lundi 11 novembre 2013, par
Riches et pauvres à Manille
Une manifestation contre les classes dirigeantes corrompues des Philippines. La presse locale avait révélé que l’argent du Fonds d’assistance de développement prioritaire (PDAF) servait notamment à alimenter la corruption.
La préparation du gouvernement pour faire face au cyclone a été nulle alors que l’on savait depuis longtemps que celui-ci battrait des records de violence. A part un message d’avertissement de la présidente Aquino, il n’y a eu ni mise en place d’abris, ni évacuation organisée ni rien !!!!
"Ce sont des destructions massives. (...) La dernière fois que j’ai vu quelque chose de cette ampleur, c’était à la suite du tsunami dans l’océan Indien", qui avait fait 220 000 morts en 2004, avait affirmé samedi soir Sebastian Rhodes Stampa, le chef de l’équipe de l’ONU chargée de la gestion des désastres. "Les destructions sont énormes", a renchéri le secrétaire aux affaires intérieures philippin, Manuel Roxas. "Imaginez une bande d’un kilomètre le long de la côte : toutes les maisons, tout est détruit. Pour aider la population, il n’y a aucun service de l’Etat, ni militaire ni membre des forces de l’ordre. L’Etat philippin n’a jamais servi qu’à réprimer mais pas à aider la population face à de multiples catastrophes de tous ordres…
Chaque année, les Philippines sont frappées par une vingtaine de grosses tempêtes ou de typhons, entre juin et octobre. L’archipel est la première terre sur la trajectoire de ces phénomènes météorologiques qui se forment au-dessus du Pacifique. Typhons, séismes, éruptions volcaniques..., le pays subit régulièrement les foudres de la nature, avec presque à chaque fois un bilan d’autant plus meurtrier que la nation est pauvre et gangrénée par la corruption. Si le bilan de plus de 10 000 morts se vérifie, Haiyan sera la catastrophe naturelle la plus grave de l’histoire récente des Philippines. La précédente date de 1976, lorsqu’un séisme et un tsunami avaient causé la mort de 5 000 à 8 000 personnes sur Mindanao, une île du Sud. Et, à chaque fois, la population n’a rien eu de bon à attendre des autorités, à part être traités de voleurs, de bandits, de tous les noms, à chaque fois que la survie nécessite de piocher dans des magasins éventrés par une catastrophe…
La catastrophe était prévue d’avance. On savait que ce serait le cyclone le plus grave de l’histoire. Rien n’a été prévu…
Le bilan du cyclone aux Philippines n’est pas prêt d’être connu : entre 50.000 et 200.000 morts !!! Les populations les plus frappées sont celles qui étaient déjà abandonnées à la misère sur la côte comme au centre du pays. Il faut savoir que les Philippines sont de longue date frappées par la misère. Tout d’abord, aux Philippines, on constate l’un des plus gros écarts au monde entre les revenus des plus riches et ceux des plus pauvres. La pauvreté s’est aggravée aux Philippines et en 2009, plus d’un quart des habitants vivaient avec un dollar par jour ou moins, malgré une croissance économique élevée, selon des chiffres publiés mardi.
Un total de 23,14 millions de Philippins vivent avec 46,14 pesos ou moins par jour (1,06 dollar), a indiqué le Bureau national des statistiques, qui s’appuie sur une étude nationale de 2009.
Cela représente 26,5% de la population en 2009, contre 26,4% en 2006 et 24,9% en 2003, a précisé cette agence gouvernementale.
Cette augmentation du nombre de pauvres s’est produite alors que le Produit intérieur brut (PIB) s’est accru en moyenne de 4,7% par an au cours des dix dernières années.
Tous les efforts économiques ont été faits pour accroître la richesse des plus riches… Les cyclones n’ont pas été les seuls à frapper la population : s’y rajoutent les séismes et les tsunamis…
Si la population philippine est habituée au passage de tempêtes, des vents atteignant les 315 km/heure et des vagues de trois mètres de haut ont fait de ce typhon le plus puissant de l’année 2013 et le plus violent depuis des décennies.
Haiyan se trouvait au-dessus de l’île de Samar, à environ 600 km au sud-est de Manille, après avoir touché la ville côtière de Guiuan à 4H40 (20H40 GMT jeudi), a indiqué à l’AFP le météorologue Romeo Cajulis.
Les dégâts, à Guiuan, un port de pêche de 40.000 âmes, pourraient être "catastrophiques", a prévenu le météorologue américain Jeff Masters sur le site www.wunderground.com.
"Peut-être les plus gros dégâts causés par un cyclone tropical sur une ville depuis un siècle", selon lui. Les communications avec la ville ont été immédiatement coupées à l’arrivé du typhon.
