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Le 1er février 2011, date clef, l’Egypte populaire s’est soulevée contre Moubarak, le pouvoir et l’impérialisme sont débordés... Le peuple travailleur doit dicter sa loi et s’organiser dans ce but !!!

mardi 1er février 2011, par Max

« Ashab yourit eskhat raï », « ashab yourit eskhat al nazam », « le peuple veut la chute du raï » et « le peuple veut la chute du gouvernement », sont les slogans les plus fréquents.

Une blague court :

Pourquoi Moubarak n’est pas encore parti ?

Parce qu’il cherche un sarcophage à sa taille ....

UNE SEULE PERSPECTIVE : LE POUVOIR AUX TRAVAILLEURS !!!!

De quelle démocratie ont besoin les peuples du Maghreb et du monde arabe qui luttent actuellement ?

D’un simple droit à des élections libres avec une jolie constitution refondue ou du droit de vivre, c’est-à-dire d’avoir de la nourriture, un logement, un emploi, un salaire valable, un accès à la santé, aux études pour leurs enfants...

La liberté, ce n’est pas seulement la liberté des politiciens, c’est celle du peuple travailleur, c’est-à-dire en finir avec la misère d’un côté, la richesse de l’autre.


L’Egypte des exploiteurs est en flammes !!

N’appelons pas les pompiers !

Une puissante vague de colère des masses arabes misérables et sans travail ébranle le jeune, vorace et brutal capitalisme des pays d’Afrique du Nord et du Moyen Orient soutenu par le vieux et sanguinaire capitalisme d’Europe et d’Amérique. Anticipation d’une vague sociale qui ne peut se conclure en faveur de la grande majorité de la population que par l’entrée en scène de la classe ouvrière.

Depuis 5 jours les rues du Caire, d’Alexandrie de Suez et de beaucoup d’autres villes égyptiennes sont le théâtre d’une formidable vague de colère des masses qui ne supportent plus de vivre dans le chômage, la misère et la faim : après la Tunisie et l’Algérie c’est maintenant le tour de l’Egypte.

Les médias de l’opulent monde occidental, qui ne peuvent plus maintenant cacher la sauvage répression policière, centrent toutes leurs informations sur le « manque de réformes » et l’absence d’une « véritable démocratie » ! Il a fallu attendre que les masses, bravant la répression, fassent éclater leur colère en attaquant des édifices publics, brûlant ce qu’ils pouvaient, jetant des pierres, renversant des blindés, s’affrontant au corps à corps avec la police, défiant le couvre-feu et les tirs des forces de répression, pour que ces médias reconnaissent que ces régimes soudoyés, protégés et armés par les démocraties occidentales et en premier lieu les Etats-Unis, ont maintenu l’ordre et le contrôle social par une violence policière systématique et généralisée ; qu’ils ont arrêté, torturé et fait taire toute opposition par tous les moyens, pour avoir les mains libres et accumuler en quelques années d’énormes richesses pour leurs clans – et leurs parrains étrangers.

Les timides demandes faites par les Obama, Merkel, Sarkozy et cie au régime de Moubarak (et auparavant à celui de Ben Ali) pour qu’il fasse de façon urgente des concessions afin de répondre aux demandes les plus urgentes des masses (pain et travail, en définitive) démontrent à quel point les impérialistes ont été surpris par la vague d’émeutes qui s’étendent dans les pays du Maghreb et du Moyen-Orient.

Les Démocraties occidentales se soucieraient-elles soudainement de la misère que connaissent depuis des années les prolétaires et les masses paysannes de ces pays ?

Pas le moins du monde !

Dans des pays où le capitalisme se développe de la seule manière possible, étant donné la concurrence impérialiste sans pitié qui impose aux populations du monde entier une oppression économique, sociale et militaire, c’est-à-dire de la manière la plus sauvage et brutale que l’histoire ait connu ; dans des pays où le mode de production capitaliste prétendait amener le bien-être et la civilisation, il n’y a pas d’autre perspective pour les masses laborieuses que l’exploitation, la répression, la misère et la faim. Ces régimes qui depuis des décennies comme en Egypte ou en Tunisie écrasent leur peuple et qui aujourd’hui reçoivent en retour une très petite fraction de la violence autrefois infligées aux masses, ont été pendant tout ce temps des points d’appui des puissances impérialistes « démocratiques » qui dominent le monde.

