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Ce que le théâtre de Shakespeare a représenté pour l’époque de la reine Elisabeth 1ère d’Angleterre

samedi 28 juin 2014, par Robert Paris

Le roi Henry V : « Nous ne sommes pas un tyran, mais un roi chrétien ; et notre colère est assujettie à notre mansuétude, tout comme les misérables mis aux fers dans nos prisons. […] Le roi n’a pas à répondre de la fin de chacun de ses soldats, ni le père de celle de son fils, ni le maître de celle de son serviteur. »

Le théâtre sous Elisabeth 1ère

Ce que le théâtre de Shakespeare a représenté pour l’époque de la reine Élisabeth 1ère d’Angleterre

Introduction

Le théâtre de Shakespeare a traversé les siècles, grâce à sa force, grâce à sa poésie, grâce à sa vérité humaine. Marquant, en Angleterre, la sortie du Moyen Age, suite à un grand massacre entre familles féodales anglaises, suite aux guerres civiles et à la guerre de cent ans contre la France, ce théâtre marque le changement et ce n’est pas un hasard s’il reçoit le soutien d’une reine soucieuse de faire renouer la monarchie anglaise avec la bourgeoisie et le peuple anglais, sans rompre avec les monarchies européennes, exercice d’acrobatie qui sera réussi, au point de lancer durablement les affaires mondiales de la bourgeoisie anglaise dans le monde, au détriment notamment de la France.

Ce soutien d’Elisabeth 1ère au théâtre de Shakespeare est d’autant plus surprenant que ce théâtre est essentiellement un théâtre historique reprenant de manière non métaphorique toutes les horreurs de la monarchie anglaise, les excès, les violences, les folies, les haines, les meurtres. Et c’est, pour la première fois, dans le langage du peuple et aux yeux du peuple que les anciennes royautés sont ainsi trainées dans la boue aux yeux de tous et avec le soutien public et ouvert d’Elisabeth 1ère, démontrant ainsi sa capacité à se créer une popularité nouvelle et crédibilisant l’idée que la nouvelle monarchie ouvrait une ère nouvelle. Ce ne sera pas le seul geste d’Elisabeth pour se donner une grande popularité.

Un autre étonnement : Elisabeth 1ère, surnommée « la reine vierge » (elle n’a pas d’amants et pas de maris), la « reine protestante », soutient à fond un théâtre qui traîne dans la boue les rois, les nobles, les couvents, la morale hypocrite, qui met en scène la violence la plus nue, la cruauté, le sexe, les orgies, avec vulgarité et grossièreté. Il s’agit de capter le peuple et de l’amener à rompre avec l’état d’esprit moyenâgeux, à reconnaître l’ère nouvelle, celle de la liberté bourgeoise réconciliée avec la bourgeoisie et le peuple.

Il faut dire qu’Elisabeth avait aussi de bonnes raisons personnelles d’en vouloir à la monarchie qui avait séduit sa mère, qui l’avait tuée, qui avait exclue Elisabeth, dans un premier temps, de la succession de la couronne d’Angleterre, qui avait tué son amant, qui l’avait interrogée, menacée, arrêtée, condamnée et qui avait failli la tuer sans les hasards de l’Histoire, violences et hasards qui seront justement mis en scène par Shakespeare (ou celui qui s’est caché derrière le nom de cet acteur pour écrire ses pièces).

Toute une partie de l’histoire de l’Angleterre défile ainsi dans ces pièces, rapportée de manière très politique pour donner une interprétation au peuple des affres qu’a subi le pays.

« Henri VI », la première pièce de Shakespeare a été ainsi récemment commentée par le théâtre des Gémeaux de Sceaux qui la jouait :

« Henri VI regroupe trois pièces de William Shakespeare, quinze actes, cent cinquante personnages. Près de 10.000 vers pour retracer le récit stupéfiant des cinquante années de règne de cet enfant proclamé roi d’Angleterre à l’âge de neuf mois, (au milieu d’une guerre si longue que pour la nommer l’on dit – en se trompant – qu’elle a duré cent ans), emporté dans les intestines luttes de la guerre civile dit des « deux roses », jusqu’à son assassinat en 1471 par le futur Richard III. Un règne débuté dans lle chaos, exercé dans le chaos et achevé par le chaos… Henri VI a pour but de réinterroger une époque par son commencement.. C’était le but de Shakespeare qui écrit pour les spectateurs du XVIème siècle, dans une Angleterre à peine remise des guerres civiles où Elisabeth 1ère impose son règne, développe et consolide l’idée de Nation. »

Aux XIVème et XVème siècle, l’Angleterre a commencé à basculer vers la société bourgeoise, vers la recherche de l’argent, vers l’ère marchande dans le travail agricole, avec notamment le commerce de la laine. La guerre a cessé d’être une affaire réservée aux nobles. Les paysans libres, yeomans, utilisent efficacement leur arme : le grand arc et le mettent au service, contre argent (un gage appelé maintenance), des grands nobles qui se disputent le pays en travaillant pour des compagnies en livrées indiquant leur maître.

Mais les guerres entre grandes familles qui culminent dans une grande guerre entre deux familles postulant au trône, les deux roses, finissent par ruiner l’économie et le commerce, rendant la bourgeoisie furieuse contre la noblesse. La guerre des deux roses fait rage de 1455 à 1485, éliminant quasiment toute une génération de nobles et permettant une montée en force de la bourgeoisie, montée dont la monarchie va devoir tenir compte et même aider.

