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Quand le patronat exige le retour à l’esclavage, syndicats et gouvernement de gauche négocient le poids des chaînes !

vendredi 30 novembre 2012, par Robert Paris

Quand le patronat exige le retour à l’esclavage, syndicats et gouvernement de gauche négocient le poids des chaînes !

Pendant des mois et des années, la gauche et les syndicats nous ont rabâché que tout était de la faute de Sarkozy : attaques contre les retraites, contre les services publics, contre les emplois, contre les contrats de travail, contre les sans papiers, contre les salaires, contre les fonds publics. Ils avaient même démobilisé les luttes en prétendant que ce n’était pas la peine d’en mener sous Sarkozy, on n’obtiendrait rien ! D’ailleurs ils se gardent bien de nous expliquer pourquoi les patrons mènent une telle offensive ni comment nous, salariés, pourrions la faire reculer. Comme ils se sont tous gardés de nous prévenir de l’attaque conjointe des patrons, avant les élections, alors que tous le savaient.

En fait, cette gauche et ces syndicats avaient eux-mêmes décidé de limiter nos luttes et de les enfermer dans un cadre où elles ne risquaient pas de déboucher, entreprise par entreprise pour les licenciements et sans grève générale pour les retraites. C’est pour cela qu’ils en appelaient au bon vouloir d’un gouvernement qui prendrait notre parti contre les patrons. Et ceux-là, une fois la gauche parvenue au gouvernement, continuent à nous chanter la même chanson avec Hollande : il suffirait que le gouvernement aide les salariés qui sont menacés de licenciements, de fermetures, de remises en cause des contrats de travail et autres attaques. Il faudrait demander une fois de plus à l’Etat bourgeois de nous sauver des attaques de la bourgeoisie !

En tout cas, aujourd’hui, alors que Sarkozy a perdu la partie, que l’UMP se déchire de manière risible, alors qu’on voit que ces prétendus ennemis qui cassaient nos luttes se révèlent des pantins ridicules, comment expliquent-ils que l’attaque patronale ait pris un tour bien plus offensif et que proposent-ils pour se défendre ?

Ils disent qu’ils en appellent au gouvernement, lequel leur propose de tout négocier. Ils ne nous expliquent pas comment ils vont s’en tirer en négociant alors que les patrons se proposent tout simplement de nous faire la peau comme l’ont très bien montré successivement les patrons de PSA, de Renault, de Sanofi, de SFR ou d’ArcelorMittal !

Oui, les patrons sont bien décidés à utiliser le chantage à l’emploi pour nous faire mordre la poussière, baisser massivement les salaires, imposer flexibilité et mobilité, accroître les taux d’exploitation de manière drastique. Ils n’attaquent pas dans une seule entreprise ni dans un seul secteur, mais partout et de manière concertée. Et l’Etat ne peut que les aider dans cette tâche.

La politique des négociations est le meilleur moyen d’enchaîner les syndicats et d’imposer des reculs pires. Il y aura comme d’habitude des syndicats qui signeront et d’autres non, mais le simple fait d’accepter de participer à ces négociations alors qu’elles visent ouvertement à nous détruire c’est accepter l’idée même des sacrifices pour les salariés et le mensonge de l’Etat négociateur indépendant qui est un baratin grossier.

Qui peut croire que l’Etat, même gouverné par la gauche, est indifféremment pour les salariés et les patrons ? A-t-on jamais vu les flics intervenir manu militari contre les patrons en faveur des salariés ? Et l’Etat lui-même n’est-il pas en train de supprimer massivement des postes de fonctionnaires parce qu’il n’a plus d’argent, ayant dépensé le fric de nos impôts pour sauver mille fois les banques et les trusts qui ne sont plus des investisseurs dans l’économie mais des spéculateurs à la petite semaine.

Demander à l’Etat d’intervenir en faveur des travailleurs, c’est demander du lait à un bouc ! Mais c’est surtout démobiliser les travailleurs puisqu’on dit à ceux-ci que rien ne dépend d’eux mais des décisions politiques et des négociations au sommet !

C’est à PSA que l’on est tombé dans ce piège. A-t-on vu une usine qui ferme ne pas faire grève, ne pas occuper et tous les syndicats se contenter de pleurer auprès des gouvernants. On a atteint là un sommet de démobilisation. Et les dirigeants syndicaux d’Aulnay ont même argumenté le 12 juillet 2012 à l’annonce du plan de PSA pour convaincre qu’il ne fallait pas partir tout de suite sous le coup de la colère… Résultat : aucune véritable lutte alors que ces dirigeants faisaient des rodomontades en prétendant qu’ils allaient « être le cauchemar du patron » !

Nous n’avons pas besoin de dirigeants syndicaux comme Thibaut qui affirmait que la grève générale ne fait pas partie de la tradition du mouvement ouvrier français. D’un Lepaon qui a rédigé un rapport pour le Conseil Economique et Social, une institution de la bourgeoisie, où il donne des conseils pour faire passer en douce la privatisation de la SNCF ! Et ne parlons pas de Chevènement qui se sent très bien de signer des accords dits de compétitivité, lui qui ne sait même pas ce que travailler veut dire !

Travailleurs, c’est à nous de décider et pas à tous ceux qui se réunissent en notre nom dans ces négociations pour nous faire la peau ! C’est à nous de dire qu’aujourd’hui, perdre son emploi c’est mourir car on n’en retrouvera aucun. Licencier, c’est donc un crime et il doit être poursuivi comme tel et les patrons responsables pourchassés et attaqués.

Il faut mener la guerre quand on nous mène la guerre ! Nous en avons les moyens. Réquisitionner les entreprises qui licencient, bloquer tout le trust quand ils jettent une usine. Casser leurs banques puisqu’ils sont tous transformés en banque, appelés les clients à retirer leur argent de ces institutions, provoquer s’il le faut des paniques contre les banques qui soutiennent nos licencieurs.

N’allons pas à l’abattoir comme des moutons derrière leurs bergers !
Et organisons nous ! Discutons entre nous sur les lieux de travail ! Formons nos comités de défense de salariés !

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