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Pourquoi l’Etat français a cessé de surveiller les terroristes affichés, patentés, connus et reconnus qui ont assassiné à Charlie Hebdo et au supermarché casher ?

lundi 19 janvier 2015, par Robert Paris

Pourquoi l’Etat français a cessé de surveiller les terroristes affichés, patentés, connus et reconnus qui ont assassiné à Charlie Hebdo et au supermarché casher ?

Le Canard Enchainé du 14 janvier rapporte comment « archi-connus et fichés, les tueurs n’étaient plus tenus à l’œil depuis six mois. »

Au moment même où le gouvernement déclare à qui veut l’entendre qu’il faut multiplier les contrôle contre le terrorisme, que les partisans de la guerre civile islamiste en Syrie veulent étendre la guerre à la France, les services secrets, les services spéciaux policiers de l’anti-terrorisme prennent la décision que les frère Kouachi n’ont plus besoin d’être surveillés ou suivis.

« Les services ont été désarmés », s’est plaint le ministre de l’Intérieur, le 12 janvier face aux parlementaires. Et, au jité de TF1, le 9 janvier, Manuel Valls reconnaît, lui, « des failles ». Béantes.

Les frères Kouachi ont disparu des écrans policiers depuis l’été dernier. Plus d’écoutes, plus de surveillance électronique, plus de filatures, rien…

Alors que les autorités politiques et judiciaires s’alarment des risques d’attentats, la surveillance des locaux de « Charlie Hebdo » est allégée. Peu après, deux individus déboulent rue Appert, où se trouvent les bureaux de l’hebdomadaire. Ils veulent connaître l’adresse exacte et interrogent à la volée, dans la rue, un voisin, journaliste à l’agence de presse toute proche. Le ton est menaçant. A tel point que ce confrère en réfère au commissariat du XIème arrondissement. Il décrit les individus, transmet l’immatriculation de leur voiture. Un procès-verbal est dressé…. Selon toute probabilité, ces deux visiteurs étaient bien Chérif et Saïd Kouachi. D’ailleurs, lorsque les menaces physiques et verbales s’étaient faites pressantes contre les journalistes de « Charlie Hebdo », sitôt la publication des caricatures de Mahomet, les deux frères figuraient au nombre des objectifs policiers. « Ils occupaient même le haut du panier de nos cibles », reconnaît un commissaire de l’antiterrorisme.

C’est qu’ils affichent un sacré pedigree… Le 14 mia 2008, Chérif est condamné à 3 ans de prison, dont 18 mois avec sursis, dans le dossier dit « de la filière des Buttes-Chaumont », véritable tour-opérateur des apprentis djihadistes pour l’Irak. En taule, ce jeune délinquant fréquente un théologien du djihad, Djamel Beghal. Il croise également un voyou tombé dans une affaire de stups : Amedy Coulibaly, celui-là même qui, les 8 et 9 janvier, de Montrouge à Vincennes, assassine cinq personnes.

Une fois dehors, l’un et l’autre vont rendre visite à plusieurs reprises, durant l’année 2010, au même Djamel Beghal, assigné à résidence dans le Cantal. Lequel, devenu leur père spirituel, est soupçonné par la police d’être le « chef d’une cellule opérationnelle ».

Avec ses disciples, Beghal organise les préparatifs de l’évasion de Smaïn Aït Ali Belkacem, détaille le parquet dans un réquisitoire daté du 26 juillet 2013. Celui-ci n’est pas non plus un perdreau de l’année : artificier du GIA, il a été condamné à perpète après l’attentat du 17 octobre 1995 à la station de RER Musée-d’Orsay. Durant l’enquête, les flics de l’anti-terrorisme déboulent au domicile de Chérif Kaouchi, à Gennevilliers (Hauts-de-Seine) : ils y découvrent de nombreuses photographies vantant le djihad, des dizaines de plans, ainsi qu’une masse de clichés pédopornographiques….

Pas sûr que ça plaise au Prophète, si un jour il tombe sur les photos immondes que détenait, en 2010, Chérif Kouachi dans son ordinateur. Des photos de petits enfants, filles et garçons. On les voit se faire violer, en tous sens, par des adultes et pratiquer des fellations… Chérif Kaouchi passe cinq mois en détention provisoire, avant d’être libéré, sous contrôle judiciaire. Et, le 29 août 2012, il est interrogé par le juge d’instruction… Le Parquet de Paris se contente de transmettre à celui de Nanterre. Dont l’enquête ne donne rien. Aucun juge d’instruction n’est désigné. Affaire classée. Dommage, ces images ajoutent une touche charmante au personnage…

En 2011, malgré son contrôle judiciaire, Chérif prend des vacances méritées. A en croire les confidences de sa propre épouse, faites ces derniers jours, à la police judiciaire, il s’est alors rendu au Yémen.

Son ainé aussi. Selon les titres de transport, Saïd Kaouchi a séjourné à Oman entre le 25 juillet et le 15 août 2011. Les flics de l’antiterrorisme sont cependant convaincus qu’il ne s’est par arrêté au sultanat mais a rejoint, lui aussi, le Yémen voisin. Ils sont également persuadés qu’il n’a pas fait le voyage tout seul. Un certain Salim Benghalem l’accompagnait… Il se trouve actuellement en Syrie….