Face à l’irrésistible explosion de colère des masses arabes déshéritées Washington, Berlin, Paris, Rome, Londres et Bruxelles, adressent au Caire, comme hier à Tunis et à Alger, le conseil de permettre la liberté d’expression, de réaliser des réformes, d’arrêter la répression.... Paroles vides qui ne servent qu’à faire croire qu’avec plus de « démocratie », moins de corruption et moins de brutalité des autorités, la situation des masses s’améliorerait. Les dirigeants occidentaux savent par expérience que les mille cartes de la « démocratie » peuvent être jouées dans différents scenarios pour dévier les luttes des masses vers des objectifs qui ne remettent pas en cause le capitalisme, mais se limitent à des changements de gouvernement. Ce n’est pas par hasard que dans les manifestations les divers partis d’opposition mettent en avant la revendication : « Ben Ali, dégage ! », « Moubarak, dégage ! » ; ils veulent seulement profiter des émeutes pour remplacer les clans des Ben Ali et des Moubarak dans les gouvernements de ces pays.

Qu’est-ce que cela changera fondamentalement pour les masses ? Rien.

Avec seulement un peu plus de liberté d’expression et d’élections libres, ce sera la continuation de l’exploitation brutale des masses prolétarisées que le capitalisme inflige sous tous les cieux, mais avec l’aggravante que s’y ajoute l’oppression impérialiste qui remplit les coffre-forts des bourgeoisies américaine et européenne et leur permet d’acheter la complicité des organisations réformistes contrôlant leurs propres prolétaires !

Les émeutes qui secouent le monde arabe aujourd’hui annoncent des tensions et des émeutes en Europe : la Méditerranée, le mare nostrum des anciens romains, pourrait se transformer en lac de feu incendiant le Vieux Continent parce que la crise économique qui a fait vaciller les économies occidentales et dont les conséquences, retardées mais inexorables, s’abattent sur les pays de leur périphérie, ne pourra être surmontée par la capitalisme qu’en opprimant encore davantage les masses prolétariennes du monde.

Les prolétaires nord-africains, moyen-orientaux et albanais crient au monde par leurs émeutes de ces dernières semaines, que le capitalisme n’est pas en mesure de satisfaire les exigences élémentaires des masses et que cette situation intolérable doit changer. Les prolétaires d’Europe et d’Amérique les regardent avec stupéfaction, inquiets mais également contents de révoltes qui mettent en fuite des gouvernants sanguinaires. Les prolétaires des pays les plus riches de la planète, qui ont connu eux aussi une détérioration constante de leurs conditions de vie et de travail, n’ont pas la force de se révolter de la même façon. Ils ont été éduqués dans le respect de la « légalité démocratique », ils sont intoxiqués depuis des décennies par le mythe d’une démocratie dont ils constatent chaque jour l’impuissance à résoudre leurs problèmes de vie quotidienne, mais dont ils n’arrivent cependant pas à se libérer pour laisser s’exprimer la révolte que tout esclave ressent inévitablement.

Mais les prolétaires d’Europe ont cependant une histoire de luttes de classe, de luttes révolutionnaires non seulement contre les anciens régimes féodaux, mais aussi contre le capitalisme. C’est cette histoire qu’ils peuvent et qu’ils doivent se réapproprier s’ils ne veulent pas rester éternellement soumis à leurs bourgeoisies impérialistes ; il leur faut redécouvrir les enseignements des glorieuses luttes de classe du passé et des véritables révolutions sociales qui ont fait trembler toutes les puissances impérialistes !

Si les prolétaires du Maghreb et du Moyen-Orient qui se sont dressés contre leurs régimes, se laissent canaliser dans la voie de la démocratie et des élections prétendument non truquées vers où les orientent les partis d’opposition, ils ne réussiront pas à trouver une perspective pour leur classe , ils ne réussiront pas à s’émanciper de l’exploitation et de l’oppression qui les condamne à la misère et demain les transformera en chair à canon, comme cela a déjà été le cas lors des guerres innombrables qui ont ensanglanté la région. Les nationalismes dont les divers Etats arabes ont abreuvé les masses pour défendre les intérêts de castes et de fractions bourgeoises alliées à tel ou tel impérialisme sont l’autre face de la médaille, qui concorde parfaitement, si le besoin se fait sentir d’un lien social supplémentaire, avec le fondamentalisme religieux, comme l’ont démontré les Ayatollahs en Iran et le sionisme en Israël.

