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La recherche scientifique publique en panne : un témoignage que la bourgeoisie capitaliste ne mise plus sur son avenir économique

samedi 15 novembre 2014, par Robert Paris

La thèse officielle (rapport officiel de 2009) :

« Le financement par projet donne par ailleurs, grâce à une évaluation préalable par les pairs, de meilleures garanties que les financements ne sont dirigés que vers des projets pertinents conduits par des équipes qui ont la capacité de les faire aboutir. »

La recherche scientifique publique en panne : un témoignage que la bourgeoisie capitaliste ne mise plus sur son avenir économique

Les propos optimistes (et même enthousiastes pour ne pas dire enthousiasmants !) des gouvernants ne manquent pas concernant la recherche. Elle serait pour eux « la clef de la situation », « le moyen de sortir de la crise », « un secteur à sauvegarder à tout prix », « le pôle d’excellence de l’économie » et on en passe des grands mots. Mais aux grands maux, ceux du manque de moyens, il n’y a eu aucun remède malgré des chiffres officiellement en hausse. Les chercheurs se sont plusieurs fois mobilisés mais, chaque fois, ils ont été piégés par leur désir de croire dans le système, les patrons de recherche étant à fond dans celui-ci même quand leurs chercheurs tombent parfois dans la précarité et même éventuellement dans le sous-prolétariat et que leurs équipes ne cessent de déposer, absolument inutilement, des masses de « projets de recherche » qui sont aussitôt rejetés par l’ANR, organisme publique récemment fondé soi-disant pour décider des financements et attributions de personnels en fonction de la viabilité des projets, en réalité justement pour arrêter de les financer et de les appuyer en attribuant des moyens, des personnels et des thésards.

Si on examine attentivement les statistiques des projets retenus et des projets rejetés par l’ANR, on remarque qu’en moyenne 30% des projets sont retenus au premier échelon d’examen et 10% au deuxième.

Pour qui sait calculer, cela donne : 3% des projets sont retenus et financés !

Et 97%, soit la quasi-totalité, sont rejetés.

Cela signifie que l’essentiel des équipes s’échine à rédiger des projets, à les adapter au goût du jour, à constituer des équipes inter-labos, à écrire, à projeter et tout cela pour… rien !!!

Et quand les équipes ont fini de rédiger ces projets, elles n’ont nullement fait avancer leurs recherches car ces projets ne sont que des formules administratives plus du bla-bla futuristes sur les avantages et réussites supposées de ces projets qui n’ont quasi rien à voir avec de la vraie science !!! Ce sont juste des plans sur la comète, souvent n’ayant pas grand-chose à voir avec ce que ces équipes vont réellement réaliser si elles sont financées et qui ne sont que censées plaire aux décideurs qui ne sont généralement pas du domaine même si ce sont des responsables de recherche. Tout cela doit aller dans le sens de financer les meilleurs projets.

Mais qui sont ces meilleurs projets ? Ceux qui vont entraîner des découvertes qui font avancer la techno-science, qui permettent d’espérer des avancées technologiques et des profits à la clef…

De très bonnes équipes, qui ont des travaux très sérieux en cours ne trouvent plus aucun financement, leurs projets étant sans cesse rejetés par l’ANR…

La centralisation bureaucratique de la science, loin de la faire avancer, amène au contraire sa mise progressivement en panne et oriente celle qui fonctionne encore vers la stérilité…

Les équipes ne pensent plus science mais financements et projets…
Elles ne pensent plus compréhension des fonctionnements de la nature mais compréhension des arcanes du monde politique de la science. Il faut employer les bons mots clef, il faut employer les phrases fétiches du moment, il faut faire espérer des applications géniales, même si ces espoirs sont illusoires. Parce que c’est comme cela qu’on a un projet qui est retenu !!! Einstein, ils n’étaient pas brillants à ton époque les bureaucrates de la science, mais aujourd’hui, ils sont carrément devenus fous !!!

Quant aux soi-disant retombées économiques des découvertes imaginées suite à ces recherches projetées, comme personne n’est vraiment capable de prédire ce que les recherches vont effectivement donner tant qu’elles n’ont pas été menées et même pas financées, elles ne viennent évidemment pas…

Comment se fait-il qu’il n’y a plus d’argent pour les labos, alors que, sur le papier, il y aurait toujours autant d’argent pour la recherche ?

Si on retire des fonds publics de recherche, tout l’argent public consacré à aider financièrement les labos pharmaceutiques, tout l’argent consacré aux autres entreprises liées au secteur de la santé, si on retire tout l’argent de la recherche pour l’armée, si on retire toutes les aides à la recherche des trusts, comme à Renault pour les batteries au lithium, si on retire toutes les aides aux entreprises capitalistes du secteur dit écologique, toutes les aides au secteur du Bâtiment, toutes les dépenses en matériel, en constructions de nouveaux immeubles pour accueillir des secteurs de recherche, tout ce qui sert à financer le secteur privé, sous prétexte de crise économique, que reste-t-il pour la recherche ? Eh bien, il reste de quoi financer 3% des équipes de recherche !