A leur retour de « vacances », les deux tueurs de « Charlie », eux, s’emploient à se fondre dans la masse. Ce qu’un grand flic nomme « une forme d’intégration déguisée ». Pas totalement dupe, la DCRI (future DGSI) « branche », à compter de nombre 2011, les deux futurs terroristes. Deux ans plus tard, ces interceptions de sécurité cessent : « Elles ne donnent rien », assure Bernard Suqarcini, alors patron du Renseignement… Au début de l’année 2014, la direction du renseignement de la Préfecture de Police de Paris (DRPP) prend le relais et place sous surveillance le domicile des frères Kouachi. Mais, en mai 2014, ils déménagent dans la région de Reims, hors des compétences territoriales de la DRPP. Ses responsables avisent aussitôt la DGSI. Une réunion de coordination est même organisée. En bonne logique administrative, la DGSI aurait alors dû sonner ses correspondants champenois. Cela n’a pas été le cas… »

Ici s’arrête notre citation de l’article du « Canard ».

Le dessin du Canard Enchainé

On peut se demander pourquoi ? N’est-ce pas que la DCRI était persuadée d’avoir là deux agents à elle, comme l’était sans doute Mohamed Merah, comme l’affirme le juge Trevidic ?

Comment la fiche des renseignements relative à Mohamed Merah, créée en 2006, a-t-elle pu disparaître le 30 mars 2010 pour réapparaître le 2 décembre 2011 ? Curieusement, l’homme était entretemps décrit par la DCRI comme quelqu’un de « fiable »selon un document classé secret-défense et consulté par Paris-Match. Un terme qui renvoie au jargon désignant un « indicateur », déjà en activité ou potentiel.

Des agents qui se sont finalement retournés brutalement….

En tout cas, les flics savaient que, s’il y avait un attentat à Charlie, c’était les deux frères !

Ils n’ont pas bougé pour autant.

Par contre, dès qu’on a annoncé un crime à Charlie, ils savaient dans l’instant qui c’était. Ils l’ont su tellement vite qu’il fallait justifier cette rapidité par la découverte d’une pièce d’identité dans un véhicule abandonné…

L’infiltration des milieux du banditisme, les flics le reconnaissent. L’infiltration par des agents doubles du terrorisme, ils ne la nient pas sans la reconnaitre…

En tout cas, en Syrie et en Libye, c’est plus que des agents doubles : les forces militaires françaises ont des alliés islamistes dans ces pays sous prétexte de combat contre des dictateurs !!! Criminels en France mais alliés ailleurs, comme c’est curieux…

Aux Etats-Unis, les frères Kouachi figuraient carrément "depuis des années" sur la liste noire du terrorisme américaine, a déclaré, sous couvert d’anonymat, un responsable américain, vendredi, confirmant une information du New York Times (en anglais). A ce titre, les noms de Said et Chérif Kouachi apparaissaient sur la fameuse "No Fly List", qui interdit à ceux qui y figurent de prendre des vols au départ ou à destination des Etats-Unis.

Pourquoi, alors, les services de renseignements français n’étaient-ils pas au courant ?

Ou bien étaient-ils parfaitement au courant mais croyaient-ils avoir fabriqué de parfaits agents doubles leur permettant de pénétrer les milieux islamistes et les surveiller ? Ils ne le diront certainement pas !

Comment est-il possible qu’un réseau terroriste repéré depuis longtemps (repéré depuis plus de dix ans par les autorités françaises, anglaises et américaines) ne soit plus du tout surveillé, au point que ses membres puissent voyager, au Yémen ou ailleurs dans des zones de combats, sans être remarqués, puissent s’acheter des gilets pare-balles et des armes de guerre sans susciter d’inquiétude particulière ?

Comment se fait-il que l’émir fondateur du réseau se retrouve en train de faire un stage d’aide-soignant alors que détenteur d’un casier judiciaire il ne pourra pas exercer dans la profession ?

Comment se fait-il que le ministre de l’intérieur, après une série d’attentats, puisse dire que les auteurs étaient « probablement surveillés », comme s’il existait une catégorie intermédiaire entre surveillés et pas surveillés ?

Comment se fait-il qu’un partisan du terrorisme intégriste, arrêté et accusé d’avoir comploté la libération de l’auteur des attentats à la bombe dans le RER, ne soit brutalement plus surveillé ? Comment se fait-il que son acolyte ne soit même pas poursuivi ? Comment se fait-il qu’un des auteurs des attentats, pris à partie par la foule soit immédiatement relâché par la police sans autre contrôle d’identité ni vérification des faits ? Se peut-il que, dans ces personnes, il y ait des agents doubles, des terroristes embauchés par les services spéciaux ?

