vendredi 24 juin 2016, par
Une seule solution, la révolution sociale !
Edito
Ce qui est en train de se casser ce n’est pas seulement le lien entre les nations européennes, c’est le lien entre toutes les nations et ce n’est pas à cause du vote des peuples mais à cause de l’effondrement du capitalisme initié en 2007-2008 !
Si les britanniques viennent de voter majoritairement pour sortir de l’Europe, si les Écossais risquent d’en conclure leur propre sortie de leur union avec l’Angleterre, si les Catalans y verront sans doute le signal de leur sortie d’Espagne, si les Français peuvent eux aussi décider de sortir de l’Europe comme les peuples des pays européens du Nord mais aussi les Italiens du Nord peuvent décider de sortir d’Italie ou les Corses de sortir de la France, ce n’est pas à cause de la bêtise des opinions publiques. Si tous les nationalismes et micronationalismes du monde montent, si toutes les haines entre les peuples montent en même temps, ce n’est pas à cause de telle ou telle opinion publique mais à cause de l’effondrement de l’ensemble du système dominant mondial. C’est le système capitaliste qui n’est plus capable d’offrir les mêmes espoirs de stabilité, de développement, de prospérité, de démocratie, de paix, de confiance, d’emploi, de bien-être.
C’est en même temps et dans le monde entier que les violences et les haines montent partout dans le monde, que ce soit entre Orient et Occident, entre Musulmans et non-Musulmans, entre chiites et sunnites, entre Chinois et Japonais, entre Russes et Caucasiens, entre les bloc Russie-Chine-Afrique du sud et le bloc USA-Japon-Europe-Australie-Israël, en même temps que les terrorismes se développent partout dans le monde. Si on dit à certains peuples que tous les malheurs viennent de l’Europe ou tous viennent des Musulmans, on dit à d’autres peuples ou aux mêmes que tout vient des Caucasiens, que tout vient des Chinois, que tout vient des Américains, que tout vient de la France ou de l’Angleterre, etc… Mais aucun de ces courants sociaux et politiques ne nous disent que tout vient de la fin du capitalisme, que nous sommes en train de vivre, durement, la fin historique d’un monde, d’un système, d’une manière d’exploiter les hommes.
Ce n’est pas un hasard si toutes ces violences, tous ces effondrements d’alliances, l’Europe n’étant que l’une d’elles, arrivent en même temps. La fin de l’alliance entre USA et Russie-Chine est encore bien plus impressionnante, venant après les cris de triomphe de la « chute du mur de Berlin » et l’entrée de la Russie dans le marché capitaliste. La menace de guerre en Mer de Chine est bien plus menaçante. L’explosion de violence en Orient n’est même pas une menace : c’est déjà l’horreur du type guerre mondiale sur une plus petite échelle. Oui, en Syrie-Irak-Afghanistan-Pakistan-Yémen, la guerre mondiale capitaliste a déjà commencé et nous savons déjà qu’elle ne respectera aucun peuple, aucune norme humanitaire, aucune limite de violence et d’horreur.
Le capitalisme ne peut que se terminer dans le sang parce que les classes dirigeantes ne peuvent absolument pas quitter le pouvoir de leur plein gré, même si elles sont les premières et même les seules à avoir diagnostiqué la chute finale. En effet, ce sont les possesseurs de capitaux qui n’ont plus confiance dans le système, qui se détournent de l’investissement productif et qui cassent ainsi toute pérennité de celui-ci, les fonds publics ne pouvant que très provisoirement pallier à l’absence des capitaux privés. Pourtant, tant que fonctionnait le système capitaliste, l’investissement privé était LE moyen de créer des valeurs supplémentaires, de distribuer des profits tout en développant l’économie parce que la plus-value ne pouvait croître sur la base de l’investissement privé productif. L’aide de l’Etat ne venait qu’à la marge et pas de manière permanente.
