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Qui était Mark Twain ?

lundi 10 juillet 2017, par Robert Paris

Qui a dit :

« Il pleut des mains sur le Congo. »

« Les riches qui pensent que les pauvres sont heureux ne sont pas plus bêtes que les pauvres qui pensent que les riches le sont. »

« Un banquier est un monsieur qui vous prête un parapluie par beau temps, et vous le reprend lorsqu’il commence à pleuvoir ! »

« Un mensonge peut faire le tour de la terre le temps que la vérité mette ses chaussures. »

« Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait. »

« Ceux qui sont pour la liberté sans agitation sont des gens qui veulent la pluie sans orage. »

« La vérité est toujours plus surprenante que la fiction, parce que la fiction doit coller à ce qui est possible, alors que la vérité, elle, n’y est pas obligée. »

« Je n’aime pas l’idée d’avoir à choisir entre le ciel et l’enfer : j’ai des amis dans les deux. »

« Dans la conduite des affaires de l’état, on respecte les formalités et on néglige la moralité. »

« Faites de l’argent et le monde entier s’accordera pour vous appeler Monsieur. »

« La plupart des gens sont troublés par les passages des Ecritures qu’ils ne comprennent pas. Pour ma part, je remarque que les passages qui me choquent toujours sont ceux que je comprends. »

– C’est Mark Twain !!!

Qui était Mark Twain ?

Les sujets qui mettaient Twain en rage n’étaient pas minces mais ils étaient légion. « Ils demanderaient une bibliothèque », disait-il et « une plume chauffée au feu de l’enfer » . Il vitupère contre l’impérialisme américain. Sont visées la guerre hispano-américaine prétendument faite pour la « libérer » Cuba des Espagnols, en fait pour la soumettre aux intérêts des Etats-Unis ; la conquête de Porto Rico, de Guam, des Iles de la Vierge et tout particulièrement la conquête des Philippines. Cette intervention devait aider ceux qui se battaient pour l’indépendance du pays, mais les Etats-Unis trahirent les insurgés, puis traquèrent et capturèrent leur chef, Aguinaldo. « Nous avons dévergondé l’honneur de l’Amérique et sali le visage qu’elle présente au monde, mais tout était pour le mieux », écrit Twain pour qui la conquête des Philippines a signifié la mort de la démocratie américaine. « Il était devenu impossible de sauver cette grande République. Elle était pourrie jusqu’à la moëlle….En écrasant outre-mer des peuples sans défense, elle avait appris tout naturellement à tolérer avec indifférence la mise en pratique des mêmes procédés aux Etats-Unis » (Lettres de la terre). L’écrivain a d’ailleurs rebaptisé son pays « les Etats du Lynchbourg ».

En devenant commentateur de l’actualité Twain n’ a de cesse de dénoncer le racisme, le patriotisme qui vire le plus souvent au chauvinisme, le colonialisme et la religion au service des pires causes. Il s’efforce de propager son refus des préjugés, de l’hypocrisie et du conformisme. Il cherche à apprendre à ses contemporains la « déloyauté »en maniant l’ironie avec virtuosité.

Parmi les textes publiés par Agone on citera l’article « A la personne assise dans les ténèbres » paru dans la North American Review en 1901, qui est une attaque en règle de l’action des missionnaires, après la Révolte des Boxers en Chine ; « le soliloque du Roi Leopold » qui dénonce le massacreur du peuple du Congo, avide de s’emparer de ses richesses (1905) et la diatribe contre la tyrannie du Tsar dans la North American Review de février 1905. A propos des « révérends bandits », nom donné aux missionnaires, Twain suggère que l’on en importe aux Etats-Unis afin de civiliser leurs concitoyens encore assez sauvages pour lyncher les Noirs. Il les interpelle en ces terme : « Ô missionnaire au grand cœur, quitte la Chine, rentre dans ton pays et convertis ces chrétiens ».

Les réflexions qu’inspire à Twain la fin du siècle lorsqu’il évoque l’avenir sont de nature plutôt sombre si l’on en juge par ce salut adressé au vingtième siècle, publié dans le New York Herald du 29 décembre 1900 : « Je vous présente cette matrone pleine de dignité dénommée la Chrétienté, revenant dépenaillée, crottée, déshonorée par des actes de piraterie commis à Kiao Tchéou, en Mandchourie, en Afrique du Sud et aux Philippines, l’âme débordante de bassesse, les poches pleines d’argent volé et la bouche pleine de paroles vertueuses ? Donnez-lui du savon et une serviette, mais cachez le miroir ».

Que le spectacle du monde prenne aux yeux de Twain l’allure d’un carnaval de personnages grotesques et répugnants n’est nulle part plus évident que dans une œuvre non publiée de son vivant et longtemps occultée, « la Prodigieuse Procession » . On y voit un défilé de cauchemar qui met en scène le vingtième siècle, représenté par une belle jeune femme ivre dans les bras de Satan. Sont présents tous les responsables des horreurs de la scène politique mondiale de l’époque de Twain, rois, généraux,hommes d’Etat des grandes puissances prédatrices, l’Aigle américain honteux et déplumé, et autres figures caricaturales dont la liste est trop longue pour être citée ici.

Mark Twain

Mark Twain et le Congo

Biographie

Oeuvres

Le long du Mississipi

Les aventures de Huckleberry Finn

Le rapt de l’éléphant blanc

Les aventures de Tom Sawyer

Pensées

Trois mille ans chez les microbes

Le prince et le pauvre

Le soliloque du roi Leopold

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