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Question sociale au Xinjiang

lundi 29 mars 2010

11 juillet 2009
Révolte sociale au Xinjiang
Les médias dominants se répètent inlassablement dès qu’il s’agit de la Chine. Ils plaquent la même analyse idéologique sur les révoltes des provinces chinoises du Tibet ou du Xinjiang. Cet amalgame ne permet pas de comprendre la nature réelle des événements et encore moins leurs enjeux.
Contrairement aux anciens maoïstes (Libération, Rue89) qui brûlent l’idole qu’ils ont adorée ou aux anciens trotskystes (Mediapart) qui sont devenus des maccarthystes, Martine Bulard rappellent opportunément que :
1) « Avec une célérité inhabituelle, le gouvernement chinois a rendu publiques les images de manifestations violentes qui se sont déroulées dimanche 5 juillet à Urumqi, la capitale de la province du Xinjiang. »
2) « Visiblement [...], les manifestants ouïgours ont attaqué et parfois même lynché les Han, ethnie majoritaire en Chine et minoritaire au Xinjiang, qui se trouvaient sur leur passage. »
3) « Il est impossible de savoir » qui a allumé l’incendie à Urumqi.
4) « La fracture s’avère plus sociale et ethnique que religieuse. » [1]

Les questions sociales sont aujourd’hui totalement escamotées du discours médiatique au profit des questions ethniques ou religieuses. Présenter les événements sous cet angle relève d’une propagande idéologique – la même que celle du gouvernement chinois – pour ne pas parler des discriminations sociales au Tibet, au Xinjiang ou ailleurs dans le monde [2].
Les médias dominants parlent « violentes émeutes ethniques qui ont opposé Ouïghours, musulmans turcophones, et Hans, l’ethnie majoritaire en Chine » alors que « les émeutes ont éclaté dimanche, en marge d’une manifestation de 1.000 à 3.000 musulmans ouïghours qui demandaient justice pour deux membres de leur communauté »
Les médias dominants soutiennent sans réserves les moines tibétains et, plus curieusement, les musulmans ouïghours. Mais peu de médias rappellent que « tout au long des années 90, l’Arabie saoudite a investi dans des écoles coraniques et payé des équipements publics au Xinjiang » [3].
Serge LEFORT
11/07/2009

[1] La fracture s’avère plus sociale que ethnique ou religieuse.
[2] Les Ouïghours, oubliés du développement économique du Xinjiang, Aujourd’hui la Chine
[3] Le Xinjiang n’est pas le Tibet, Slate.

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