer n’ont jamais autant coûté à l’Etat anglais que depuis la privatisation !
En fait, l’essentiel de la dette de la SNCF-RFF a été contractée dans le cadre d’un mauvais montage financier pour la construction du TGV, et d’autre part de préparer l’ouverture du réseau à des opérateurs privés.
L’énorme coût du TGV voulu par les pouvoirs publics depuis Mitterrand a été supporté entièrement par l’entreprise, contrairement aux autres entreprises publiques.
Et l’augmentation de la dette va dans la poche des banques !!
Environ 3 000 euros par minute sont versés aux banques !!!
Le coût de la dette de la SNCF est de 1,5 milliard d’euros d’intérêts/an aujourd’hui.
Le 8 janvier dernier, Olivier Truchot, animateur de l’émission les Grandes Gueules sur RMC, a affirmé que « la SNCF coûte 1 000 € à chaque français, même ceux qui ne prennent pas le train ».
C’est complètement faux : chiffres faux (Truchot le reconnaitra lui-même), raisonnement faux !
Quant à la part de la dette liée aux « avantages » du régime de retraite des cheminots elle est essentiellement due au refus d’embaucher pour compenser les départs en retraite.
Une partie de ce coût est en effet due à la structure d’âge de la population de travailleurs du rail. Selon la Commission des finances du Sénat, en 2015, il n’y avait que 0,67 cotisants pour chaque retraité du régime de la SNCF (contre 1,3 dans le régime général) et ce chiffre continue de diminuer. C’est un des pires ratio des régimes spéciaux. Mais les cheminots n’y sont pour rien : c’est seulement les suppressions de postes qui en sont la cause !!! Et ce n’est pas prêt de s’arranger avec les suppressions actuellement programmées !!!
Le rapport Spinetta prétend même des choses pires que le présentateur télé : qui veut noyer son chien l’accuse de la rage ! Spinetta n’a-t-il pas déjà œuvré pour casser Air France ! Un spécialiste ! Le choix du rapporteur est déjà un choix !!!
En somme, la direction de la SNCF et les gouvernants ont augmenté les dettes de la SNCF de 3 milliards par an, notamment en faisant en sorte que le Rail aide les trusts privés et les banques dans la crise, mais c’est aux personnels du Rail et à ses usagers que le gouvernement veut faire payer la situation !!!
En janvier 2015, on pouvait lire dans la presse française :
« Pour le président du groupe SNCF, l’urgence consiste à réduire les charges et les coûts salariaux. Le groupe s’est engagé à se désendetter alors que 40 milliards sont accumulés dans un stock de dette. Guillaume Pepy est conscient que la masse salariale doit être réduite. »
Mais il mentent ! Ce qui coûte cher à la SNCF, c’est le coût de la dette et pas la masse salariale ! Cette dette s’est encore accrue des intérêts de plus en plus chers de la dette… En effet, la baisse de la note de la France se répercute sur les taux de remboursements des prêts. Mais Pépy n’en dit rien…. Les prêteurs, privés, banques ou institutions diverses, françaises et étrangères, s’enrichissent de plus en plus sur le dos de la SNCF. C’est pour cela que la dette continue d’augmenter même si les mesures ont toutes officiellement pour but de la réduire….
La dette de la SNCF proviendrait-elle du fait que les cheminots seraient trop payés ? Qui le dit ? Les hauts responsables de la SNCF !! Eux dont le salaire mensuel moyen (celui des dix plus hautes rémunérations de l’entreprise) a augmenté de 125% ces dix dernières années ?
L’Etat a sans cesse versé de l’argent à la SNCF ? Faux ! La SNCF a très souvent versé des milliards à l’Etat mais ils ne sont pas comptabilisés, en positif, dans la dette. Par exemple, l’Etat a prélevé des sommes colossales dans les coffres SNCF pendant la crise de 2007-2008 pour aider le grand capital (trusts, banques, bourses) !!!
A diverses époques, plus de 791 millions d’euros ont versés des caisses de la SNCF dans les caisses de l’Etat au titre de dividendes…
Comment peut-on même parler des « trous », des « dettes » de la SNCF – service public – dettes que devraient payer les usagers, les personnels, les régions et nos impôts, à partir du moment où il n’y a aucune transparence sur les sommes investies dans le monde entier non pas comme service public ferroviaire national mais comme trust recherchant l’accumulation de bénéfices ?
Pourquoi relancer maintenant le débat sur la dette ? Pas pour la régler mais pour la faire payer aux salariés et aux usagers ! Pour ne pas la faire payer aux trusts du ferroviaire qui vont profiter de la privatisation !!!
Et ce sera, au final, l’augmentation massive du prix des billets qui le paiera !
Ils préfèrent faire porter le chapeau de ces hausses à venir sur les cheminots que sur les capitalistes et l’Etat à leur service !!!