Avec le manque de moyens financiers, il faut rajouter le manque de thésards, le manque de chercheurs, mais aussi et surtout les multiples tâches supplémentaires qui, du fait d’autres restrictions de personnels, des secrétaires, des techniciens, des employés de bureau, viennent se rajouter : tâches de secrétariat, du côté de la recherche comme de l’enseignement pour les enseignants-chercheurs, le temps passé à faire des plannings, des réunions de groupe pour discuter d’autre chose que de science et de recherche mais de politique, d’embauche, et encore de crédits, de dépenses, de financements, de collaborations à construire encore et toujours pour obtenir des financements, etc, etc… Il faut rajouter le temps passé à du travail administratif, comme faire entrer soi-même les commandes de matériel, faire les démarches administratives pour les conférences, faire les démarches administratives pour inviter les personnels étrangers, pour leurs papiers, de plus en plus compliqués à obtenir, le temps passé à cavaler après des financements qui ne viennent jamais, le temps passé à couper les cheveux en quatre pour se partager les maigres financements internes aux labos, le temps passé à la gestion des personnels, les embauches, les recrutements, les thèses, les stages, la recherche de nouveaux stagiaires et thésards, le temps passé dans tous ces combats entre équipes qui se multiplient vu le manque général de moyens, ce qu’on appelle en recherche « faire de la politique », ce qui signifie encore du temps passé à des réunions qui ne servent nullement à causer de science et de recherche… Il faut rajouter toutes les pressions pour faire de la technoscience, pour faire dans le rentable à cours terme, dans ce qui aura des retombées, tout cela au détriment de la vraie science qui vise à comprendre les fonctionnements naturels.

Hollande poursuit donc la destruction de la recherche du secteur public au profit du privé…

Après que le mouvement « Sauvons la Recherche » ait débouché, sous la houlette des patrons de recherche, dans l’évaluation des projets de recherche et leur financement « sur projets » (manière de dire qu’on allait faire le tri entre bons et mauvais chercheurs, bons et mauvais sujets), après l’échec du mouvement des enseignants-chercheurs grâce à la trahison de l’élargissement du mouvement par les syndicats, le gouvernement Sarkozy avait lancé sa « réforme » de la recherche avec notamment la constitution des « pôles d’excellence », des aides aux projets public/privé, du financement par fondations. Il avait fait de même pour la Santé lancée dans des « partenariats hospitaliers public/privé ».

Les chercheurs, qui ont pensé que le principe des « évaluations sur projets » allaient favoriser la ’’bonne recherche’’, au moment où Sarkozy désignait à la vindicte publique les « chercheurs qui ne sont pas des trouveurs », les enseignants du supérieur qui ont cru aux réformes universitaires pour rationaliser l’enseignement en seront pour leurs frais. Cela est difficile à imaginer et pourtant, dans leur domaine comme dans les autres, la société est en voie d’auto-destruction. L’enseignement supérieur et la recherche ne font nullement exception… Leurs participants et encadrants peuvent se croire indispensables, mais rien n’est indispensable à la société du profit, hormis l’accroissement du capital… Ni la recherche, ni l’enseignement, ni la production de marchandises. Seul l’accroissement du capital compte, même s’il n’est pas fait en produisant des richesses, même s’il n’est pas réalisé dans la production de marchandises.

Hollande est en train de prendre la suite avec le tarissement des budgets de recherche et des embauches et avec le nouveau projet sa ministre aux cent laboratoires communs public/privé.

Alors que les projets ANR (Agence Nationale de la Recherche) sont le plus souvent rejetés, laissant la plupart des chercheurs sans financement ou sans thésards, l’ANR se lance donc sous l’égide de Hollande dans cent entreprises de financement du privé par le public !!!
L’évaluation des recherches prétendait détecter les bons des mauvais parmi les chercheurs et les pontes de la recherche prétendaient ainsi « sauver la recherche ». Ils ont été les dupes ou les complices de la destruction programmée de la recherche publique, devenue exclusivement recherche au service du profit privé.
Plus le gouvernement met en place des mesures pour « sauver la recherche », plus il organise une prétendue Recherche pérenne, rentable, concurrentielle internationalement, compétitive, moins elle reçoit d’argent et d’emplois.

Comme dans les autres secteurs publics, comme dans l’Energie, La Poste, les Transports, les Télécommunications, la Santé, le partenariat public/privé est une ponction financière massive du premier vers le deuxième. Rentabilisation, rationalisation, surexploitation des personnels, suppressions d’emplois et des crédits, etc, sont les objectifs, quels que soient les secteurs et les gouvernants. La Recherche n’y fait pas exception…

L’austérité gouvernementale, liée aux distributions de milliards au secteur privé, n’est pas la seule cause de ces ponctions. Il s’agit aussi d’offrir à la masse de capitaux financiers en circulation des alternatives aux investissements spéculatifs qui détruisent toute l’économie. Démanteler le secteur public est un moyen d’offrir toute l’activité développée par le public aux capitaux privés qui ne trouvent pas de secteurs suffisamment rentables à exploiter…

Réformer l’enseignement supérieur et la recherche, c’est les adapter à une situation tout à fait nouvelle de disparition de l’activité productive dans laquelle on aura de moins en moins besoin de producteurs, d’inventeurs, d’ingénieurs, techniciens et chercheurs sans parler des autres professions car les investissement productifs privés s’effondrent massivement. Inutile dans ces conditions, sans parler de l’effondrement des fonds publics, de continuer à assurer l’enseignement général et l’enseignement supérieur, de développer la recherche. C’est à ça que mènent les réformes de l’enseignement et de la recherche : à la destruction de la majorité des activités et des participants. Bien sûr, les organisateurs à la base de ces réformes n’ont nullement conscience de leurs buts.