Alors que les guerres de la royauté anglaise en France commencent en 1339, l’Angleterre subit sur son propre sol de multiples guerres civiles : révolte paysanne de Wat Tyler et John Ball en 1381, et roi Richard II déposé par le Parlement, révoltes de la noblesse du nord en 1403-1405, la révolte protestante contre le droit latin, la langue latine, la domination papale (accusée d’être française), la révolte de la gentry (petite noblesse) au sein des parlements, la rupture en 1534 de la religion anglaise catholique avec la papauté (anglicanisme) qui sera officiellement reconnue par la reine Elisabeth 1ère, la mise en place en 1563 de la foi protestante en Angleterre.

L’époque élisabethaine est celle où la couronne anglaise multiplie les efforts pour remplacer les anciennes places d’exportation sur le continent (Anvers et Bruges perdues en faveur de l’Espagne, Hambourg à la Hanse, Calais à la France). Elle soutient la guerre des corsaires (John Hawkins, Francis Drake, Frobisher, Cavendish, etc.) Les « Merchant Adventurers » créent des compagnies par actions : compagnie moscovite, compagnie du Levant, East-India Company. La bourse de Londres ouvre en 1571. La première colonie anglaise du nouveau monde, en Virginie, est créée en 1584.

Sous Elisabeth, l’Angleterre devient une puissante nation bourgeoise protestante qui va longtemps dominer le monde bourgeois puis le monde tout court.

Le cadre historique

Élisabeth était la fille du roi Henri VIII d’Angleterre mais sa mère Anne Boleyn fut exécutée trois ans après sa naissance et elle perdit son titre de princesse. Son demi-frère Édouard VI nomma comme héritière sa cousine Jeanne Grey, ce qui écarta Élisabeth et sa demi-sœur catholique, Marie, de la succession au trône même si cela contrevenait à la législation. Le testament d’Edouard VI fut néanmoins ignoré, et Marie devint reine en 1553 et Jeanne Grey fut exécutée. Élisabeth lui succéda cinq ans plus tard après avoir passé près d’un an en prison en raison de son soutien supposé aux rebelles protestants.

Henri VIII mourut en 1547 et son fils Édouard VI devint roi à l’âge de neuf ans. La veuve du souverain défunt, Catherine Parr, se remaria rapidement à Thomas Seymour, l’oncle d’Édouard VI et le frère du Lord Protecteur Edward Seymour. Le couple obtint la garde d’Élisabeth qui s’installa dans leur résidence de Chelsea. Certains historiens considèrent qu’elle y affronta une crise émotionnelle qui l’affecta jusqu’à la fin de sa vie. Seymour, qui approchait de la quarantaine mais conservait son charme, se lançait dans de nombreuses facéties avec Élisabeth alors âgée de 14 ans. À une occasion, il entra dans sa chambre en robe de chambre pour la chatouiller et la frapper sur les fesses. Parr, ne s’opposa pas à ces activités inappropriées, et y participa à plusieurs reprises ; elle immobilisa ainsi Élisabeth alors que Seymour déchirait sa robe noire « en milliers de morceaux ». Néanmoins, quand elle les trouva enlacés, elle mit un terme à ces activités et Élisabeth fut renvoyée en mai 1548.

Thomas Seymour continua toutefois à comploter pour contrôler la famille royale et essayer de se faire nommer gouverneur du souverain. Lorsque Parr mourut en couches le 5 septembre 1548, il recommença à s’intéresser à Élisabeth et avait l’intention de l’épouser. Les détails de son comportement antérieur avec elle furent révélés et cela fut trop pour son frère et le conseil de régence. En janvier 1549, il fut arrêté et accusé de vouloir épouser Élisabeth et de renverser le roi. Élisabeth, qui se trouvait à Hatfield House fut interrogée mais ne dit rien et son interrogateur, Robert Tyrwhitt, rapporta « je peux voir sur son visage qu’elle est coupable ». Seymour fut décapité le 20 mars 1549.
Le roi Édouard VI mourut le 6 juillet 1553 à l’âge de 15 ans. Son testament, contraire au Third Succession Act, excluait Marie et Élisabeth de la succession et désignait comme héritier Jeanne Grey, la petite fille de la sœur d’Henri VIII, Marie de Norfolk. Elle fut proclamée reine par le conseil privé mais ses soutiens s’affaissèrent rapidement et elle fut renversée au bout de neuf jours. Marie entra triomphalement dans Londres avec Élisabeth à ses cotés.
Ce témoignage de solidarité entre les deux sœurs ne dura pas longtemps. Marie Ire, une catholique fervente (de mère espagnole), était déterminée à écraser la foi protestante dans laquelle Élisabeth avait été éduquée et elle ordonna que tout ses sujets assistent à la messe catholique ; Élisabeth fut obligée de s’y conformer en apparence. La popularité initiale de Marie Ire s’effrita en 1554 quand elle épousa le prince Philippe II d’Espagne, un catholique et le fils de l’empereur (et roi d’Espagne) Charles Quint. Le mécontentement se propagea rapidement dans tout le pays et beaucoup se tournèrent vers Élisabeth.

