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Après le départ - ou la fuite - de Ben Ali, quelle suite donner au mouvement en Tunisie ?

samedi 15 janvier 2011, par Robert Paris

Suite de l’article : quelles perspectives pour la révolte en Tunisie

Près d’un mois après l’immolation de Mohamed Bouazizi qui a déclenché une vague de contestation sans précédent en Tunisie, largement réprimée dans le sang, le peuple semble avoir eu raison de Zine el-Abidine Ben Ali qui a fui le pays ce vendredi 14 janvier à bord de l’avion présidentiel, quelque 23 ans après son accession au pouvoir.

Au terme d’une nouvelle journée de manifestations à laquelle ont participé des milliers de Tunisiens représentant toutes les couches de la population, jeunes et moins jeunes, hommes et femmes, avocats en robe noire ou encore infirmières en blouse blanche, le président tunisien Ben Ali, qui hier s’était engagé à quitter le pouvoir en 2014 a finalement cédé à la pression de la rue.

Tout au long de la semaine, alors que ce dernier n’a cessé de souffler le chaud et le froid, entre promesses de réformes économiques et politiques et répression, la révolte d’une partie de la jeunesse qui au début des événements dénonçait surtout la misère et le chômage a définitivement pris des airs de révolution, la population insensible à son discours d’hier ne réclamant plus seulement l’ouverture du régime, mais franchement le départ du chef de l’Etat autoritaire, accusé notamment de piller les richesses du pays au profit d’un clan familial.

Dans la journée, Ben Ali manifestement acculé, avait d’abord annoncé le limogeage de son gouvernement puis il avait étendu le couvre-feu à tout le pays entre 17h et 7h, et, bafouant son engagement de la veille, avait interdit tout rassemblement, les policiers étant autorisé à faire feu.

Alors que l’armée prenait le contrôle de l’aéroport international de Tunis-Carthage et que l’espace aérien national fermait, on a appris en début de soirée que Ben Ali avait quitté le pays à bord de l’avion présidentiel, selon des rumeurs insistantes en direction de Paris, ce que l’Elysée a infirmé, ou peut-être vers Malte a indiqué le journal britannique The Guardian.

Si le dictateur est tombé dans des conditions qui reste à préciser, notamment quant au rôle joué par l’armée, il n’est pas dit que le régime change du jour au lendemain... Intervenant sur la chaîne publique TV7, le Premier ministre sortant Mohamed Ghannouchi en poste depuis plus de onze ans a en effet annoncé qu’il assurait l’intérim à la tête de l’Etat, d’ici à l’organisation d’élections. Officiellement, il n’a pas entériné la chute de Ben Ali, mais a évoqué l’incapacité temporaire de celui qu’il semble toujours considérer comme le président légitime.

Le Premier ministre tunisien, Mohammed Ghannouchi, a annoncé qu’il prenait la présidence à la place de Zine El Abidine Ben Ali qui a quitté le pays après 23 ans de pouvoir.

« Comme le président est temporairement dans l’incapacité d’assumer ses devoirs, il a été décidé que le Premier ministre exercerait provisoirement ses fonctions », a dit Mohammed Ghannouchi.

Le Premier ministre tunisien a assuré, à la télévision qu’il respecterait la constitution et restaurerait la stabilité du pays, pendant la période de transition, jusqu’aux élections anticipées. Le nouveau président, filmé dans la palais présidentiel de Carthage, a lu sa déclaration debout, entouré par le président de la chambre des députés, Fouad Mebazaa et celui de la chambre des conseillers (sénat), Abdallah Kallal. « J’appelle les Tunisiens toutes sensibilités politiques et régionales confondues à faire preuve de patriotisme et d’unité », a-t-il déclaré solennellement.

Mais l’arrivée au pouvoir de ce proche de Ben Ali, en place depuis plus de dix ans, ne sera sans doute pas de nature à satisfaire les manifestants....

En effet, tout n’est pas résolu par ce départ. Rien ne prouve que quoique ce soit change. C’est même pour que rien ne change sur le fond que les oligarques ont décidé le départ de Ben Ali.

Il est donc urgent que le peuple dicte sa loi. C’est cela la démocratie que souhaite la majorité de la population.

Cela signifie qu’il ne faut plus qu’il soit possible qu’un gouvernement donne l’ordre de tirer sur la foule, qu’il ne faut plus qu’il soit possible que les richesses du pays ne profitent qu’à une minorité, qu’il ne faut plus que le pays soit sous la coupe des impérialismes, qu’il faut que les travailleurs et les milieux populaires ne subissent plus la misère et la précarité.

Tout cela impose que le peuple travailleur, les jeunes, les femmes et les soldats soient organisés dans des comités fédérés à l’échelle nationale pour dicter leurs décisions.

L’ordre constitutionnel est l’ordre des oligarques et ne doit pas durer.

Ces comités sont la condition numéro un pour que quelque chose change durablement en Tunisie.

En effet, sans ce moyen de discuter entre eux, sans ce moyen de se fédérer, sans ce moyen de décider de leurs revendications, les travailleurs et le peuple tunisien, ouvriers, paysans, employés, jeunes, femmes, soldats, il est impossible de confier à d’autres organisations les décisions de ce qui doit suivre en Tunisie.

Pour assurer la prise du pouvoir par le peuple, la constitution de ces comités est indispensable.

Ben Ali est parti mais l’armée et la police qui ont tiré sur le peuple sont toujours là. il faut s’assurer qu’ils ne pourront plus continuer leurs opérations criminelles. Cela nécessite les liens entre le peuple et les soldats qui ne doivent plus obéir à leur hiérarchie. cela nécessite que peuple soit organisé et les soldats aussi appartiennent à une forme d’organisation qui n’obéit pas à la hiérarchie mais a la caution populaire...

Le contrôle de l’économie par le peuple rend tout aussi indispensable la formation de ces comités. Il faut changer les bases même de la société, celles qui ont rendu le peuple misérable et fermé tout avenir à la jeunesse.

suite à venir ...

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