Il en va de même de la réforme des services publics : rentabiliser, fermer, casser, pour privatiser, pour rentabiliser, pour réduire les dépenses publiques, pour réserver l’argent à l’aide aux capitalistes privés. Que ce soit l’hôpital public, les transports, les communications ou l’énergie, la casse est générale et programmée.

Certains scientifiques et certains enseignants croient que la recherche chute en France mais qu’elle grandit dans d’autres pays comme les USA, la Chine ou les pays émergents. C’est omettre le changement qualitatif qu’a subi la recherche, et avec elle l’enseignement supérieur. L’objectif de formation a suivi l’objectif de recherche et il ne s’agit plus d’une société qui croit en son avenir et cherche à comprendre la nature et le monde, mais de recherches et d’études qui visent uniquement des techniques menant à un profit immédiat.
L’évaluation des projets signifie que les chercheurs doivent prévoir d’avance les retombées technico-financières de leurs recherches… Demandez à Einstein quelles allaient être les retombées de la théorie de la relativité et vous avez toute l’absurdité scientifique de telles prétentions des administrateurs de la science qui n’ont rien à voir avec la recherche de la compréhension des lois de la nature et de la société…

Très loin de comprendre le fonctionnement du système capitaliste, les scientifiques, même s’ils sont théoriquement armés pour raisonner, ne le sont nullement davantage que le reste des travailleurs du moment qu’il s’agit des changements radicaux que subit actuellement le système capitaliste. Ils ne sont nullement mieux armés pour comprendre que la société a complètement changé de cap et ne vise plus du tout le développement de la production et de la recherche. Ils en restent à défendre chacun l’intérêt de son domaine de recherche, exactement de la même manière que les salariés de Petroplus défendent la filière pétrole française ou comme ceux d’ArcelorMittal la sidérurgie ou ceux de Peugeot Aulnay l’intérêt pour Peugeot de produire à Aulnay des voitures. Mais si le capital ne veut plus investir dans la production de voitures, ni dans celle de métaux, ni dans celle de médicaments, s’il ne veut plus s’investir que dans les dettes souveraines, les spéculations immobilières, les spéculations sur les dettes des entreprises et de toute la société, ils en restent à une demande d’un impossible retour en arrière, vers l’époque bénie où on ne discutait pas les budgets de recherche des équipes et où ils étaient attribués automatiquement ou encore ils en restent à pester contre les commissions d’attribution des financements qui n’ont rien compris à leurs projets, croient-ils…

Ils courent pour faire partie des « pôles d’excellence », pour obtenir des « collaborations public/privé », pour être dans les petits papiers des commissions d’attribution des financements, rédigent des « projets de financement de recherche » au lieu de travailler à leur recherche et vivent dans la peur de la panne sèche de financement et d’attribution de postes…

Ils sont sous la coupe d’une machine à détruire, poussés à fournir eux-mêmes matière à leur propre destruction, à courir pour se mettre chaque jour davantage sous la coupe de ce nouveau moyen de destruction massive de la recherche et même sont poussés à le justifier… En disant cela, nous ne nous plaçons absolument pas en dehors ni au dessus de ce mécanisme destructeur, nous n’ironisons pas sur les chercheurs et les enseignants du supérieurs, nous ne faisons que les placer, comme tous les travailleurs et les milieux populaires, dans la même machine de destruction massive dans laquelle est enfournée toute la vieille société, en voie de destruction par les capitalistes eux-mêmes…

Tant qu’on n’admet pas que la classe capitaliste est en train de détruire la vieille société, on ne peut rien comprendre à ce qui se produit, que ce soit dans l’industrie, dans la banque, dans les services publics, pas plus que dans la recherche et l’enseignement, qu’il soit supérieur ou pas.

Vouloir « sauver la recherche » est aussi illusoire que vouloir « sauver l’emploi » ou « sauver Aulnay » ou encore « sauver Florange »… C’est la même illusion réformiste qui n’a plus aucun cours quand la classe dirigeante est décidée de programmes de destruction massive. On l’a déjà vécu dans les grandes crises, dans les fascismes, dans les guerres mondiales.

On peut rien « sauver » si on ne se sauve pas des illusions meurtrières qui nous conduisent à la mort. Les Juifs ne croyaient-ils pas se sauver en restant rentables dans les camps de la mort ? Ne disaient-ils pas : pourquoi nous tueraient-ils tous si nous leur rapportons beaucoup d’argent ?