L’identification des auteurs présumés de l’attentat soulève plus de questions qu’elle n’en résout. Cherif Kouachi en particulier est connu de la police et des services secrets en France et aux Etats-Unis. En 2005, le New York Times a rapporté qu’il avait été arrêté en France parce qu’il aurait essayé d’envoyer des Français en Irak combattre l’occupation américaine. Condamné sur des accusations de terrorisme en 2008, il a écopé d’une peine de trois ans pour avoir prétendument tenté d’envoyer des musulmans français en Irak. A l’époque, il a dit à l’Associated Press qu’il avait été poussé à agir par des images de torture à la prison américaine à Abu Ghraib.

Kouachi a passé 18 mois en prison ; après, il est resté sous la surveillance étroite des services secrets français. L’Etat français devra expliquer comment un pareil individu, s’il est avéré qu’il était en fait le tireur qui a dirigé l’attaque, a pu obtenir un lance-grenades et des kalachnikovs, puis organiser une attaque professionnelle et mortelle au coeur de Paris, sans se faire détecter...

Le contre-espionnage français (DCRI) peut-il commettre des bavures, consistant à croire manipuler des terroristes et être manipulés ou lâchés ensuite par eux, et peut-il cacher ensuite ses erreurs en les faisant passer pour de simples attentats ?

Mohamed Merah agent double ? C’est l’avis du juge d’instruction antiterroriste Marc Trévidic, mais pas celui du ministre de l’Intérieur Manuel Valls, qui n’est pas favorable à la déclassification de certains documents estampillés confidentiel-défense. Vendredi, le magistrat de la galerie Saint-Éloi a lancé un pavé dans la mare sur le blog de Frédéric Helbert, un journaliste d’investigation spécialiste du renseignement. "Ils (les agents de la DCRI, NDLR) ont tenté un coup particulier, risqué, mais qui à leurs yeux valait la peine et qui aurait pu se montrer gagnant. Ils ont tenté de recruter [Mohamed Merah], tout simplement. De faire une infiltration. D’en faire un agent double." C’est la première fois qu’un membre d’une autorité prend publiquement une telle position, aux antipodes de celle de l’ancien patron du renseignement intérieur Bernard Squarcini.

Le 20 septembre 2012, lors de son audition devant les juges d’instruction chargés du dossier Merah, l’ex-patron de la DCRI avait affirmé, pour démontrer que ses services n’avaient pas tenté de retourner Mohamed Merah, qu’une "veille opérationnelle" sur "le tueur au scooter" avait été effectuée après son débriefing, en novembre 2011, par des agents toulousains du renseignement intérieur qui l’entendaient à propos de son séjour au Pakistan. Pour récupérer les informations recueillies lors de cette "veille", les magistrats antiterroristes ont réclamé, le 5 octobre dernier, au ministre de l’Intérieur Manuel Valls de nouvelles déclassifications de documents de la DCRI.

Selon une enquête publiée sur le site McClatchy, un ancien agent des services secrets français, dont l’identité n’a pas été rendue publique, opérerait désormais dans les rangs du groupe terroriste fondé par Oussama ben Laden. Il aurait même été parmi les cibles de la première vague de frappes aériennes menée par les Américains le mois dernier en Syrie. Les États-Unis avaient alors frappé huit positions tenues par Al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaïda. Mais l’agent aurait survécu à l’assaut, qui comprenait le lancement de quarante-sept missiles de croisière.

L’ancien patron de la DGSE n’exclut pas pour autant la piste d’une désertion. "Un certain nombre d’agents ont été affectés au soutien des rebelles syriens modérés. Il y en a toujours un qui peut avoir pété les plombs avant de passer à l’adversaire. Ce serait une première depuis la guerre d’Algérie."

Une première ? Ou la quatrième fois avec Merah et les deux frères Kouachi ?

Il y a sans doute bien plus de bavures des services secrets qu’on ne le croit. Le Canard publiait le 30 décembre 2014 (p.3) un article intitulé " La dernière ballade d’un danger public " comment un individu surveillé et considéré très dangereux par la DGSI, "susceptible de commettre un attentat", a échappé à sa surveillance dans Paris, alors qu’il n’aurait " jamais du quitter son domicile ".

Sur Arte, le 23 mars 2012, un journaliste du Figaro, Yves Tréad, nous apprend que Mr Merah avait le tampon d’un visa d’entrée pour ISRAËL !!!

Sur la plateau se trouvait un membre de la DCRI, Yves Bonnet.

Sachant que Merah a aussi séjourné en Syrie, au Pakistan, en Afghanistan, le journaliste en déduit qu’il avait deux passeports.

Qui peut circuler avec deux passeports, tout en étant suivi par les services d’espionnages français ?

Sachant que Mr Merah était en contact direct avec la DCRI, d’après un autre journaliste du nouvel observateur, il nous apprend que Mr Merah lors de son séjour en Pakistan, avait téléphoné à la DCRI pour leur dire ou il se trouvait et leur dire quand il rentrait précisément. Il aurait été repéré comme un agent par son comportement, par très islamique, et à chaque fois n’est pas resté plus de 15 jours.

Le responsable de la DCRI confirme que Merah est bien rentré à la date convenue.