La chaîne de télévision ABS CBN diffusait des images de rues submergées, de toits en tôle ondulée arrachés et de bâtiments mis à terre à Tacloban, une ville de 200.000 habitants sur le littoral. "On nous a rapporté des arbres déracinés, des vents très violents (...) et des habitations en matériaux légers endommagés", a déclaré à l’AFP le chef de la Croix-Rouge nationale, Gwendolyn Pang. Le typhon a fait trois morts et un disparu, selon le premier bilan provisoire officiel qui devrait très rapidement s’aggraver avant le départ de Haiyan prévu dans la soirée.
Les autorités s’efforçaient d’obtenir des informations sur les conséquences du typhon mais plusieurs localités étaient totalement coupées du monde.
Le président philippin Benigno Aquino a averti la population jeudi de se prémunir au maximum contre cette tempête géante qui a fait des pointes à 380 km/h en approchant des Philippines : "A l’attention de nos responsables locaux, vos résidents sont confrontés à un grave péril. Faisons tout ce que nous pouvons tant que (Haiyan) n’a pas encore frappé le pays".
Le président a averti que certaines zones côtières exposées au front de 600 km du typhon pourraient être submergées par des vagues de six mètres de haut.
"Les vents étaient si forts qu’ils ont couché toutes les bananeraies autour de la maison", a témoigné Jessa Aljibe, une étudiante de 19 ans, jointe au téléphone par l’AFP à Borongan, sur l’île de Samar. Plus de 125.000 personnes dans les zones les plus vulnérables ont été évacuées avant l’arrivée du typhon, selon la défense civile, et des millions d’autres se sont calfeutrées dans leurs maisons.
Les écoles ont été fermées sur le passage du typhon, les services de ferrys suspendus, et les pêcheurs ont reçu l’ordre de sécuriser leurs embarcations.
A Manille, qui n’est pas directement sur le passage de typhon mais pourrait en ressentir des effets, de nombreuses écoles ont été fermées.
Philippine Airlines, Cebu Pacific et d’autres compagnies aériennes ont annoncé la suspension de centaines de vols, pour la plupart intérieurs.
Près de 16 millions de personnes, dont 12 au Philippines, se trouvent sur sa trajectoire. Le Vietnam et le Laos seront traversés par la tempête dimanche.
"C’est un typhon très dangereux. Les responsables locaux (aux Philippines) savent quelles sont les zones les plus vulnérables et ont demandé qu’elles soient évacuées", a déclaré à l’AFP Glaiza Escullar (Agence nationale de météorologie). En outre, il n’y a quasiment pas de montagnes sur sa trajectoire, qui auraient permis d’atténuer sa force rapidement.
Selon Jeff Masters, Haiyan, classé en catégorie 5, la plus élevée, est "le plus puissant cyclone à toucher terre de l’Histoire". Le précédent record remonte à 1969, lorsque l’ouragan Camille avait touché le Mississipi.
Chaque année, les Philippines sont balayées par une vingtaine de grosses tempêtes ou typhons, entre juin et octobre. Les scientifiques craignent une intensification de ce phénomène avec le réchauffement climatique.
Haiyan devrait notamment traverser des régions encore convalescentes après le passage de tempêtes meurtrières et un séisme de 7,1 survenu en octobre sur l’île de Bohol (222 morts). L’île méridionale de Mindanao est, elle aussi, très vulnérable. La tempête Washi y avait fait plus de mille morts en décembre 2011 et le typhon Bopha près de 2.000 morts et disparus un an plus tard. Le typhon Haiyan, l’un des plus puissants jamais enregistrés, a fait au moins 10.000 morts et 2000 disparusdans le centre des Philippines, a déclaré dimanche un responsable de la police, tandis que des villages, noyés sous les vagues, étaient rayés de la carte.
Le cyclone a détruit 70 à 80% des zones qu’il a balayées vendredi et samedi dans la province de Leyte, indique le commissaire Elmer Soria. Les secours ont du mal à atteindre les villages ravagés le long de la côte. Les habitants hébétés sont à la recherche de leurs proches disparus ou en quête de vivres.
Selon les ONG humanitaires, les services de secours sont déjà débordés aux Philippines car le pays a subi un séisme meurtrier, de magnitude 7,2, le 15 octobre dans la province de Bohol (centre), et aussi en raison du nombre important de déplacés par le conflit avec les rebelles musulmans dans la province méridionale de Zamboanga. Le Programme alimentaire mondial (Pam) a annoncé l’envoi par avion de 40 tonnes de biscuits énergétiques, assez pour nourrir 120.000 personnes pour une journée, ainsi que des fournitures d’urgence et des équipements de télécommunications.