Ces gouvernants qui prétendent que le principal problème de la SNCF serait sa dette ne cessent de s’endetter et d’endetter volontairement les services publics pour aider les capitalistes !!! Notamment en poussant tous les ministères à construire partout des nouveaux bâtiments pour aider le secteur privé de la construction !!! voir ici
Officiellement, la France a des dettes de 2000 milliards mais en réalité…
...s’y rajoutent :
Sécu : déficit 16 milliards d’euros
Sécu plus fonds de solidarité vieillesse : trou de 20 milliards
Prestations familiales de la Sécu : trou de 3 milliards
Allocations chômage : trou de 18 milliards de l’Unedic
Retraites : déficit de 3 milliards de la CNAV
Hôpitaux : dans le rouge de 26 milliards
Dette publique de l’Etat français : 1833,8 millions d’euros
Universités : Angers – 3,3 millions, Nantes – 2,23 millions, etc…
SNCF : dette de 10 milliards plus les 34 milliards de dettes du RFF
EDF : dette de 42,5 milliards plus l’endettement d’Areva qui est de 3,5 milliards d’euros
Déficit budgétaire de l’Etat français : 31 milliards
Villes et communauté urbaines : trou de 6 milliards pour Nice-ville mais 1,3 milliards d’€ pour Nice-Côte d’Azur, Cannes 315 millions d’€, Paris 3 milliards, Marseille 1,8 milliards, Levallois-Perret 500 millions, Lyon 500 millions, Reims 333 millions et Saint-Étienne 380 millions.
Etc, etc…
Et l’une des pires dettes est sans doute celle de la Caisse des Dépôts et Consignation dont on ne connaît pas la somme exacte mais qui a amené sa note à être dégradée par les agences de notation…
Si quelqu’un veut additionner et comparer aux dettes attribuées à la SNCF, on verra que… la dette SNCF n’est rien d’autre qu’un petit bout des dettes de l’Etat bourgeois qui s’est endetté non pas pour faire fonctionner le service puvblic mais pour aider les capitalistes !!!
L’objectif de faire payer les dettes de la SNCF aux cheminots et aux usagers est indispensable à l’Etat bourgeois, car il est nécessaire pour ensuite livrer comme une entreprise rentable la SNCF en petits bouts aux intérêts privés.
Sur la question de la « dette de la SNCF », il y a autant de mensonges que sur la dette de la Sécu, la dette des caisses de retraites, la dette des hôpitaux et autres… Pourquoi ne nous parle-t-on par contre jamais de la dette de la police, de la dette de l’armée, de la dette de la banque de France, de la dette de la Caisse des dépôts et consignation, de la dette de la diplomatie ? La dette du RFF, ou de la SNCF, n’est nullement indépendante des autres dettes de l’Etat et il n’y a pas de raison de la faire payer, ni aux agents du rail ni aux usagers. La SNCF a été un service public dirigé par l’Etat et toutes ses politiques ont été menées au nom de l’Etat, en particulier quand il a dépensé des sommes colossales pour acheter des trains à grande vitesse, afin de sauver des trusts comme Alstom. A ce moment, on ne nous parlait pas des dettes que cela allait entraîner. Quand la crise de 2007-2008 a frappé, les caisses de la SNCF et du RFF ont été ouvertes à l’Etat et au gouvernement qui voulait des liquidités pour en faire cadeau aux banques, à Renault, à PSA, aux trusts du Bâtiment ou aux trusts pharmaceutiques, pour ne citer que ceux-là. Dans ce cas, les caisses du Rail faisaient partie des caisses de l’Etat et maintenant qu’il faut rembourser, on nous dit que les dettes auraient été réalisée uniquement pour payer les frais des transports quand on ne nous dit pas que c’est pour favoriser les privilèges prétendus des cheminots. On se garde bien de nous rappeler que le salaire de base du cheminot n’a cessé de baisser, que les emplois de cheminots sont en chute libre depuis des années, dégradant considérablement les conditions de travail et les conditions de transport des usagers et tout cela est très loin de compenser les minuscules « avantages » du métier de cheminot ! Quant au trou des caisses, ces « avantages » n’en représentent même pas 0,1% !!!On vient de voir récemment, avec l’affaire des trains achetés trop large et la dépense folle due à cette décision irrationnelle, combien les dirigeants de la SNCF comme du RFF ont déclaré dédaigneusement que ces sommes supplémentaires étaient pour eux des pécadilles, des miettes, des dépenses inutiles mais qui ne leur posaient aucun problème…
Ce n’est pas à faire rouler les trains, à rénover les gares, ni à favoriser les cheminots que SNCF et RFF ont creusé leur trou mais à enrichir des trusts comme Alstom et les derniers avatars des destinées du trust Alstom, que Siemens et General Electric convoitent, rappellent que ce trust privé s’est fait une fortune sur le dos du Rail… Et il est loin d’être le seul. L’ancien service public SNCF est un fromage dans lequel le public côtoie maintenant le semi public et le privé et qui fait des affaires dans le monde entier et ne se contente pas de rouler les passagers français… La SNCF est devenue un trust semi privé et il ne manque plus qu’une signature gouvernementale pour avoir complètement démantelé l’ancien service public du Rail. Les cheminots seraient loin d’être les seuls à en pâtir. Demandez aux usagers anglais par exemple s’ils ont profité de la privatisation du Rail !!!