Tous ces éléments laissent clairement entendre que Mr Merah était un jeune informateur de la DCRI, corroboré par sa conduite, il sort en boîte de nuit, boit de l’alcool et se livre à des rodéos pour épater ses copains, violente sa voisine qui porte plainte et n’est pas inquiété par la police et la justice !!!

On s’interroge alors. Un responsable de la DCRI vient donc révéler au grand public que Mr Merah a le prototype classique d’un informateur au sein de la mouvance fondamentaliste !

Allons-nous apprendre un de ces jours que les frères Kouachi ont appris à tirer sur ordre de la DGSI pour devenir ses agents doubles et se sont entraînés en faisant un carton sur la rédaction de Charlie Hebdo ?

Les justifications données pour avoir arrêté de surveiller les frères Kouachi sont lacunaires. Officiellement, selon des informations policières, judiciaires et gouvernementales recoupées, « la commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité (CNCIS) a refusé de prolonger en juin 2014 ces écoutes réclamées par la DGSI parce que le contenu des conversations ne laissait rien apparaître de suspect en rapport avec le motif de risque d’atteinte à la sûreté de l’Etat invoqué ». Un officier résume la position de la CNCIS : « C’est calme, donc ce n’est pas légal, alors on arrête. »

Le cas d’Amedy Coulibaly, relâché en mai et sans surveillance de la police depuis lors, révèle une attitude curieuse de la DGSI ou une apréciation selon laquelle elle avait retourné le terroriste.

Le criminologue et spécialiste du terrorisme Alain Bauer estime que « les services de renseignement ont fait leur travail mais se sont fait avoir »...

Le minimum que l’on puisse dire, c’est que dans cette affaire dire que les services policiers ont été des héros est notoirement insuffisant : il faudrait dire soit qu’ils ont été des zéros soit qu’ils sont des manipulateurs de génie, capables de retourner tout le climat social et politique pour retourner une situation de crise sociale en période d’unanimité nationale...

Comment des individus connus et surveillés sont devenus des assassins professionnels équipés et armés ?

Est-ce qu’il l’aurait aidé à se faire embaucher par son petit copain Squarcini ?

Théorie du complot ?

Non ! Il n’y a pas besoin d’une « théorie du complot ». Il suffit de penser que la bourgeoisie mène une politique face à la classe ouvrière et aux milieux populaires, politique consistant à diviser ses adversaires dans la situation critique de crise mondiale et à penser que les méthodes policières font partie des moyens d’action d’un Etat au service des classes dirigeantes !

La suite

Messages

  • La Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), qui remplace la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), va recruter dans les cinq ans 430 analystes, interprètes, informaticiens ou chercheurs en plus des 3 600 policiers de l’actuelle DCRI. Quel est le profil recherché pour intégrer la DGSI ? Un profil d’islamiste intégriste ! Ce que l’on recherche ce sont des personnes bilingues. La question à se poser est donc de savoir quelles sont les langues rares. Les dialectes les plus recherchés sont l’arabe en tant que telle mais aussi tous les dialectes des pays dont sont issus les terroristes. On recrute donc généralement les analystes à Bac+5 ayant une bonne connaissance du monde arabe, du terrorisme ou d’un pays en particulier. Les services de renseignement ont aussi à l’esprit de recruter des gens avec un très haut niveau d’étude (de type doctorat) par exemple en termes d’interprétation des textes sur l’islam. Des personnes qui peuvent être de vrais agents secrets, capables d’être prises pour de vrais terroristes par de vrais terroristes. De préférence pas des personnes capables de devenir de vrais terroristes en étant prises par les services secrets pour de vrais agents des services secrets !

  • Pourquoi les policiers sont félicités et considérés comme des héros alors qu’ils ont fait le contraire de ce qu’il fallait pour surveiller et protéger, ce qui est censé être leur rôle ?

  • Le Monde du 8 janvier 2015 :

    « En mai 2013, la mission parlementaire sur le renseignement, dirigée par Jean-Jacques Urvoas, président (PS) de la commission des lois de l’Assemblée nationale, avait estimé que la stratégie française face au terrorisme était « partiellement caduque ». Il considérait qu’il fallait remplacer la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) par une Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). « L’affaire Merah ne procède pas des dysfonctionnements de la DCRI, elle les révèle », affirmait-il alors. »

  • Pour les auteurs des attentats tués la semaine dernière à Paris, il est reconnu qu’ils avaient été sous la surveillance non seulement des services de renseignement français, mais aussi de ceux des États-Unis et de la Grande Bretagne.

    Comment ce fait-il que les gens sous surveillance et en contact direct avec la police et les agences de renseignement soient les auteurs d’une attaque terroriste après l’autre ? La possibilité d’une provocation délibérée ne peut nullement être exclue. Il est impossible de dire avec certitude pour chacun de ces événements s’il n’y a pas eu une forme ou l’autre de manipulation de la part de la CIA, les autorités permettant aux choses, exécutées par des individus connus de l’État de se produire, par acte d’omission ou de commission.