Le capitalisme n’est nullement sorti de la crise de 2007-2008 pour la simple et bonne raison qu’il a interdit tout déroulement normal de la crise et le fonctionnement même des crises et l’a bloqué depuis, comme lors de l’effondrement des trusts et des banques ou récemment en Chine. Mais, loin de voir une véritable reprise économique, le système qui n’a pas pu avoir sa crise, ne peut que se préparer à une effondrement massif et historique, dès la prochaine crise financière avec une perte de confiance massive, les fonds publics des banques centrales et des Etats ne pouvant durablement « sauver » les banques, les bourses, les spéculateurs, les trusts, les assurances et les monnaies.
Voilà la véritable base de l’effondrement de la confiance des peuples dans les institutions européennes comme dans toutes les autres institutions de la planète, perte de confiance aussi dans la démocratie, perte de confiance dans l’entente entre les peuples et dans la paix du monde. Mais la base réelle de cette perte de confiance est la chute historique du capitalisme.
Le peuple britannique a cru répondre à l’effondrement de son niveau de vie et de sa confiance dans son avenir et sa sécurité et rompant avec l’Europe, présentée comme la source de tous ses malheurs, de toutes ses misères, de toutes son insécurité et, bien entendu, aucun courant social ou politique, des partis aux syndicats ou aux associations, ne lui a proposé l’hypothèse que l’accusation soit à porter contre le capitalisme lui-même ! Même les courants dits communistes ou révolutionnaires les plus importants se gardent d’affirmer cela, sans parler des courants bourgeois, syndicaux, social-démocrates, ex-staliniens, altermondialistes ou indignés de toutes sortes.
Il ne faut pas accuser de ce mouvement mondial une opinion publique ou une autre, un peuple ou un autre, une nation ou une autre. Ce n’est même pas une incapacité historique de la classe ouvrière mondiale que cela signalerait.
L’expression du prolétariat sur ses bases de classe n’a jamais été acceptée, pas plus au sein de la démocratie bourgeoise, même la plus démocratique formellement, que dans les pires dictatures. Même la plus démocratique des républiques bourgeoise a toujours été fondée sur l’intérêt d’une infime minorité de possesseurs de capitaux et sur la soumission de l’immense majorité aux intérêts de ce tout petit nombre de profiteurs. Au sein des mécanismes de l’Etat bourgeois, même démocratique, il n’y a jamais eu la moindre place pour une contestation du droit indiscutable et sacré des capitalistes.
Il ne faut pas compter sur les partis, associations ou syndicats liés au système pour affirmer que la seule perspective crédible est… la sortie du capitalisme !
Ce n’est pas parce que les peuples travailleurs ne seraient pas capables de le soutenir, ce n’est pas parce que la lutte des classes n’existerait plus comme les classes dirigeantes avaient cherché à nous en convaincre après la chute de l’URSS. En effet, avec la crise mondiale, les sondages affirment que partout dans le monde, y compris aux USA, les peuples pensent majoritairement que nous sommes dans un monde où les luttes de classes ne cessent de s’accentuer, en même temps que le fossé se creuse entre classes dirigeantes et peuples travailleurs !
Et pourtant aucun parti politicien, aucun syndicat et aucune association réformistes ne peut demander seulement un référendum pour la sortie… du capitalisme !!!
Tous les courants qui sont liés au système sont incapables de proposer aux travailleurs de s’organiser eux-mêmes sur leurs lieux de travail et sur des bases de classe et de développer publiquement et sur le terrain politique, pas seulement sur des bases revendicatives et corporatistes, un programme de transformation de toute la société s’adressant aussi bien aux travailleurs, à la petite bourgeoisie, à la jeunesse et aux chômeurs, à tous les peuples, à toutes ethnies, aux populations de toutes origines, de toutes religions et de toutes régions.
La démocratie bourgeoise n’a jamais été le gouvernement du peuple par lui-même mais le gouvernement le plus souple au service de la minorité exploiteuse, souple dans la forme mais pas dans le fond.
La possibilité de changer les équipes dirigeantes pour d’autres équipes politiciennes n’a jamais été qu’un moyen de ne jamais changer l’essentiel, d’imposer une limite stricte à toute expression des peuples : l’interdiction de remettre en question la propriété privée des moyens de production et des capitaux. Telle est la base commune de toutes les constitutions bourgeoises de la planète, quelque soit l’histoire de celles-ci, les origines et les régions du monde.