Les prolétaires qui expriment aujourd’hui leur colère en dehors de toute instrumentalisation religieuse, ne pourront rester à la longue dans cette situation. Même lorsque les régimes bourgeois traversent une grave crise politique comme c’est le cas en Egypte et en Tunisie (et demain peut-être au Maroc, en Jordanie, en Libye ou ailleurs), l’absence du parti de classe, armé du programme communiste révolutionnaire et déterminé à préparer les prolétaires à la future révolution anticapitaliste, les masses peuvent être « neutralisées » grâce à l’action toujours efficace de la démocratie, et si nécessaire en recourant à une alternative de type islamique..

Les prolétaires ont devant eux en effet trois possibilités : retomber dans le silence comme avant la révolte, avec une certaine liberté d’expression et d’organisation permises par une nouvelle légalité imposée par de nouvelles fractions bourgeoises avec l’accord de l’impérialisme ; se faire représenter par des partis de type islamique qui, par leur dénonciation de la corruption et des mauvaises moeurs, réussiraient à capter le dégoût des masses envers les dirigeants actuels ; ou alors prendre la voie de l’organisation de classe, pour la défense sans compromis de leurs intérêts immédiats, avec la perspective de renverser la société bourgeoise plongée dans la mercantilisation de tous les rapports sociaux et humains existants.

Cette voie de la lutte de classe est sans aucun doute la plus difficile ; elle semble la plus lointaine parce que dans la société bourgeoise la concurrence de tous contre tous pousse chaque individu à ne voir que soi, à ne penser qu’à ses besoins personnels (ou à ceux de sa famille) au détriment de ceux du voisin. Mais les prolétaires constituent une classe fondée sur des rapports de production et sociaux particuliers : ils sont la classe que les capitalistes doivent exploiter pour obtenir leurs profits ; c’est la condition matérielle de force de travail salariée qui fait des prolétaires une classe où les individus ont les mêmes intérêts et ressentent le besoin de s’unir pour les défendre ; c’est dans cette poussée matérielle, dans ce mouvement de défense que naît la solidarité et la conscience de posséder une force qui ne se limite pas à exprimer la colère, mais qui peut être organisée pour obtenir un avenir qui ne soit plus celui de l’exploitation éternelle par le capitalisme !

Les prolétaires européens, de leur côté, ont tout à perdre à se contenter de regarder passivement ce qui se passe sur l’autre rive de la Méditerranée ; la révolte des prolétaires et des masses déshéritées du Maghreb et du Moyen-Orient les intéresse au premier chef : ce sont leurs frères de classe qui se révoltent, poussés par la faim et la misère, et si la répression triomphe une partie d’entre eux viendront chercher en Europe les possibilités de vie qu’ils n’ont plus chez eux, comme cela se passe depuis des décennies - nouvelle démonstration que la condition prolétarienne est la même partout. Le capitalisme ne pourra pas ne pas utiliser ces nouveaux arrivants pour accroître la concurrence entre travailleurs ; voilà pourquoi la révolte des masses d’outre Méditerranée intéresse directement les prolétaires européens. Les prolétaires sont les seuls qui n’ont rien à craindre de ces révoltes, qui n’ont aucune raison de redouter que l’incendie social ne touche les métropoles européennes. Ce sont les seuls parce qu’ils font partie de la même classe des travailleurs salariés, exploités par des capitaux appartenant au réseaux d’intérêts qui lient les bourgeoisies les unes aux autres, et qui doit être combattu partout.

Mais pour qu’elle soit efficace, cette lutte doit s’affranchir des mythes d’une « démocratie » et d’un « légalisme » que tout bourgeois, tout capitaliste, sous la pression de la rue, est prêt à revendiquer contre d’autres bourgeois haïs et discrédités, quitte ensuite, le calme revenu, à les piétiner sans scrupule !

Les révoltes qui se succèdent dans les pays arabes donnent une leçon de lutte prolétarienne :

La voie à suivre pour les prolétaires des deux rives de la Méditerranée comme de tous les pays du monde, est la voie de la lutte de classe, de la lutte où les prolétaires se lèvent non en défense d’une mensongère démocratie bourgeoise, mais de leurs propres intérêts de classe, qui représentent aussi l’avenir de la société humaine car ils impliquent la fin du mode de production capitaliste et donc de toutes les oppressions sociales politiques économiques et militaires qui caractérisent la société bourgeoise. - PCI -

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