    La tentative des médias de présenter les personnes impliquées dans ces actes de terrorisme comme des individus mystérieux et inconnus est frauduleuse. Vendredi dernier, ils ont rapporté, l’un après l’autre, les arrestations de masse à Paris et le démarrage de nouveaux plans américains pour financer et former des « rebelles » syriens. On n’a pas examiné le rapport entre les deux.

    Après une première décennie de « guerre mondiale contre la terreur » durant laquelle on a présenté al-Qaïda comme une menace existentielle, on a utilisé ces mêmes forces comme alliés dans des guerres de changement de régime soutenues par l’Occident contre des gouvernements arabes laïques, d’abord en Libye, puis en Syrie. Maintenant, on se sert à nouveau de leurs actes pour promouvoir la guerre à l’extérieur et la répression à l’intérieur.

    En fin de compte, les attaques comme celle menée contre Charlie Hebdo sont le produit de décennies d’interventions impérialistes au Moyen-Orient. Les guerres qui ont ravagé un pays après l’autre ont déclenché une vague de violence qui ne peut que se répandre au-delà de la région. Dans l’intervalle, Washington et ses alliés promeuvent les forces mêmes impliquées dans ces attaques et collaborent avec elles.

  • Dix jours avant, par hasard, la police contrôlait et lâchait Coulibaly », titre Le Canard enchaîné à paraître ce mercredi. L’hebdomadaire satirique révèle en tout cas les conditions d’un contrôle de routine, dans le XIXe arrondissement, à deux pas des Buttes-Chaumont.

    En consultant le fichier des personnes recherchées, les deux policiers découvrent la fiche active d’Amédy Coulibaly signée de l’antiterrorisme. Comme l’indique Le Canard enchaîné, la consigne PJ02 est mentionnée, demandant d’en savoir plus sur l’individu sans éveiller de soupçon. Les agents informent alors leur hiérarchie ainsi que les services de l’antiterrorisme qui répondent qu’il ne doit pas être arrêté ni inquiété. POURQUOI ?!!!

  • Curieuses fiches de la DCRI ! L’adresse donnée à Pantin concernant un frère Kouachi était habitée par un homonyme.

    Concernant les frères Kouachi, auteurs des tueries de Charlie Hebdo et de l’imprimerie de Dammartin, la Place Beauvau a indiqué qu’ils avaient été surveillés pendant près de deux ans. Une surveillance malheureusement interrompue quelques mois avant leur passage à l’acte.

  • Comment Valls et Sarkozy, les promoteurs d’une police forte contre un " ennemi de l’intérieur ", expliquent que le ministère de l’intérieur qu’ils ont dirigé soit capable de mobiliser en France des milliers de policiers et de gendarmes pour démolir des camps de Roms, verbaliser les passants en dehors des clous, arrêter le fumeur de chichon mais pas le poids lourds de 32 tonnes de shit, contrôler dix fois par jour au faciès un même jeune et ne pas mettre à jour les trafics d’armes qui fleurissent aujourd’hui à Paris ?

    L’actualité dramatique que nous observons démontre l’échec cuisant de la DGSI, qui avait identifié et connaissait les délinquants occupant l’information. Les prises d’otages disqualifient le discours du paradigme sécuritaire, puisqu’il n’est pas en mesure de prévenir efficacement le risque qu’il prétend combattre, alors qu’il a obtenu une remise en cause considérable des droits fondamentaux.

    Il faut se demander et interpeler les politiques à quoi servent les atteintes au droit à la vie privée si ce n’est que pour surveiller le citoyen plutôt que d’agir efficacement à la prévention d’un phénomène criminel ?

  • Le commissaire Helric Fredou, sous-chef de la police judiciaire (PJ) de Limoges, fut trouvé avec une balle dans la tête quelques heures seulement après l’attaque terroriste contre Charlie Hebdo.

    Fredou faisait partie d’une équipe qui enquêtait sur les événements du 7 janvier. Les hommes qui ont tué une partie de la rédaction de Charlie Hebdo, Saïd et Chérif Kouachi, avaient fréquenté un collège et un lycée professionnel près de Limoges dans le Limousin.

    Le soir de l’attentat de Charlie Hebdo, Fredou avait envoyé des enquêteurs de son équipe interviewer la famille d’une des victimes de l’attentat. Il attendait leur retour pour entendre leur compte rendu.

    Il a commencé à préparer son rapport tout de suite après le compte-rendu. Il est resté tard à son bureau de la police judiciaire pour le finir. Un collègue l’a trouvé mort à une heure du matin le jeudi et le rapport qu’il rédigeait n’a jamais été trouvé.

    • Les médias français ont décidé ou furent ordonnés de ne pas couvrir cet incident.

      La mort du commissaire Fredou n’a pas fait les manchettes.

      C’était parfaitement dans la ligne de mot d’ordre “Je suis Charlie” : liberté d’expression en journalisme. Silence total, on n’en parle pas.

      Par ailleurs, les médias occidentaux n’en ont pas parlé incluant les principaux réseaux de nouvelles (AP, AFP, Reuters, Deutsche Welle, etc). .

      Selon le reportage dans Le Parisien le suicide du commissaire Fredou n’avait rien à voir avec l’enquête policière relative à Charlie Hebdo.