En janvier et février 1554, Thomas Wyatt mena une révolte contre les politiques religieuses de l ’intransigeante Marie Ire mais elle fut rapidement écrasée. Élisabeth fut convoquée à la cour pour y être interrogée sur son rôle ; elle déclara avec véhémence qu’elle était innocente mais elle fut emprisonnée le 18 mars à la Tour de Londres. Même s’il est improbable qu’elle ait comploté avec les rebelles, on sait que certains d’entre-eux l’avait approchée. L’ambassadeur de Charles Quint et le conseiller le plus proche de Marie Ire, Simon Renard, affirma que son trône ne serait jamais sûr tant qu’Élisabeth serait en vie et le Lord Chancelier Étienne Gardiner travailla pour organiser son procès. Les soutiens d’Élisabeth dans le gouvernement, dont William Paget, convainquirent néanmoins la reine d’épargner sa demi-sœur en l’absence de preuves solides contre elle. Le 22 mai, Élisabeth quitta la Tour et fut emmenée au palais de Woodstock où elle passa près d’un an en résidence surveillée sous la supervision d’Henry Bedingfeld. Les foules l’acclamèrent sur tout le trajet.

Le 17 avril 1555, Élisabeth fut rappelée à la cour pour assister aux dernières étapes de l’apparente grossesse de Marie Ire mais, lorsqu’il devint évident qu’elle n’était pas enceinte, plus personne ne croyait qu’elle pourrait avoir un enfant. Le roi Philippe, fils de Charles Quint, qui monta sur le trône d’Espagne en 1556, reconnut la nouvelle réalité politique et se rapprocha de sa belle-sœur. En effet, la reine Marie Ire d’Écosse, cousine d’Élisabeth, pouvait également revendiquer la Couronne d’Angleterre. Or elle était fiancée au Dauphin de France avec qui l’Espagne était en guerre ; Élisabeth représentait donc une alternative préférable. Lorsque son épouse tomba malade en 1558, le roi Philippe dépêcha le duc de Feria pour consulter Élisabeth. En octobre, Élisabeth préparait déjà son gouvernement et Marie Ire la reconnut comme son héritière le 6 novembre. Cette dernière mourut le 17 novembre 1558 et Élisabeth monta sur le trône.

Élisabeth Ire s’entoura d’un groupe de conseillers de confiance mené par William Cecil pour définir sa politique. L’une de ses premières décisions de reine fut d’établir l’autorité de l’église protestante anglaise dont elle devint le gouverneur suprême. Ce Règlement élisabéthain évolua par la suite pour devenir l’Église d’Angleterre. Malgré de nombreuses offres, Élisabeth Ire ne se maria jamais et la lignée Tudor s’éteignit avec elle. En vieillissant, elle devint célèbre pour sa virginité ; elle fut surnommée la Virgin Queen (« Reine Vierge ») et cet aspect fut célébré dans de nombreuses œuvres artistiques.

En 1569, un important soulèvement catholique eut lieu dans le Nord de l’Angleterre avec pour objectif de libérer Marie, de la marier à Thomas Howard et de la placer sur le trône d’Angleterre. La victoire d’Elisabeth contre sa sœur Marie est celle du protestantisme contre le catholicisme et de l’Angleterre contre l’Ecosse.

L’époque de Shakespeare, celle d’Elisabeth 1ère, reine de 1558 à 1603, est aussi celle qui a interrompu momentanément les guerres civiles en Angleterre, une période précédée par la « guerre des deux roses » et suivie par la Première Révolution de Cromwell. La guerre des Deux-Roses désigne une série de guerres civiles qui eurent lieu en Angleterre entre la maison royale de Lancastre et la maison royale d’York. Cette guerre liée aux droits de succession débute en 1455 et ne prend fin qu’en 1485, quand le dernier des rois Plantagenêt Richard III d’Angleterre meurt au champ d’honneur, et qu’Henri VII devient roi. La guerre des deux roses affaiblit considérablement la féodalité anglaise et renforça d’autant la bourgeoisie, contraignant la monarchie a tenir compte de ce rapport de force, ce qui va s’exprimer essentiellement par le règne de Elisabeth 1ère. Mais ce ne sera que partie remise momentanément et la bourgeoisie profitera de la première tentative de la royauté de s’imposer à nouveau à la bourgeoisie, celle de Charles 1er, pour renverser celui-ci et prendre le pouvoir. La Première Révolution anglaise (appelée English Civil War par les historiens britanniques), dont les épisodes se déroulèrent entre 1641 et 1649, est la conséquence de multiples événements passés, de la prise de pouvoir des Stuart sur le royaume d’Angleterre, au règne de Charles Ier. Cet événement aboutira à la mise en jugement du roi Charles Ier, puis à son exécution le 30 janvier 1649 à Whitehall près de Westminster. Cette révolution a aussi pour conséquence l’établissement d’une monarchie parlementaire.

Le règne d’Elisabeth est un moment important pour la bourgeoisie anglaise qui trouve en elle une reine bourgeoise, qui met tous ses efforts au développement colonial notamment, favorise la religion bourgeoise nationale, le protestantisme anglican.

Une flotte anglaise sous le commandement de Francis Drake détruisit l’Invincible Armada durant l’ère élisabéthaine. À la lutte avec l’Espagne, la première colonie anglaise en Amérique est créée par l’explorateur Walter Raleigh en 1585, et l’appelle la Virginie. La Compagnie des Indes Orientales rentre en compétition au Moyen-Orient avec les Pays-Bas et la France.

Shakespeare et la royauté élisabéthaine

L’identité de l’auteur des pièces dites de Shakespeare a été longuement controversée sans qu’il en ressorte une vérité historique indiscutable. Ce qui est certain, c’est seulement que la reine Elisabeth a été le principal commanditaire et ordonnateur de ces pièces qui avaient un but politique et pas seulement un but culturel.