Il faut cesser de marcher silencieusement vers l’impasse que représente le système et cela suppose de se désolidariser avec ses buts. Le milieu des chercheurs et enseignants du supérieur est certainement très loin de se désolidariser de la société capitaliste dans sa conscience et pourtant il n’aura pas le choix : ou prendre conscience ou justifier jusqu’au bout sa marche à l’abattoir…
Tant qu’on reste des croyants dans la logique de progrès et de développement du capitalisme et qu’on continue d’en attendre des miracles imaginaires, tant qu’on accepte les prétendues réformes qui ne sont en fait que de la destruction et qu’on s’en fait nous-mêmes les partisans et les artisans, on reste sur la planche glissante et on s’agite… pour glisser toujours plus vite. Cessons de savonner nous-mêmes notre planche et cessons de croire qu’un travailleur du secteur de recherche ou d’enseignement supérieur soit autre chose qu’un prolétaire comme les autres, licenciable comme les autres, jetable comme les autres et ayant un destin différent de celui des autres prolétaires.

Au lieu de sauver la Recherche, l’Enseignement supérieur, comme d’autres croient sauver l’Automobile ou la Sidérurgie, c’est notre sort à tous qu’il s’agit de sortir du système capitaliste en train de nous entraîner tous dans ses abimes ! Il n’y aura pas plus de réforme de la recherche, de réforme de l’enseignement supérieur qu’il ne peut y avoir de réforme du capitalisme. Il est arrivé à son plafond et n’ira pas plus loin. Il retarde sa fin par des méthodes étatiques artificielles non-capitalistes, non-rentables, fondées sur des acrobaties financières des Etats et des banques centrales qui n’ont aucun avenir en termes capitalistes. Il ne sert à rien de nous cacher cette réalité. Fermer les yeux n’a jamais été un bon moyen de se défendre. Aujourd’hui moins que jamais avec la crise du capitalisme…

La recherche ne peut pas être un petit paradis à part du monde. Ce monde qui est incapable de se sortir de sa crise, qui continue à déverser des milliers de milliards pour aider les marchés, les trusts et les banques... Ce n’est pas un monde qui croit à son avenir ni à celui de l’humanité. Pour croire à l’avenir de l’humanité, il faut ne plus croire à celui du capitalisme...

Les réformistes sont là, dans la recherche comme ailleurs, pour replâtrer nos illusions faute de replâtrer le système, qui ne peut plus l’être.

On constate qu’il n’y a plus d’argent et plus d’emplois pour la recherche, comme pour l’enseignement supérieur, mais les syndicats de chercheurs reconnaissent tous qu’ « il faut réformer pour sauver la recherche », oubliant de reconnaître que, depuis qu’on ne cesse d’évaluer la recherche, il n’y a plus d’argent du tout pour celle-ci et les chercheurs ne sont plus que des chercheurs d’argent (de projets en vue de demandes de subventions) avant de devenir un de ces jours des chercheurs… d’emplois ! Donc les syndicats de chercheurs et d’enseignants arrivent avec leurs propositions de réformes de la recherche et de l’enseignement publics alors qu’il s’agit de détruire tout le secteur public et pas seulement la recherche et l’enseignement et pas seulement de les réformer… Et ce n’est pas en s’illusionnant qu’on change la réalité. Quand ces prétendues réformes y vont progressivement, c’est seulement pour emmancher en vue ensuite d’aller plus loin. Le réformisme se caractérise maintenant non par le fait d’améliorer les choses lentement mais de les empirer lentement…Le service public se dégrade vite mais pas parce qu’on ne l’a pas réformé mais parce que les dirigeants du service public veulent eux-mêmes le casser, qu’il s’agisse de la santé, des transports, de l’énergie ou de l’enseignement et de la recherche.

Il n’y a plus d’argent pour la recherche. Les équipes se disputent les financements des projets. Les universités sont menacées l’une après l’autre de faillite. Même les moins menacées comme Paris-Sud supprime en gros un groupe de travaux dirigés sur quatre ! L’Etat, qui a voulu privilégier le supérieur et la recherche, dispensés de la règle du non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux, n’a, en plus, pas tenu toutes ses promesses. Sarkozy s’était engagé à augmenter chaque année le budget de 1 milliard d’euros. Les présidents d’université et les syndicats pro-LRU, comme le Sgen-CFDT, soulignent qu’un gros effort a été fait les premières années. Mais ils reconnaissent que le compte n’y est pas. Le budget 2012 est même en légère baisse en termes réels. L’Etat a par ailleurs oublié de financer le GVT - glissement vieillesse technicité -, la hausse de la masse salariale par le seul fait du vieillissement de certains personnels qui changent d’indice. Plusieurs universités sont alors passées au rouge. « On n’est pas dans un budget catastrophe mais dans un budget de contraintes, sous tension, qui ne nous permet pas de donner la puissance nécessaire de recherche à notre établissement. Nous n’avons pas les moyens de notre dynamique ».

Et dans la recherche, c’est aussi la recherche de constructions sans budgets de recherche et sans embauches…

L’exemple le plus remarquable est le projet dit « Paris-Saclay » qui additionne un grand nombre d’établissement divers pour construire un monstre n’a aucun sens scientifique, aucun sens universitaire, aucun sens de recherche mais un seul sens : celui de globaliser les dépenses pour réduire celles de la science et de l’enseignement et augmenter celles des bâtiments pour favoriser ce secteur d’activité privée à l’aide de fonds publics massifs.