      Et pourtant le commissaire Helric Fredou fut assigné à l’enquête par la police judiciaire.

      Au moment de sa mort, la police prétendait qu’ils ne savait pas pourquoi il s’était suicidé.

      Toutefois, des rapports subséquents ont cité les responsables de la police disant que Fredou était déprimé et au bord de l’épuisement professionnel.

      Commissaire Fredou a été retrouvé mort à son lieu de travail, dans son bureau. au commissariat de police de Limoges.

      Est-ce-qu’il s’est suicidé.

      Ou est-ce qu’il s’agissait d’un policier honnête qui fut assassiné par la Police judiciaire ?

      Est ce que son rapport a été rendu public ?

      Qu’en est-il des journalistes d’enquête ?

      Ou s’agit t’il plutôt de la censure médiatique ?

    • Bernard Cazeneuve assistera, ce jeudi après-midi, à l’inauguration à Marseille de la place Franck Brinsolaro, du nom du policier mort dans l’attentat contre Charlie Hebdo. Mais ni sa veuve ni sa fille n’ont été invitées. Leur avocat, Me Philippe Stepniewski, ne cache pas son exaspération. Interview.

      Ce jeudi après-midi, à Marseille, le ministre de l’Intérieur va inaugurer la place Frank Brinsolaro. Ce policier, qui assurait la protection de Stéphane Charbonnier, plus connu sous le nom de Charb, le rédacteur en chef de Charlie Hebdo, est tombé sous les balles des frères Kouachi le 7 janvier 2015. Mais ni la veuve du policier, Ingrid Brinsolaro, ni sa fille May n’ont été invitées à cette cérémonie. Leur avocat, Philippe Stepniewski ne décolère pas. Interview.

      Comment Ingrid Brinsolaro a-t-elle découvert l’inauguration de cette place ?

      "Ma cliente a été informée hier [mercredi] en fin de journée, par un journaliste, qu’allait être inaugurée une place Franck Brinsolaro à Marseille. Elle n’a reçu aucune invitation à ce titre, ni pour sa fille, qui est quand même pupille de la Nation ! J’ai appris, du même coup, qu’une messe à la mémoire de Franck Brinsolaro avait eu lieu le 31 octobre dernier dans la Cathédrale de Marseille, en présence de l’archevêque de Marseille. Ni Madame Ingrid Brinsolaro ni sa fille May n’ont été associées à ces cérémonies ! C’est indigne, au regard de cet enfant qui ne connaît pas son père".

      Comment votre cliente a-t-elle réagi ?

      "C’est très important qu’une ville aussi grande que celle de Marseille rende un tel hommage. C’est très beau et c’est très honorable, nous ne le contestons pas. Mais ne pas associer l’épouse et la fille de Franck Brinsolaro, les deux personnes qui étaient les plus importantes dans sa vie, dans ses dernières heures, c’est quand même assez triste. Vous savez, Ingrid Brinsolaro mène plusieurs combats. Celui, déjà, d’affronter la mort de son mari.

      Celui, ensuite, de poursuivre l’éducation de ses enfants. Et puis nous avons une procédure [une plainte déposée en janvier 2016 pour homicide volontaire aggravé par la violation manifestement délibérée d’une obligation particulière de prudence ou de sécurité, ndlr] pour tenter d’obtenir des réponses à des questions qu’elle n’a pas. Alors cette indifférence et le fait que l’on ne cherche même pas à corriger ces affronts faits à Mme Brinsolaro, à sa fille et à la mémoire, aussi, de Franck Brinsolaro, sont indignes. Sans compter que ce n’est pas la première fois qu’un tel ’oubli’ se produit".

      Comment l’expliquez-vous ?

      "Je n’ose penser que ces ’oublis’ sont en lien avec les questions que pose Ingrid Brinsolaro à la justice et au ministère de l’Intérieur depuis des mois. Elle ne se sent clairement pas soutenue par les autorités. Au moment de la mort de son mari, elle a eu des réactions, légitimes, qui étaient de chercher à comprendre. Je crois que le fait de chercher à comprendre dérangeait. Ensuite, le fait qu’elle ne soit pas idiote, et qu’elle soit très précise dérangeait encore plus.

      Elle a été obligée de déposer une plainte, alors que peut-être que si nous avions eu des réunions avec le ministère de l’Intérieur, nous ne serions pas obligés de le faire. Mais ce qu’on oublie, c’est qu’elle ne fait pas ce combat pour elle-même. Elle le fait pour sa fille, qui dans 15 ou 20 ans voudra savoir".

      LIRE AUSSI >> A Charlie, "Franck n’a pas eu les moyens nécessaires" selon la femme du policier

  • Selon "Le Canard enchaîné", un homme de l’entourage de Coulibaly, recherché pour trafic d’armes, était fiancé avec une femme agent du renseignement.

    Amar R., un individu recherché pour trafic d’armes, avait été suivi par les enquêteurs de la direction du renseignement de la préfecture de police (DRPP) dès le lendemain de l’assassinat par Amedy Coulibaly de la policière municipale à Montrouge. Quelques heures avant la prise d’otages de l’Hyper Cacher, Amar R. est vu en compagnie de l’assassin.