La Commission européenne a fait savoir qu’elle débloquait trois millions d’euros pour venir en aide aux victimes de la catastrophe. L’ambassade des Etats-Unis à Manille a annoncé un don de 100.000 dollars sous forme d’aide médicale et de livraisons d’eau. De son côté, l’Australie donne 15,5 millions de pesos (359.000 dollars US) sous forme de fournitures.
La plupart des morts semblent avoir été causées par la montée des eaux charriant des débris décrite par plusieurs personnes comme ressemblant à un tsunami, avec des maisons rasées et des milliers de personnes noyées.
Des vents atteignant 313 km/h, avec des pointes à 378 km/h, ont été enregistrés et la montée des eaux a englouti des localités situées jusqu’à un kilomètre à l’intérieur des terres.
Chaque année, les Philippines sont frappées par une vingtaine de grosses tempêtes ou de typhons, entre juin et octobre. L’archipel est la première terre sur la trajectoire de ces phénomènes météorologiques qui se forment au-dessus du Pacifique.
Typhons, séismes, éruptions volcaniques... le pays subit régulièrement les foudres de la nature, avec presque à chaque fois un bilan d’autant plus meurtrier que la nation est pauvre et gangrénée par la corruption. Si le bilan des plus de 10.000 morts se vérifie, Haiyan sera la catastrophe naturelle la plus grave de l’histoire récente des Philippines. La précédente date de 1976, lorsqu’un séisme et un tsunami avaient causé la mort d’entre 5.000 et 8.000 personnes sur Mindanao, une île du sud.
Les secours peinent encore à rejoindre, lundi 11 novembre, les villes et villages du centre des Philippines dévastés et inondés après le passage du supertyphon Haiyan, qui aurait fait plus de 10 000 morts. Des soldats ont été déployés pour prévenir les pillages à Tacloban, ville de 220 000 habitants qui a subi les plus gros dégâts.
Trois jours après le passage dévastateur du typhon, les rescapés n’ont plus eau, ni nourriture, ni médicaments, et les opérations des sauveteurs sont rendues d’autant plus difficiles que les routes, les aéroports et les ponts ont été détruits par la tempête ou sont recouverts de débris.
Le journaliste d’Al-Jazira Wayne Hay a été l’un des premiers à se rendre sur place. Il a raconté que "les gens cherchent inlassablement leurs proches disparus et se mettent en quête de nourriture et d’eau, difficiles à trouver". L’envoyé spécial de France Info rapporte qu’il "n’y a plus de toits, chaque maison un peu volumineuse a implosé de l’intérieur, il n’y a plus un arbre". Celui de la BBC parle "d’un nombre très important de morts un peu partout, beaucoup de destruction".
La ville est livrée aux "pillards de la faim" qui ont dévalisé les magasins d’alimentation et attaqué un convoi de la Croix-Rouge. Des rescapés ont également vu des bandes piller des boutiques d’électroménager. Un journaliste de Reuters a pu recueillir des témoignages d’habitants, dimanche. "Les gens marchent comme des zombies à la recherche de nourriture", explique Jenny Chu, un étudiant en médecine, "c’est comme dans un film".
Le porte-parole de la défense civile, Reynaldo Balido, a indiqué à la chaîne de télévision ABS-CBN que la restauration de l’ordre à Tacloban était "l’une des priorités" des autorités. 469 policiers ont été dépêchés sur place et le porte-parole de l’armée, Ramon Zagala, a confirmé l’envoi de 100 soldats pour des missions de maintien de l’ordre à Tacloban.
Confronté à l’une des ses plus graves crises depuis son arrivée au pouvoir, il y a trois ans, le président philippin Benigno Aquino a exprimé "l’inquiétude majeure" de son gouvernement face à ces pillages alors que seuls 20 des 390 membres de la police de la ville avaient pu prendre leur service. "Les policiers locaux font partie des victimes, a expliqué le porte-parole de la police nationale, Reuben Sindac. Certains d’entre eux ont aussi des familles affectées [par la catastrophe]. Nous ne savons même pas combien [de policiers] sont morts", a-t-il souligné.
Pour leur part, les humanitaires espèrent une meilleure coopération que lors du tsunami en 2004. Plusieurs ONG, comme la Croix-Rouge britannique, avaient alors déploré la concurrence entre agences ou ONG, l’acheminement d’équipement ou de denrées inutiles et la difficulté à gérer les dotations financières.
Plusieurs ONG, comme la Croix-Rouge britannique, avaient alors déploré la concurrence entre agences ou ONG, l’acheminement d’équipement ou de denrées inutiles et la difficulté à gérer les dotations financières. Une partie du financement promis pour la reconstruction des régions dévastées n’a par ailleurs jamais été livrée, tandis que corruption et mauvaise gestion engloutissaient des sommes importantes.
Les véritables pillards des Philippines se sont toujours trouvé être les classes dirigeantes, capables de détourner même des secours d’urgence...