Henry VI serait ainsi le premier drame représenté de Shakespeare. Ce drame, tiré des chroniques de Holinshed, fut remanié et augmenté par Shakespeare plutôt qu’écrit par lui. Il obtînt un immense succès. Nash, qui écrivait au mois de juillet, assure que plus de 10,000 spectateurs avaient vu déjà Henry VI.

Le Roi Henry VI (première partie) est un drame historique de William Shakespeare, rédigé selon les historiens entre 1588 et 1590. C’est la première partie du cycle de trois pièces qui compose la Trilogie de Shakespeare sur Henri VI.

En 1594, Shakespeare a joué, à Greenwich, devant la reine Elisabeth, à côté d’acteurs aussi renommés que Kemp et Burbage.

En 1594, Shakespeare est engagé en tant qu’acteur et dramaturge au Theatre dans la troupe de James Burbage, appelée alors la troupe de Lord Chamberlain, pour laquelle il va écrire exclusivement. La troupe tire son nom, comme le voulait l’époque, du mécène qui la soutient (en l’occurrence le Lord Chambellan, ministre responsable des divertissements royaux ; ce titre a longtemps désigné la fonction de principal censeur de la scène artistique britannique). Lord Chambellan reste le patron de la troupe jusqu’en 1603, année de l’accession au trône de Jacques Ier, qui devient leur nouveau patron. À cette occasion, la troupe prend le nom des King’s Men, la « troupe du roi ».

Richard III, Peines d’amour perdues, Henry IV sont joués devant la reine. Elle prit tant de plaisir aux bouffonneries de Falstaff qu’elle ordonna au poète de lui faire une pièce où sir John serait amoureux. Sur cet ordre royal, Shakspeare écrivit les Joyeusez Commères de Windsor, ce tableau si plaisant des mœurs anglaises contemporaines. On dit qu’il ne mit pas une semaine à l’achever. La reine vierge ne détestait pas les farces gaillardes.

La troupe du lord Chamberlain joua encore le 2 février 1603 devant la reine Elisabeth. Moins de deux mois plus tard, le 24 mars, la reine mourait à Richmond. La troupe dont elle avait été l’intelligente et généreuse patronné, ne perdit pas, autant qu’on aurait pu croire, à l’avènement de Jacques Ier. Le roi aimait les lettres ; il manda près de lui les comédiens en renom, prit plaisir à les voir jouer et leur accorda une « licence. » Le 15 mars 1604, quand le roi fit son entrée solennelle dans Londres, les neuf acteurs qui avaient reçu la « licence » suivaient le cortège, et, parmi eux Burbage, Heminge, Condell et William Shakspeare. Chacun reçut la largesse de quatre yards de drap rouge. La troupe ne fut plus celle du lord Chamberlain et passa au service personnel du roi ; les comédiens prirent place parmi les grooms de la chambre royale.

Entre 1603 et 1625, on recense une quinzaine de théâtres publics dotés d’un toit (pour un seul à Paris à la même époque). A cette époque aussi, les pièces ne sont plus exubérantes et optimistes. Elles traitent de morbidité, d’horreurs domestiques, d’incestes au sein de grandes familles…Ces pièces ‘au relent de soufre’ ulcèrent les Puritains calvinistes de l’époque, d’ailleurs fortement opposé au pouvoir royal, dont les hommes de cour protègent les troupes de théâtre.

En 1642, Cromwell, décrète que tous les comédiens sont des coquins punissables et obtient que toutes les salles de théâtres soient fermées, même avec si peu d’arguments. Elles le resteront pendant 18 ans.

Le théâtre de Shakespeare est ponctué par les événements historiques liés à la couronne.

Un historien rapporte :

« En 1589, pendant que Jacques VI d’Ecosse, dans l’espoir du trône d’Angleterre, rendait ses respects à Elisabeth, laquelle, deux ans auparavant, le 8 février 1587, avait coupé la tète à Marie Stuart, mère de ce Jacques, Shakespeare fit son premier drame, « Périclès ».

En 1591, pendant que le roi catholique rêvait, sur le plan du marquis d’Astorga, une seconde Armada, plus heureuse que la première en ce qu’elle ne l’eut jamais mise à flot, Shakespeare fit « Henri VI ».

En 1593, pendant que les jésuites obtenaient du pape la permission expresse de faire peindre « les tourments et les supplices de l’enfer » sur les murs de « la chambre de méditation » du collège de Clermont, où l’on enfermait souvent un pauvre adolescent qui devait, l’année d’après, rendre fameux le nom de Jean Chàtel, Shakespeare fit « la Sauvage apprivoisée ».

En 1595, pendant que, se regardant de travers et prêts à en venir aux mains, le roi d’Espagne, la reine d’Angleterre et même le roi de France disaient tous les trois : Ma bonne ville de Paris, il continua et compléta « Henri VI ».

En 1595, pendant que Clément VIII, à Rome, frappait solennellement Henri IV de son bâton sur le dos des cardinaux du Perron et d’Ossat, il fit « Timon d’Athènes ».

En 1596, Tannée où Elisabeth publia un édit contre les longues pointes des rondaches, et où Philippe II chassa de sa présence une femme qui avait ri en se mouchant, il fit « Macbeth ».

En 1597, pendant que ce même Philippe II disait au duc d’Alba : Vous mériteriez la hache, non parce que le duc d’Albe avait mis à feu et à sang les Pays-Bas, mais parce qu’il était entré chez le roi sans se faire annoncer, il fit « Cymbeline » et « Richard III ».