    Selon Le Canard enchaîné à paraître mercredi, le service de renseignement avait poursuivi la filature d’Amar R. et constaté qu’il avait ses entrées au fort de gendarmerie de Rosny-sous-Bois (93). Sa fiancée, selon l’hebdo satirique, est sous-officier du renseignement dans ce centre d’élite de la gendarmerie. Amar R. a pu entrer et sortir de cette forteresse avec et sans sa compagne. Il faisait pourtant l’objet d’un mandat d’arrêt européen. Il a finalement été interpellé le 23 janvier.

  • Quand on voit que la PJ est un nid de drogue, de proxénétisme, de vol, de concussion, de viols, et autres belles choses, peut-on imaginer que d’autres services comme les services spéciaux puissent être des nids de terrorisme alors qu’ils sont censés organiser le contre-terrorisme ?

  • Savez-vous qu’il a fallu attendre le 3 avril dernier pour qu’enfin un journal national, Le Monde, indique que le ministère de l’Intérieur avait intoxiqué la presse en lui faisant croire que la surveillance des frères Kouachi avait été interrompue à la demande de la "Commission nationale de contrôle des interruptions de sécurité". En réalité, cette instance composée majoritairement de hauts magistrats a publié le 12 janvier, au lendemain donc de la grande manifestation, un communiqué pour expliquer "qu’à aucun moment (elle) n’avait manifesté d’opposition ... les affirmations contraires sont au mieux une inexactitude, au pire une manipulation".

  • L’arrestation d’un trafiquant d’armes lié au Front national (FN) et à la gendarmerie soulève le rôle joué par l’Etat et l’extrême-droite dans les attentats organisés par Amedy Coulibaly et par les frères Kouachi contre l’Hyper Casher et Charlie Hebdo.

    Fin janvier, Claude Hermant, sa compagne, et un autre homme sont arrêtés pour avoir remilitarisé « beaucoup » d’armes de guerre neutralisées, provenant de pays de l’Est. « Elles ont ensuite été écoulées dans le milieu du grand banditisme, pas uniquement lillois », selon La Voix du Nord.

    Claude Hermant aurait vendu directement ou indirectement à Coulibaly les armes qui ont servi aux massacres dans l’Hyper Cacher, d’après le même journal : « C’est une piste très sérieuse, en bonne voie de confirmation. » Elle mène en Belgique, où « Claude Hermant avait des relations dans le cadre de son réseau présumé. Rappelons que Coulibaly se serait procuré ses armes à Charleroi ».

    La Voix du Nord publie quelques extraits de mails échangés entre Hermant et un gendarme en novembre 2014 : « « Salut Claude, nous avons vu avec notre hiérarchie… Nous sommes partant(s) pour les deux dossiers que tu nous as présentés (armes-Charleroi…)… » »

    Ces mails laissent supposer que Hermant aurait pu recevoir l’aval de quelques services de renseignement ou de police pour livrer des armes à Coulibaly ou à d’autres islamistes. Le journal poursuit : « Imaginons que vous tombiez sur ce type de message (parmi une dizaine) qui aurait été envoyé par un gendarme à Claude Hermant, le 21novembre 2014 à 8 h 47. Qu’un proche du prévenu certifie que ’Claude Hermant a assuré ses arrières…’ ».

    Le gendarme à qui il écrivait était donc au courant des armes vendues par Harment et à qui il les vendait. Ceci soulève à nouveau et de manière très directe la question de la responsabilité de l’Etat dans les attentats meurtriers de janvier 2015 à Paris.

    On savait déjà que Coulibaly et les frères Kouachi, responsables des tueries dans les locaux de Charlie Hebdo et dans l’Hyper Cacher, étaient connus des services de renseignement et de la police. Les frères Kouachi ont été surveillés par les services du renseignement français de novembre 2011 à juin 2014 ; ils figuraient sur des listes de surveillance britanniques et américaines. Entre 2011 et 2013, l’un des frères s’est rendu dans des camps d’entrainement islamiste au Yemen à plusieurs reprises.

  • Lors de l’attaque terroriste des frères Kouachi, les forces de l’ordre ont donné l’assaut contre une imprimerie où ils étaient réfugiés, à Damartin-en-Goëlle. Résultat : l’imprimerie a été en bonne partie détruite. Le gouvernement a alors appelé à l’union nationale pour faire face au terrorisme. Cela n’allait pas jusqu’à ce que l’Etat répare ce qu’il avait détruit : l’imprimerie !!! Il a fallu une collecte spontanée de citoyens solidaires et un soutien du département mais le soutien de l’Etat a été complètement absent !!! Voilà qui en dit long sur cet Etat qui s’est dit « charlie » !!!!

  • En septembre, le site d’informations Médiapart a révéĺé que le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve avait eu recours au secret défense pour bloquer l’investigation de l’attentat contre l’Hyper Cacher qui s’est déroulé en parallèle avec l’attentant terroriste contre Charlie Hebdo le 7 janvier.