Ce projet, surnommé "Silicon Valley" à la française, se résume en un alignement de chiffres qui donnent le vertige : 34 000 étudiants et 12 000 enseignants chercheurs, répartis entre 23 établissements, dont 2 universités et une école normale supérieure, 10 écoles d’ingénieurs et de commerce et 6 organismes et instituts de recherche. Le tout sur un vaste territoire de 72 km² de champs et de forêts, à 20 km de Paris. La « Silicon Valley à la française », c’est d’abord du fric pour la construction :

Construire un pôle de recherche sur le climat et l’environnement au sein du projet scientifique du plateau de Saclay, intégrant des espaces pour les chercheurs publics et privés, notamment des secteurs des écotechnologies.

Construire des centres d’intégration hébergeant des chercheurs publics et privés sur les trois centres Nano-INNOV : (Saclay, Grenoble et Toulouse), assurer la construction d’ici 2011 du troisième bâtiment Nano-INNOV sur Saclay, l’extension du bâtiment INRIA qui accueillera une plateforme nano-simulation de la région parisienne et les Centres d’Intégration de Grenoble et Toulouse. Ceci permettra, notamment, de développer l’aspect nanobiosciences autour du Canceropôle de Toulouse.

Construire, sur le plateau de Saclay, un centre de recherche en nanosciences regroupant les équipes de l’Institut d’Electronique Fondamentale (IEF) d’Orsay, le Laboratoire de Physique et Nanostructures (LPN) de Marcoussis et leurs centrales de nanotechnologies, afin de renforcer la recherche fondamentale dans tous les domaines des nanosciences, en appui, notamment, du centre Nano-INNOV de Saclay. Les différentes étapes visant à mettre en place le campus s’inscrivent dans plusieurs opérations : l’opération d’intérêt national de Massy Palaiseau Saclay Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (plus large que le campus), le projet de cluster scientifique et technologique sur le plateau de Saclay, par le plan campus qui permet l’investissement de 850 millions d’euros, et par le « grand emprunt » qui permet l’investissement d’un milliard d’euros. Plusieurs établissements d’enseignement supérieur doivent être déménagés sur le campus, comme l’École normale supérieure de Cachan, l’ENSTA ParisTech, Agro Paris Tech, l’École centrale Paris, l’ENSAE ParisTech, Mines ParisTech et Télécom ParisTech, et tout ou partie de l’université Paris-Sud 11. Plusieurs structures ont été créées pour ce projet : • Etablissement Public Paris-Saclay • Fondation de Coopération Scientifique du Plateau de Saclay. • consortium des établissements du Plateau de Saclay qui réunit par ailleurs les 23 établissements L’arrivée de 12 000 étudiants et de 2 500 enseignants chercheurs provoque un besoin évident en infrastructures.

"Le projet prévoit la construction de logements pour les étudiants, mais aussi les personnels, les enseignants, les chercheurs, les chercheurs étrangers, ainsi que d’équipements sportifs et de lieux de vie comme un cinéma ou un théâtre", décrit Jean-Pierre Foucher. Là aussi, l’objectif est de partager les équipements. "L’ENSTA ParisTech arrive avec un gymnase dans son projet, qui profitera aux autres étudiants", décrit Yves Demay, "l’idée est celle d’une mutualisation générale". Les équipements se révèlent être la principale attente des futurs étudiants du campus de Saclay. "Nous avons réalisé un questionnaire auprès des élèves de l’ENSAE ParisTech", se souvient Sylviane Gastaldo, "les attentes les plus importantes concernaient le logement et la restauration". Saclay (nouveau centre) coûtera un milliard d’euros….

Le grand emprunt devait financer l’enseignement et la recherche : il finance l’immobilier…

1,7 milliard d’euros ont été dirigés vers l’enseignement supérieur et la recherche, 2,85 milliards d’euros ont été engagés pour l’industrie et les PME, 1,64 milliard pour le développement durable et 610 millions pour le numérique. Parmi les secteurs prioritaires, la santé, avec 2,4 milliards d’euros alloués directement à ce secteur, accompagnés d’un milliard d’euros pour des actions périphériques.

Le seul coût de construction d’un bâtiment du Pôle d’excellence du plateau de Saclay-Orsay (ISMO) est de 30 millions d’euros alors que ce secteur disposait déjà d’un bâtiment…. Par contre, cet argent pouvait très bien être utile au secteur en question pour son fonctionnement et il n’en disposera pas…

Le « cluster », « Silicone Valley à la française », « Campus Paris-Saclay », le projet technologico-scientifico-universitaire Orsay-Saclay, ne sera qu’une usine à gaz pour renflouer le secteur du BTP

C’était un projet de Sarkozy dénoncé par la gauche, PCF, PS et écolos, dans l’opposition pour devenir finalement un projet soutenu par la gauche gouvernementale, écolos compris !!!

Il serait difficile de faire la liste de tout ce qui sera censé se retrouver dans le fourre-tout de ce « campus », des écoles aux universités, des centres de recherche aux centres de production. Par contre, les fonds alloués sont à géométrie variable et bien mali qui pourrait dire combien d’argent y sera vraiment consacré et dans quel but, combien pour la recherche et combien pour les transports et les bâtiments. Il semble pourtant clair que l’essentiel des investissements étatiques ne seront nullement consacrés ni à une aide matérielle à la recherche ni à des embauches en conséquence.