En 1598, pendant que le comte d’Essex ravageait l’Irlande ayant à son chapeau un gant de la vierge-reine Elisabeth, il fit « les Deux gentilshommes de Vérone », « le Roi Jean », « Peines d’amour perdues », « la Comédie d’erreurs », « Tout est bien qui finit bien » ; le Songe d’une nuit d’été et « le Marchand de Venise ».

En 1599, pendant que le conseil privé, à la demande de sa majesté, délibérait sur la proposition de mettre à la question le docteur Hayward pour avoir volé des pensées à Tacite, il fit « Roméo et Juliette ».

En !600, pendant que l’empereur Rodolphe faisait la guerre à son frère révolté et ouvrait les quatre veines à son fils, assassin d’une femme, il fit « Comme il vous plaira », « Henri IV » et « Beaucoup de bruit pour rien ».

En 1601, pendant que Bacon publiait l’éloge du supplice du comte d’Essex, de même que Leibniz devait, quatre-vingts ans plus tard, énumérer les bonnes raisons du meurtre de Monaldeschi, avec celte différence pourtant que Monaldeschi n’était rien à Leibniz et que d’Essex était le bienfaiteur de Bacon, il fit « la Douzième nuit » ou « Ce que vous voudrez ».

En 1602, pendant que, pour obéir au pape, le roi de France, qualifié renard de Béarn par le cardinal neveu Aldobrandini, récitait son chapelet tous les jours, les litanies le mercredi et le rosaire de la vierge Marie le samedi, pendant que quinze cardinaux, assistés des chefs d’ordre, ouvraient à Rome le débat sur le molinisme, et pendant que le Saint-Siége, à la demande de la couronne d’Espagne, « sauvait la chrétienté et le monde », il fit « Othello ».

En 1603, pendant que la mort d’Elisabeth faisait dire à Henri IV : Elle était vierge comme je suis catholique, il fit « Hamlet ».

En 1604, pendant que Philippe III achevait de perdre les Pays-Bas, il fit « Jules César » et « Mesure pour mesure ».

En 1606, dans le temps où Jacques 1er d’Angleterre, l’ancien Jacques VI d’Ecosse, écrivait contre Bellarmin le Tortura tord, et, infidèle à Carr, commençait à regarder doucement Villiers, qui devait l’honorer du titre de Votre Cochonnerie, il fit « Coriolan ».

En 1607, pendant que l’Université d’York recevait le petit prince de Galles docteur, comme le raconte le Père de Saint-Romuald, avec toutes les cérémonies et fourrures accoutumées, il fit « le Roi Lear ».

En 1609, pendant que la magistrature de France, donnant un blanc-seing pour l’échafaud, condamnait d’avance et de confiance le prince de Condé « à la peine qu’il plairait à sa majesté d’ordonner », il fit « Troïlus et Cressida ».

En 1610, pendant que Ravaillac assassinait Henri IV par le poignard et pendant que le parlement de Paris assassinait Ravaillac par l’écartèlement, il fit Antoine et Cléopâtre. En 1611, tandis que les maures, expulsés par Philippe III, se traînaient hors d’Espagne et agonisaient, il fit « le Conte d’hiver », « Henri VIII » et « la Tempête ».

Shakespeare, persécuté comme plus tard Molière, cherchait comme Molière à s’appuyer sur le maître. Shakespeare et Molière auraient aujourd’hui le cœur plus haut. Le maître, c’était Elisabeth, le roi Elisabeth, comme disent les anglais. Shakespeare glorifia Elisabeth ; il la qualifia Vierge étoile, astre de l’Occident, et, nom de déesse qui plaisait à la reine, Diane ; mais vainement. La reine n’y prit pas garde ; moins attentive aux louanges où Shakespeare l’appelait Diane, qu’aux injures de Scipion Gentilis qui, prenant la prétention d’Elisabeth par le mauvais côté, l’appelait Hécate, et lui adressait la triple imprécation antique : Mormo ! Bombo ! Gorgo ! Quant à Jacques 1er, que Henri IV nommait maître Jacques, il donna, on l’a vu, le privilège du Globe à Shakespeare, mais il interdisait volontiers la publication de ses pièces. Quelques contemporains, entre autres le docteur Forman, se préoccupèrent de Shakespeare au point, de noter l’emploi d’une soirée passée à une représentation du Marchand de Venise. Ce fut là tout ce qu’il connut de la gloire. Shakespeare mort entra dans l’obscurité.

Durant la première moitié des années 1600, les puritains abolirent l’art et fermèrent les spectacles : il y eut un linceul surtout le théâtre. Sous
Charles II, le théâtre ressuscita, sans Shakespeare. Le faux goût de Louis XIV avait envahi l’Angleterre. Charles II était de Versailles plus que de Londres. Il avait pour maîtresse une fille française, la duchesse de Portsmouth, et pour amie intime la cassette du roi de France. Clifford, son favori, qui n’entrait jamais dans la salle du parlement sans cracher, disait : H vaut mieux pour mon maître être vice-roi sous un grand monarque comme Louis XIV qu’esclave de cinq cents sujets anglais insolents. Ce n’était plus le temps de la république, le temps où Cromwell prenait le titre de Protecteur d’ Angleterre et de France, et forçait ce môme Louis XIV à accepter la qualité de Roi des Français.