    Les médias et les partis politiques français et internationaux maintiennent un silence assourdissant sur cette affaire. Cependant, il est facile de confirmer le rapport de Médiapart, en consultant le texte de la décision de Cazeneuve, inscrit discrètement au Journal officiel de la République française le 18 juin 2015.

    Cette décision refuse une requête de déclassification de documents émise le 10 avril 2015 par des juges d’instruction au tribunal de grande instance de Lille, chargés de l’enquête sur la provenance des armes d’Amédy Coulibaly, responsable de l’attentat contre l’Hyper Cacher.

    Le recours au secret défense constitue une déclaration de la part de Cazeneuve et du PS que les intérêts stratégiques fondamentaux de l’État français nécessitent la dissimulation du réseau qui a préparé les attentats du 7 janvier. Ceci souligne l’importance des informations qui ont fuité en mai dans La Voix du Nord, selon lesquelles ce réseau est constitué de forces de l’Etat et d’extrême-droite au service des politiques du PS en Syrie comme en France.

    Les dernières informations de Médiapart confirment que des gendarmes et un indic lié au Front national (FN), Claude Hermant, auraient armé Coulibaly.

    Selon Médiapart, « Des gendarmes lillois et un de leurs informateurs ont été au centre d’un trafic d’armes ayant permis d’alimenter Amedy Coulibaly, auteur de l’attaque de l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes. S’ils n’ont rien su de la destination des armes, ils semblent bien avoir laissé filer les acheteurs ou perdu leur trace. Leur position est suffisamment délicate pour qu’ils se retranchent, courant avril, derrière le secret défense », position confirmée en juin par Cazeneuve.

  • Médiapart révèle que « Le 20 janvier, les responsables de la Brigade criminelle et de la Sous-Direction antiterroriste (SDAT) ont résumé, dans une synthèse au parquet de Paris, les vérifications opérées au sujet des armes utilisées par Coulibaly sans faire état de la réponse d’Europol, datée du 16 janvier. Europol mentionne pourtant un ’traçage positif pour trois armes’, et un ’traçage approchant pour deux armes’, en précisant que ces cinq armes ont été achetées par la société lilloise d’Hermant à l’entreprise slovaque AGF Security. ».

    Dès le 14 janvier, les services de renseignement slovaques et Europol auraient averti les autorités françaises que les armes de Coulibaly avaient transité par la société de Hermant, ancien barbouze et indic de la gendarmerie. D’après les enquêteurs, Hermant a acheté ces armes sur le site internet slovaque de vente d’armes en ligne AGF Security pour un volume de 200 armes, revendues ensuite. Les juges antiterroristes de Paris n’ont rien fait de ce renseignement et ont apparemment tenté d’empêcher leurs homologues lillois d’avoir accès à ces renseignements.

    Les enquêteurs pensent que Hermant aurait également acquis 90 autres armes auprès d’un contact belge à Charleroi. Alors que l’achat d’armes de guerre est interdit en France, Hermant a pu par l’intermédiaire de la société de sa femme et sans être inquiété par la police, acheter des armes de guerres démilitarisées. L’achat de ces armes ne pouvait être possible sans la complicité de sections du renseignement ou de la gendarmerie, ce que confirme Médiapart.

    Un échange de mails entre Hermant et la gendarmerie démontre qu’il a contacté une « cible » qui aurait posté une annonce en 2013 sur le site de vente d’armes Delcampe. La « cible » n’est autre qu’un détective belge, domicilié près de Charleroi, entendu dans le cadre de cette affaire.

    Ce dernier affirmerait que « Claude Hermant était son principal client », qui lui « achetait 95 pour cent de ses armes démilitarisées provenant du site slovaque AFG », soit « plusieurs dizaines, sans savoir ce que le prévenu en faisait ensuite ». Les proches de Claude Hermant réfutent toutefois cette version : « Les transactions ne tournent, au maximum, qu’entre 4 et 6 armes en deux livraisons couvertes par la gendarmerie ».

    Selon Médiapart, les armes vendues par Hermant auraient également servi le 7 janvier à tuer la policière assassinée à Montrouge et dans une attaque contre un joggeur. Ce dernier accuse Amar Ramdani d’être l’auteur de l’agression.

    Amar Ramdani, ami intime de Coulibaly, était le compagnon d’une gendarme des services de renseignement, Emmanuelle C., formatrice en renseignement opérationnel, la spécialité de Claude Hermant. Bien qu’elle soit en couple avec Ramdani, les enquêteurs n’ont pas fait le lien entre elle et Hermant.

  • Mohamed Merah était sous surveillance, les frères Kouachi, avaient fait l’objet de surveillances de la DGSI (entre novembre 2011 et juin 2014 pour Saïd, entre novembre 2011 et fin 2013 pour Chérif), avant que les services n’interrompent leur travail, le journal Charlie avait été sous surveillance, mais tout cela avait été interrompu avant les attentats.

    Cherchez l’erreur !!!

  • .
    Les fichés « S » islamistes sont menacés d’arrestation et détention préventive mais pas les fichés S d’extrême droite ! Quel traitement de faveur !

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