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C’est en lisant un article sur un site dédié aux entreprises de bâtiment que certains aspects du projet du Plateau de Saclay se révèlent sous un jour différent. Nous avons d’abord un énorme chantier de BTP, sans que soit évoquée la préservation de l’espace agricole.

Pierre Veltz, Président de l’EPPS (Etablissement Public Paris-Saclay) est très impliqué dans le monde de l’immobilier. Il est intervenu lors de l’Université SMABTP (Assurances secteur BTP).

Et la présentation du projet a aiguisé les appétits de certains, appâtés par l’urbanisation du « désert vert ».

Comment métamorphoser un plateau agricole près de Paris, en un vaste campus de recherche d’envergure internationale ? Si le projet est validé, le chantier risque d’être pharaonique…

C’est un petit coin de verdure à deux pas de Paris. Un coin de verdure qui pourrait se métamorphoser dans les prochaines années en un “Cluster” ultra-moderne. Sous ce vocable abscons les Anglosaxons désignent les pôles de développement ou d’excellence mariant universités, recherche et grandes firmes.

Le coût de construction d’un bâtiment du Pôle d’excellence du plateau de Saclay-Orsay (ISMO) est de 30 millions d’euros….

Ce projet, surnommé "Silicon Valley" à la française, se résume en un alignement de chiffres qui donnent le vertige : 34 000 étudiants et 12 000 enseignants chercheurs, répartis entre 23 établissements, dont 2 universités et une école normale supérieure, 10 écoles d’ingénieurs et de commerce et 6 organismes et instituts de recherche. Le tout sur un vaste territoire de 72 km² de champs et de forêts, à 20 km de Paris. La « Silicon Valley à la française », c’est d’abord du fric pour la construction :

Construire un pôle de recherche sur le climat et l’environnement au sein du projet scientifique du plateau de Saclay, intégrant des espaces pour les chercheurs publics et privés, notamment des secteurs des écotechnologies.

Construire des centres d’intégration hébergeant des chercheurs publics et privés sur les trois centres Nano-INNOV : (Saclay, Grenoble et Toulouse), assurer la construction d’ici 2011 du troisième bâtiment Nano-INNOV sur Saclay, l’extension du bâtiment INRIA qui accueillera une plateforme nano-simulation de la région parisienne et les Centres d’Intégration de Grenoble et Toulouse. Ceci permettra, notamment, de développer l’aspect nanobiosciences autour du Canceropôle de Toulouse.

Construire, sur le plateau de Saclay, un centre de recherche en nanosciences regroupant les équipes de l’Institut d’Electronique Fondamentale (IEF) d’Orsay, le Laboratoire de Physique et Nanostructures (LPN) de Marcoussis et leurs centrales de nanotechnologies, afin de renforcer la recherche fondamentale dans tous les domaines des nanosciences, en appui, notamment, du centre Nano-INNOV de Saclay. Les différentes étapes visant à mettre en place le campus s’inscrivent dans plusieurs opérations : l’opération d’intérêt national de Massy Palaiseau Saclay Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (plus large que le campus), le projet de cluster scientifique et technologique sur le plateau de Saclay, par le plan campus qui permet l’investissement de 850 millions d’euros, et par le « grand emprunt » qui permet l’investissement d’un milliard d’euros. Plusieurs établissements d’enseignement supérieur doivent être déménagés sur le campus, comme l’École normale supérieure de Cachan, l’ENSTA ParisTech, Agro Paris Tech, l’École centrale Paris, l’ENSAE ParisTech, Mines ParisTech et Télécom ParisTech, et tout ou partie de l’université Paris-Sud 11. Plusieurs structures ont été créées pour ce projet : • Etablissement Public Paris-Saclay • Fondation de Coopération Scientifique du Plateau de Saclay. • consortium des établissements du Plateau de Saclay qui réunit par ailleurs les 23 établissements L’arrivée de 12 000 étudiants et de 2 500 enseignants chercheurs provoque un besoin évident en infrastructures. "Le projet prévoit la construction de logements pour les étudiants, mais aussi les personnels, les enseignants, les chercheurs, les chercheurs étrangers, ainsi que d’équipements sportifs et de lieux de vie comme un cinéma ou un théâtre", décrit Jean-Pierre Foucher. Là aussi, l’objectif est de partager les équipements. "L’ENSTA ParisTech arrive avec un gymnase dans son projet, qui profitera aux autres étudiants", décrit Yves Demay, "l’idée est celle d’une mutualisation générale". Les équipements se révèlent être la principale attente des futurs étudiants du campus de Saclay. "Nous avons réalisé un questionnaire auprès des élèves de l’ENSAE ParisTech", se souvient Sylviane Gastaldo, "les attentes les plus importantes concernaient le logement et la restauration". Saclay (nouveau centre) coûtera un milliard d’euros….