Seuls la Commune de Paris de 1871 et l’Etat ouvrier russe d’Octobre 1917 étaient fondés sur d’autres bases que la défense inconditionnelle des possessions de la grande bourgeoisie.
C’est en cela que la démocratie (bourgeoise) n’est nullement l’expression de la capacité (ou pas) du peuple travailleur – et ne pouvait pas être le moyen - de se proposer de sortir du capitalisme et de fonder une société nouvelle sur d’autres bases. Aucune élection démocratique bourgeoise ne pouvait ni ne pourra permettre au peuple travailleur de développer son propre programme pour donner à l’humanité de nouvelles perspectives, maintenant que le capitalisme a atteint ses limites, est parvenu à ses limites, bloquant désormais tout progrès social et politique.
La démocratie bourgeoise n’est nullement l’expression de tout le peuple, y compris les travailleurs mais, au contraire, a toujours été directement dirigée contre la classe prolétarienne et l’est, dans cette période, plus que jamais. Dans la situation actuelle, ce sont les démocraties pacifiques qui organisent les dictatures les plus guerrières, les plus terroristes et les plus violentes. L’effondrement économique ne peut que mener à la violence institutionnalisée, au terrorisme et à la guerre à l’échelle planétaire.
Tous les gouvernants du monde et pas seulement l’équipe Hollande-Valls-Cazeneuve s’orientent vers l’interdiction des grèves et des manifestations, de l’Espagne à la Belgique et aux USA comme en Chine ou en Russie. Tous s’orientent vers la suppression de la démocratie bourgeoise, avec la remise en cause des droits syndicaux et sociaux, comme avec la casse des aides sociales, des services publics et de tout droit social. Tous se préparent à la marche à la guerre mondiale comme aux guerres locales. Tous poussent à la haine entre les peuples, aux nationalismes exacerbés et aux fascismes.
Pour éviter que l’effondrement du capitalisme entraîne une vague internationale de révolution permanente menant à la prise de pouvoir des comités de travailleurs, tous les moyens sont bons et tous sont fondés sur des haines entre les peuples.
Demain, on va revoir apparaître l’idéologie de l’ « ennemi héréditaire » que l’on prétendait définitivement enterrée par l’institution bourgeoise européenne ou par l’institution bourgeoise de l’ONU et de la « communauté internationale » et autres alliances pacifiques entre Etats capitalistes.
Demain, on va à nouveau dire aux Français que leur ennemi a toujours été l’Anglais ou l’Allemand, on va affirmer que l’on doit supprimer massivement les Roms, comme on a génocidé les Tsiganes en même temps que le monde bourgeois a génocidé les Juifs lors de la dernière crise mondiale capitaliste qui a entraîné fascisme et guerre mondiale.
Quant à nous, peuple travailleur, il va nous falloir éviter tous les pièges des nationalismes et micronationalismes. Ne nous trompons pas d’adversaire ! Ce n’est pas d’autres peuples, d’autre régions, d’autres nations, d’autres religions qui sont notre ennemi : ce sont nos exploiteurs !
C’est le monde capitaliste qui n’a plus d’avenir et nous fait basculer dans la misère, dans l’insécurité, dans le terrorisme et dans les violences de toutes sortes.
Ceux qui veulent militer pour développer une perspective d’avenir pour l’humanité ne doivent pas craindre de combattre toutes les passivités sociales, tous les fatalismes inoculés aux peuples travailleurs, toutes les compromissions des courants réformistes, toutes les tromperies politiques et sociales développées par la société bourgeoise.
Ce qui doit être remis en cause, ce n’est pas tel ou tel gouvernement, tel ou tel parti politique, tel ou tel syndicat, tel ou tel regroupement politique ou d’Etats, telle ou telle forme de gestion de la société capitaliste.
C’est le monde capitaliste tout entier qui n’a plus aucun avenir. C’est l’exploitation capitaliste elle-même qui a annoncé sa mort et qui ne nous offrira plus jamais prospérité et démocratie mais misère et violence à un degré jamais atteint.
Tous ceux qui veulent agir pour l’intérêt de l’humanité ne doivent craindre aucune vérité, aucune audace politique et sociale car seul le socialisme révolutionnaire et l’internationalisme prolétarien est l’avenir du monde !