Sous cette restauration des Stuarts, Shakespeare acheva de s’effacer. 11 était si bien mort que Davenant, son fils possible, refit ses pièces. Il n’y eut plus d’autre Macbeth que le Macbeth de Davenant. Dryden parla de Shakespeare une fois pour le déclarer hors d’usage. Lord Shaftesbury le qualifia esprit passé de mode. Dryden et Shaftesbury étaient deux oracles. Dryden, catholique converti, avait deux fils huissiers de la chambre de Clément XI, il faisait des tragédies dignes d’ère traduites en vers latins, comme le prouvent les hexamètres d’Atterbury, et il était le domestique de ce Jacques II, qui, avant d’être roi pour son compte, avait demandé à Charles II son frère : Pourquoi ne faites-vous pas pendre Miltori ? Le comte de Shaftesbury, ami de Locke, était l’homme qui écrivait un Essai sur l’enjouement dans les conversations importantes, et qui, à la manière dont le chancelier Hyde servait une aile de poulet à sa fille, devinait qu’elle était secrètement mariée au duc d’York.

Ces deux hommes ayant condamné Shakespeare, tout fut dit. L’Angleterre, pays d’obéissance plus qu’on ne croit, oublia Shakespeare. Un acheteur quelconque abattit sa maison, un docteur Cartrell, révérend, coupa et brûla son mûrier. Au commencement du dix-huitième siècle, l’éclipse était totale. En 1707, un nommé Nahum Tate publia un Roi Lear, en avertissant les lecteurs « qu’il en avait puisé l’idée dans une pièce d’on ne sait quel auteur, qu’il avait lue par hasard ». Cet « on ne sait qui » était Shakespeare. »

Les rois sont décrits par Shakespeare de manière cruelle, truculente et violemment critique :

 Richard II, qui s’appuie sur une révolte paysanne, exécute ses opposants, est tyrannique, à l’esprit retors et provoque sa propre destitution, ouvrant la guerre des deux roses.

 Richard III : machiavélique, esprit de vipère et manipulé par les femmes, celui qui a fait étrangler ses neveux

 Henri IV : personnage faible, manipulé par le noble enjôleur, noceur et corrompu John Fatolf (baptisé sir John Falstaff dans la pièce de Shakespeare).

 Henri V : personnage glorieux parce qu’il interrompt les guerres civiles et détourne les nobles anglais vers la guerre française.

 Henri VI : sa douceur et sa mollesse sont vaincus par l’orgueil, la ruse et l’avidité de ceux qui l’entourent et il finit assassiné de manière dramatique. C’est une partie de la guerre des deux roses.

 Henri VIII : roi égoïste, obèse, tyrannique, faisant exécuter ses opposants, se mariant et divorçant de multiples fois. Obsédé par la nécessité d’enfanter un garçon, il divorça et épousa Ann Boleyn, mère d’Elisabeth. Les fausses couches à répétition d’Ann et son caractère très opposé à la soumission féminine ainsi que les manœuvres du clan anti-français et de Cromwell décidèrent le roi à éliminer sa femme et à en prendre une autre. Ann fut condamnée à mort et décapitée en 1536. Avec Henri VIII, Shakespeare développe la version élisabethaine des événements de l’enfance d’Elisabeth.

 Roi Jean : personnage changeant, plein de faiblesses et de calculs, fait de forfaiture et de cupidité, qui se cache derrière les vertus du Moyen Age (honneur, courtoisie, générosité) pour pratiquer ses véritables manœuvres fondées sur le calcul étroit et la forfaiture sans aucun grand but. Jean dit « sans terre » capture Arthur, l’héritier légitime, et le tue. Il capture également sa nièce Aliénor d’Aquitaine qu’il emprisonne à vie. Après une défaite en France, il fait face à la révolte des barons anglais.

Précis des sujets des pièces historiques par Shakespeare

Les pièces historiques de Shakespeare :

Richard II (1595, 1597)

Richard III (1592, 1602)

Henri IV – 1re partie (1597)

Henri IV – 2e partie (1598, 1600)

Henri V (1599, 1600)

Henry VI – 1re partie (1590, 1598)

Henry VI – 2e partie (1590, 1594)

Henry VI – 3e partie (1594) (à venir)

Henri VIII

Le Roi Jean (1596, 1622)

Hamlet (première version)

Le roi Lear

Le point de vue de Victor Hugo

La reine Elisabeth, la patronne de Shakespeare (en anglais) - Queen Elizabeth : Shakespeare’s Patron

Elisabeth affirmait sa conscience du caractère médiatique de la royauté, de son rôle de spectacle populaire :

« We princes, I tell you, are set on stages in the sight and view of all the world duly observed ; the eyes of many behold our actions ; a spot is soon spied in our garments ; a blemish noted quickly in our doings. »

Extraits de “Le roi Jean” de Shakespeare :