Avant de devenir ministre, Cécile Duflot était contre et après elle était pour…

Le pôle Paris Saclay c’est 600 000 m2 de locaux d’enseignement, de bureaux, de logements à construire d’ici 2020. « Le plus grand projet d’aménagement du territoire depuis les villes nouvelles dans les années soixante », rappelle Pierre Veltz, le président-directeur général du conseil d’administration de l’établissement public Paris Saclay, chargé par l’État de l’aménagement d’un immense territoire de 7700 hectares.

C’est encore de l’argent pour les trusts du bâtiment alors qu’il n’y a pas d’argent pour la recherche...

En tout le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche va investir dans le campus Saclay 1,5 milliard d’euros dans la construction des bâtiments et les différents autres acteurs – les universités, l’École centrale, etc. – 500 millions supplémentaires », détaille Guillaume Pasquier. S’y ajouteront de 2, 8 à 3 milliards d’euros pour les transports. Le tout sur un projet qui va durer quinze à vingt ans...
Autant d’argent qui n’ira pas à la recherche.

Pareil sur la côte d’azur...

L’inauguration du nouveau bâtiment de Géoazur, sur le Campus CNRS de Sophia Antipolis, permet le regroupement d’équipes jusqu’à présent éclatées sur plusieurs sites et signe la création du Pôle international des Sciences de la Terre et de l’Univers de la Côte d’Azur. Un pôle capable d’effectuer des mesures de l’infiniment petit au niveau de la particule comme de l’infini grand à la dimension des galaxies.

La science n’est pas la technologie !

Hollande poursuit la destruction de la recherche du secteur public au profit du privé

L’université en faillite ? La recherche en faillite ? L’hôpital public en faillite ? La SNCF en faillite ?

Sur le mouvement des universités en France (de janvier à juin 2009)

L’Institut Pasteur en panne de financement

Recherche en panne de financements

Galileo en panne de financements

Le mode de financement public… par projets de l’ANR

Les laboratoires en panne de financements

Pas d’argent dans les labos de recherche mais officiellement (cour des comptes) des dépenses en hausse : cherchez où va l’argent !!!

Le commentaire des sénateurs sur la crise des finances de recherche

L’ANR n’a rien de transparent

Une analyse de la crise des financements publics

L’IRD critique le mode de financement

L’ANR étudiée par les chercheurs

Le parcours du combattant de la recherche… de financements, parcours d’échec pour l’essentiel !!!

Une critique de l’ANR

Science en marche ou science en crise

Messages

  • Le collectif « Sciences en marche » et des organisations syndicales manifestent ce jeudi à Paris, Toulouse, Lyon, Strasbourg, Lille pour dénoncer les coupes budgétaires dans l’enseignement supérieur et la recherche.

  • Un projet de décret, présenté le 18 mai 2016 en commission des Finances de l’Assemblée nationale, prévoit d’annuler la bagatelle de 256 millions d’euros sur les crédits 2016 !

  • Le gouvernement avait annoncé qu’il sabrait dans les crédits de la recherche publique pour 134 millions d’euros. Après la levée de bouclier des Nobel français, le gouvernement a prétendu avoir reculé et rétabli ces fonds. Mais la réalité, c’est que tous les fonds publics subissent les mêmes coupes, que soit dans l’enseignement, dans la santé, dans la recherche et que les coupes ont lieu quand même mais plus discrètement, par exemple en ne retenant pas des projets de recherche, en embauchant moins que les départs en retraite, etc…

  • Le « pôle d’excellence » de Paris-Saclay est mal parti. Même « Le Figaro » affirme que « c’est un immense gâchis ». Le grand projet de Sarkozy « n’en finit pas de s’embourber » dit le journal !

    Il n’y a que la construction qui marche à plein, à fonds publics, sur le plateau de Saclay !!!

  • Macron a rendu visite à la nouvelle université Paris-Sud, mais c’est pour annoncer qu’il cautionne le dédoublement orsay-polytechnique qui enterre le pôle ! Et il s’est gardé de parler du projet de dédoublement entre orsay 1 (faculté bas de gamme) et orsay 2 (faculté à vocation top avec master-recherche).

    Ce modèle à deux niveaux provoque déjà une vive opposition chez certains représentants de la communauté universitaire. Difficile de ne pas y voir une manière de « faire le tri entre “ceux qui ont réussi” et “ceux qui ne sont rien” », dénonce le Syndicat national...

    En tout cas, les seuls qui ont des raisons de parader avec Paris-sud, ce sont les trust du Bâtiment qui se font des couilles en béton !!!

    Quand le Bâtiment va, tout va, est le nouveau slogan de Macron !

  • « Béton-Valley » plutôt que Silicon-Valley sur le plateau de Saclay ?!!!

    Il semble que la faculté Orsay-Saclay ait fait construire le bâtiment de Mathématiques en zone inondable inconstructible et l’ISMO (Physique) sur le trajet d’une petite rivière. Et cela sans parler des dysfonctionnements multiples des nouveaux bâtiments qui se manifestent déjà comme l’absence d’ascenseur et sans compter les dépassements des dépenses. Tout cela pour apprendre que le projet de fusion est abandonné, que les projets d’entreprises privées sont abandonnés, que le projet de métro est abandonné. Bilan : l’université s’est endettée à vie sur fonds publics pour aider… le secteur privé du Bâtiment. Aucun intérêt pour l’enseignement, aucun intérêt pour la Recherche !!!

    " Paris-Saclay " c’est d’abord un chantier de BTP qui a englouti l’essentiel des 5,3 milliards d’euros (en prévision et on verra ce qu’il y aura de dépenses supplémentaires !) consacrés par l’État au projet : des contrats en or pour les bétonneurs, 1,74 million de m² de bâtiments à construire en plein champ, une hypothétique ligne de métro… qui ne verra pas le jour malgré la pétition de la présidence de la faculté pour faire pression sur Macron…

    Même les 700 millions (sur plus de cinq milliards) dépensés soi-disant pour le « volet scientifique », c’est de la construction, du pipeau et de la pub !

  • Le coût de Paris-Saclay est-il bien estimé ? Difficile de le savoir !

    La Cour des Comptes relève que :

    « Bien que la direction du budget ait tenté d’établir un chiffrage global, aucun service n’est chargé de suivre l’ensemble des financements, de nature et d’origine diverses, si bien que l’exhaustivité du montant indiqué ci-dessus ne peut être assurée et qu’il est très difficile de faire régulièrement un point d’avancement. Les seuls financements dont le suivi d’exécution du projet soit relativement aisé sont ceux des investissements d’avenir, qui relèvent directement de l’Agence nationale de la recherche (ANR).

    Le coût final de l’opération globale augmente au fur et à mesure des décalages de calendrier, des résultats des procédures de mise en concurrence et de l’ajout d’opérations initialement non retenues mais essentielles, comme le réseau d’infrastructure numérique. Entre juillet 2011 et septembre 2016, le coût des projets de l’École Centrale Paris, d’AgroParisTech et de l’Institut Mines Télécom est passé de 554 M € à 648,5 M €, augmentant de plus de 17 % : cette progression n’est pas due à un dérapage du coût des projets, mais à l’omission initiale d’une partie d’entre eux.

    Cette absence de suivi est d’autant plus préjudiciable que les montages financiers permettant de réaliser ces opérations sont souvent complexes. L’Agence France Trésor intervient pour les frais de portage, correspondant au décalage temporel de trésorerie entre la vente des emprises et le besoin de liquidités. La Banque européenne d’investissement (BEI) et la Caisse des dépôts et consignations (CDC) sont sollicitées pour les emprunts des opérations réalisées en partenariat public-privé ou public-public.

    Le produit global des cessions (hors cession gratuite du foncier par l’État) concourant au financement des transferts d’établissements d’enseignement supérieur s’élève à 435 M €. Une provision de 185,1 M € 22 a été arrêtée en 2015, tenant compte à la fois des aléas de cessions et des conditions de portage, en cas de retard. Dans un cadre de négociations croisées et encore inabouties, ce risque doit faire l’objet d’une vigilance renforcée.

    En réalité, l’EPAPS n’a pas mis en place les procédures nécessaires au contrôle de la gestion des crédits qui lui sont accordés. L’absence de contrôle interne, de cartographie des risques ou encore les retraitements comptables du résultat opérés d’une année sur l’autre, décidés par l’ordonnateur sans explication suffisante, ne permettent pas de s’assurer de la fiabilité des chiffres produits. »

  • Tandis que la recherche publique est le théâtre de « transformations » au bulldozer, les 4 chantiers Ressources Humaines du projet gouvernemental « Action Publique 2022 » auront pour conséquence une nouvelle dégradation des conditions d’emploi et de travail

  • Paris-Saclay un pôle de science d’avenir ?!!! Pas du tout ! Il n’y a même pas de pôle : les grandes écoles sont séparées de l’université et l’université est coupée en deux !!! voir ici

    La seule chose qui se confirme c’est : tout pour le bâtiment et tout pour les sociétés privées, tout pour l’informatique par exemple !

  • Ce sont les dirigeants de la Recherche publique (CNRS, HCERES et Ministère en tête) qui organisent sa destruction !!!

  • Le budget total du CNRS, il est passé de plus de 4,2 milliards d’euros en 2012 à 3,3 milliards pour 2020, tandis que le crédit d’impôt recherche (CIR), « mesure générique de soutien aux activités de recherche et développement (R&D) des entreprises, sans restriction de secteur ou de taille », permettant aux entreprises privées investissant dans la recherche de bénéficier de réductions d’impôts, a vu son coût pour l’État passé au cours du quinquennat Hollande de 3,37 milliards d’euros en 2012 à 6,1 milliards en 2017. Ce manque à gagner pour l’État était de 6,2 milliards d’euros en 2019, alors même que cette incitation à la recherche apparaît absolument inutile dans la plupart des cas. En effet, les entreprises ont un intérêt économique propre à cette activité qui leur permet ensuite de breveter des découvertes et d’améliorer leur production. L’État finance ainsi pour un budget presque 2 fois supérieur à celui de la recherche publique une activité qui sera ensuite propriété privée du Capital !

    Cette destruction de la recherche publique démontre toute absence de perspective du bien commun et conduit à une logique démente de la rentabilité court-termiste, rendant ainsi concrètement quasiment impossible l’application du principe de précaution, les scientifiques n’étant pas en mesure de collaborer dans l’étude de phénomènes tels que les virus, avant que les épidémies ne se répandent.

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