« — Monde fou ! rois fous ! convention folle ! — Jean, pour mettre fin aux prétentions d’Arthur sur tout un empire, — en cède volontairement une partie ! — Et le Français, dont l’armure était bouclée par la conscience, — le Français, que le dévouement et l’humanité avaient amené sur le champ de bataille — comme le soldat de Dieu, s’est concerté — avec ce changeur de résolutions, avec ce démon sournois, — avec cet entremetteur qui casse la tête à l’honneur, — avec ce faiseur quotidien de faux serments qui les exploite tous, — rois, mendiants, vieillards, jeunes gens, jeunes filles, — et qui, n’ayant plus à souiller — ici-bas que le titre de vierge, le vole à la vierge pauvre, — avec ce seigneur au doux visage et caressant : l’Intérêt ! — L’Intérêt, cet égarement du monde ! — Le monde, bien équilibré, — se mouvait en ligne droite sur un terrain aplani, — quand l’Intérêt, cette infime pierre d’achoppement qui fausse toute impulsion, — l’a fait dévier de son cours impartial, — de sa direction, de son élan, de sa ligne, de son but ! — Ce tricheur, l’Intérêt, — ce ruffian, cet agioteur, cette parole toujours changeante, — s’est dressé devant le volage Français — et l’a rejeté, loin de sa mission libératrice, — d’une guerre résolue et honorable — à la paix la plus ignoble et la plus infâme ! — Et moi-même, pourquoi est-ce que je déblatère contre l’Intérêt ? — c’est seulement parce qu’il ne m’a pas encore caressé ; — ce n’est point que j’aurais la force de fermer la main, — si ses beaux anges d’or voulaient faire connaissance avec ma paume ; — c’est simplement que, ma main n’ayant pas encore été tentée, — je dois, en ma qualité de pauvre, déblatérer contre le riche. — Oui, tant que je serai misérable, je déblatérerai, — et ne trouverai de faute qu’au riche ; — quand je serai riche, j’aurai pour vertu de ne trouver de vices qu’à la misère. — Puisque les rois violent leurs serments selon leur commodité, — Intérêt, sois mon Dieu ! car je veux t’adorer ! »

Extraits de “Richard III” de Shakespeare :

« Qu’au défaut de la guerre, votre roi périsse par la débauche, comme le nôtre a péri par le meurtre, pour le faire roi ! »

Extraits de “Henri VI” de Shakespeare :

LE ROI HENRY.

— Oncles de Glocester et de Winchester, — gardiens spéciaux de la chose publique, — je voudrais, si les prières ont quelque pouvoir sur vous, pouvoir — vous réconcilier dans une affectueuse amitié. — Oh ! quel scandale pour notre couronne — que deux nobles pairs tels que vous soient en désaccord ! — Croyez-moi, milords, mes tendres années peuvent le dire, — la discorde civile est une vipère — qui ronge les entrailles de la république.

Cris au dehors : À bas les habits jaunes !

— Quel est ce tumulte ?

WARWICK.

C’est une émeute, j’ose le dire, — soulevée par la malveillance des gens de l’évêque.

LE MAIRE.

— Ô mes bons lords, et vous, vertueux Henry, — ayez pitié de la cité de Londres, ayez pitié de nous ! — Les gens de l’évêque et du duc de Glocester, — à qui il a été défendu récemment de porter des armes, — ont rempli leurs poches de pierres, — et, partagés en deux bandes contraires, — ils se les jettent à la tête si violemment que déjà beaucoup de ces cerveaux exaltés ont été broyés. — Nos fenêtres sont brisées dans toutes les rues, — et nous sommes forcés, par prudence, de fermer nos boutiques.

Entrent, en se battant et la tête ensanglantée, les gens de Glocester et ceux de Winchester.

LE ROI HENRY.

— Nous vous sommons, par l’allégeance qui nous est due, — de retenir vos mains meurtrières et de respecter la paix. — Je vous en prie, mon oncle Glocester, — calmez cette émeute.
(…)
LE ROI HENRY, à Basset et à Vernon.

— Approchez, vous qui voudriez combattre, — je vous enjoins désormais, si vous tenez à notre faveur, — d’oublier entièrement cette querelle et sa cause.

À York et à Somerset.

— Et vous, milords, rappelez-vous où nous sommes, — en France, au milieu d’un peuple capricieux et chancelant. — S’ils reconnaissent la discorde dans nos regards, — et que nous sommes divisés entre nous, — comme leurs cœurs mécontents seront provoqués — à une désobéissance opiniâtre à la révolte ! — En outre, quel opprobre pour vous, — quand les princes étrangers sauront — que, pour une vétille, une chose sans importance, — les pairs et les principaux nobles du roi Henry se sont entre-détruits, et ont perdu le royaume de France ! — Oh ! songez aux conquêtes de mon père, — à mes tendres années ; et ne perdons pas — pour une bagatelle ce qui a coûté tant de sang. — Laissez-moi être l’arbitre de ce douteux litige.

Il prend une rose rouge.

— Si je porte cette rose, je ne vois pas là de raison — pour qu’on me soupçonne — d’incliner pour Somerset plutôt que pour York. — Tous deux sont mes parents, et je les aime tous deux. — Aussi bien pourrait-on me reprocher de porter une couronne — parce que, ma foi, le roi d’Écosse est couronné ! — Mais votre discernement vous convaincra mieux — que mes instructions ou mes arguments. — Ainsi donc, comme nous sommes venus en paix, — continuons à vivre en paix et en harmonie. — Cousin d’York, nous choisissons Votre Grâce — pour régent de nos États de France. — Vous, mon bon lord de Somerset, unissez — vos escadrons de cavalerie à ses bandes d’infanterie. — Et, en loyaux sujets, dignes fils de vos aïeux, — marchez bravement d’accord, et déchargez — votre brûlante colère sur vos ennemis. — Nous-même, milord protecteur, et le reste, — après un court répit, nous retournerons à — Calais, — de là en Angleterre, où j’espère qu’avant peu — vos victoires me livreront — Charles, Alençon et cette clique de traîtres.

Shakespeare : « Le diable peut citer les Écritures pour ses besoins. »

Le roi Lear : « Sache que les hommes sont ce qu’est leur époque. »

Henri V : « En temps de paix, rien ne sied mieux que le calme, la modestie, l’humilité, mais que vienne la guerre alors prends exemple sur le tigre. »

Hamlet : « Que le roi seulement soupire et tout le royaume gémit. »

Henri VI : « « La gloire est comme un cercle dans l’onde qui va toujours s’élargissant, jusqu’à ce qu’à force de s’étendre, il finisse par disparaître. »

Richard II : « « La nécessité est la meilleure des vertus. »

Henri IV : « Qu’est-ce que l’honneur ? Un mot. Qu’est-ce que ce mot, Honneur ? De l’air. »

Le roi Lear : « Mieux vaut être méprisé et le savoir qu’être méprisé et s’entendre flatter. »

Othello : « Le pouvoir de tout modifier souverainement est dans notre volonté. »

Henri V : « La renommée est un instrument à vent que font résonner les soupçons, les jalousies, les conjectures. »

Biographie de Shakespeare

Qui était Shakespeare - la fin de l’énigme ?

Messages

  • L’Université de Leicester vient d’identifier le corps du roi d’Angleterre Richard III, mort en 1485. Le problème, c’est qu’ils ont aussi découvert qu’un enfant illégitime "se cachait" dans la lignée dynastique, remettant ainsi en cause la légitimité de la reine Elizabeth II sur le trône d’Angleterre. OMG !

    Voilà plus de 62 ans qu’Elizabeth II reigne sur le plus grand royaume du monde puisqu’elle reigne officiellement sur le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, la Jamaïque, les Bahamas et de nombreux autres Etats aujourd’hui indépendants mais qui autrefois ont fait partie de l’Empire Britannique. Alors bien sûr, elle ne possède plus vraiment de pouvoir politique sur ces pays, mais elle n’en reste pas moins l’un des chefs d’Etat les plus puissants et les plus riches de la planète. Pourtant, aujourd’hui, on apprend qu’Elizabeth II pourrait être assise sur son trône de manière illégitime !

    En effet, en septembre 2012, des scientifiques ont retrouvé des ossements sous un parking de la ville de Leicester, en Angleterre. Plusieurs analyses ont été faites sur ces ossements et les scientifiques peuvent affirmer à 99.9% qu’il s’agit bien des ossements du roi Richard III, mort sans héritier en 1485 dans la bataille de Bosworth. Pour arriver à cette certitude, des analyses ADN ont été faîtes sur les derniers descendants vivants de Richard III, en l’occurence les descendantes de sa soeur. Et patatra ! Il y a une rupture dans la chaîne d’ADN. Et par rupture, il faut entendre qu’il y a un enfant illégitime qui se "cache" dans la lignée dynastique. En gros, pour faire simple, quelqu’un, à un moment donné de l’Histoire, s’est assis sur le trône alors qu’il ne le devait pas.

    "Nous ne savons pas à quel niveau la rupture se situe... et nous ne sommes certainement pas en train de suggérer que sa Majesté ne devrait pas se trouver sur le trône" explique Kevin Schurer, vice-chancelier de l’université de Leicester où ont été éffectuées les analyses. Et si l’université ne souhaite en rien remettre en cause la légitimité de la Reine, il admet que le doute est permis. Ces résultats permettent en effet de s’interroger sur la légitimité des rois Henry IV, Henry V, Henry VI et par ricochets de toute la dynastie des Tudors dont est issue la reine Elizabeth II !

  • « Henry 6 – épisode 3 », mis en scène par Joly et joué récemment aux Gémeaux à Sceaux, est introduite par Manon Thorel d’une manière fine et spirituelle, qui laisse à penser que la pièce sera un plaisir des yeux, des oreilles, et de l’esprit. La description historique diffusée par les Gémeaux laisse aussi croire à une pièce mettant en scène la dimension des événements : déstabilisation du pouvoir royal, dépècement de la féodalité anglaise, révolte paysanne et populaire. La déception suit très rapidement : les dialogues et le jeu des acteurs sont plats et ne touchent pas ; les scènes de carnage sont grotesques, avec un étalage de vulgarité ennuyeuse bien incapable de rendre compte de la violence historique. La répétition des effets censés exalter l’aspect dramatique lasse rapidement. Le prétendu modernisme imposé à l’œuvre n’apporte rien à l’expression des sentiments : ni tristesse, ni drame, ni comique ne sont au rendez-vous. Le sens dramatique de la tragédie historique est absent. Quelle insulte à Shakespeare !

  • Shakespeare :

    « Si nous vivons, nous vivons pour marcher sur la tête des puissants… Car les puissants ne travaillent qu’à marcher sur nos vies. »

    « Si les empires, les grades, les places ne s’obtenaient pas par la corruption, si les honneurs purs n’étaient achetés qu’au prix du mérite, que de gens qui sont nus seraient couverts, que de gens qui commandent seraient commandés. »

    « Les hommes à certains moments, sont maîtres de leur sort ; et si notre condition est basse, la faute n’en est pas à nos étoiles ; elle en est à nous-mêmes. »

    « Si faire était aussi aisé que savoir ce qu’il est bon de faire, les chapelles seraient des églises, et les chaumières des pauvres gens des palais de princes. »

  • Shakespeare

    Macbeth :

    La vie n’est qu’une ombre qui passe, un pauvre acteur

    Qui s’agite et parade une heure, sur la scène,

    Puis on ne l’entend plus. C’est un récit

    Plein de bruit, de fureur, qu’un idiot raconte

    Et qui n’a pas de sens.

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